Fils Prodigue - Analyse

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Parabole du Fils Prodigue - Analyse

Jésus-Christ est venu sur Terre pour donner le Chemin et la Loi (remplacer la loi "oeil pour oeil, dent pour dent", par "aimez-vous, les uns, les autres").

À travers cette parabole il présente le Chemin.

Analysons le texte pas à pas :

«  Un homme avait deux fils. »

Nous qui sommes incarnés sur Terre avons un double céleste, qui est notre référence de perfection vers laquelle nous tendons pas à pas. Cette parabole parle donc de deux frères : celui qui s'incarne sur Terre et celui qui reste au Ciel, auprès de son Père.

« Le plus jeune dit à son père : Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien. »

Les deux frères possèdent le même "bien", ils portent en eux le même potentiel divin.

« Peu de jours après, le plus jeune fils, »

Il y en a donc un plus jeune que l'autre,il peut s'agir ici de la maturité de conscience. Le fils aîné qui est la référence parfaite a une conscience parfaite, le plus jeune fils porte en lui une conscience qui est plus jeune et qui va devoir faire le chemin de l'évolution, de l'ascension.

« [le plus jeune fils,] ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné, où il dissipa son bien en vivant dans la débauche. »

Le "pays éloigné" c'est ici la Terre, le plus jeune part s'incarner sur Terre. À la naissance dans un corps de chair, il est amnésique de son origine céleste. La Terre est un lieu de débauche, de basses vibrations, à la naissance l'enfant est bon, empli de "bien" céleste, et au fil des années, il va se retrouver face à la noirceur de la vie sur Terre, l'empire du mensonge, de la débauche, des guerres... difficile de ne pas être terni par ces basses vibrations... Il va donc "dissiper son bien", sa lumière, son énergie... Car si tout est autorisé sur Terre, beaucoup d'actes sont énergivores, tous ne vont pas dans la bonne direction...

« Lorsqu’il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. »

... à force de faire de mauvais choix, le voici à bout, vidé de son énergie, il est dans le besoin.

« Il alla se mettre au service d’un des habitants du pays, qui l’envoya dans ses champs garder les pourceaux. »

Il se met au Service : il choisit cette fois la bonne direction. Si hier il prenait, volait peut-être lorsqu'il avait faim, il décide enfin d'être dans le Don et de se mettre au Service.
La parabole indique ici que se mettre au Service des autres est donc le bon chemin.

On peut y voir aussi dans cette séquence que l'enfant avait de l'énergie pour démarrer sa vie, et qu'à un certain âge, il est l'heure de prendre son autonomie énergétique.

L'histoire profane illustre ceci par le fait que le fils avait hérité de beaucoup d'argent, et qu'une fois qu'il a tout dépensé, il va bien falloir qu'il trouve un moyen d'en gagner seul. Les échanges d'argent sont souvent un bon parallèle pour analyser les flux d'énergie entre être humains. "Follow the money !"... et vous en saurez beaucoup. Ceux qui donnent, ceux qui prennent, ce qui volent...

« Il aurait bien voulu se rassasier des carouges que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait. »

Personne ne lui en donnait... Dure réalité !
Il se rend compte que lui qui se met dans le chemin du Don n'est pas entouré d'autres personnes qui le sont. Pire encore, les pourceaux reçoivent à manger, mais pas lui... Étrange planète où les êtres humains sont moins bien lotis que les pourceaux.

Il aurait pu se servir dans les auges des pourceaux, mais il choisit d'être honnête, il ne le fait pas. Sinon, il aurait été repris dans le mauvais chemin, celui de la débauche, du vol, du Prendre. L'inverse du Don, aussi nommé ailleurs "Le Pays de Nod".

Nous pouvons aussi trouver un autre sens dans cette phrase, Jésus-Christ utilise ailleurs l'expression des pourceaux :
« Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent. » (Matthieu 7:6)

Il parle de certains hommes, qui n'apprécient pas (encore) la lumière.

Sur cette parabole, à cet endroit, nous pouvons aussi lire que la nourriture des pourceaux - c'est à dire des terriens qui ne sont pas encore en train de faire leur chemin spirituel -, la nourriture terrestre ne le nourrit plus. Son chemin est désormais ailleurs, il est nécessaire pour lui de trouver une autre nourriture...

« Etant rentré en lui-même, »

Un moment décisif ! Une clef en or donné dans cette parabole.
S'intérioriser, chercher en soi sa propre lumière, sa propre source d'énergie. Le fils n'attend plus qu'on lui donne ce que les autres ne lui donnent pas, il fait son chemin vers sa propre autonomie.

« il se dit : Combien de mercenaires chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, »

Il retrouve en lui le Chemin, le chemin vers la Lumière. Il découvre que l'abondance est de mise dans le Ciel, que même "le mercenaire", c'est à dire celui qui est parmi les moins bien lotis - autrement dit : tout le monde - , ne manque de rien là-bas, ou plutôt là-haut, puisqu'il s'agit d'ascension, du chemin vers la Lumière : la Rédemption.

Jésus-Christ était le Rédempteur : celui qui a donné le Chemin pour retourner vers la Lumière, vers le Ciel, vers le Père, vers Dieu.

« Je me lèverai : je me tiens droit et digne. J'assume qui je suis.
J'irai vers mon père : je retourne vers Dieu. »

Pour faire le chemin, le lien vers la Terre et le Ciel, il faut effectivement être droit, digne. se redresser. Il ne faut plus courber l'échine, ni ramper, ni être petit, mais Être Divin ! Avez-vous déjà vu un Dieu petit ?

J'assume qui je suis... Il serait préférable de l'écrire ainsi : J'assume qui JE SUIS !, le fils se reconnecte à sa pleine puissance, son courage, sa Volonté, son Être.

« et je lui dirai : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes mercenaires. »

Nous voyons ici qu'il est emprunt de la notion de péché, nous y reviendrons plus loin dans l'analyse. Rappelons ici que le texte a été écrit il y a 2000 ans. Rappelons aussi que Jésus-Christ a été nommé : l'agneau de Dieu qui a enlevé le péché du monde.

On peut imaginer que le fils a honte de ce qu'il a fait et qu'il est maintenant prêt à rendre compte de ses actes. Autrement dit, qu'il est soumis à ce que nous pourrions appeler : la morale. Nous y reviendrons plus loin.

« Et il se leva, et alla vers son père. »

Il ne suffit pas de le dire, il est bien d'agir. Le fils passe à l'action. Il fait un acte volitif.

« Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa. »

Dieu se réjouit ! Oui, il fait le bon chemin !

Nous notons ici que le texte décrit que le père, voyant que le fils fait le chemin de le rejoindre, va faire lui aussi une partie du chemin : "il courut se jeter à son cou". Autrement dit, l'Esprit de Vérité, l'Esprit Saint, fait une partie du chemin, il descend dans la matière. Ce n'est pas l'homme incarné qui remonte "vers le Ciel", car lui il est bien les deux pieds sur Terre. C'est l'Esprit qui descend dans la matière pour retrouver le fils.

L'Esprit ne le fait pas si la personnalité n'a pas commencé à faire le Chemin. Lorsque la personnalité décide enfin de le faire, l'Esprit, ravi, descend sur elle.

« Le fils lui dit : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Mais le père dit à ses serviteurs : Apportez vite la plus belle robe, et l’en revêtez ; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds. Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous ; »

Nous retrouvons ici la notion de "péché", si chère aux religions, d'il y a 2000 ans et encore aujourd'hui.

Le fils "se repent de ses péchés", et le père... n'en a strictement rien à faire !
Il ne dit pas : "je t'absous de tes péchés !", comme certains prêtres le font à confesse... non. Le père ignore totalement ses paroles. Il ne parle même pas de "pardon". Il ne dit même pas "je te pardonne ! Ne recommence plus !"... Non. Pourquoi donc ?

Car le péché n'existe pas pour ce Père. C'est là que prend le sens de l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde : il l'enlève, le retire du vocabulaire, car cette notion est obsolète, mal comprise, ou mal instruite, à l'époque, et encore aujourd'hui... Il n'y a pas de "mal", ni de "bien" (au sens d'opposé du mal, vision binaire et simpliste), ni de "bonne conduite", ni de "morale". L'homme est totalement libre d'expérimenter et d'exprimer ce que bon lui semble sur Terre. Sans cette friction dans la matière, il ne peut allumer les feux qui lui permettront de "remonter vers le Ciel", de révéler le Dieu qui sommeille en lui.

« car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir. »

Il était mort ?
Que signifie cette étrangeté ? Il ne semblait pas mort, il était en train de vivre sur Terre, même si dans la débauche. Son corps de chair respire, bois, mange... Mais il est décrit ici comme mort.
On retrouve ailleurs Jésus-Christ qui parle de "morts" en désignant des personnes qui vivent pourtant : « laisse les morts ensevelir leurs morts. » (Matthieu 7:22)

Il est revenu à la vie :
Quand est-il alors considéré comme étant vivant ?
Lorsqu'il a commencé à chercher en lui-même. Lorsqu'il a commencé à réfléchir par lui-même. Une personne qui n'a pas encore commencé à réfléchir par elle-même n'est pas considérée comme vivante, aux yeux du Père, aux yeux du Ciel.
En réfléchissant en regardant en lui, il commence à vivre réellement, et en commençant à vivre, il va vers le divin, il retourne vers son Père.

« Or, le fils aîné était dans les champs. Lorsqu’il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses. Il appela un des serviteurs, et lui demanda ce que c’était. Ce serviteur lui dit : Ton frère est de retour, et, parce qu’il l’a retrouvé en bonne santé, ton père a tué le veau gras. Il se mit en colère, et ne voulut pas entrer. Son père sortit, et le pria d’entrer. Mais il répondit à son père : Voici, il y a tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as « donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis. Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c’est pour lui que tu as tué le veau gras ! »

Ici la parabole fait une parenthèse dans le monde profane. Pour se mettre au niveau des personnes, son auditoire - un maître se met toujours au niveau de son auditoire -, Jésus-Christ présente un frère qui réagirait comme les hommes de l'époque, et encore bien des gens aujourd'hui. Ils ne comprendraient pas pourquoi un homme qui a passé sa vie dans la débauche, ayant tout dilapidé, serait accueilli comme un prince, sans aucune remontrance, alors que lui est resté un enfant parfait, idéal, et qu'il a toujours fait ce qu'il avait à faire.

Ceci afin de prendre à contrepied son auditoire, par la réaction du père avant et après cette parenthèse. L'auditoire ne comprend pas plus la réaction du père que du fils besogneux dans les champs. Cela lui donne de la matière pour réfléchir... Afin d'activer en eux la vie, en tentant de les faire réfléchir par eux-même... et de les ramener sur le Chemin. Car c'est le principal objectif d'un maître incarné sur Terre : ramener les gens sur le chemin, donc en leur apportant de quoi les faire réfléchir. Le tourisme existentiel sur Terre n'est pas vivre, c'est la mort. Il est l'heure de commencer à réfléchir, à se poser des questions.

« Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi ;»

L'histoire reprend ici au niveau du Ciel, là où se trouve le Père. Le frère reprend ici le rôle du double parfait dont nous avons parlé au début de cette analyse.

Tu es toujours avec moi : le double est bien toujours au Ciel.
Tout ce qui est à moi est à toi. Il s'agit ici du concept de la Communauté Universelle. La notion de propriété privée est un concept terrestre, matérialiste, qui n'a aucune existence dans le Ciel, qui est par essence immatériel, où le verbe avoir n'a pas d'existence, seul l'Être est.

« mais il fallait bien s’égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu’il est revenu à la vie, parce qu’il était perdu et qu’il est retrouvé. »

Il est retrouvé, il a retrouvé sa nature divine, vécu l'Illumination, grâce à l'Esprit Saint qui est descendu sur lui.
Les voilà tous les trois réunis : Le Père, le Fils, et le Saint Esprit.

Parabole du Fils Prodigue

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22-10-23 17:26