☀️ Conférence 67

Pastor

Conférence de Pastor - 67

 

  • Je vous salue
  • Nous vous saluons.

Question 1

On dit que Dieu a créé et mis l'homme sur la Terre pour qu'il s'individualise et fasse des expériences, mais pour ensuite retourner à Dieu.

Alors pourquoi Dieu fait-il cela ? Séparer pour de nouveau réunir ? Quelle en est l'utilité ?
Est-ce un jeu pour Dieu que cette création de la Terre et de l'homme ou quoi d'autre ?

Réponse de Pastor

Je vous souhaite à tous la bienvenue.

Et puisque cette première question vise à expliquer la nature de Dieu pour pouvoir expliquer la nature de l'Homme, vous verrez qu'en fait répondre à cette question c'est souhaiter une éternelle bienvenue.

Pourquoi ?

Eh bien non pas parce qu'il s'agit d'un homme sorti du ventre de Dieu pour devenir un homme, accablé sur une planète, essayant de trouver son chemin pour retrouver Dieu.

Il ne s'agit pas non plus d'un être né d'une nature informe, trop imparfaite, créé par des êtres, bien que divins, pas suffisamment encore en contact avec la Lumière divine, et donc pas à même de créer l'homme le plus parfait, l'âme la plus parfaite. Cette responsabilité de perfection revenant à l'homme qui est né de cet acte.

Il ne s'agit pas non plus d'imaginer tout ce que certaines religions ont imaginé, et non pas parce qu'elles étaient incapables de dire la vérité, mais plutôt parce que les esprits humains de ces époques-là ne pouvaient accepter ce qui est véritablement l'origine humaine, ni ce qu'est l'évolution humaine.

Car pour accepter ce qui est l'origine humaine, il faut en fait tout autant s'interroger sur le processus de l'évolution.

Et si l'on comprend ce qu'est le processus d'évolution, ce que l'on attend de l'homme dans le processus évolutif, immanquablement non seulement l'homme sait ce qu'il est lui-même en tant qu'homme sur la Terre, mais aussi en tant que particule divine dans le Cosmos, et il connaît en même temps la nature de Dieu et des dieux.

Quels que soient donc à côté les théories, qu'elles soient théosophiques, qu'elles soient religieuses, qu'elles viennent du monde occulte, toutes les théories en fait s'écroulent, non pas par le poids de leurs erreurs, absolument pas, mais tout simplement par le manque d'adaptation à un niveau de conscience alors atteinte.

Chaque fois que vous rencontrez une théorie, comprenez bien que dans la théorie, il y a la Vérité. Lorsque vous en tirez l'essence, vous obtenez la Vérité. Mais cette théorie doit être dépassée pour obtenir l'essence qui est cachée à l'intérieur.

Or, que font les hommes ?

Parce que justement, pas encore suffisamment connaissants, pas encore suffisamment développés, eh bien les hommes s'attachent à la lettre. Les hommes essayent de découvrir ce qui, dans la théorie, est applicable, concevable.

Si vous essayez d'approcher la nature de Dieu et votre propre nature par le concevable, vous n'y arriverez pas.

C'est à ce moment-là que toutes les théories vous paraissent, soit de se contredire, soit véhiculer l'absurde, soit encore ne pouvant pas être traduites en mots concrets par votre propre cerveau.

Pour éviter donc toutes les voies sans issue, il faut choisir La Voie.

Et se détourner des voies sans issue, ce n'est pas facile, parce que le disciple ou l'homme qui essaye de bien vouloir avancer, de bien vouloir comprendre, et qui pour cela va lire dans tous les livres, ou va appartenir à de nombreux groupes, ou va essayer de comprendre diverses théories, eh bien cet homme-là qui, plein de bonne volonté mais plein d'ignorance aussi, va quand même essayer de sortir de l'ignorance, cet homme-là va nécessairement emprunter des voies sans issue.

Et que sont les voies sans issue ?

Les voies sans issue, ce ne sont pas les religions qui n'apportent rien, ce ne sont pas les groupes qui finalement ne sont pas si bien que cela, ce ne sont pas les doctrines qui finalement ne rendent que sectaires. C'est cela mais en plus, ce qui crée la voie sans issue, c'est toutes les valises, tous les bagages avec lesquels l'homme arrive, pour entrer dans ce groupe, pour lire cette théorie, pour fusionner avec le principe dont on lui parle.

Et c'est pour cela qu'au fur et à mesure, avec le temps, les groupes s'écroulent, s'étiolent, les théories sont remises en cause, et non pas parce que les théories ne sont plus bonnes, non pas parce que les groupes ne sont plus bons, mais c'est parce que les théories et les groupes avaient été conçus en directe ligne et en direct besoin avec le nombre de valises que l'homme transportait.

Quand l'homme est nouveau, eh bien, il arrive débordé de bagages, et dans chaque valise, il y a une erreur, il y a une bêtise, il y a une limite, il y a un attachement. Alors les religions, les groupes qui sont créés visent à nous apprendre à lâcher telle valise et à lâcher telle autre. Et l'homme qui marche sur le chemin ne comprend pas qu'on est en train d'essayer de simplement lui faire lâcher ses valises.

Il dit : "Je veux qu'on m'explique ce qu'est Dieu. Je veux savoir ce que je fais sur cette Terre, depuis le temps que je me casse la figure, que je tombe, que je trébuche, que je n'ai jamais assez d'argent pour payer le loyer, que je n'ai jamais assez d'argent pour envoyer mes enfants dans la meilleure école, que je n'arrive pas à me vêtir décemment, depuis le temps que je n'arrive pas à voyager ! Alors je voudrais une fois que l'on m'explique pourquoi on m'a mis dans ce pétrin !"
Et en se mettant dans cette colère, l'homme croit qu'il a le pouvoir d'annuler son bail avec la Terre. Or il ne peut pas.

Et non pas parce que la Nature le force, et non pas parce qu'il n'a pas le pouvoir de repartir de la Terre, mais parce que tout simplement il ne se rend pas compte qu'il n'est pas locataire, mais qu'il est propriétaire. Il ne se rend pas compte qu'il n'est pas pauvre, qu'il ne lui manque pas d'argent, qu'il ne lui manque pas la vie, qu'il ne lui manque pas la force, qu'il ne lui manque pas les amis, l'entourage, le soleil et aussi la pluie. Il ne se rend pas compte de tout ce qu'il possède et qui ne lui manque pas.

Mais en croyant simplement être un locataire, il s'imagine que tout ce qui est donc à l'extérieur ne lui appartient pas.

Alors celui qui est enfermé dans un appartement et qui rêve d'avoir beaucoup d'argent pour acheter une grande maison, eh bien celui-là croit, même de manière inconsciente, que la nature ne lui appartient pas, et qu'il n'aura un bout de nature que lorsqu'il pourra s'acheter un morceau de terrain. Et c'est la que commence psychologiquement la frustration, la nervosité, les manques, alors l'aigreur, le mécontentement.

Tous ces côtés négatifs vont alors s'abattre sur la personne et il va se dire tout au long de sa vie, tout au long de ses jours : "Mais je n'ai pas d'argent pour m'acheter un bout de campagne, je n'ai pas d'argent pour m'acheter un bout de paix."

Et toute sa vie, au lieu d'aller dans la campagne en pensant que la campagne est à lui, toute sa vie il va porter ce fardeau, il va porter ce manque et il va s'en faire un manque véritable. Et pour parer à ce manque, il va essayer de travailler de plus en plus fort, pour avoir de plus en plus d'argent, pour espérer un jour pouvoir s'acheter un petit jardin.

Ce qui fait qu'en étant parti d'une idée fausse, il se trouve non seulement frustré, et l'on sait que la frustration est un handicap psychologique épouvantable pour l'accomplissement du Bien et de la Vie, et en plus il va se tuer au travail pour essayer d'obtenir ce bout de campagne. Parti d'un besoin naturel, parti d'une spontanéité du cœur, parti de quelque chose donc de tout à fait humain, le voici cloisonné dans un problème psychologique et un problème financier.

Que faire ?

Que vont faire la plupart des hommes ?

En se tuant au travail, ensuite ils vont développer des maladies, parce qu'ils vont devenir nerveux, parce qu'ils vont se surcharger de travail et qu'il y a quand même les problèmes du quotidien. Et ils vont devenir comme cela déséquilibrés nerveusement.

Ce qui fait qu'ils ne vont plus supporter leurs concubines ou leurs concubins ou leurs conjoints, et immanquablement ils en viendront à se disputer et on se reprochera le manque d'argent, on se reprochera ceci, on se reprochera cela. Au milieu de cela, eh bien, les enfants, avec tout ce qu'il y a de problèmes concernant l'éducation des enfants, ce qui fait qu'un beau jour, eh bien, ce pauvre homme, qui après tout ne voulait qu'un bout de jardin, se retrouve avec donc un problème psychologique, un problème financier, mais en plus un problème conjugal. Ce qui fait que, le problème conjugal s'amplifiant, ensuite les enfants ne supportent plus la tension et cela devient un problème familial. Et l'enfant qui ne supporte plus son père ne le respecte plus et il va dehors et il sort et il fait des bêtises.

Et tout cela a commencé par un bout de jardin. Je le répète.

Et cet enfant va connaître des amis peu recommandables, va vouloir lui aussi son morceau de jardin mais un peu plus grand que celui de papa. Parce que papa lui ne voulait que la terre, il n'avait pas d'idéal. Lui qui est l'enfant de la nouvelle génération, il veut l'idéal dans son jardin et il va faire la même erreur que son père.

Et l'idéal que cet enfant souhaite, il va pouvoir l'appeler Dieu, le bonheur, le nouveau monde. Et il va se dire : "le nouveau monde je le veux là, ici, chez moi, avec mes amis, avec tous les hommes de la terre bien sûr. Mais je le veux là, concret, ici, maintenant. Je ne veux pas vivre comme mon père, je ne veux pas vivre comme les anciens, je ne veux pas faire les erreurs qu'ont commis tous les autres. Je veux un monde nouveau ! Alors Dieu, maintenant, parle-moi ! Dis-moi ce que je dois faire, dis-moi quel sera le nouveau monde et comment tu peux le fabriquer à travers moi."

Et quand l'enfant va commencer à vivre, eh bien, il s'aperçoit que parler à Dieu ce n'est pas facile et que bien souvent cela est impossible, que les Maîtres sont invisibles, que les guides restent très cachés, que le monde demeure difficile, qu'il y a toujours la note d'électricité à la fin du mois, que l'on croit ou non au nouveau monde. Ce qui fait que l'enfant va devenir comme son père, frustré, mais à propos de l'idéal. Et il va s'aigrir comme son père, mais à propos d'un Dieu qu'il ne voit pas. Et le malaise commence, et le malaise grandit.

"Je crois en toi, Seigneur, mais si tu te montrais, ça me ferait tellement de bien. Je comprendrais tout, tout de suite, j'en suis sûr. J'en suis sûr que tout me serait donné à ce moment-là. Et que je pourrais tout accomplir, mais pas pour moi, pas pour être grand, pour aider les autres aussi !" Car souvent, les demandes des disciples partent d'un très bon esprit et d'un très bon état du cœur.

Que répondent donc les guides et les frères aînés à ce genre de questions et de problèmes ?

À celui qui voulait simplement un bout de jardin, nous voudrions lui enseigner que ce qui compte, ce n'est pas de le posséder. Ce n'est pas de le voir tous les matins. Ce n'est pas d'avoir la satisfaction d'être sur son sol. Et que la Nature tout entière lui appartient. Et qu'il faut qu'il mette dans cet esprit cette notion nouvelle.

Tout vous appartient.

Vous n'avez pas besoin de faire des économies. Vous n'avez pas besoin de vous fatiguer au travail. Ce qui vous empêche d'être avec vos enfants pour les élever avec amour, correctement. Vous n'avez pas besoin d'ouvrir vos veines pour obtenir ce que la Nature vous a toujours donné.

Alors vous allez me dire : "Oui mais si la nature nous l'a donné, en tout cas les hommes qui se sont appropriés la nature, eux, ils ne nous donnent pas la nature."

C'est vrai. Mais si vous rentrez dans ce jeu-là, alors les hommes vous feront croire que tout se paye. Même l'air que vous respirez, un jour ils vous feront payer. Même la vie que vous possédez, si vous les écoutez, un jour ils vous la feront payer.

Il ne faut pas jouer ce jeu-là.

Il ne faut pas croire le système, ni voir la vie cosmique, la vie divine, votre vie, à travers le système social. À travers le système de la propriété. C'est un mot qui doit absolument être banni.

Vous ne possédez de toute façon rien.

Même lorsque vous achetez un jardin, vous ne possédez pas le jardin. Il suffit qu'il y ait un tremblement de terre, une crevasse s'installe à cet endroit-là et vous n'avez plus de jardin. Il suffit simplement que votre situation financière change, vous devez vendre et vous ne possédez plus rien.

Par contre, ce qui est à vous à tout instant, c'est tout ce qu'il y a autour de vous.

Et on peut dire aussi la même chose de toutes les belles robes pour les femmes et les jeunes filles. Quelle est la jeune fille qui ne s'inquiète pas de savoir quelle tenue elle va porter pour telle ou telle rencontre ? Et si la robe est assez jolie, et si elle a suffisamment d'allure, et si elle n'est pas démodée ? Et quand elle se rend compte que ce n'est pas tout à fait la mode, que ce n'est pas tout à fait la couleur, ni la forme qui lui faut, alors elle va dans les magasins pour en acheter une autre.

Et puis on fait la comparaison somme dans le porte-monnaie, prix sur l'étiquette, et là on s'aperçoit qu'il y a un sérieux problème. Et comme l'homme, eh bien la jeune fille va se frustrer.

"Je ne peux pas être habillée convenablement !" c'est ce qu'elle va penser. "Je ne peux pas m'acheter ce que je veux. La vie est triste."

Et pourtant la robe, ce n'est que du tissu. Pourquoi donc engager des frustrations, une tristesse à partir d'un morceau de tissu ? Toutes les robes qui sont dans les magasins vous appartiennent. Et non pas parce que vous avez le droit dès demain de casser les vitrines et d'aller les voler, mais simplement parce que le fait de les regarder vous les approprie.

Qui vous empêche pendant que vous regardez une vitrine et une robe de vous sentir dans la robe, de rêver quelques instants. Personne, vous ne faites aucun vol, vous êtes dans l'illusion à ce moment-là. Vous avez un ticket pour un petit voyage dans le rêve. Et ça ne coûte pas cher. Et le fait de vivre complètement cette projection vous permet d'enlever la frustration. De la même manière que si vous effectuez pleinement un acte, il vous enlève l'envie qui était à son origine. Et ensuite, vous pouvez arriver avec vos vieux pantalons, vos vieux ensembles, et vous ne vous sentez pas diminué, pas plus que frustré.

Pourquoi ?

Parce que c'est un fait tout simple et psychologique que celui qui est assez malin, celui qui est assez volontaire pour croire un instant son rêve, évacue son rêve sans aucun problème. Et ainsi, la frustration n'est plus au milieu.

Pour Dieu, il y a exactement le même processus à suivre.

On a parlé de jardin et de garde-robe, et l'on pourrait croire que l'on s'est éloigné du sujet, mais en fait pas du tout.

Quand le disciple commence son ascension, lorsqu'il commence à retrouver un alignement avec son âme, avec Dieu, il est impatient de rencontrer Dieu, il est impatient de posséder Dieu, d'être avec Dieu. Il est frustré de ne pas connaître Dieu.

Et Dieu qui est là, qui est tout ouvert, comme le grand jardin de la Nature, Dieu qui est là, donc tout disponible, ne peut rien faire, comme la Nature ne peut rien faire, tant que l'homme n'a pas compris qu'à tout moment il possède l'entier de Dieu.

Qu'est-ce que cela veut dire ?

Cela veut dire que, contrairement à ce que pensent la plupart des hommes, d'une différenciation entre Dieu et l'Homme, contrairement à cela, la vérité est que l'Homme non seulement est en unité avec Dieu, mais se trouve être Dieu lui-même.

Quand je dis cela, je ne vous propose pas du réconfort, je ne vous propose pas non plus une pensée positive, pour demain effacer vos problèmes, effacer vos épreuves, effacer tout ce qui crée l'enfer de votre vie.

Si votre vie est un enfer, ce n'est pas parce que Dieu est loin de vous, ce n'est pas parce que vous, vous n'êtes pas assez près de Dieu. Si votre vie est un enfer, il faut comprendre que c'est Dieu qui est en enfer, ce n'est pas vous.

Pourquoi ce n'est pas vous ?

Eh bien, parce que tout simplement, en pensant que c'est vous, Josette, Josiane ou Paul, en pensant que c'est vous, Paul, qui êtes en enfer, vous ne comprenez pas que vous êtes Dieu et que Dieu lui-même est en enfer.

À partir de ce moment-là, donc, il ne faut pas demander pourquoi Dieu a créé l'Homme et pourquoi il doit évoluer pour retrouver Dieu, il faut se demander pourquoi est-ce que Dieu est venu dans la matière. C'est complètement différent.

Donc ne vous demandez pas ce que vous, vous faites en tant que personnalité, en tant qu'individu, en tant que X, Y ou Z, appartenant à tel pays, telle région, telle race, telle année, avec des problèmes de télévision, de magnétoscope et d'électricité.

Demandez-vous ce que vous, Dieu, êtes venu faire dans la matière.

À partir du moment où vous savez que c'est Dieu qui est descendu dans la matière, tout ce que l'on appelle évolution prend un autre aspect.

Non pas qu'une nouvelle théorie vient de naître, pas du tout. Une nouvelle façon de voir toute la Sagesse, toutes les paroles des Maîtres, vient de naître.

Alors si vous essayez de comprendre que l'homme différencié de Dieu et en tant qu'indifférencié il est devenu impur, essayer ensuite d'évoluer pour retourner à Dieu. Si vous essayez de comprendre ce chemin, automatiquement l'absurde va sauter dans vos cerveaux, vous étrangler et vous empêcher même de continuer à comprendre ce que vous, vous avez à faire pour évoluer. Parce qu'à partir du moment où Dieu vous aurait fait imparfait, pourquoi le contredire en essayant de devenir parfait ? Puisque le grand patron a décidé que l'homme serait imparfait, autant obéir. Mais voilà, il n'y a pas d'imperfection ! Il n'y a pas non plus de différenciation ! Il y a tout simplement Dieu. Mais quand je dis Dieu, il faut imaginer une entité cosmique, un mental cosmique, une substance cosmique, une conscience illimitée.

Il faut imaginer donc ce Dieu comme plongeant dans la matière.

Alors vous allez me demander, mais pourquoi est-ce qu'il plonge dans la matière ?

Eh bien tout simplement parce que lorsque l'on remonte la hiérarchie de toutes les entités cosmiques, donc lorsque l'on laisse les Logos planétaires loin, loin, loin derrière cette préoccupation-là, lorsque donc l'on essaye de cerner La Personne Cosmique, l'Entité Cosmique, eh bien on s'aperçoit que cet être - non pas pour vivre car sa vie ne peut pas être identifiée à une vie classique, normale, même de façon très abstraite - lorsque cet être ayant des rythmes, développe certains mouvements, certaines ondulations, spontanément la vie sort de lui. Ce n'est pas qu'il le veuille, ce n'est pas qu'il le prémédite, ce n'est pas qu'il le souhaite.

Pensez-vous qu'il ait jamais un jour songé que vous existeriez ? Mais non !

Il n'a jamais pensé qu'un jour, sur la Terre, dans ce fin fond du cosmos et d'une galaxie, il y aurait un petit être qui s'appellerait Paul ou Jacques et qui aurait tant de réincarnations et qui aurait des problèmes et des joies.

Par contre, le Dieu planétaire, ce que l'on appelle le Logos planétaire, et qui est celui avec lequel l'on peut le plus directement parler et qui est directement en fait le Père et l'initiateur des hommes, celui-là, oui, savait que petit Paul un jour naîtrait sur la Terre, qu'il aurait tant d'incarnations, qu'il aurait tel et tel problème, à ce moment-là, et qu'il faudrait envoyer les anges pour l'aider, et que là il faudrait lui faire rencontrer telle femme pour lui faire prendre telle décision, et que là il faudra lui envoyer tel enfant parce que son karma le demande, parce qu'il doit donner la vie à un être. Lui, oui, il connaît tout.

Pourquoi ?

Parce que tout simplement cet être que l'on appelle le Logos planétaire représente, en quelque sorte, le Mental de Dieu.

On a parlé donc de l'Entité Cosmique qui est une substance, qui est une Conscience, et pour comprendre donc ce que fait cette Conscience dans la matière et comment cette matière s'organise pour recevoir cette Conscience, il faut donc comprendre que la première chose qui va sortir du seing de Dieu, ce ne sont pas les hommes, c'est le Mental, et les seigneurs du Mental, le Pouvoir du Mental, le Pouvoir de la Création.

Et c'est là que le rayon 1 sort du ventre de Dieu.

Est-ce que cela veut dire que Dieu l'a voulu et qu'il s'est dit, ben tiens, pour structurer ma matière, il me faut du rayon 1, il me faut du mental et il me faut des entités capables d'être mon mental ? Non !

Tout étant dans la Conscience, aussi bien le besoin que la nécessité, tout sort spontanément de lui. Et c'est pour cela que dans les religions hindou, dans les textes sacrés hindou, l'on parle du grand jeu de Dieu lorsque l'on essaye d'expliquer la Création et le Cosmos.

Et l'on dit que tout est la danse de Shiva et que le Cosmos est un grand jeu qui déroule les différentes scènes jusqu'à la clôture.

Cela est vrai mais en même temps si on prend la chose de manière terre à terre cela est faux, car Dieu ne s'amuse pas à travers la création. Lorsque l'on voit la souffrance qui existe, il n'y a pas de jeu pour Dieu ou pour les Maîtres à observer cette souffrance, à voir les autres en pâtir.

C'est tout simplement par une sorte d'effervescence de vitalité. Et cette effervescence de vitalité, qui engendre donc dans un premier temps le Mental Cosmique, eh bien cette effervescence est une vie en elle-même.

C'est-à-dire que sitôt qu'il y a donc le premier pas de la création accompli, sitôt donc que le premier ciel le plus proche de Dieu est créé, en lui se structure déjà la vie, les vies qui correspondent à cette zone.

Si donc l'on reste dans le seing de l'entité cosmique, il n'y a que lui en quelque sorte.

Pourquoi ?

Parce que tout est tellement unique, tout est tellement absorbé, comparable à ce que en Orient l'on appelle l'état de néant, tout est tellement donc plongé dans une sorte de non-existence, puisqu'il n'y a plus que Conscience. Donc il n'y a pas de forme de vie, il n'y a pas d'entité, il n'y a rien, il n'y a même pas Christ.

Au contraire dès que le temps a sonné, dès que le tremblement a saisi la substance et que le mental entre en action, tout le mental cosmique, à partir de ce moment-là, la substance, cette zone, crée tous les êtres qui lui correspondent.

De quelle façon ?

Non pas en se grattant la tête et en se disant eh bien il va me falloir tant d'anges, et là il me faudra tant de Logos, et là tant d'entités, qui pourront à leur tour engendrer tant d'êtres humains, tant de comètes, tant de galaxies, tant, tant, tant. Non.

Pour comprendre Dieu, ce qu'il faut savoir, c'est qu'aussi bien Dieu que son Mental en action n'ont pas besoin de réfléchir, n'ont pas besoin de prévoir, ni de structurer pour construire. Et c'est là la grande différence d'avec l'homme, d'où la grande incompréhension de l'homme lorsqu'il s'avance peu à peu sur le chemin. C'est que lui se pose dans le clan opposé, il se dit : "Il faut comprendre, il faut étudier, il faut prévoir, il faut mesurer." Alors que Dieu et son mental ne font rien de tout ça.

Pourquoi ?

Parce que tout simplement chaque chose contenant la substance, contient aussi tous les outils de son extériorisation.

Et c'est là où l'homme, alors dépassé, parce qu'il n'arrive plus à poser son intervention, à poser ce qui lui paraît concevable, où l'homme alors fait entrer en jeu "la magie". Il se dit : "C'est magique, les nombres c'est magique, les proportions c'est magique, les symboles c'est magique, Dieu c'est magique."

Ce n'est pas magique, c'est tout simplement une réalité. Tout ce qui est réel comporte dans sa substance les outils pour son expression. Et ainsi on comprend ce qui apparemment est un secret. Ce n'est pas un secret.

Ce qui fait que les nombres sont capables de construire des proportions parfaites, limitant donc l'intervention de l'homme, de son effort, de sa capacité à prévoir, entreprendre, créer. Ce qui fait donc que le nombre est capable, par lui-même, tout seul, en action, de créer des proportions exactes qui tiennent le cosmos et les hiérarchies. C'est tout simplement parce qu'il n'est pas un nombre. Lorsque l'homme étudie les nombres et les nombres magiques, il étudie ce qui est déjà le point terminal de cette substance qui tient la structure de l'Univers. Alors lorsque l'on étudie le point terminal, il est normal de se taper la tête contre des incompréhensions.

Parce que c'est comme si l'on étudiait que la matière d'une chose est non pas l'énergie d'une chose, ni le mental de la chose.

Ce qui fait que le nombre 5 crée des formes superbes, ce n'est pas parce qu'il est 5, mais c'est parce que l'énergie, que l'on ne peut représenter à l'heure actuelle à travers la culture humaine, à travers le mental humain, que par le 5, c'est parce que cette énergie, justement, a tous les pouvoirs de construire ces formes-là. Et ces formes-là, qu'on les symbolise avec le 5, avec le S, avec le Y, avec je ne sais pas moi, avec une tige de blé, cela n'a aucune importance. Du moment qu'ensuite le signe soit reconnaissable par les autres hommes et qu'ils puissent travailler avec, comme ils travaillent avec un code.

Lorsque l'on étudie ce que l'on appelle la cabale, mais lorsque l'on étudie la cabale dans des points et des termes élevés et que l'on essaye de la pratiquer, l'on s'aperçoit que l'on ne pratique plus du tout la cabale.

La cabale ou en fait tout le cheminement qui est dans la cabale, n'a pour but que d'amener l'homme à ne plus pratiquer jamais la cabale. Mais le cabaliste ne le sait pas et alors il pratique la cabale. Et alors il fait son rituel et il invoque les nombres et il invoque les symboles. Et il ne se rase pas et il ne se lave pas ou alors il se lave trop et il ne mange pas ou il ne dort plus. Mais il a toujours quelque chose à faire, pour pratiquer, appliquer la cabale. Or la cabale ne vise qu'à libérer l'homme pour qu'il n'ait plus à pratiquer la cabale.

A partir du moment où donc cette forme de libération est conquise, que fait l'occultiste, que fait l'initié ?

Il travaille toujours avec des symboles, il manipule toujours les chiffres mais plus du tout de la même manière, complètement au niveau mental, en tant que substance.

Ce qui fait que l'homme qui était incarné en tant qu'occultiste et qui essayait de travailler avec le chiffre 5, parce que vraiment ce chiffre 5 c'était celui qui lui donnait le plus de mystère, c'était celui qu'en même temps, pensait-il, pouvait lui accorder la libération. Alors il faisait tout ce qui est en rapport avec le chiffre 5, toute l'ascèse, tous les rituels, toutes les pensées, toute l'abstinence. Et lorsqu'ayant compris, ayant obtenu le degré, il continue à faire la cabale avec le chiffre 5. Il s'aperçoit qu'il n'essaie plus de manipuler le chiffre 5 mais que tout simplement il coopère avec la substance qui est symbolisée par le chiffre 5.

Lorsque vous utilisez de cette même manière la méditation, la relaxation, les pensées positives, vous vous apercevez lorsque un certain travail a été accompli, lorsque finalement vous avez accepté de vous détacher des choses, que vous n'avez plus à méditer, que vous n'avez plus à vous relaxer, que vous n'avez plus à faire ceci ou à faire cela, vous communiez avec une essence. Et que cette communion s'appelle ensuite "prière", "méditation", cela n'a pas d'importance.

Par contre celui qui se dit : "Je médite parce que je veux rencontrer Dieu, je médite parce que je veux évoluer, je médite parce que je veux grandir." Celui-là ne comprend pas qu'il n'accomplit rien pour son évolution. Il pratique un exercice, c'est certain, et l'exercice est valable, mais ce qui est au bout à acquérir, ce n'est pas la maîtrise de cette technique, ce n'est pas même l'état que propose cette technique.

C'est de comprendre qu'en utilisant cette vieille technique, cette sacrée vieille technique, eh bien, on ne fait que tourner autour d'un pot, et que tant qu'en fait on n'aura pas cassé ce pot, le diamant qui est dedans sera toujours enfermé et inaccessible.

Et la méditation n'a pour but que cela, comme la cabale. La méditation n'a pas été donnée aux hommes pour qu'elle soit pratiquée religieusement, régulièrement, sempiternellement, fidèlement. La méditation est donnée pour faire comprendre aux hommes que lorsqu'ils en ont assez de tourner autour du pot, il faut sauter dans le pot, et casser le pot, et prendre le diamant.

Lorsque donc l'homme en a assez de tourner autour de son esprit avec la méditation, lorsqu'il en a assez de tourner autour de son âme, autour de son évolution, comme une abeille satellisée autour d'une fleur, eh bien, il décide de faire un saut, de faire un pas.

Et ce pas, c'est quoi ?

Ce n'est pas de trouver une meilleure technique, d'aller encore plus loin dans la méditation, de se donner encore plus à fond à tout le spirituel. C'est tout simplement de cesser de chercher quelque chose, de s'asseoir là, de ne plus rien faire, de laisser tomber les bras, de laisser tomber l'homme, l'égo, la personnalité, et de recevoir en pleine poitrine toute l'âme.

Car méditer n'a jamais favorisé la venue de l'âme.

Prier n'a jamais favorisé la venue de Dieu, et quelle que soit l'efficacité vibratoire de ces instruments, attendre Dieu par la méditation ou la prière, c'est une erreur fondamentale et une erreur que je veux arracher de l'esprit. Si l'homme ne sait pas pourquoi il est né, pourquoi il avance, comment il doit avancer.

Qu'il ne sache pas pourquoi il est né, cela est encore assez supportable.
Qu'il ne sache pas pourquoi il évolue, cela reste encore supportable.
Mais qu'il ne sache pas comment évoluer, cela devient insupportable.

Et la crise spirituelle qu'il y a à l'intérieur de nombreux disciples, ce n'est pas la remise en cause de la spiritualité, la remise en cause de leur personnalité, c'est l'alignement juste et exact de la personnalité avec l'âme.

Et que nécessite cet alignement ?

Eh bien cet alignement nécessite que l'on conçoive correctement la nature de l'âme et la nature de la personnalité.

Pour concevoir correctement la nature de la personnalité et de l'âme, il faut donc avant tout comprendre que vous n'êtes pas né un jour par hasard, que ce soit cosmiquement ou terrestrement, et qu'à travers vous, le Dieu, que l'on peut appeler de toutes sortes de noms, le Dieu qui est incarné, cherche non pas une évolution, mais essaye tout simplement de s'approprier les feux de la création.

Et qu'est-ce que cela veut dire ?

Eh bien cela veut dire que si l'on avait le pouvoir de rentrer dans le seing de ce Dieu unique, primordial, qui est même avant l'origine de toutes choses, l'on s'apercevrait avec grande déception qu'il n'est non pas cet être tout puissant, qu'il n'est non pas cet être capable de tout, qu'il n'est non pas cette grande lumière que cherchent les hommes, ce pouvoir fracassant qu'attendent les hommes, on s'apercevrait que tout simplement, Il Est. Et c'est ce qui détruit, jusqu'à la ravager la tête de l'homme.

Dieu n'est pas un pouvoir. Et c'est pour cela que chercher le pouvoir est ridicule et ne mène pas à Dieu.
Dieu n'est pas une force.
Dieu n'est pas un point de lumière.
Dieu n'est pas ceci.
Dieu n'est pas cela.
Il Est, un point c'est tout.

Et cette grande Présence qu'est Dieu, qui ensuite se métamorphose en une diversité de créatures, cette Présence se trouve, par la suite, fournie du pouvoir, fournie de la lumière, fournie de l'amour et de l'intelligence.

Est-ce que cela veut dire que donc Dieu n'est pas quelque chose de supérieur à l'homme ? Est-ce que cela voudrait dire qu'en fait, eh bien, il n'est rien de plus qu'un enfant ou même rien du tout ? Non.

Il ne faut pas faire l'erreur inverse. Et aller toujours d'un opposé à un autre, d'une exaltation à une déception, comme vous faites avec vos idoles et vos chanteurs favoris.

Il faut comprendre la nature exacte du mot que j'ai prononcé : la Présence.

La Présence

Et il faut méditer sur ce terme, sur cette substance pour entrer dans ce qui vous compose vous-même essentiellement.

Vous-même, vous n'êtes pas un Pouvoir. Le Pouvoir vous est donné parce qu'il existe, après Dieu, après la Présence, le rayon 1.

L'Amour, de la même façon, n'existe pas parce que Dieu est amour. L'Amour existe parce qu'il est créé à cause de la manifestation, qui est le rayon 2.

Et l'Intelligence, de la même façon, n'existe pas en Dieu. L'Intelligence est une manifestation qui se concrétise par le rayon 3.

Il faut donc absolument différencier Dieu, la substance, cette Conscience, cette Présence - j'insiste sur ce mot Présence - d'avec les Attributs.

Si l'on ne différencie pas la Présence d'avec les Attributs, l'on ne comprend pas ce que l'on est en train de chercher, on ne comprend pas ce qu'est la matière.

Et c'est à ce moment-là que l'homme commence à reprocher à Dieu, à tous les Maîtres, à tous les Logos de toutes les galaxies, l'imperfection qui règne, de manière éparpillée, dans la matière. Et alors l'homme commence à reprocher à Dieu l'existence de la maladie, l'existence des cataclysmes, l'existence des cycles qui ravagent la surface des planètes et qui un beau jour, emporte même des systèmes solaires tout en entier.

Et alors l'homme, qui ne comprend rien, se retourne vers Dieu et dit : "Mais si tu existes, pourquoi est-ce que tu as créé tout ça ? Pourquoi est-ce que tu as créé ce malheur ? Pourquoi est-ce que tu as mis au point un système qui de toute façon nous amènera des cataclysmes ? Quelque chose d'imparfait qui va engendrer en nous des maladies, des virus, des microbes ? Des animaux incapables de comprendre qui, sitôt qu'ils nous trouvent dans la forêt, nous dévorent parce qu'ils sont sauvages. Pourquoi est-ce que donc tu as créé le lion et l'éléphant qui nous écrasent ? Pourquoi est-ce que tu n'as pas fait tous les chiens gentils afin qu'ils ne mordent pas les enfants ?"

Et c'est là que commence à s'épaissir la page raturée infiniment de tous les reproches.

Et pourquoi ? Et pourquoi ? Et pourquoi ?

À cela il n'y a pas de réponse par un simple "parce que".

C'est impossible.

[...]

C'est en même temps par les Attributs que la Présence effectue son règne.

Et c'est là, à ce moment-là, qu'il faut parler de la matière, pas avant.

Alors l'on se demande, et à juste titre, non pas pourquoi moi, petit homme, j'existe, mais pourquoi la matière existe ?

Car l'homme qui ne pense qu'à lui va se demander pourquoi il existe.

Mais ce qui existe avant lui, c'est la matière. Il n'est pas sorti lui de lui-même, il est sorti de la matière. Donc ce qui existe, même avant l'homme, c'est la matière.

Alors il faut se demander pourquoi est-ce qu'il y a la Présence, soit Dieu et la matière.

Et c'est là où l'occultiste fait un grand trait et où il dessine la colonne blanche et la colonne noire.

Qu'est-ce qu'il faut comprendre à cela ?

Non pas qu'il faut croire à l'existence de ce grand trait de séparation. Le sage ne croit à aucune séparation et aucune différenciation.

Il sait trop qu'à l'intérieur du ver de terre, comme à l'intérieur de l'être humain, de l'ange, en pensant par les étoiles et en allant jusqu'à Dieu, il sait très bien qu'il y a absolument la même Essence et le même Feu qui brûle et qui veille.

Par contre il sait que les Attributs qui vont mettre au point l'extériorisation, le jeu de la Présence, ces attributs-là, eux, ne voient pas les choses de la même manière et ils commencent à se différencier.

Le Pouvoir n'a rien à voir avec l'Amour et l'Amour n'a rien à voir avec l'Intelligence.

Les trois premiers rayons donc de l'univers, le 1 étant le Pouvoir, le 2 étant l'Amour, le 3 étant l'Intelligence, ces trois premiers rayons, donc, vont ensuite construire chacun à sa manière un aspect du cosmos.

Et toutes les entités et toutes les créatures et toutes les formes qui vont depuis le plan le plus subtile jusqu'au plan le plus dense, le plus physique, le plus matériel, être leur expression. Toutes ces formes-là vont être construites. Et c'est comme cela que l'on comprend qu'en regardant telle forme, cette forme-là ne peut être l'expression que du premier rayon ou que du deuxième rayon.

Et pour aller plus loin dans la compréhension, ce qu'il faut pour ajouter donc à cette vérité, c'est comprendre de quelle manière le rayon a su exprimer le degré de conscience.

Car s'il existe d'un côté de Dieu, la Présence, de l'autre côté la Matière, cela veut dire que le rayon qui est à peu près à mi-chemin entre les deux, cela veut dire que le rayon va devoir exprimer quelque chose dans la matière et construire une forme pour cette expression. Mais en construisant la forme, il ne va pas y avoir nécessairement expression, dans cette forme, du degré de conscience le plus élevé.

Cela veut dire donc qu'à partir d'une certaine involution, donc à partir d'une certaine descente dans la matière, l'Esprit, la Présence, pour être plus correct, la présence devient une substance que l'on peut appeler l'esprit, ce que les véritables occultistes appellent l'Âme en fait, par opposition à la Monade qui serait la Présence.

Involution

Donc au cours de cette involution, la Présence qui commence à descendre, se cristallise, perd un peu de sa Conscience, non pas parce que c'est normal en descendant dans la matière, mais parce que pour pouvoir descendre dans la matière, c'est quelque chose qu'elle doit opérer sur elle-même.

Ce n'est donc pas un acte qui lui tombe dessus comme une fatalité, parce que c'est la roue qui tourne, parce que, eh bien, c'est ainsi que le plan doit avoir lieu.

C'est un acte conscient, volontaire, décrété, voulu, manipulé et actionné par l'âme elle-même, la présence elle-même.

Alors à côté de cela, quand ensuite vous venez vous plaindre pour des petits ennuis de la vie quotidienne, il y a tout un monde de différences, et tout un espace où l'on pourrait éclater de rire, si l'on n'avait pas d'amour pour vous.

Quand on pense que ce Dieu qui est vous a réussi, a eu la volonté de se cristalliser, de se contracter au point de devenir inconscient de lui-même et qu'il l'a fait, alors que sont vos petits problèmes à côté de cela, lorsque cette volonté est capable de créer ce phénomène ?

Le Dieu qui est en vous peut alors créer tout le reste. Mais il faut en être conscient et il faut surtout y croire.

Continuons donc l'involution.

Lorsqu'étant peu à peu cristallisé et voulant, pour pouvoir vivre dans la matière, se cristalliser davantage, la présence crée donc un intermédiaire qui est l'âme, à partir de ce moment-là l'involution s'arrête, c'est-à-dire que l'esprit, la présence ne va pas plus bas.

Par contre, il y a quelque chose qui va monter vers elle ensuite.

Et ce quelque chose c'est quoi ?

Eh bien ce quelque chose c'est la particule de matière qui existe, qui existe autant que Dieu existe.

On ne peut pas séparer la Matière et Dieu. On ne peut pas non plus imaginer qu'il existe de la Matière sans Dieu ou Dieu sans la Matière. Pourquoi ?

Parce que tout simplement eh bien la matière ce n'est pas le solide. L'on s'imagine toujours qu'en prononçant le mot matière, eh bien cela veut dire bois, cela veut dire chaise, cela veut dire rocher, cela veut dire nuage, cela veut dire chair.

Mater

Mater n'est pas forcément ce qui est sur la planète à l'état physique.
Mater est un principe.

Et c'est là où il y a eu la plus grosse pierre d'achoppement, qui construit en fait l'inefficacité des religions. C'est l'identification de cette matière à toute la zone diabolique, la zone des ténèbres.

Lorsque l'on consulte la sagesse des occultistes authentiques, l'on s'aperçoit qu'il n'existe ni mal ni bien. Il y a l'existence de la Vie, c'est tout.

Et cette vie en se précipitant dans le cosmos, en se précipitant donc dans le binaire, croit à une forme de dualité et commence à inventer le bien et le mal, le diable et le bon Dieu.

Mais la religion n'a pas pris soin de parler de cette première partie de la réalité qui veut que tout soit unité et que tout soit essence.

La religion s'en est arrêté à expliquer qu'il existe, et de manière indéracinable, le Diable faisant face au bon Dieu et entre les deux les anges, qui essayent comme des arbitres d'animer le match. Et c'est pas facile ! Parce qu'avec l'équipe que représente l'humanité...

La religion donc... Mais cela lui est pardonné, car le bien qu'elle a accompli à côté lui vaut quand même les gloires qu'on lui attribue. Mais la religion a fait une erreur fondamentale qui est due non pas à l'épaisseur des crânes de ceux qui l'ont constituée, qui n'est pas due non plus à leur manque d'initiation, mais qui est due encore et toujours aux divers voiles, qui périodiquement s'abattent sur la Terre. Et non pas pour voiler la Terre, mais pour faire vivre une tendance différente, une énergie différente.

La religion a trouvé son expression et son apothéose dans ce que l'on appelle l'ère des poissons. Au moment des poissons, il ne faut pas attendre de l'homme qu'il soit soucieux de sagesse. La sagesse, il s'en moque complètement. Ce qu'il veut, c'est une vibration directe, pleine et totale avec Dieu ou avec le divin. Ce qu'il y a autour d'explication, de sagesse, de mental, il s'en moque complètement. Ce qu'il veut lui c'est sentir Dieu, dans les tripes, sentir Dieu dans la poitrine et puis être heureux comme ça. Ça c'est le dévot. Le dévot qui veut sentir tout son organisme trembler sous l'influx divin et l'influx de la prière. Qui veut voir la Lumière et pouvoir, à ce moment-là, non pas communier avec la Lumière mais vibrer avec la lumière.

Pourquoi ?

Parce que le dévot est quelqu'un qui veut vivre jusque dans sa personnalité, jusque dans sa chair l'effet, et je dis bien l'effet mystique. Et c'est pour cela que la voix de la dévotion est une voix caduque à l'heure actuelle et que l'ère des poissons, quand elle se terminera complètement, emportera avec elle les derniers dévots.

Parce qu'il n'y a pas d'effet mystique à vivre, il y a tout simplement à découvrir une Présence, une authenticité, qui est vous-même, qui est cachée en vous-même.

Le dévot, en voulant vivre un effet mystique, se différencie donc de Dieu. Car il ne peut pas y avoir d'effet mystique dans le seing de Dieu, c'est impossible.

Il est simplement comme cela. Et il pense et il dit et il résonne : Je Suis Cela, je suis la Présence, Présence...

Ce n'est qu'une Présence.

Il n'y a donc pas d'effet.

Par contre, hors du seing de Dieu, les effets oui, là, sont nombreux.

Lorsque l'on est dans la différence, il y a des effets. Lorsque donc vous voulez être authentique avec votre démarche spirituelle, il ne faut attendre aucun effet mystique.

Il ne faut attendre aucune présence d'un Maître.
Il ne faut attendre de voir aucune lumière blanche.
Il ne faut attendre aucune précipitation d'énergie, aucune montée de chaleur, aucune vision, aucun sentiment de plénitude, de béatitude.
Il ne faut pas vouloir des effets.

Si vous essayez d'obtenir des effets, si vous priez pour des effets, il faut savoir que vous marchez dans le sens opposé de Dieu.

Et dans le sens opposé de Dieu, eh bien des effets, oui, vous en trouverez. C'est certain, à force de les chercher, ils vont venir vers vous. Mais que sont ces effets ?

Ces effets, non seulement sont à l'opposé de Dieu, mais en plus ils sont véhiculés par des énergies ou par des entités, qui vont finir par prendre plaisir à accaparer votre personnalité et ils ne vous lâcheront plus.

Ce qui fait que pour avoir eu le plaisir de rencontrer une fois, par exemple, une Lumière blanche, ce qui paraît très beau, ce qui paraît fabuleux pour le disciple qui naît, eh bien pour avoir une fois rencontré cette lumière et pour désirer la rencontrer de nouveau, l'homme va alors s'abaisser dans le monde des phénomènes, où, au lieu de lumière blanche, on va au contraire, lui envoyer les âmes noires.

Car l'homme qui s'assoit en méditation, qui se met en relaxation, qui se met dans une forme de contact psychique, cet homme qui s'installe et qui attend les effets, celui-là obtiendra sans doute au moins une fois un effet qui est le signe supérieur d'une forme de communication, d'une forme de connexion.

Mais à le revouloir encore, alors que c'est inutile, alors que la connexion s'est faite, alors que la cohabitation s'est installée, le revouloir encore donc ne va pas amener l'effet à se reproduire mais au contraire amener la présence d'individus qui vivent sur le plan phénoménal.

Et rencontrant votre désir, trouvant donc la porte ouverte, ils vont précipiter là, à l'intérieur, tout ce que vous vous désirez apparemment.

Pourquoi ?

Non pas pour vous faire plaisir mais simplement pour avoir de plus en plus la porte ouverte chez vous. Ce qui fait que le jour où ils pourront entrer, les deux pieds dans vos souliers et que vous vous apercevez que dans vos chaussures il n'y a pas que les vôtres de pieds, alors vous aurez très peur et vous aurez compris votre erreur.

Dieu n'est pas un phénomène.

Si des mystiques vous ont raconté que pour rencontrer Dieu il y a toujours une lumière qui s'allume, il y a toujours des voix angéliques que l'on entend, il y a toujours ceci, il y a toujours cela, quelqu'un a rencontrer. Si tous les mystiques vous ont raconté cela, il faut les croire parce que c'est la vérité. Mais cela ne veut pas dire que c'est une nécessité et que cela est la destinée de tout disciple.

Il y a des disciples qui ne rencontreront jamais leur Maître. Est-ce que cela veut dire qu'ils n'ont pas de Maître ? Non.

Cela veut dire qu'au contraire ce sont des gens authentiques, qui n'ont pas forcément mieux compris que les autres, mais qui ont décidé, si cela se trouve, plusieurs incarnations avant, de faire un chemin absolu, sans emprunter de voie détournée, de faire un chemin qui soit, dès le départ, une réalité.

Donc tous les accessoires, tous les instruments ont été déterminés avant la naissance comme ne devant pas avoir lieu, ni se manifester. Il y a des disciples qui ne verront jamais leur Maître. Et quand je dis jamais cela veut dire sur un plan physique.

Par contre lorsqu'ils quitteront leur corps, lorsque donc leur séjour terrestre sera terminé, ils rejoindront en une quelconque partie du Ciel, le Temple, là ils le reverront leur Maître. Mais non pas pour l'adorer, non même pas pour le saluer, simplement pour rendre les comptes de ce qu'il a fait ou pas fait. Et de l'endroit, donc, qu'il doit maintenant occuper pour pouvoir faire plus ou bien corriger ou faire mieux.

La démarche donc du disciple doit se concentrer complètement, non pas sur une technique pour obtenir l'illumination, non pas sur une visualisation de Dieu pour obtenir un jour de le rencontrer, non pas non plus sur une visualisation du Maître pour obtenir un jour de le voir. La démarche du disciple doit au contraire complètement se dépouiller. Pour pouvoir être authentique un disciple ne doit plus rien désirer, même pas sa propre illumination.

S'il veut son illumination, il la retarde.
S'il travaille pour son illumination, il ne l'aura pas.
S'il médite pendant des heures pour faire grimper cette énergie par ci, descendre cette énergie par là, obtenir l'ouverture des chakras, aller plus loin dans la Conscience Cosmique, il n'y arrivera pas.

Pourquoi ?

Parce que lorsqu'il s'assoit, il se dit : "Je vais méditer pour évoluer."

Et à partir de ce moment-là, c'est comme lorsqu'un pilote entre dans sa voiture et qu'il se dit : "Je vais appuyer sur les gaz d'échappement sans mettre la clé de contact et ma voiture avancera coûte que coûte."

Et voilà, on fait des appels d'énergie, on appuie sur la pédale, on appuie sur l'accélérateur, on fait venir l'énergie, mais tant que l'on n'a pas mis le contact, il ne se passe rien, on n'avance pas. Et de nombreux disciples en sont à ce point-là.

Ils savent tout à propos du véhicule, quand il faut changer les roues, ce qu'il faut mettre comme roue, ce qu'il y a dans le moteur, ce que l'on aurait pu mettre, ce que l'on mettra dans 20 ans. Parce qu'il y a des spécialistes de l'avenir, tout le monde sait ce qui aura lieu dans le nouvel âge. Il y a des gens tellement instruits à propos du nouvel âge qu'ils sont capables de vous dire même comment l'on bâtira les maisons, quelle sera la trame des tissus.

Et que fait-il de sa propre vie ?

Il pleure lorsqu'il a un problème. Il ne sait pas prendre la force pour accomplir tel acte ou tel dépassement de soi. Par contre, il sait tout ce qui aura lieu dans 100 ans. Ça, oui.

Alors il sait tout à propos de son véhicule. Et il s'amuse avec les gadgets à faire monter les vitres, faire monter l'antenne, à capter ceci, à capter cela. Il la montre au voisin et il va comparer la sienne avec celle de son voisin. La voiture est toujours un grand sujet de discussion.

Et lorsqu'il faut partir, il rentre dans son véhicule et il s'assoit. C'est le disciple qui dit "Maintenant je vais méditer."
Et il appuie sur la pédale. "Voilà, je suis en méditation."

Et alors le Maître qui regarde depuis en haut se dit : "D'accord mais dis donc tu vas où comme ça, là ?"

Pourquoi est-ce que le Maître sourit à ce moment-là ? Non pas parce que cela l'amuse de voir quelqu'un qui ne comprend pas mais parce qu'étant donné qu'il est un père, il y a toujours de l'humour à voir un enfant faire ses premiers pas. Ce n'est pas du tout par moquerie, c'est plutôt par tendresse.

Car ensuite dès qu'il a sourit, eh bien, le Maître ne s'enferme pas dans le sourire. Il descend et il tape à la porte et il dit : "Eh toi qui es là-dedans, qui es assis et qui appuie sur l'accélérateur, laisse-moi entrer, je vais te montrer comment on démarre ! Regarde, il faut mettre la clé dans le contact, il faut tourner en même temps que tu accélères. Et ensuite il faut aller doucement parce qu'il faut apprendre à conduire."

Mais le disciple, non seulement n'entend pas, mais même s'il entend, il se dit : "Mais qui c'est celui-là avec sa longue barbe qui veut m'apprendre comment on conduit ? Non mais je te jure ! Il y a quand même de ces individus sur Terre !"

Qu'est-ce que je veux dire par là ?

Le Disciple bafouant le Maître

Eh bien je veux dire que l'homme n'est pas assez conscient des conseils qui lui sont donnés, et, bien que l'homme dit vouloir voir le Maître, vouloir rencontrer le Maître, obéir au Maître, dès qu'il est au volant de son véhicule, il bafoue le Maître. Et il le traite comme s'il n'existait pas, comme s'il n'avait jamais parlé, jamais rien dit.

De quelle manière le disciple bafoue le Maître ? Alors qu'il veut rencontrer le Maître, qu'il se ferait couper les pieds pour pouvoir serrer de sa main, la main du Maître.

Il le bafoue lorsque, en rencontrant sa parole, il ne l'exécute pas.
Il le bafoue lorsque, connaissant ce qu'est la Sagesse, parce que tous les Maîtres en ont parlé depuis des millénaires et leurs paroles sont écrites dans les livres sacrés.Il les bafoue parce que, lisant ses paroles, il n'exécute rien.
Il les bafoue parce que, recevant par les livres ou par d'autres guides les conseils, il n'écoute rien et ils font à leur manière.

Et faisant à leur manière, ils se disent : "Mais moi je veux simplement faire mon chemin, je ne veux pas m'associer à certains groupes, je veux être dans mon système à moi et je veux rencontrer mon Maître. Il y a mon système, il y a mon Maître. Et quand je vais sonner, il faudra qu'il soit là parce que c'est mon Maître et que c'est mon système.
Et moi, et moi, et moi, et moi !
Et il y a mon système et c'est mon Maître et c'est mon petit égo qui veut mon Maître et mon petit système."

Où donc, dans cet espace-là, tout encombré de cette résonance de "moi, moi, moi", où est-ce qu'il y aura donc la place pour la Présence ?

Car le Maître ne peut venir qu'au moment où l'homme a compris un tant soit peu ce qu'est la Présence. Au moment où donc il y a une porte ouverte, un endroit dans la sphère que représente l'homme, un endroit où une petite bulle de vide s'est faite. Et cette bulle de vide qui, avec le temps, va grandir, un jour gagnera toute la sphère de l'homme. Et à ce moment-là, l'homme sera une Présence ou un grand vide, comme vous voulez.

Néant

Le fait d'être une Présence implique que l'on soit aussi une forme de néant.

Il n'y a pas de Présence sans le Néant. Les deux sont exactement la même chose.

Lorsque donc l'on voit cet esprit se précipiter dans la matière, s'enfermer dans la matière pour obtenir les feux de la matière, et que, commençant petit à petit à travailler avec les feux de la matière, l'homme travaille plus avec les feux de la personnalité, c'est là où tout ce que l'homme appelle l'évolution, c'est là où tout ce processus commence.

C'est là où le Maître, véritablement, doit aller lui aussi dans la matière, chercher les disciples, les initiés, et véritablement opérer sur eux un véritable travail de transformation et de métamorphose.

Mais ce n'est qu'au moment où ce Dieu qui est allé dans la matière, qui est allé s'incarner, ce n'est qu'au moment où ce Dieu donc commence à confondre la présence avec la personnalité.

Et lorsque la confusion devient totale et lorsque un matin il se réveille et qu'il se dit, alors que par exemple, quelque temps avant il se disait : "Je suis cela, je suis une âme, je suis Dieu. Je suis cela... Je suis ... une âme... Je ... suis... Dieu..."

Un beau jour, un beau jour, eh bien la répétition devient tellement minime, tellement étouffée, qu'un enfant naît et en pleurant il dit : "Je suis Pierre, je suis Paul, je suis Jacques, je suis Joséphine, je suis Adeline."

Et le Je Suis Cela n'a plus rien à voir et c'est à ce moment-là que l'homme, lorsqu'il se regarde, se dit : "Je ne suis pas beau, je ne suis pas grand, je ne suis pas blond, je n'ai pas les yeux bleus, j'ai les pieds trop grands."

Que vient donc faire la Forme à ce moment-là, lorsqu'il se regarde ?

À ce moment-là, la Forme opère un effet de prison et un effet de mirage.

Et c'est ce mot-là que je voudrais que vous reteniez bien aujourd'hui, même si vous oubliez tout le reste ou que vous n'écoutez plus rien de ce qui va suivre.

C'est le mot mirage.

Mirage

Lorsque Dieu est prisonnier du mirage, de la personnalité, il va croire qu'il est la personnalité, il va croire qu'il est petit, il va croire qu'il est incapable, il va croire qu'il n'est pas initié, il va croire des tas de choses.

Et toute l'évolution ou tout ce qui va être ensuite construit par les Maîtres, ne va pas avoir pour but de le faire redevenir Dieu, mais de casser ce mirage.

C'est pour cela que si vous vous asseyez en vous disant : "Je vais méditer pour évoluer." Eh bien c'est un mirage que vous combattez par un autre mirage et vous n'y arrivez pas.

Quand vous vous asseyez en méditation, il ne faut même pas vous rendre compte que vous méditez, il ne faut pas vous dire : "Maintenant je médite."

Non !

Si vous méditez, cela veut dire qu'il y a eu un moment où vous ne méditez pas. S'il y a un moment où vous vous asseyez pour contempler Dieu, cela veut dire qu'il a existé aussi un moment où vous n'étiez pas en contemplation.

Or la vie ne doit pas être à un moment "je suis", à un moment "je ne suis pas".

Le disciple doit apprendre à transporter tout au cours et tout au long de la vie le royaume du "Je Suis".

Il ne doit pas y avoir un moment pour Dieu et un moment pour sa petite personne, un moment pour le steak frites et un moment pour le jeûne. Non !

Simplement chaque jour, vivez avec régularité, avec justesse, avec équilibre.

Sauter comme cela du non-Dieu à un Dieu total, de la méditation à une vie complètement profane, ne va pas vous amener à une conversation avec Dieu, ni avec votre âme. Cela va au contraire vous brouiller les énergies, éparpiller vos idées et un jour il faudra absolument que vous laissiez tomber quelque chose.

Et c'est au moment où l'on doit absolument laisser tomber ce quelque chose, que se passe une grave crise spirituelle.

C'est là où les hommes rencontrent, par exemple, la déroute financière. Ils étaient riches et les voilà pauvres. C'est à ce moment-là qu'ils rencontrent la déroute dans la santé. Où ils deviennent accablés de maladies, ou accablés de problèmes, ou même ils peuvent friser la folie, ou même, dans les cas les plus extrêmes, devenir fous. Parce que le choix ne s'établit pas.

Alors toutes les énergies se mélangent, les énergies de la matière, les énergies de l'esprit. Et au lieu de créer une évolution, cela crée une révolution, un conflit.

Et tout ce que l'homme appelle, en fait, des moments initiatiques, n'en sont pas. Si l'on appelle un moment initiatique quelqu'un qui est en train de perdre sa fortune, eh bien c'est une erreur ! Car il ne faut pas voir là le signe de Dieu ou le doigt des Maîtres. Un Maître ne veut pas vous affamer, ne veut pas vous ruiner pour que vous puissiez rencontrer Dieu, absolument pas. Un Maître ne veut pas non plus, vous empêcher de manger avec gourmandise, parce que cela ne correspond pas à la façon de marcher sur le chemin divin.

Mais simplement lorsque, naturellement et régulièrement, votre âme commence à envoyer les inspirations pour vous conformer au Plan, pour vous conformer à la Grande Vie Cosmique, à partir de ce moment-là tout ce que fait la personnalité, et qui est inverse à ce que fait l'âme cosmiquement, devient un point où un nœud vibratoire va se faire.

Et si ce nœud vibratoire peut être défait en vous ruinant, en vous affamant, en vous rendant malade, à ce moment-là toute l'intelligence de la Terre, de la Nature, tout le processus initiatique se met en jeu pour que vous soyez ruiné, pour que vous soyez affamé, pour que vous soyez malade. Et si au moment de cette transformation vous comprenez, alors tout vous est rendu, l'argent, les repas, la santé. Si vous ne comprenez pas, tout est maintenu, voire empiré et à partir de ce moment-là c'est ou vous avancez, ou vous craquez.

Mais ce n'est pas Dieu qui détermine cela, ce n'est pas le Maître, ce n'est pas la Hiérarchie, ce n'est pas non plus la Nature, c'est tout simplement l'épaisseur d'ignorance de l'homme.

Miroir

Pour que vous compreniez bien ce phénomène, je vais vous employer à travailler une image : celle d'un miroir.

Lorsque vous regardez un miroir, vous regardez ce qui se trouve dans ce miroir. Si avant de vous installer face à votre miroir, vous vous êtes maquillé, eh bien dans le miroir vous allez voir quelqu'un maquillé. Si au contraire vous vous êtes rasé la tête, vous allez voir quelqu'un qui est chauve. Si vous vous êtes coiffé d'un bonnet, eh bien vous allez voir quelqu'un coiffé d'un bonnet. Si vous faites une grimace, eh bien vous allez voir quelqu'un faisant la grimace.

Quand vous marchez vers Dieu, vous ne marchez pas vers quelqu'un qui va vous soulager, vers quelqu'un qui va vous adombrer, vers quelqu'un qui va vous initier. Vous êtes face à un miroir, et ce que vous appelez le processus initiatique, ce n'est rien de plus que le miroir vous renvoyant toutes les difformités avec lesquelles vous arrivez. Tous les chapeaux avec lesquels vous êtes coiffé, tout le maquillage avec lequel vous êtes caché.

C'est cela Dieu.

Alors appeler Dieu pour qu'il vous initie, pour qu'il vous aide, pour qu'il fasse ceci, pour qu'il fasse cela, est un comportement juste, c'est vrai, mais enfantin. Ce n'est pas un disciple qui appelle Dieu, non.

Le disciple n'appelle pas Dieu, il se dit : "Je suis Dieu, et je vais enlever cette sacrée personnalité de mes chaussures pour qu'il n'y ait plus que Dieu dans mes chaussettes !"

Et pour cela il n'y a pas besoin d'appeler Dieu, comme l'enfant qui appelle papa, qui appelle maman, parce que le voisin, plus malin ou plus fort que lui, l'a battu pour lui voler ses jouets. L'enfant peureux, l'enfant faible et ignorant de sa force, va courir vers maman, va courir vers papa, et en pleurant il va dire : "Le voisin m'a frappé, il m'a pris tous mes jouets, dis-lui de me les rendre, dis-lui de me les donner, dis-lui, dis-lui, fais-le, fais-le !"

Le disciple ignorant fait de même. : "Eh mon Dieu, et Koot Humi, et Djwal Kuhl, venez m'initier ! J'en ai assez, la vie me tombe dessus ! Montrez-vous, que je vous voie !"

Ça c'est l'enfant, et c'est une étape nécessaire. Nous ne nous moquons pas des enfants, mais simplement, je vous en prie, quand vous êtes en train d'appeler, et que l'on vous répond, acceptez notre parole.

Nous ne nous moquons pas de vous parce que vous êtes comme des enfants, parce que, maladroitement, vous avancez comme des enfants. Au contraire, nous sommes heureux, heureux d'être utiles à la vie qui s'éveille en vous, heureux de pouvoir accompagner votre vie à devenir divine, heureux de pouvoir partager ce moment intense, heureux de pouvoir regarder la naissance d'un frère et d'un Maître.

Par contre, nous ne sommes plus du tout contents, dès que, ayant tendu la main, vous la refusez. Et à ce moment-là, si vous continuez à pleurer, vous pleurez tout seul. Là, oui, vous êtes seul.

Non pas parce que le Maître ne vient qu'une fois, et qu'il ne revient plus si on l'a refusé, mais parce qu'à partir de ce moment-là, cela veut dire que vous avez beaucoup à comprendre et à apprendre pour savoir ce qu'est la Vie.

La Vie

Qu'est-ce donc que la vie ?

Si l'on veut imaginer correctement et Dieu et l'Homme et le Maître et l'Évolution, il faut comprendre ce qu'est la vie. Vous ne savez pas comment évoluer si vous ne savez pas ce qu'est la vie.

La vie ce n'est pas une structure, qui va du point le plus haut au point le plus bas et remonte au point le plus haut, avec entre les deux toute une hiérarchie de Maîtres, de créatures et d'entités, pour faire en sorte que ce grand système marche. Il y a tout cela, c'est vrai, mais tout cela n'existe pas pour que le système marche. Tout cela existe, parce que le système fonctionne et a fonctionné. Donc l'effet est inverse.

Pour reprendre une de vos phrases si typiques et qui parfois fait rire les hommes, vous dites souvent : "Qui de la poule ou de l'oeuf a engendré l'un ou l'autre ?"

L'homme va bien sûr penser que tout est né de la poule et c'est parce qu'il pense que tout est né de la poule, qu'il ne comprend pas ce qu'est la vie, qu'il ne comprend pas ce qu'est Dieu, qu'il ne sait pas comment évoluer, ni ce qu'est l'évolution parce qu'il part d'un point précis, concret, ponctuel.

Or moi je vous dis, et pour en finir avec cette phrase afin que tous les philosophes soient d'accord : c'est l'oeuf qui était avant la poule. Eh oui, c'est l'oeuf qui a engendré la poule, c'est le néant qui a engendré le système.

Ce n'est pas le système qui contient le néant, ce n'est pas le système qui contient le cosmos, ce n'est pas le système qui maintient le cosmos. C'est le cosmos qui irradie, qui rayonne un système et ce système est complètement souple, il n'est pas structuré comme l'homme pense : "Il y a tel plan, tel degré vibratoire, telle intensité, tel nombre de hiérarchies, telles ondes de forme et tel symbole à chaque plan."

C'est vrai que toutes ces choses existent mais si on les croit comme étant porteuses de l'Univers, on se trompe. Elles existent parce que l'Univers avant existe, derrière existe.

Ce qui donc permet à une fleur d'exister, ce n'est pas parce que la fleur existe, c'est parce que la graine est dans le sol. Ce qui fait que l'homme existe, ce n'est pas parce que la nature l'a fabriqué, ce n'est pas même parce que les dieux lui ont fait une forme, c'est parce qu'il est Dieu.

Qu'est-ce qu'il fait donc dans la matière ?
Puisque je me suis écarté de cette réponse, j'y reviens.

Qu'est-ce que moi, Dieu, je suis venu chercher dans la matière ?

Moi, Dieu qui suis Présence à des rythmes cycliques, je vais chercher dans ma mère, dans la matière, le feu de la matière pour redevenir puissant.

Est-ce que cela veut dire qu'il y a un moment où Dieu est puissant et ou un moment où il n'est plus puissant, un peu comme une énergie qui monte et puis qui s'affaiblit et qui doit retrouver le feu dans la racine ? Non.

Cela veut dire tout simplement que la vie de l'Univers - car n'oublions pas que nous parlons là de la vie de l'Univers - la vie de l'Univers est ainsi, la vie de l'Univers doit faire passer les entités dans la matière. La Grande Vie doit donc se subdiviser pour animer la matière, afin que les petites vies ainsi créées redeviennent puissantes.

Pourquoi est-ce qu'il y a cette nécessité ? Non pas parce que Dieu s'épuise ou s'affaiblit, mais parce que le Cosmos est indissociable de Dieu.

Comme je vous l'ai dit au début, on ne peut pas penser à un Dieu qui existe dans le néant, sans penser à sa matière qui existe dans un autre néant.

Et à un moment donné, à des heures qui sont cosmiquement connues et qui sont absolument inévitables même par Dieu lui-même, à des moments où justement le respire entre en jeu, où la cloche sonne, il y a un axe qui se crée. Exactement comme deux roues qui pendant un certain temps ont pu tourner libres, détachées. Puis à un moment donné, à force de tourner, les deux axes se rencontrent et comme deuxièmement, ils fusionnent.

Et à ce moment-là, le Dieu de la Matière et le Dieu de l'Esprit n'en font plus qu'un et il naît un troisième que l'on pourrait appeler le Dieu Homme, que l'on pourrait appeler le Soleil, que l'on pourrait appeler la Galaxie, que l'on pourrait appeler le Cosmos, en tant que planète. À partir de ce moment-là, il y a une troisième vie donc qui est engendrée et qui est une vie non pas plus petite, mais qui fait la synthèse des deux et qui doit apprendre à vivre et à coopérer avec les deux.

Est-ce que cela veut dire donc que quelque part dans le néant, il existe un Dieu Matière et un Dieu Esprit ? Non. Parce que sinon l'on donnerait raison à la théorie religieuse qui veut qu'il y ait le diable d'un côté et le bon dieu de l'autre. Ils ne sont pas chacun de leur côté.

Tout existe en Dieu de la même façon que Dieu mais comme, je ne veux pas dire de pôle opposé, car cela impliquerait tout de suite que le binaire existe en Dieu. Or le binaire n'existe pas en Dieu, il n'y a qu'unité. Mais le potentiel des binaires existe en Dieu. C'est pour cela que lorsque ce potentiel s'extériorise, il y a manifestation de la dualité ou de ce que l'on appelle la dualité.

Mais alors, lorsque l'on revient à l'origine, l'on s'aperçoit que ces choses ne sont fondamentalement que potentielles et que pour les trouver, il faudra aller dans la matière. Soit le corps de Dieu.

Car quand vous êtes dans la matière, quand vous êtes sur une planète, quand vous êtes accablé par votre personnalité, vous êtes sur le corps de Dieu, dans le corps de Dieu, participant à la vie du corps de Dieu. Vous êtes donc une cellule vous-même, très cristallisée, très charnelle, du corps de Dieu, de sa matière.

Par contre, dès que vous commencez une avancée spirituelle, dès que vous vous subtilisez un petit peu, vous vous retirez du corps de Dieu et vous allez de plus en plus vers ses chakras primordiaux.

J'expliquais un jour que, si l'on voulait comprendre la vie des différentes familles humaines, il fallait comprendre que l'homme voyage à travers les chakras de Dieu, de l'Entité Cosmique. Et comprendre que les hommes qui sont, par exemple, terriblement enfoncés dans la matière appartiennent aux chakras sexuels de l'entité cosmique. Et que c'est pour cela qu'à ce niveau-là eux-mêmes vivent une énergie très abondante. Parce que non seulement ils disposent de leur propre énergie, de celle de la nature, mais en plus de l'énergie du chakra sexuel cosmique de Dieu en quelque sorte.

Puis, lorsqu'évoluant, vous changez de famille, vous changez en même temps de chakras et du chakras sexuel, vous montez par exemple dans le chakras de la rate. Et ainsi de suite, à chaque initiation, vous changez de chakras jusqu'à arriver au chakra cardiaque de Dieu.

À partir de ce moment-là, non seulement vous êtes vous-même dans le chakra cardiaque de Dieu, mais vous avez la responsabilité de rayonner l'énergie du chakra auquel vous appartenez.

C'est là que commence l'initié.

L'Initié

Celui qui est un véritable initié, un authentique initié, a la responsabilité de composer, de rayonner la substance du chakra cardiaque de Dieu.

C'est pour cela qu'à un certain niveau, on ne peut plus penser que les Maîtres sont des individualités, s'appelant encore même selon les noms connus qu'ils laissent traîner, que ce soit celui de Koot Humi, de Morya ou de quoi que ce soit d'autre. Ils sont des principes et des fonctions.

Pourquoi ?

Parce qu'étant montés dans le corps de Dieu, qui est le Cosmos, qui est la Matière, étant montés dans son corps à travers les différents chakras, par l'évolution, lorsqu'ils arrivent à un chakra donc d'importance pour la maintenance du Tout et du Cosmos et des chakras inférieurs, à partir de ce moment-là, l'intelligence est vive en eux, une intelligence qui est comme une grande connaissance, une grande conscience de la vie et des principes de la vie, et ils deviennent dépositaires d'une responsabilité.

Autrement dit, Dieu, en plus d'être vous-même, est un composé de milliards et de milliards d'individus.

Ce qui donc compose le chakra cardiaque, par exemple, de Dieu, ce n'est pas parce que Dieu a un chakra, car là c'est encore faire la théorie de la poule avant l'œuf. Il faut comprendre que ce qui fait le chakra de Dieu, ce sont tous les initiés arrivés à un plein développement et une pleine activité de ce chakra-là. Automatiquement, ils composent le chakra de Dieu et c'est ainsi que l'on retrouve la théorie de l'œuf.

Et ainsi, le chakra de Dieu peut être partout, pas simplement quelque part dans le Cosmos, il est partout sur la Terre. C'est-à-dire que lorsque vous êtes face à un initié qui véhicule pleinement cette vibration et ce degré, et qui est capable de vous le transmettre, il ne faut pas aller chercher Dieu quelque part, il faut pleinement, à cet initié-là, vous donner. Et non pas vous donner à lui, mais vous donner au Principe et prendre le Principe, même si plus jamais vous ne revoyez l'initié.

Dieu est vivant à l'intérieur de tous ceux qui ont su se rendre vivants.

C'est là la grande différence.

Un initié n'est pas Dieu parce qu'il est devenu Dieu et qu'il est supérieur aux hommes.
Un initié est un initié parce qu'il a su devenir libre et prendre, intégrer sa divinité.

Et après les hommes qui le regardent se disent : "Mais ça, ça c'est un Maître, ça c'est un initié qui parle. Mon Dieu que je suis contente d'être face à un initié, comme ma vie va changer dès demain !"

C'est de l'humour encore, mais malheureusement de l'humour noir, car dès demain votre vie n'aura pas changé. Et elle ne changera pas tant que vous même n'aurez pas compris qu'il ne suffit pas de suivre quelqu'un, qu'il ne suffit pas d'appliquer des théories, d'appliquer des techniques, mais qu'il faut en avoir la compréhension exacte. Et qu'ensuite, si vous appliquez la théorie, si vous appliquez la technique, alors oui vous allez grandir, alors oui vous allez pouvoir évoluer, mais si vous faites la démarche inverse, au contraire vous allez vous cloisonner et vous allez être malheureux. Parce que vous ne pouvez plus être un profane, mais vous n'êtes pas encore un spirituel.

Et lorsque l'on n'est plus un profane et que l'on n'est pas encore un spirituel, ça devient invivable. On n'a plus envie de faire comme tout le monde, mais on ne fait pas encore comme les dieux, alors qu'est-ce qu'on est là au milieu ? Et l'on a mal, et l'on a l'impression de devenir fou, d'être perdu, de ne pas savoir quelle porte ouvrir, à quel saint se vouer, quelle méditation faire, à quel groupe appartenir !

Il ne faudrait pas que dans cet étourdissement, vous renonciez à toute démarche, ce qu'il faut c'est tout laisser tomber. Vous vous asseyez et vous essayez d'avoir l'esprit juste.

Et rappelez-vous, pour vous démontrer l'authenticité de cette démarche, la vérité de cette démarche, rappelez-vous que le plus grand des initiés qui ait marché sur la terre et qui est Bouddha, le plus grand des initiés lui-même n'a pu rencontrer sa réalité que lorsqu'il a cessé de méditer, lorsqu'il a cessé de chercher sa réalité, lorsqu'il a cessé de faire des techniques, lorsqu'il était épuisé, lorsqu'il était au bord de la noyade, parce que nageant dans une rivière. C'est à ce moment-là, parce que épuisé, il ne pouvait plus nager. Étant proche donc de la mort, au moment donc où se sentant mourir, il a accepté de tout laisser tomber, et sa croyance et sa quête et son âme et les dieux, c'est à ce moment-là qu'il a vu ce qu'il était, qu'il a rencontré sa réalité et qu'il a pu l'intégrer.

Donc, il ne faut pas confondre l'instrument et le Chemin. L'instrument n'est pas le Chemin, la méditation n'est pas un but. Celui qui médite des heures par jour en croyant rencontrer Dieu par ce moyen-là ne le rencontrera jamais parce que la méditation est un instrument, pas un but.

Le but, c'est de révéler la Présence.

Pensez bien à ce mot-là : révéler.
Révéler la Présence.

Et révéler la Présence, eh bien cela ne se fait pas par une technique, cela se fait par le détachement, par le dépouillement. Et lorsque se détachant, lorsque se dépouillant, on ajoute la technique, alors oui, on va vers le but, très vite, très fort, sans risque, sans perdre de temps.

Mais il ne faut pas confondre toutes les notions.

Je vous écoute.

Conclusion (retour liste 👆)

  • Eh bien, je pense que nous allons arrêter là parce qu'il a été répondu en une seule réponse à pratiquement tous les papiers que j'avais dans les mains. Donc, simplement ce que l'on va vous demander, pouvez-vous nous donner une conclusion ?

Voyez-vous, chaque fois qu'il m'est demandé de conclure ou plutôt d'arrêter la relation, j'ai toujours envie de dire que la relation ne s'arrête pas.

Non pas que vous devez toujours faire référence à l'instrument que j'utilise et qui se trouve être une femme. Je ne dis pas que vous devez toujours faire référence à elle, l'accompagner, être toujours là, penser à ce qui se passe.

Je dis au contraire que vous devez effacer le procédé, comme je l'ai déjà dit si souvent. Pour que la relation persiste, pour qu'une réalité, pour que donc vous ayez un cheminement exact et que je n'ai pas parlé pour rien pendant tout ce temps. Il faut que la relation que nous avons en ce moment se perpétue de vous à moi. Et pas simplement la prochaine fois quand on se verra ou la prochaine fois que vous écouterez une de ces bandes où la voix est audible.

Mais quand vous serez chez vous, quand vous serez tout seul, quand vous serez face à votre problème, quand vous serez face à votre mari ou le mari face à votre femme, quand vous serez parmi vos collègues de travail, c'est à ce moment-là que je veux vous voir. C'est à ce moment-là que je veux vous contacter. Et non pas pour vous parler, non pas pour faire un lien télépathique avec vous, cela me serait très agréable mais ce n'est pas le but que je vous propose. Je veux vous voir à ce moment-là.

Vous voir, c'est à dire voir si tout ce que j'ai pu donner dans les discours, si tout cela est devenu une réalité. Et si tout cela est devenu une réalité, alors non seulement je serai avec vous, parce que si vous rendez ma parole réelle, automatiquement l'âme qui est dans la parole va s'installer dans votre aura, en vous. Et lorsque cela sera installé, le pont sera fait avec nous et nous serons là, tout près de vous, comme des frères, comme des êtres bienveillants.

Mais pour que ce lien existe, pour que ce pont existe et soit actif, il faut que dans votre vie quotidienne, dans votre vie privée, vous ayez le réflexe de m'incorporer.

Ce qui veut dire que dès ce soir, dès demain, lorsqu'il vous arrivera quelque chose, ne vous dites pas : "Eh bien c'est le même problème qui revient, c'est la même croix que je continue à porter !" Non, arrêtez.

Et dites-vous non pas : "Frère Pastor, aide-moi, aide-nous !".
Simplement dites : "Pastor, ou en tout cas, les frères parlant sous ce nom-là ont dit qu'il fallait se débrouiller de ce problème de cette façon-là." Et faites-le.

Parce que si vous venez régulièrement m'écouter, ou si vous m'entendez régulièrement, moi mais aussi d'autres qui parlent à travers d'autres moyens et d'autres êtres, si vous écoutez toutes ces paroles, mais que dans la vie quotidienne lorsque l'on vous regarde eh bien vous n'accomplissez pas la parole, eh bien l'on ne parlera plus pour vous. Et le Maître que vous cherchez à rencontrer ne viendra pas, il va courir en sens inverse.

Et le contact que vous voulez avec l'âme ne viendra pas, parce que si vous ne commencez pas, ici, maintenant, dans la matière à faire descendre Dieu et à vivre Dieu et à vivre comme un Maître, même si ce n'est qu'un petit Maître, eh bien tout ce que vous espérez à propos du divin n'arrivera pas.

Je vous remercie de m'avoir écouté.

Nous sommes heureux de pouvoir faire ce travail, c'est certain, nous sommes très heureux. Mais ce qui nous serait encore plus agréable, c'est demain de n'avoir plus à le faire. Et non pas parce qu'on a envie de partir en vacances, pas du tout, simplement parce que demain nous voudrions pouvoir partager la vie avec vous.

Au lieu de vous dire : "La vie est comme ceci, la vie est comme cela, fais ceci je t'en prie."
Au lieu de dire : "Eh bien tu sais celui-là il n'a pas compris, malheureusement ses énergies se sclérosent, je crois qu'il va avoir une maladie, ou bien qu'il va perdre son travail, ou qu'il va perdre tout son argent, ou ses enfants."

Au lieu donc de faire toutes ces choses sur vous, nous voudrions pouvoir descendre nous aussi et partager la vie avec vous. Et sur un plan tout à fait concret et physique parce qu'un Maître, que vous pensez très éthéré, très subtil, inatteignable, un Maître a le pouvoir d'être dans la matière et d'être la matière.

Et vous savez quel est le plus grand jeu d'un Maître ?

Comme le jeu de l'enfant, qui après ses devoirs très sérieux à l'école va jouer au ballon dans la cour et qu'il ne pense qu'au ballon, il met que le ballon, et il s'amuse à faire rebondir le ballon.

Eh bien le plus grand jeu pour un Maître, qui semble avoir maîtrisé toute la matière est au-dessus et incapable de redescendre dans la matière, eh bien son plus grand plaisir, comme un enfant, c'est de plonger dans la matière et d'être par exemple l'océan, d'être le cours de l'eau, d'être la pluie qui tombe, d'être toutes les fleurs de la Terre qui sont en train de s'ouvrir au printemps, d'être tous les poissons en même temps qui courent dans l'eau et se glissent sur le ventre des uns des autres, d'être le vent qui va caresser et écheveler la neige des montagnes, d'être le vent qui descend dans les déserts, frotter le sable. C'est ça son plaisir, c'est ça son jeu. Et son but au bout du chemin ce n'est rien d'autre que de devenir ce vent.

Et c'est là où l'homme après se demande : "Mais qu'est-ce que moi Dieu suis-je venu faire dans la matière ?"

Et pourtant lorsqu'il est devenu Dieu il n'a qu'un désir, qu'une envie c'est de replonger dans la matière pour s'amuser avec les éléments, pour être un rocher et briller comme un diamant, pour être le vent, pour être des nuages et des nuages, pour être des colonies d'oiseaux qui piaillent et qui engendrent d'autres oiseaux.

Alors vous allez me dire : "Mais, alors là tu me secoues le cerveau et je ne sais plus où j'en suis, je ne sais plus ce que je dois croire, maintenant j'étais Dieu, maintenant je redeviens des oiseaux, je redeviens des coraux, je redeviens des rochers, alors là je ne vois plus du tout où est la règle du jeu."

Tout simplement parce que, vois-tu petit frère, eh bien ce que tu crois être une vie supérieure et une vie inférieure n'existe pas. Il y a la vie, un point c'est tout. Et la vie que tu regardes depuis ta position d'homme n'est pas la vie belle et grande des forêts et tu crois que la vie des arbres est inférieure à la tienne. Ce n'est pas la vie libre et large de l'océan qui s'abat contre les falaises et tu crois que la vie de l'océan est inférieure à la tienne parce que l'océan ne sait pas comment faire du plastique. Et pourtant, il a su créer des vies encore plus immenses que tout ce que tu peux créer avec ton esprit.

Il a su créer tous les poissons qui existent, tous les coraux, toutes les algues, tous les micro-organismes. C'est riche d'être l'océan et Dieu sait que Poséïde ne donnerait sa place à personne. Il veut continuer à être l'océan parce qu'il est riche en étant l'océan, même si les hommes, qui lui grattent le haut du dos avec les hélices des bateaux, se croient supérieurs à lui.

Et le roi de l'espace ne donnerait pour rien au monde sa place, même si les hommes avec leurs petits avions essayent de capturer la distance et de maîtriser l'espace.

Lorsque Dieu est passé à travers tous les éléments, lorsqu'il a joué avec toute sa substance, avec toute sa matière, lorsqu'il a été toutes ses formes, avec bonheur, avec plaisir, et qu'il redevient Dieu, ce n'est pas un Dieu content que l'on voit en haut.

Il se dit au contraire : "Eh bien tant pis, pour un temps encore il va falloir dormir. Je ferme le livre de la création. Je ferme la magie des cristaux, la beauté des plantes, la grandeur des arbres. Je ferme la beauté de l'océan, la beauté des comètes, des étoiles, la beauté de l'homme qui essaie de grandir. Je dis adieu, à toute cette vérité, à tout cet autre moi-même qui est plus beau que moi parce que c'est une vérité qui vit, alors que moi, Dieu, je suis une vérité qui dort."

Et c'est pour cela que régulièrement il se réveille et qu'il joue avec le monde. Et qu'en étant ensuite au point d'être un homme, l'homme ne sait plus de quel jeu il fait partie. Et l'homme ne veut pas jouer. Et l'homme cherche à devenir un Dieu.

Mais je te le dis, quand tu seras Dieu, tu n'auras d'envie que de redevenir les roseaux, les oiseaux, les éléphants et les enfants du monde.

Pourquoi ?

Tout simplement parce qu'il n'y a pas de vie inférieure et de vie supérieure.

Il n'y a pas de vie inférieure et de vie supérieure. Il y a la vie, un point c'est tout.

Il y a la vie dans toute son expression parce que Dieu est un boulimique de la vie.

Il n'a jamais de cesse, il n'est jamais rassasié, il n'en a jamais assez d'être la vie et de vivre la vie. Même si c'est une vie qui fait mal, parce que devenant inconscient, il se trompe d'identité. Et même cette douleur, cela reste la vie. Même cette douleur et ce malheur, cela reste une force.

C'est pour cela que votre malheur ou dans votre malheur, vous ne devez pas y voir la marque d'une fatalité, la marque d'un problème, la marque d'une initiation. Mais simplement y voir la vie aussi.

Et lorsque dans le malheur, vous verrez la vie comme dans le bonheur, alors même si vous ne rencontrez aucun Maître, même si vous n'avez reçu aucune initiation, je vous le dis, je vous le garantis, vous serez un initié, authentique et absolu.

Travaillez à cet état d'esprit.

Voyez toute vie comme étant non pas unique, parce que tout est unique, mais parce que véritablement Dieu se précipite dans toutes les formes, parce qu'il est amoureux de la vie, parce qu'il vibre tellement fort que la vie est sortie de lui et qu'il ne peut pas faire autrement ensuite que de la vivre.

Alors dès demain, essayez de conserver cette joie qui était initiale à la création, qui est l'essence même de la création, le vouloir vivre, le vouloir vibrer avec tout !

Et c'est pour cela que l'initié à un certain degré communie avec tout et vibre avec tout parce qu'étant la Vie Universelle et la Vie Universelle étant absolument en tout au même titre, il ne peut que vibrer avec tout, tout simplement.

Donc dès demain quand vous retrouverez vos problèmes, il ne faut pas vous dire : "Eh bien voilà de nouveau mon problème."
Simplement souriez et dites-vous : "Eh bien le rayonnement de cette divinité, le rayonnement de cette part de la vie, même si elle est négative cette part, même si elle est douloureuse, cette part je la prends."

Et dès que l'initié arrive à accomplir cela, la douleur n'existe plus pour lui, même s'il a encore quelques épreuves initiatiques, même s'il doit se confronter aux problèmes que font naître les autres hommes, car ils existent. La guerre existe, ce n'est pas parce que dès demain vous serez rempli de la joie initiale, primordiale qui était là à la fondation du monde, ce n'est pas parce que demain vous serez rempli de cette joie, qu'en allant sur un champ de bataille vous ne serez pas tué. Car s'il est vrai que cette joie existe, il est encore plus vrai que l'homme existe et qu'il a le pouvoir de vous tuer.

C'est pour cela que, comme je dis souvent, tout est paradoxal. Et que le disciple, l'initié, qui veut véritablement se comporter de manière juste sur la voie, doit apprendre à manipuler le paradoxe.

Parce qu'en même temps qu'il doit être cette pleine joie, ce don absolu de soi-même, il doit apprendre à être la Justice et à se garder du serpent, à éviter les coups tordus, les coups bas, les coups traîtres et même éventuellement à éliminer un ennemi.

Le débutant n'arrive pas à s'y retrouver dans ces notions : "Ou je me donne tout entier, ou je ne me donne pas, ou je fais confiance à tout le monde, ou je ne peux pas faire confiance mais je ne peux pas être ouvert et méfiant à la fois !"

Mais oui, c'est possible. C'est tout à fait possible d'être capable de donner une absolue, une totale, une inconditionnelle confiance et en même temps être assez intelligent pour s'attendre à tout de la part de l'autre. De façon à ce que lorsque un problème vous arrive, vous ne soyez pas étonné.

Vous ne vous disiez pas : "Eh bien je ne ferai plus jamais confiance parce qu'on ne peut avoir confiance en personne sur cette Terre maudite ! Eh bien je ne mettrai plus ma confiance chez ces gens car j'aurais dû savoir que chez ces gens-là, on ne peut pas faire confiance !"

Il faut faire confiance à tous, mais être intelligent pour savoir que tout peut avoir lieu.
Il faut aimer tout le monde, mais être assez sage pour savoir que la haine peut vous revenir.

Ça c'est la connaissance de l'initié et cela ne l'empêche pas de donner de l'Amour, cela ne l'empêche pas de donner tout ce qu'il possède, parce qu'il sait qu'un jour un voleur viendra, il sait qu'un jour un assassin viendra. Tout ce qu'il souhaite c'est simplement que le voleur en volant ne se trouve pas la prochaine fois plus volé lui-même et que l'assassin en venant ne se trouve pas la prochaine fois encore plus assassiné lui-même.

Réfléchissez bien à tout ce dont nous venons de parler à propos de l'esprit que l'on doit avoir dans la démarche. Car si vous avez l'esprit vous n'avez plus besoin de la démarche.

Je vous le dis.

Je vous salue.

Date de la conférence : 05 06 1988

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