☀️ Conférence 73

Pastor

Conférence de Pastor - 73

Question

Bonjour, nous vous saluons.

Comment concilier l'acharnement thérapeutique médical pour le passage dans l'au-delà ? Est-ce nécessaire ?
Comment nous préparer mieux, sur cette vie terrestre déjà, au passage ?
Et aussi, comment aider ceux qui sont en train de passer dans une autre dimension ?

Réponse

Comment aider ceux qui vont passer dans l'autre dimension est une question qui est dans vos esprits. Parce que vous considérez qu'en fait le passage que l'on fait de la Terre à l'au-delà est le plus important. Mais en fait, selon notre doctrine, selon notre vision depuis le plan où nous sommes, le passage important n'est pas celui de la restitution, mais celui de la naissance. Ce qui ne veut pas dire que la mort en elle-même, le passage que l'on appelle la mort, n'a pas d'importance et peut être vécu n'importe comment. J'en viendrai un petit peu plus tard à en parler.

La Naissance

Pourquoi est-ce que la naissance prime sur la mort ?

Non pas parce que c'est par la naissance que l'individu vient à la vie, ce serait encore donner là de l'importance à la vie.

Le moment, le passage de la naissance est une affaire importante tout simplement parce que c'est le moment ou une étincelle que l'on peut appeler de n'importe quel prénom une fois qu'elle est incarnée, mais c'est le moment où une étincelle agglomère autour d'elle dans ses atomes toutes les particules, toutes les données, tous les codes, toutes les codifications pour établir son destin et vivifier sa vie.

Ce moment donc où toutes les codifications, tous les codes vont être comme aspirés jusqu'au centre de l'individu est très important.

Il est aussi important que le moment d'alignement avant la méditation et pendant la méditation, car c'est bien de cela qu'il s'agit à la naissance, c'est d'un alignement.

Et l'alignement doit être parfait pour que la naissance du point de vue spirituel, et non pas matériel, mais pour que la naissance du point de vue spirituel puisse donner lieu à un homme ou à une femme équilibrée, pouvant avoir accès à toutes les zones de ses qualifications, à toutes les zones de ses acquis.

Est-ce que cela veut dire que parler de la mort ne m'intéresse pas et que je vais parler de la naissance ? Non, absolument pas. Les deux sont liés.

On ne peut pas parler de la mort sans parler de la naissance, car c'est une seule et même chose.

Si vous voulez apprendre à mourir, eh bien il faut aussi apprendre à naître.

Si vous voulez apprendre à mourir, il faut aussi apprendre à naître.

Et vous verrez que plus vous allez chercher comment bien mourir, plus vous allez vous intéresser à la chose, ne serait-ce que pour faire bien passer vos amis, et plus vous allez être, par la même, interrogé à ce même passage qu'est la naissance.

Et automatiquement, vous allez pouvoir travailler sur les deux tableaux, car c'est une seule et même chose. Que l'on prenne le tunnel pour venir ou pour partir, c'est le même tunnel. Et donc, il faut en même temps que l'on essaye de reconsidérer la mort, que l'on reconsidère la naissance aussi.

Cela ne va pas changer la vie qui se développe entre ces deux points, mais cela permet un développement un petit peu plus gracieux de l'adolescent, et plus tard aussi de l'adulte. Sans que tout son équilibre repose là-dessus. Il ne faut pas faire d'erreur et absolument généraliser toutes les théories.

Cela fait partie de l'équilibre de base.

Equilibre de base

Autrement dit, lorsqu'un enfant nait ailleurs que dans un milieu naturel, lorsqu'il naît donc à l'hôpital, entouré d'une ambiance aseptisée, avec des couleurs violentes de froideur, eh bien cet enfant ne se prédispose pas à bien grandir en tant qu'enfant, et ensuite à parfaitement se développer en tant qu'adulte.

Pourquoi est-ce que cela joue jusqu'au point de vue de l'adulte ?

Non pas parce que l'impact serait suffisamment puissant pour détériorer l'équilibre jusqu'à l'âge adulte mais simplement il faut comprendre que toutes sortes de traumatismes envahissent l'individu dès sa naissance, à l'instant même de son premier respire.

Et lorsque l'on ajoute traumatisme sur traumatisme, il est normal de penser qu'un bon jour l'homme finit par lui-même être en déséquilibre. Si donc l'on économise les occasions de traumatisme, l'on a plus de chances de créer un individu qui ne va pas forcément être épanoui - s'il n'en est pas capable, même s'il est bien né, même s'il est bien éduqué, même s'il est aimé, il ne sera pas équilibré tout de même - mais s'il en est capable, alors toutes ces zones-là, tous ces points-là seront justement des atouts supplémentaires pour aller plus vite sur le chemin de la vie.

Qu'est-ce donc que la naissance ?

Et en même temps que je vous parle de la naissance, il faut transposer les mêmes choses au niveau de la mort.

La naissance est un moment de concrétisation d'un individu.

Imaginez que, même si l'individu se trouve dans l'astral ou ailleurs, mais imaginez que cet individu soit suffisamment diffus pour justement se sentir bien, pour avoir pu connaître le repos, celui que l'on appelle de l'âme, pour avoir pu créer avec son esprit toute chose qui l'intéressait, comme cela se peut sur l'astral. Puis vient le moment de la réalisation. Car cette réalisation dont on parle tant, la réalisation qu'elle soit matérielle, profane ou spirituelle, la réalisation ne passe que par le domaine de l'incarnation, un plan physique donc.

Quand l'esprit est appelé, que ce soit par l'appel de sa propre âme s'il est suffisamment évolué, soit par l'appel des guides et des Seigneurs du Karma s'il n'est pas encore suffisamment évolué pour agir seul de lui-même, quand il y a donc cet appel, il faut imaginer qu'il y a comme une aimantation de toutes les particules de l'individu. Les particules qui composent son rêve, qui composent son état de veille, qui composent son sommeil, qui composent tout ce qui se passe pour lui à ce moment-là dans le domaine où il se trouve.

Jusqu'alors il était diffus et c'est pour cela qu'il avait la paix ou ce qui lui semblait être la paix. Mais le moment de la cristallisation, de la concrétisation, est un moment de douleur, qui peut d'ailleurs pour beaucoup être vécu comme un moment de refus. Et il y a comme cela beaucoup d'individus qui, au jour de la naissance en fait, sont traumatisés autant que si on les faisait mourir. Car cette concrétisation est pour l'esprit un moment de mort, un moment de chute, un moment où l'on va pénétrer dans la froideur, dans la dureté et surtout dans le Sacrifice et dans l'obligation d'un but à acquérir.

Et toutes ces choses-là tombent dans l'esprit de l'individu comme autant de cloisons, de prisons.

Et c'est surtout le but qui est à atteindre, donc le plan d'évolution à atteindre, qui traumatise l'individu car il ne se sent plus libre que d'être diffus comme il l'était sur le plan où il vivait durant sa mort.

"Maintenant il faut être sérieux !", c'est ce que l'impression lui donne à vivre. "Il faut être sérieux, il faut être concret, il faut se déterminer des buts et il faut se donner les moyens et tenir ces moyens et aller coûte que coûte !"

Beaucoup d'esprits ne veulent pas créer ou faire cet investissement car ils veulent rester diffus, et c'est comme cela que l'on rencontre des individus complètement éthérés et non pas dans un sens spirituel mais dans un sens défait. Ils n'ont pas le sens concret. Ils n'arrivent pas, non seulement à adhérer à la société, mais ils n'arrivent pas à adhérer à la condition humaine.

Ces gens-là ne vont pas être forcément des marginaux, absolument pas. Ces gens-là vont être des personnes qui vont présenter des états de rêve et de rêverie et d'indolence. À partir du moment où vous repérez chez quelqu'un l'indolence, à propos de tout, vous pouvez être sûr que cette personne ne sait pas en fait s'incarner.

Car le but de la naissance c'est bien l'incarnation.

L'Incarnation

Si donc au moment de la naissance face à tout ce qu'il y a à accomplir, l'âme éprouve un certain refus, parce que l'obligation est trop forte, un peu comme lorsqu'un enfant refuse d'aller à l'école parce qu'il préfère jouer dans la cour. Si donc ce refus est connu, l'individu qui va grandir dans l'incarnation va perpétuer ce refus, mais d'une manière différente. C'est-à-dire qu'en fait il va fuir, il ne sera plus conscient de son refus.

Il verra les buts, les buts de la société, les buts de ses amis, mais à lui il n'en trouvera aucun. À lui-même il ne trouvera aucun but. Et c'est comme cela que déambulent sur la Terre et dans la société de nombreuses personnes qui en fait paraissent à la limite ne pas avoir d'âme, parce qu'elles n'ont pas de but.

Alors d'après la Loi ésotérique, d'après la Loi occulte qui dirige le monde, il faut savoir qu'un homme qui veut accomplir son destin, qui veut trouver son destin, qui veut être un destin et qui fait tout pour être son destin, celui-là détient son âme, tient son âme, est son âme.

Celui qui au contraire n'arrive pas à rentrer dans ses chaussures, n'arrive pas à se déterminer un but et vit un peu comme dans un brouillard, celui-là ne peut pas directement être relié à son âme.

Bien sûr, d'après la Loi de la Création, cette personne est une âme. Cela n'est pas à renier. Mais pour l'individu psychique ou pour le clairvoyant qui se met à l'écoute de ces individus-là, pour le clairvoyant, donc, ce genre de personne n'est pas une personne entière, ni totalement incarnée.

L'on verrait facilement le corps astral d'un côté, le corps éthérique de l'autre, la zone des pensées liée à la personnalité, au fantasme, au subconscient, à l'inconscient et puis plus loin et très haut et presque inaccessible, la sphère de l'âme qui balbutie tout doucement quelques mots venant du Royaume. Et ces mots ne peuvent être entendus par la personnalité.

Pourquoi ?

Vous allez me répondre : "Problème d'évolution, manque d'initiation, problème d'alignement." C'est certain, toutes ces réponses sont valables. Mais celle qu'il faut considérer avant tout, c'est que ce sont des gens pas incarnés complètement.

À partir du moment où l'individu n'est pas totalement incarné, donc s'il n'a pas dit "oui" entièrement à l'incarnation, il ne va pas pouvoir faire le lien avec son âme. C'est impossible !

C'est comme si l'on voulait accrocher un bateau à un quai qui n'existe pas et qui se dérobe tout le temps dans le brouillard. À chaque avance, à chaque avance, le quai se dérobe ou bien n'existe pas tout simplement. Il n'y a donc rien pour amarrer le bateau.

Pour amarrer le bateau, il faut construire le quai. Et construire un quai, c'est faire quoi ?

C'est aller à la montagne. C'est creuser une carrière, ramener des blocs. Suer à force de découper ces blocs, mais les découper quand même par sa volonté. Ramener les blocs et les poser, les empiler, construire l'édifice, construire le carré. Une fois que l'édifice, que le carré est construit, à partir de ce moment-là, le bateau peut rentrer au port, car le port existe.

Si vous voulez être des âmes vivantes, si vous voulez connaître votre âme, si vous voulez savoir enfin de quoi tous les guides, de quoi tous les Maîtres parlent, au lieu simplement de les entendre parler et de rester dans le vide, parce que vous n'arrivez pas à connaître votre âme, eh bien, si vous voulez savoir une bonne fois pour toutes de quoi parlent les guides et les Maîtres : incarnez-vous !

N'essayez pas d'attraper le Soleil si vous n'avez pas d'abord les pieds sur la Terre. C'est impossible !

Beaucoup croient que pour attraper le Soleil, eh bien il faut, dans un grand dégoût, rejeter la Terre, rejeter la matière, casser le carré, casser le cube, ne plus penser à rien, ni à l'argent, ni au travail, ni aux obligations familiales, ni aux autres hommes, ni à ce qui se passe à l'intérieur de la politique et des institutions. Non, le dégoût du monde les remplit complètement. Et ils croient que dans ce dégoût se cache un affranchissement vis-à-vis de la matière. C'est faux !

C'est tout simplement un manque de maîtrise de cette matière qui fait que l'individu complètement dépassé finit par refuser le monde.

Mais on ne peut pas refuser le monde. Car le monde, aussi matériel soit-il, est la projection de l'âme, de l'âme non seulement celle des hommes, mais de l'âme du Monde tout entier, de l'âme du Cosmos, de l'Univers, tout ce que vous pouvez imaginer.

On ne peut pas refuser le monde.

Lorsque vous regardez des cristaux, vous ne regardez pas une matière dure. Et il ne sert à rien de dire : "Eh bien vivement que je vive sur Vénus pour que tout y soit subtil et que mon œil puisse rencontrer les belles choses éthérées et que je sois enfin heureux !"

Quand vous êtes face à du cristal, face à du quartz, vous êtes face à une matérialisation de l'âme du Monde. Il y a donc autant de beauté à regarder un quartz qu'à vouloir vivre sur Vénus, parce que tout y est éthéré et que tout le monde s'aime. Mais il faut avoir l'œil pour le voir et l'esprit pour faire ce regard.

Il faut accepter de descendre dans la Matière. Et non pas parce que dès demain vous avez l'autorisation de vous comporter comme tous les profanes du monde, tous les ignorants du monde. Ce n'est pas cela dire oui à la Matière, rencontrer la Matière et entrer dans la Matière.

S'incarner et entrer dans la Matière, c'est tout autre chose. C'est au contraire la maîtriser. Ce n'est pas pareil.

Maîtriser la matière

Beaucoup de gens refusent la matière et à la naissance et durant leur vie parce qu'ils savent qu'ils sont incapables de maîtriser la matière, incapables de maîtriser la maladie qu'ils vont avoir, incapables de maîtriser les douleurs qu'ils vont éprouver affectivement, incapables de maîtriser les fatigues qu'ils auront à cause du travail ou à cause de quoi que ce soit d'autre.

Et face à la montagne de toutes ces obligations, engendrant toutes ces inquiétudes et toutes ces fatigues, obligatoirement l'homme recule, recule, et il dit "non !".

Car c'est en fait comme si on l'approchait de plus en plus du feu et plus on l'approche et plus il sent que le feu brûle et qu'il commence à brûler. Alors celui qui n'est pas encore le feu recule car il sait qu'il va mourir et c'est vrai qu'il va mourir. C'est vrai qu'en l'approchant trop de la flamme, la flamme va le brûler. Mais ce qu'il ignore, c'est qu'en le brûlant, la flamme va le rendre feu lui aussi. Mais l'instant, ce court instant où il s'aperçoit qu'il brûle, où il s'aperçoit qu'il est en train de brûler et d'en souffrir, ce court instant suffit pour le faire reculer, suffit pour le terroriser et c'est normal.

C'est pour cela qu'il faut plusieurs incarnations pour apprendre au fur et à mesure à endurer les quelques brûlures superficielles, puis un feu plus grand de façon à ce que tout entier l'homme soit un feu et qu'il n'ait plus peur de l'être.

L'approche de la Matière c'est la même chose, il faut accepter l'incarnation.

Accepter l'Incarnation - Maîtriser l'Incarnation

Accepter l'incarnation cela veut dire que l'on va accepter de maîtriser l'incarnation.

Or les âmes qui sont en cours d'évolution ne comprennent pas du tout le jeu de la vie comme cela.

Quand elles voient le destin, que les vies passées, le destin que ces vies justement leur préparent, quand elles voient les obligations de l'évolution, les institutions, le karma national, etc. Lorsque donc l'individu voit tous ces paramètres, il croit qu'il va devoir subir la vie, subir la matière.

Parce que c'est vrai, eh bien, qu'à 18 ans il rencontrera une voisine qui un X jour lui donnera une gifle magistrale devant tous les habitants de la rue. Ceci pour casser par exemple son orgueil ou sa vanité ou pour lui rendre la gifle qu'autrefois lui-même lui avait donné. Et ce qui bloque l'individu et à la naissance et au cours de sa vie, c'est le refus de prendre cette gifle. Et qu'est-ce qui l'empêche de prendre cette gifle ? Sa vanité qui est toujours présente. Et pourtant le seul moyen d'avorter, d'effacer, de dissoudre cette vanité, c'est en le faisant gifler.

Alors l'homme, comme cela, constamment, tous les jours, toutes les heures, refuse les moyens de se développer.

Il dit "non" et il renvoie tous les moyens qui lui permettraient de devenir un grand homme. Et en les refusant, il les interprète mal.

Car celui qui, le jour J, a reçu la gifle de la part de sa voisine, s'il n'était pas dans l'état d'évolution suffisant pour comprendre qu'il devait en rire, pour faire preuve de son état absolu d'humilité, s'il ne comprend pas qu'il doit rire, alors il se retranche une nouvelle fois dans sa vanité. Et au lieu de sourire et de lancer à Dieu une grande liberté, sa liberté enfin retrouvée, eh bien il se charge d'une humiliation.

Et il se dit "Ma voisine n'est pas bonne ! Oh, je lui réserve un chien de ma chienne à celle-là ! Je l'attends au virage !". Et puis sur le chemin, il est tellement en colère que rencontrant pour la Xème fois le fameux feu rouge qui l'embête toujours sur son itinéraire, il se met à prier après sa femme qui est assise, là, près de lui, sa femme qui n'y est pour rien. Et sa femme se fait disputer pendant de longues minutes et violemment et elle-même s'en énerve. Ce qui fait qu'en rentrant un peu plus tard à la maison, elle-même criera sur les enfants et criera après ses voisins.

Et le mari une fois arrivé au travail, qu'est-ce qu'il fera ?

Tout hérissé, comme un oursin, il verra tous les regards de ses collègues comme des agressions, tous les silences, comme une nouvelle fois, comme des humiliations. Et il se dira : "On ne m'aime pas, on ne me respecte pas, je ne suis rien dans ce monde !"

Et pour se prouver à lui seul qu'il est quelqu'un, il va alors écraser quelqu'un.

Et c'est comme cela que les rapports de puissance commencent.

Si cet homme a le malheur d'avoir une secrétaire, eh bien cette pauvre secrétaire en verra de toutes les couleurs, comme vous dites. Parce qu'en fait, la secrétaire sera pour lui le moyen de survivre malgré son humiliation et de s'affirmer malgré les incapacités dont il se couvre lui-même.

Mais si on prend le développement du film à l'envers et que l'on fait comme au cinéma, on revient en arrière, l'on s'aperçoit qu'à l'origine de tout ce drame, qu'à l'origine de la scène de famille, engendrant des caprices chez les enfants parce qu'ils seront trop disputés, trop battus ; engendrant des scènes de paliers parce qu'on sera trop agressifs avec les voisins ; engendrant des problèmes de travail parce que l'on va écraser les secrétaires ; eh bien l'on voit qu'à l'origine de tout cela, il y a quoi ?

Une malheureuse gifle qui n'a pas été acceptée.

Beaucoup de bruit pour rien, comme vous dites vous-même.

Et toute la vie des hommes est comme cela, éternellement, journellement, sans arrêt !

Une chose qui devait être initiatique devient la source, au contraire, d'un chaos fantastique qui entraîne d'autres personnes qui n'y étaient pour rien.

Et si l'on pousse l'exemple à l'extrême, eh bien l'on s'aperçoit que certaines personnes sont capables d'aller jusque dans des moments très difficiles, d'aller jusqu'à la violence, jusqu'au viol, jusqu'au meurtre, jusqu'au suicide. Et pourquoi ?

Pour rien !

Eux, ils s'imaginent que c'est à cause de tout un monde ! Un monde de violence, un monde qui ne les aime pas, un monde qui ne les veut pas, un monde qui les humilie, qui les bafoue ! Mais toutes ces choses, en fait, sont inscrites dans leur esprit.

Lui-même, par ses incompréhensions, cet homme par son manque d'évolution et son manque de réaction, de détachement, s'est construit un monde agressif. Automatiquement, à l'intérieur de ce monde agressif, il ne peut pas vivre. Il ne peut que détruire soit l'autre, soit lui-même.

Mais lorsque l'on regarde l'origine du malaise, eh bien l'on s'aperçoit qu'en fait ce n'est pas la méchanceté.

Car l'on pourrait dire : "Eh bien, concluons que dans l'homme, il y a initialement une méchanceté, parce qu'il vient d'un règne qui n'est pas clair, d'un règne où les forces s'entrechoquent et il est normal que dans les premiers jours de sa vie, il soit agressif, bête, méchant, assassin."

Non ! Non, je dis non ! Ce n'est pas la vérité.

Il n'existe pas plus en l'homme, même le moins évolué, une parcelle de méchanceté qui n'existe, je ne sais pas moi, quelque chose d'extraordinaire et d'impossible à l'intérieur d'un tronc d'arbre.

L'homme ne contient pas ni de mal, ni le Mal. L'homme n'a pas été conçu avec la notion de Mal. Pas plus d'ailleurs qu'il n'a été conçu avec la notion du Bien.

Il a été conçu, c'est tout.

Et il a été conçu pour un grand développement. Développement de sa conscience, ouverture de son âme. Car tout ce que l'homme vient chercher dans la vie, c'est tout simplement l'ouverture de son âme.

Ouverture de l'âme

Exactement comme une fleur s'ouvre à la naissance, imaginez que l'âme soit recroquevillée. Au fur et à mesure des vies, eh bien l'âme s'ouvre et c'est cela qu'il est venu chercher.

Il n'est pas venu se défaire d'un mal originel dont il serait l'esclave. Car si le mal faisait partie intégrante de sa naissance, le monde lui-même n'existerait pas. Il aurait été à la première seconde complètement désintégré par le conflit !

C'est pour cela que j'ai dit si souvent : n'imaginez pas que l'aspect un et deux du monde soit un aspect dualiste. C'est un aspect binaire.

Binaire et non dualiste

Bien sûr, si l'on se place dans l'ignorance, l'on pourra regarder le binaire comme une dualité. Mais c'est se placer sous la domination du binaire et non pas être dominant sur le binaire.

Forcément, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, lorsque vous vous incarnez, il vous semble impossible et complètement titanesque d'apprendre à devenir telle ou telle chose, d'apprendre à maîtriser telle ou telle énergie qui est en vous, qui est dans votre horoscope, qui fait partie intégrante d'un de vos rayons. S'il vous semble que tout cela est une montagne de travail, automatiquement, le binaire va vous paraître un duel. Parce que véritablement, pour vous, il y aura un combat et un combat sans merci !

Le combat que l'on appelle celui de l'âme entre la personnalité.

Et voilà que l'on ressort des vieux tiroirs, ignorants, bêtes et stupides, selon mon jugement, des idées qui n'ont rien à voir ni avec la nature de l'homme, ni avec sa constitution occulte, ni avec le devenir de l'homme.

Il n'y a pas de bataille entre l'âme et la personnalité.

Et je veux, une bonne fois pour toutes, que l'on arrête de croire à cela !

Un homme qui croit que, dès le matin, il remonte ses manches pour se battre avec son âme, le dispose très mal, non seulement à la vie profane, mais aussi à la vie spirituelle.

S'il croit que dès qu'il se lève le matin, il va être en conflit avec l'âme, parce que sa personnalité va vouloir pour la n-ième fois se gorger de chocolat, de cuisses de poulet et de frites très salées, alors que l'âme elle, très ascète, médite. L'individu croit cela ? Eh bien il se dispose très mal et à manger sa cuisse de poulet et à méditer le soir. Et à l'intérieur de ce conflit, eh bien l'esprit, le petit homme, est écrasé, parce que ce sont deux enclumes très fortes qui viennent et qui, c'est vrai, l'écrasent complètement.

Mais est-ce que les enclumes existent ? Non. Et c'est ce que doit comprendre l'homme pour devenir un disciple, pour devenir une âme libre.

L'enclume n'existe pas. Le combat entre l'âme et la personnalité n'existe pas. Le mal en l'homme n'existe pas.

Le mal en l'Homme n'existe pas.

Par contre, ce qui existe et qui fourmille par millions d'exemples, et ça c'est sûr, ce sont toutes les projections que l'homme fait.

Projections

Et ces projections, oui, elles existent et elles créent les enclumes et elles serrent et elles étranglent l'homme. Mais ce ne sont que les projections.

Arrête de projeter et tu pourras voir ta Liberté !

Si tu arrêtes de projeter, tu t'aperçois soudain que tu es une âme. Tu ne te prends plus les pieds, les mains, la tête, le cœur dans un jeu malsain. Car tu ne projettes rien. Tu es.

Bien sûr, ne plus projeter est quelque chose qui s'apprend. Ne plus projeter est un acte que l'on découvre donc au fur et à mesure de l'évolution. Malheureusement, c'est la condition.

Mais si l'on fait prendre conscience très tôt à l'individu qu'il est l'endroit de la création de toutes ces projections, on lui dit en même temps beaucoup plus vite où il doit travailler, comment il doit travailler, sur quelles racines exactes il doit travailler, pour découvrir la liberté.

Que font les Maîtres ? Que font les guides ?
Ils vous décrivent ce qu'est l'âme et c'est bien. Ils vous décrivent ce qu'est la méditation et c'est très bien aussi. Tous ceux qui vous apportent ce savoir font une bonne chose.

Mais ce que vous devez savoir aussi, c'est que vous êtes l'endroit et le créateur de votre prison.

Vous êtes l'endroit et le créateur de votre prison.

Autrement dit, et je n'engage que moi et ma parole et pas la parole de tout le collège quand je dis cela, tout le collège de guides auquel j'appartiens. Je n'engage que moi. J'aime bien prendre mes propres risques tout seul. Autrement dit, selon moi, la religion est quelque chose de complètement absurde ! Et il est temps que la religion soit complètement dépassée par l'esprit humain. Car la religion propose quoi ?

La religion propose le but.
La religion parle de l'âme.
La religion parle des anges, de Dieu, de l'ascèse.
Mais elle ne dit pas à l'homme qui est enfermé dans son petit cube, elle ne lui dit pas : "Regarde, mais qu'est-ce que tu es encore en train de faire ? C'est toi qui crée ce cube ! Alors viens, je vais t'apprendre comment ne plus créer de parois pour que tu n'y sois plus enfermé."

Jusqu'à présent, la religion a simplement dit aux hommes qui étaient enfermés dans des cubes : "Eh bien venez, hommes de peu de foi ! Si vous restez enfermés dans vos cubes, c'est que vous n'avez pas la foi ! Vous n'êtes pas les élus !"

Et il fallait que l'homme essaye de grandir coûte que coûte, douloureusement et peu y arrivaient.

Aujourd'hui tout s'accélère, et aujourd'hui surtout la Vérité vient. Et pas simplement parce que j'en parle, mais parce que partout on parle de la Vérité. Et parce que partout elle est accessible aujourd'hui à l'esprit de l'homme.

Ce qu'il faut donc avant de parler de Dieu, c'est parler de la condition humaine.

La Condition Humaine

Ce n'est qu'en expliquant parfaitement la condition humaine que vous allez rencontrer Dieu. Ce n'est pas en vous parlant de Dieu que vous le connaîtrez. C'est faux ! Celui qui est dans son cube, plus ou moins grand par rapport à d'autres cubes, et qui entend parler de Dieu, n'en reste pas moins dans son cube. Et il se dit : "Voyons voyons, si j'ouvre un petit peu, je vais peut-être apercevoir quelque chose de divin."

Et c'est vrai, certains arrivent à entre-ouvrir un peu le dé dans lequel ils sont. Et ils se disent : "Eurekâ ! merveille, ça y est, cette fois pendant ma méditation j'ai senti quelque chose, j'ai été quelque chose !"

Mais est-ce que, selon notre foi et notre sagesse, quelque chose d'authentique est arrivé ? Non.

Ce qui est authentique, c'est que l'homme demeure dans son cube, ça c'est authentique, et ça c'est notre souci.

Quand donc vous vous apprêtez que ce soit à méditer, à prier, ou à vivre simplement votre vie, ce qu'il faut faire dans un premier temps, c'est vous incarner, c'est primordial. On peut appeler cela aussi l'alignement, cela fait la même chose.

Mais il faut que vous pensiez à bien vous incarner.

Bien s'incarner

Et s'il le faut, eh bien allez chez un marchand. Faites-vous construire un cube en bois, et au moment où vous méditez, posez ce cube devant vous et asseyez-vous dessus en vous disant : "Je m'incarne !"

S'il vous faut des choses concrètes, des choses visibles, jouez le jeu, et riez en même temps que vous jouez ce jeu. C'est tellement plus marrant, comme vous dites, de méditer en éclatant de rire, parce que l'on vient de jouer un jeu et qu'on le sait, mais qu'on le joue quand même, parce que c'est le jeu de la libération.

Il faut descendre dans vos chaussures.

Un homme qui n'est pas droit dans ses chaussures ne peut pas marcher droit non plus dans la rue. Pas plus qu'il ne peut être conscient dans la vie. Et s'il n'est pas conscient, il va rater énormément de choses.

Premier effet de son manque de conscience, de sa faculté à être conscient, premier effet, première conséquence, c'est qu'il va se sentir seul, toujours seul, quelle que soit la foule qui l'entoure, quel que soit l'amour de ses enfants, quel que soit l'amour de la femme ou du mari, des amis, de Dieu lui-même. Cet être sera toujours seul, parce qu'il est seul.

Pourquoi ?

Est-ce parce que quelque part la solitude existe ? Non !

Tout simplement parce que l'individu, comme une bulle de savon qui flotte, déplacé par le vent à gauche, puis à droite, ne se place pas à l'endroit où les communications ont lieu et où les interactions ont lieu. Il est simplement comme un fantôme, à moitié endormi, et il vogue, et il flotte dans l'inconscience.

Soudain il y a un feu rouge qui le rappelle qu'il doit obéir à la Loi. Alors là, pour quelques secondes, il redevient conscient. Et puis il repart, il pense à tout, il pense à rien. Il regarde quelqu'un qui passe, sans le voir vraiment, en remarquant la forme des chevilles, par hasard, par habitude. Et puis le feu est vert. Alors, une seconde de conscience, il démarre. Et il n'y a que pendant la seconde où il a vu le feu rouge, la seconde où il a vu le feu vert, que cet homme, cet être, aura été conscient.

Il y a des hommes sur la Terre qui trouvent que la vie est courte, parce que l'on meurt à 60 ans, ou à 70 ans. Si ces hommes-là connaissaient le temps exact durant lequel ils sont vivants, ils s'apercevraient qu'en fait ils sont morts à 10 ans. En tout et pour tout, au long des 60 ou des 70 années, ils n'auront en fait été vivants que pendant 10 ans ou 5 ans, voire 2 ans pour certains ! Lorsque l'on juxtapose ces petites secondes, l'on s'aperçoit que la vie de ces gens, leur vie n'a pas excédé 2 jours, 2 heures, 2 ans.

À quoi cela sert donc de vouloir rester dans le domaine physique pour ceux qui ont peur de la mort, si tout en étant dans le domaine de ce qu'ils appellent la vie, ils ne sont pas vivants ?

Il y a là quelque part un illogisme avec lequel je m'accommode très mal, car je n'aime pas ce qui n'est pas logique jusqu'au bout.

Montrez-moi un profane qui est conscient de sa vie de profane et qu'il fait même, admettons, considérons-le, tous les vices qui existent sur la Terre, mais qui est conscient et parfaitement conscient le jour où il le fait, au moment où il le fait, et qui est heureux de le faire et qui regarde le ciel en lui disant : "Eh bien, tu vois, il y en a encore un de vices que je t'ai pris et que j'ai vécu ! Merci, bon Dieu !". Montrez-moi ce profane-là et je vous assure, je vous assure que je ne le renverrai pas. Bien sûr, je préférerai qu'il soit un saint homme, c'est certain. Mais selon la notion que, nous, nous avons de la conscience, pour moi c'est un frère. Je vous l'assure, pour moi c'est un frère !

Même s'il est en train de se débaucher, même s'il est en train de vivre des vices - ce qui pour vous paraît une aberration - mais si il est conscient et qu'il le fait avec une conscience totale et qu'il est heureux, un peu à la manière de Tarzan lorsqu'il tape sur sa poitrine parce qu'il vient de vaincre un crocodile en fait, s'il est heureux et qu'il jouit pleinement de son moment, pour nous il entre dans la catégorie des gens conscients. Car la vie, la vraie vie, c'est être conscient.

La vraie vie c'est être conscient.

Ce n'est pas être de bonne humeur, ce n'est pas être bien rangé, ce n'est pas être capable de s'autocritiquer, de s'autodétruire et de critiquer les autres et de détruire les autres parce qu'ils ne sont pas conformes à la morale.

Bien sûr, je préférerais que cet homme soit investi par le Bien pour être conscient plutôt que par la dépravation. Mais il faut que vous compreniez cette notion de façon que vous puissiez juger correctement tous ceux qui vous entourent et que vous ne soyez pas aveugle quand vous voyez quelqu'un remplir sa vie de façon très morale.

Et de cette façon vous vous dites : "Eh bien cette personne est très évoluée, elle est rangée, cette personne ne dit pas de mal, elle fait du bien dès qu'elle le peut, elle ne dit jamais un mot plus haut que l'autre, elle s'occupe bien de ses enfants, etc."

Et ainsi vous voyez un personnage idéal et vous tamponnez cette personne de votre verdict : "évoluée". Mais en fait, selon la nature exacte de l'évolution, cette personne ne l'est pas. Elle est conforme à la morale, c'est certain, mais cela ne veut pas dire que sa conscience est éveillée. Il y a une énorme différence entre être suffisamment docile pour suivre la loi des hommes, la loi de la religion, la loi de la morale, et être éveillé sur un plan de conscience. C'est complètement différent.

Mais heureusement que la loi existe, heureusement que la morale existe, que les religions ont existé et que les institutions tiennent le monde, heureusement, car il faut des structures pour amener le développement de la vie des hommes. Mais il ne faut pas qu'avec vos esprits embûés, vous disiez à celui qui est conforme uniquement aux institutions qu'il est évolué, car c'est faux !

Et si l'on approfondit exactement cet exemple, on s'apercevra de quoi ?

Eh bien, l'on s'apercevra que plus un homme suit les institutions à la lettre, et moins il est individuel, moins il est indépendant, moins il est éveillé.

Ce qui ne veut pas dire que tous ceux qui sont contre la loi, qui sont hors la loi, et qui font des méfaits à l'encontre de la loi, cela ne veut pas dire que ceux-là, au contraire des autres, sont très éveillés, très indépendants, très évolués. Non !

Il faut comprendre l'humanité exactement comme une ruche d'abeilles. Lorsque vous observez le monde des abeilles, la ruche, vous vous apercevrez que tout est structuré. Vous pouvez voir que chacun a sa place, et que chacun de façon méthodique obéit au poste dont il est chargé, qu'il incarne le poste dont il est chargé, et que tout marche droit, très droit, parce que tout le monde obéit.

Mais qu'est-ce que c'est qui fait la loi ? Qu'est-ce que c'est qui permet à la ruche d'être organisée, d'être structurée, et qu'ainsi il y ait une obéissance de la part des abeilles ?

Ce n'est pas que les abeilles soient intelligentes, et qu'un jour elles se soient dit : "Eh bien, pour vivre heureux en tant qu'abeilles, dans le monde des abeilles, il faut créer des lois, et il faut que tout le monde obéisse à ces lois.". Non.

Ce qu'il faut savoir pour comprendre le monde des abeilles, c'est que l'entité organe de son corps, d'expression, ces abeilles automatiquement vont exécuter la loi. Mais pas parce que l'abeille connaît la loi, a décidé de la loi, qu'elle maintient la loi, non. Mais parce que cela est sa fonction, parce qu'elle n'est qu'un organe, un organe du corps de l'entité qui s'incarne dans la ruche.

Quand vous avez affaire, comme cela, à des entités assez évoluées, assez rangées, vous apercevez que, soit dans le règne animal, soit dans le règne végétal où elles prennent corps, eh bien, les extériorisations vont de pair avec leur évolution.

De la même façon, l'humanité prise, en gros la masse donc, est une ruche. Mais pas de la même manière que la ruche des abeilles. C'est une ruche différente. Une ruche qui n'a pas encore appris à être un Logos, à être un dieu vivant et omnipotent. C'est donc un dieu qui dort.

Et pour développer petit à petit ce dieu qui dort, eh bien, il y a un dieu, si on peut l'appeler comme cela, il y a un dieu qui veille l'enfant qui naît. Il y a un dieu qui dirige ses premiers pas. C'est celui que l'on appelle le Roi du Monde.

Le Roi du Monde

Lui est ancien. Lui, il sait de quelle manière on devient un Logos. Et pour cela, il détermine La Loi, puisque la ruche que compose l'humanité n'est pas encore capable de composer elle-même sa loi. Et cette Loi, le Roi du Monde, la précipite et la placarde jusque dans les phénomènes de la Nature. Et c'est ainsi que par extériorisation naît ensuite la Loi évidente de ce que l'on appelle le Karma, qui est en fait très profondément lié à la Nature et aux phénomènes naturels.

Lorsque donc l'on considère cette ruche que l'humanité, et lorsque l'on voit que, parce qu'elle est trop jeune, un autre roi maintient les structures pour la développer, il est facile de comprendre que tout ce qui viendra dans l'humanité, que ce soit en tant que religion, que ce soit en tant que science, en tant que institution et société, il est facile de comprendre que ce sont donc des impulsions qui viennent d'ailleurs.

De la même façon que l'abeille n'a pas créé l'impulsion, mais c'est l'entité qui occupe la ruche qui crée l'impulsion, l'homme lui-même ou le groupe humain lui-même, les nations, ne créent pas d'impulsion.

Je vous le dis, si le Bien n'était pas insufflé, l'homme ne connaîtrait jamais le Bien, parce qu'il serait prisonnier de son état, prisonnier tout simplement de son sommeil. Mais pour le tirer de son sommeil, pour qu'il devienne individuellement et planétairement un Dieu, il y a un Roi et des Anges et des Maîtres et la Loge qui envoient, qui infiltrent, qui rayonnent incessamment la notion du Bien, la notion de l'avancement et la notion très importante sur laquelle il faut énormément compter pendant très longtemps : la notion du Mystère.

La Notion du Mystère

Le Maître, de façon générale, a pendant très longtemps usé, et je dirais presque en m'amusant, abusé de la notion du mystère.

Parce que pendant très longtemps, c'était le seul moyen de créer une inspiration chez l'homme. C'était donc en passant par sa curiosité.

De la même façon, l'on s'y prend avec les enfants. Lorsque l'on veut leur faire exécuter quelque chose, un travail et qu'ils n'en ont pas envie, parce qu'ils sont en train d'imaginer une histoire en jouant avec leurs poupées, leurs marionnettes ou leurs voitures. Ils créent des scènes, ils sont prisonniers de leur décor, de leur jeu et de leur théâtre. Et quand la maman vient et qu'elle leur propose un travail, eh bien ils ne veulent pas. Mais en fait, ce n'est pas tant parce qu'ils ne veulent pas faire le travail qu'ils refusent. Mais c'est surtout parce qu'ils sont pris par leurs rêves et ils ne veulent pas qu'on les dépossède de leurs rêves. Ils ne veulent pas que l'on casse la scène. Il faut les laisser aller jusqu'au bout. Et lorsque l'enfant est allé jusqu'au bout de sa scène, eh bien l'on s'aperçoit qu'alors il est disponible et qu'on peut lui demander beaucoup de choses.

Quand un enfant vous résiste, c'est qu'il est dans un état de rêve. Il rêve à quelque chose et vous le dérangez quand vous venez lui demander la chose que vous demandez, vous le dérangez profondément. De la même façon que vous auriez dérangé son sommeil si il était en train de dormir.

Et donc il vous répond agressivement parce que sa conscience, en fait, grogne.

Elle dit : "Mais j'étais en train de rêver, voilà que tu bouscules mon rêve !". Il faut laisser aux enfants le temps de rêver. Mais leur donner des horaires, donc cela revient à une vie très structurée. Il faut leur donner des plages où ils savent qu'ils pourront entrer pleinement dans le jeu de leur conscience. Que ce soit en s'asseyant sur une chaise et en pensant, que ce soit en animant leurs poupées, leurs voitures, leur constructions ou quoi que ce soit d'autre. Il faut qu'ils sachent que par exemple de 9 heures à 11 heures en période de vacances ils pourront pleinement vivre. Mais qu'à 11 heures, attention, c'est l'heure de la promenade ou l'heure des révisions ou l'heure d'un travail. Et ainsi la conscience qui connaît le cycle, qui entend très bien ce que la maman a dit, la conscience n'est pas agressée au moment où elle doit descendre de son rêve.

Si vous voulez donc créer des enfants équilibrés, qui puissent donc avoir autant de temps pour rêver que pour être prêt à être instruits et éduqués, eh bien il faut les structurer de cette façon-là.

Cela paraît être une vie très chronométrée, mais en fait cela n'est pas une vie chronométrée. C'est tout simplement une liberté que vous laissez à l'enfant et il faut qu'il le sache. Sinon vous serez sans cesse en train de le déranger et sans cesse il sera agressif en vous répondant.

Mais revenons donc à ce mystère qu'utilise et qui a utilisé énormément le maître pour faire avancer les hommes.

Pendant très longtemps donc l'homme n'a pas disposé d'une substance mentale aussi développée qu'aujourd'hui. Il était capable d'une certaine abstraction mais pas d'un point de vue le plus hautement philosophique comme aujourd'hui. Et il fallait donc, puisque l'appât de la philosophie ou l'amour de la philosophie ne pouvait pas être partagé, ne pouvait pas représenter un point d'appel, il fallait donc créer un autre point d'appel. Et pendant très longtemps les Maîtres ont tenu vivant un égrégore, c'est comme cela qu'on pourrait l'appeler l'égrégore du Mystère.

C'est à dire que l'homme était adombré de cette façon-là, que lorsqu'il commençait sa quête il ne savait pas vers quoi il allait. Il ne savait pas pourquoi il y allait mais il était captivé. Et c'est cette attraction, cette captivation qui déterminait sa foi.

Les occultistes du Moyen-Âge ont d'ailleurs énormément écrit sur cette captivation, sur ce jeu du mystère qui maintient toujours haute l'halène et le respire et le souffle du disciple. Mais ce sont des paramètres d'autrefois.

Aujourd'hui l'homme est arrivé à une certaine maîtrise et une certaine abondance dans la substance mentale. Il faut donc faire tout le contraire, car maintenir le Mystère serait en fait créer des contre-vérités et créer des illusions. Ce n'est donc plus du tout un Chemin.

Pour créer un terrain d'évolution qui soit véritable, véridique et qui dégage, qui crée les clichés authentiques de la spiritualité, il faut au contraire maintenant tout démystifier, afin que le disciple repose ses actes, ses gestes de disciple, non sur une attraction, sur un mystère, mais sur une connaissance et un silence.

C'est complètement différent, donc, à l'heure actuelle.

C'est pour cela, comme je le dis déjà si souvent, qu'il ne faut pas sans cesse aller regarder dans le passé. Même un passé qui serait fort initiatique, il ne faut pas aller regarder dans le passé pour évoluer aujourd'hui.

Il ne faut pas aller regarder dans le passé pour évoluer aujourd'hui.

Bien sûr vous allez rencontrer dans le passé les racines indestructibles de la Vérité. Mais tout le processus qui entourait ces racines et qui était en fait le processus d'évolution et qui était les structures pour être disciple à ces époques là, ces structures elles ne sont plus du tout valables. Et c'est pour cela que les Maîtres n'hésitent pas à faire oublier les antiques services de la Lumière. Ils n'hésitent pas à faire oublier les ordres anciens, les écoles anciennes, les religions anciennes.

Car l'homme qui réfléchit un peu, qui est logique et concret selon ce qu'il veut bien dire de lui-même si souvent, s'il était logique, il s'apercevrait que du fait même de l'oubli et du changement des civilisations, il y a un énorme gaspillage de Vérité. Et un énorme gaspillage donc de temps car chaque fois il faut recommencer, retrouver la Vérité, recréer des structures pour qu'encore une fois tout s'écroule et pour que l'on s'amuse à en recréer d'autres !

Si cette destruction et si cet oubli sont tolérés et même fabriqués par les maîtres, c'est qu'il y a une raison, une raison profonde.

La raison est que même si la Vérité qui est dite en tant qu'essence depuis le premier jour du monde, même si cette Vérité est la même qu'aujourd'hui, la façon de l'exprimer et toute la structure d'évolution qu'implique cette façon de l'exprimer, elle, n'est plus du tout la même. Et qu'il ne faut pas pratiquer les choses d'hier mais pratiquer complètement les choses d'aujourd'hui.

Il ne faut pas pratiquer les choses d'hier mais pratiquer complètement les choses d'aujourd'hui.

Et qu'est-ce que cela veut dire pratiquer les choses d'aujourd'hui ?

Car l'homme qui regarde aujourd'hui le monde se sent bien perdu en voyant la nef de l'église couler, en voyant les hindous ne plus être aussi illuminés qu'autrefois.

Où faut-il aller aujourd'hui et comment ?

Pour tout disciple qui est un peu conscient de sa tâche et qui est amoureux, non seulement de l'humanité mais aussi du développement des hommes et de lui-même, où doit-il aller ? Que doit-il faire ?

Il y a en ce moment-même quelque chose d'immense qui se prépare et l'homme croit qu'il est seul.

De la même façon qu'un grand silence précède l'orage, une grande destruction semble précéder la construction et l'établissement. L'établissement de quoi ?

De la foi en l'Homme, de la beauté en l'Homme, de la croyance en l'Homme.

Vous allez me dire : "Mais est-ce que cela suffit à créer une religion et à créer un ordre initiatique où un Maître sera là véritablement et pourra initier les disciples ? Est-ce que cela suffit à constituer un Chemin d'évolution qui soit sûr, où l'on puisse être éduqué, où l'on puisse apprendre ? Cela semble un peu vague, la foi en l'homme, la beauté dans l'homme, la croyance dans l'homme..."

C'est parce que vous ignorez les choses essentielles que vous pensez cela en réponse. C'est parce que vous ne connaissez pas quel est le but ultime de l'homme et quelle est sa véritable nature, que vous pensez que cela ne peut pas et ne doit pas être suffisant pour une école initiatique ou pour servir de terrain d'évolution. Et vous partez avec les cheveux entre vos mains, en les tirant très fort et en disant : "Mais ce n'est pas possible ! Pour qu'il y ait un Chemin d'évolution, il faut qu'il y ait une structure, il faut qu'il y ait un autel, il faut qu'il y ait un rituel, il faut qu'il y ait un maître au bout ! Qu'est-ce que cela peut représenter comme chemin d'évolution, d'être beau, d'être bon, d'être croyant ?"

Eh oui, et c'est pour cela que l'homme se trompe. C'est parce qu'il regarde encore à l'endroit où la Vérité n'est pas.

Si encore une fois la religion arrive, si encore une fois une structure arrive, c'est en fait que les Maîtres vous estiment comme n'étant pas encore grands, comme n'étant pas encore mûrs, ni capables.

Alors ils se disent : "Eh bien pour ces petits enfants et l'esprit léger, créons des béquilles, des tabourets..."

Tandis que si l'homme commence quelque part à être libre, à être fondamentalement lui-même, automatiquement il n'y a pas besoin de structure et l'Ordre Divin lui-même peut avoir lieu.

L'Orde Divin

Alors je vais parler de ce qu'est l'Ordre Divin.

Qu'est-ce que l'Ordre Divin et que peut-on faire avec l'Ordre Divin aujourd'hui, en 88 sur la Terre, alors que tout semble partir à droite et à gauche ? Qu'est-ce que l'Ordre Divin ?

Ce qu'il faut comprendre c'est que lorsque l'on nomme l'Ordre Divin, on fait référence en fait à l'organisme immense de la Loi Cosmique.

Jusqu'à un certain plan d'évolution, lorsque les religions sont nécessaires, il faut comprendre que ces religions ne sont que des projections extrêmement minimisées, concrétisées de cet Ordre Cosmique.

Lorsque l'on dit concrétisation, minimisation, il y a aussi et forcément création de limites. Et c'est pour cela que, d'âge en âge, les religions, les structures doivent périr. Car la religion ou la structure étant une limite ne peut pas propulser davantage les hommes vers l'évolution qui est à venir et ne peut donc, en aucun cas, ressembler à l'Ordre Divin. Et l'Ordre Divin est le seul ordre vers lequel l'homme doit tendre.

Donc périodiquement il y a destruction et oubli pour refaire quelque chose d'un peu plus dilaté, d'un peu mieux, d'un peu plus ouvert, d'un peu moins limité, mais limité quand même. Et l'on détruit encore, jusqu'à ce qu'un jour l'homme, finalement, puisse croire en lui-même avant tout, et non pas au Dieu qui est sur la stèle dans une église, non pas au Dieu qui est caché dans un mantra, dans le système hindou ou quoi que ce soit d'autre, non pas en croyant à un Dieu qui est logé encore dans une image venant d'ailleurs. Mais croire fondamentalement et réellement en lui-même d'abord.

Et comment cela se peut ?

Et qu'est-ce que c'est que croire en soi-même ?

Croire en Soi-même

Est-ce que cela veut dire que demain vous allez vous lever en vous disant : "Eh bien moi, aujourd'hui je crois en moi, je vais avoir grande santé parce que je crois en moi et que je suis divin et que je suis fort !" ? Non, ce n'est pas du tout cette croyance-là dont il s'agit.

Pour donc pouvoir croire en vous-même, il faut commencer à ne plus exister en tant que vous-même.

Et donc, sur un plan psychologique, vous avez tout à fait raison de ne pas croire en vous-même tant que vous êtes votre égo. Vous avez mille fois raison de douter. Vous avez mille fois raison d'être aussi torturé par vos doutes. C'est normal. Et heureusement que vous êtes capable de douter de vous. Parce que la seule croyance que vous pouvez articuler à ce moment-là, la seule foi que vous pouvez avoir à ce moment-là, c'est la foi en votre égo. Et avoir foi en son égo, eh bien cela revient à rien de réel, sinon à la folie. Et ce n'est pas du tout concret spirituellement.

Et c'est pour cela que vous avez du mal, énormément de mal, à croire en vous. Ne serait-ce que de façon psychologique, pour mieux vous sentir avec vous-même ou pour vous sentir capable de faire telle ou telle chose. Parce que vous savez, votre conscience qui est plongée en vous, sait que l'objet de sa foi n'est pas son égo. Mais que l'objet de sa foi, c'est le feu duquel elle vient et dont elle est composée : Dieu.

Donc il n'est pas étonnant que lorsque vous vous regardez dans vos miroirs, lorsque vous parlez avec vos amis, lorsque vous êtes à votre travail, il n'est pas étonnant que vous n'ayez pas confiance en vous-même. Et ne pas avoir confiance en soi, c'est le signe du commencement, quelque part, de la Sagesse. Mais il ne faut pas en rester là !

Car si vous en restez à cette zone de doute, cette zone de manque de confiance en soi, vous faites l'erreur de rester encore dans votre égo. Un égo qui ne peut plus avoir de prise sur vous, car vous savez que vous n'avez pas le droit et que vous ne devez pas lui faire confiance car il n'est pas capable.

Vous êtes assez lucide pour pouvoir faire la remarque, pour vous dire : "Non, je ne peux pas cette chose.". Mais vous n'êtes pas encore suffisamment lucide, ni suffisamment transformé pour vous dire : "Je ne crois pas en mon égo. C'est vrai, il n'est pas une force, il est un moyen. Mais je suis une âme et en cela je crois."

Donc, pour soigner tous les gens qui ont des problèmes de confiance, qui ont des problèmes d'acceptation d'eux-mêmes, qui ont des énormes conflits à l'intérieur d'eux-mêmes, pour vous soigner, eh bien, je ne vous propose pas dès demain de vous répéter que vous êtes capable, car vous n'y arriverez pas. Ou bien vous allez le croire pendant une heure, pendant une semaine, mais ensuite tout retombera. Toute votre croyance étant artificielle, se reposant aussi à un endroit complètement artificiel, toute votre croyance s'écroulera. Et il vous semblera que vous êtes incurable, et vous avez raison, vous êtes incurable, parce que vous êtes en train de soigner la partie qui ne souffre pas. La partie qui est tout simplement, et c'est vrai, incapable de tout.

Votre personnalité n'est capable de rien.

Voulez-vous que je vous dise ? Capable de rien du tout.

Prenez un corps, mettez-y une personnalité, teintez même cette personnalité de quelques énergies, eh bien il ne se passe rien.

La seule qui détient le pouvoir, le pouvoir de création, le pouvoir de synthèse, le pouvoir de méditation, le pouvoir d'Amour, c'est l'âme.

Donc il est tout à fait normal qu'un homme qui n'est pas encore tout à fait conscient au niveau de l'âme, connaisse toutes les tortures du manque d'amour, du manque de confiance, du manque de talent, etc.

Selon où vous placez votre conscience, selon donc l'endroit où vous allez être éveillé, vous allez vivre exactement ce qui se trouve à cet endroit-là, que votre corps soit sur Terre ou pas, cela ne change rien.

Si l'on pouvait par exemple couper l'astral en tranches infimes, minimes, et déterminer des plans, et comprendre que par exemple au 36ème étage, eh bien c'est la zone où l'on meurt d'amour. Automatiquement, au fur et à mesure des incarnations qui précèdent cette zone, eh bien les hommes ne mourraient pas d'amour, ils mourraient d'autres choses. Et ils se gratteraient la tête en disant, mais qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qu'il a celui-là à mourir d'amour ? Jusqu'au jour où la personne qui s'interroge elle-même arrive au 36ème étage, à l'étage où l'on meurt d'amour, et là elle meurt d'amour, et elle se rend compte pourquoi et comment on meurt d'amour.

Mais est-ce que c'est une vérité ? Non.
Est-ce que ce monde existe ? Non.

C'est une transformation du monde le plus bas qui tend vers le monde le plus haut.

Alors entre les deux, eh bien il y a des tas et des tas d'aspects, des altérations du monde le plus bas comme des altérations du monde le plus haut. C'est pour cela qu'en même temps qu'un homme apprend à vivre de mieux en mieux la Matière, et commence donc à être un être moral, poli, distingué, généreux, courageux, etc. Il apprend de la même manière, mais très mal, à devenir divin.

Parce qu'il y a une zone intermédiaire entre le monde le plus bas et le monde le plus haut, où l'on devient, par altération, donc de moins en moins épais, mais où l'on n'est pas encore suffisamment subtil pour être le subtil. Et donc l'on voit comme cela de nombreuses personnes paraître suffisamment évoluées pour ne plus dire ou être les grossièretés généralement véhiculées par les hommes très profanes, mais ne pas être encore suffisamment développées pour démontrer toute la profondeur de l'amour, ou de la sagesse, ou du discernement, ou du courage, ou de l'alchimie.

Et celui qui est ignorant et qui est à l'extérieur va se dire : "Eh bien cette personne-là n'est pas évoluée, je croyais, mais en fait non, ce n'est pas vrai ! Il a réagi comme cela et comme cela à ce moment-là, et puis là il s'est complètement trompé ! Comment cela se fait qu'il est capable de se tromper avec tout ce qu'il sait ?"

L'observateur ne sait pas que ces zones existent et qu'elles vont progressivement du noir en passant par tous les tons du gris, pour aller ensuite vers le blanc cassé, et le blanc étincelant.

Et si vous observez un homme au moment où il vit sur la zone gris-pâle, tout le bien qu'il sait, vous allez vous en moquer à cause de quelques erreurs qu'il aura été capable de faire.

Généralement pour l'observateur, il faut tout de suite quelqu'un qui est tout à fait blanc pour que l'on puisse croire en lui.

"Mais c'est tabou cela, cette réaction est une mentalité tabou !"

Lorsque le disciple réagit de cette façon-là, il doit non pas critiquer l'autre, mais se critiquer lui-même et voir dans quelle erreur il est plongé. Cela veut dire qu'il réagit encore et malheureusement par déification et mystification. Celui qu'il regarde et celui dans lequel il croit doit être parfait ! Si il n'est pas, alors cela ruine toute sa propre croyance dans la spiritualité. Cela ruine tout l'amour qu'il avait enflammé pour cet être. Et l'observateur rejette l'individu et dit : "Non, je ne serai plus son ami ! Car en fait, non non, il ou elle n'est pas évolué !"

Mais est-ce que le problème est dans la personne qui a commis une erreur ? Non, la personne a le droit à l'erreur, puisque tel est le plan sur lequel elle vit.

Par contre, l'observateur n'a pas le droit au mauvais jugement. Pas du tout, il doit comprendre.

Et chaque fois que l'homme agit toujours avec dans la tête les clichés du tabou, les clichés de la mystification, de la déification, qui passent le plus souvent sur un plan concret tout simplement par du paternalisme. Chaque fois que l'homme réagit de cette façon-là, chaque fois qu'il doit avoir, donc, en face de lui un exemple, même si ce n'est pas l'exemple qu'il suit, mais un exemple quand même, beau à regarder, beau à savoir que l'exemple existe, eh bien l'individu qui exige cela est encore plus dans l'erreur que celui qui est partiellement lumineux et qui commet une grave erreur.

Pourquoi est-ce que l'observateur est encore plus dans l'erreur ?

Parce que vit au fond de lui une attitude de pensée ancestrale, je dirais presque tribale, n'ayons pas peur des mots. Tribale, oui, amusons-nous même avec les mots !

Allez, regardez-vous ! Car vous avez sans doute pensé cela à un moment donné. Vous avez sans doute été déçu de quelqu'un, d'un leader dans lequel vous aviez cru. Allez, regardez-vous et imaginez-vous en tant que gens de tribu, et amusez-vous de l'image, et dites-vous : "Eh bien toi, tu ne m'auras plus ! Je ne déifierai plus personne, je ne créerai plus des clichés d'exemple, je serai pur en pensée, promis ! Je vais épurer ma pensée et je regarderai l'autre tel qu'il est, comme une âme qui évolue, dans laquelle je peux avoir confiance par rapport à l'amour qu'elle m'enverra. Mais vers laquelle je ne dois pas envoyer ma foi, je ne dois pas commettre cette erreur, car nul n'est assez digne d'être l'objet de la foi. Seul Dieu est digne de cela."

Et l'homme se perd, et perd son temps, et perd son énergie à projeter tout le temps ses clichés.

Il faut que l'homme croit en quelqu'un, il faut que la femme croit en son mari, ou que le mari croit en son supérieur, et il faut que la nation croit en son président, et il faut que les croyants croient en leur Dieu. Et il faut toujours croire en quelque chose, et il faut que toujours la chose soit supérieure !

Pourquoi supérieure ?

Réfléchissez à ce que cela implique psychologiquement.

"Autorité supérieure"

Pourquoi est-ce que l'homme a toujours besoin de rencontrer quelque chose qui lui soit supérieur ? N'est-ce pas étouffant d'être dominé par quelque chose qui est supérieur ?

Si c'est étouffant, bien sûr c'est étouffant, mais avant d'arriver au point d'éprouver l'étouffement, eh bien l'homme se dit : "Comme ça je suis au chaud, je suis protégé. Voilà, je vais rentrer à la maison, ma femme elle est bien vous savez. Ma femme elle dirige toute la maison, je n'ai pas besoin de me faire de soucis ! C'est elle qui compte tous les sous, c'est elle qui éduque les enfants. Ouais, bon moi j'ai mon travail et il faut que je me batte avec ça, mais chez moi je suis comme un coq en pâte !" Et hop ! Le mari se met tout de suite sous la protection de la femme, en fait de la mère.

De la même façon, l'homme, quand il cherche des amis, cherche des amis qui lui servent à quelque chose, des amis qui peuvent protéger, des amis qui peuvent justement servir d'arbre, de toit, de maison, de confort...

De la même façon, les hommes créent ces clichés lorsqu'ils imaginent leurs hommes politiques ou leurs hommes religieux, ou lorsqu'ils sont face au médecin, il n'y a pas plus soumis qu'un homme qui est face à son médecin. Eh oui ! pourquoi ?

Parce que l'homme croit psychologiquement - car ce n'est que dans sa psychologie que cela existe et pas dans son âme - au niveau de sa psychologie, l'homme croit qu'il a affaire à quelqu'un qui sait tout et qu'il va pouvoir, ou va essayer du moins, de tout faire pour maîtriser la situation dans laquelle le malade se trouve. Il fait donc un acte de complète dévotion envers le médecin.

Le malade est dévoué envers son médecin, exactement comme le dévot est dévoué à son Dieu. Il baisse les genoux, il baisse les bras, il se ramène comme un gros tas, il le pose là et lui dit : "Voilà maintenant, sauve-moi !"

Et de la même façon, tous les pêcheurs amènent leur tas de péchés à la confession et ils regardent le Christ, et ils disent au Christ : "Eh bien maintenant, donne-moi l'absolution !"

C'est exactement le même phénomène de pensée. Il n'y a aucune différence.

Pour éviter, donc, ces projections, cette création de dépendance, qui fait qu'un jour obligatoirement l'homme sera étouffé. Et, de façon violente, il cherchera à éclater cet étouffement et c'est pour cela que périodiquement il y a des révolutions.

Révolutions au sein de la famille : d'un seul coup, on ne sait pas pourquoi, l'homme qui était charmant, gentil, soumis, tranquille dans ses pantoufles chaque soir, depuis l'âge de 20 ans jusqu'à l'âge de 45 ans, eh bien on ne sait pas pourquoi, mais le jour J, à 45 ans, il ne peut plus supporter sa femme. Et sa femme lui sort des yeux, et sa femme, il ne peut plus la voir. Il en a plein la tête, plein les chaussures, plein les manches ! La femme, il n'en veut plus ! Et qu'elle emporte les gosses avec ! C'est ça qui se passe, parce que c'est normal. Mais le problème n'est pas l'amour là-dedans. Le problème c'est que pendant 20 ans, 30 ans, eh bien il a joué la protection. Il s'est mis sous le champignon. Et comme aucune âme ne peut supporter cela, car le principe de l'âme qui s'incarne, c'est le principe de Liberté, le principe d'action, le principe d'accomplissement de la destinée. Il est donc normal qu'au bout de 20 ans ou de 30 ans de soporifique, eh bien un beau jour, l'âme dise à sa personnalité :

"Écoute, il y en a assez maintenant. Réveille-toi ! Moi ça fait 30 ans que je dors. Tu ne crois pas que c'est un peu trop ? Eh ronron le matin, eh ronron le midi, eh ronron le soir ! Et Shambala alors, quand est-ce qu'on y va ?" Eh oui !

Là, un beau jour finit par exploser littéralement. Et cela se traduit au niveau de la personnalité, et puis dans la vie quotidienne, la vie physique de l'homme par des crises de personnalité. On appelle cela des crises de personnalité, les crises de ménage, les crises sociales.

Et on dit : "Eh bien on ne sait pas ce qu'il se passe à l'heure actuelle. Il y a des divorces partout, dans tous les sens. Depuis que l'on a légalisé le divorce, ils en profitent !"

Est-ce parce que l'homme a envie de changer de femme et la femme a envie de changer d'homme ? Non !

Mais c'est tout simplement parce que deux âmes ayant en elles-mêmes profondément, parce que telle est leur nature, le principe de la vie, le principe du mouvement, le principe de la création, il est donc normal que dès qu'une joue le système de la protection ou le système de la domination, cela ne peut durer qu'un temps. Et l'homme à l'heure actuelle est tellement imparfait dans sa façon de se comporter, qu'il y a toujours ce rapport du dominé et du dominant, immanquablement ! C'est immanquable !

Il n'y a que le jour où vous serez face à des êtres d'une ample évolution, que vous pourrez vous sentir mariés tout en étant libres, fondamentalement libres, jusqu'à l'intérieur des poumons, jusqu'à l'intérieur de vos pensées, de votre esprit et jusqu'au bout de vos actes, tout en étant aussi capable de vous sacrifier pour l'autre. Car c'est cela qui reste quand même beau dans l'amour : le sacrifice pour l'autre.

Car la Liberté n'est pas l'égoïsme.

La Liberté

La liberté de l'action, la liberté de la pensée, la liberté d'être jusqu'au bout des ongles, cela ne veut pas dire être égoïste et ne faire que ce qui plaît. C'est plutôt une attitude de l'esprit et un juste équilibre des forces qui résident dans l'aura.

Domination

Car même si votre conjoint ou votre femme ne paraît pas dominé, c'est ce qui se passe le plus souvent, lorsque l'on voit de l'extérieur, il ne semble pas qu'un des deux êtres domine, parce que l'un et l'autre n'ont pas une forte voix ou ne prennent pas, à ce qu'il semble, les décisions avant l'autre. Pourtant une domination existe quand même, qui va déterminer le temps auquel l'autre va parler, ou bien sa capacité à se ranger à l'idée de l'autre. Et c'est quoi ?

L'osmose des auras.

Dès qu'il y a dans l'aura une énergie qui prédomine, mais qui prédomine de façon profane, c'est-à-dire comme un acte de domination, si la personne choisie, pour vivre avec a, à l'inverse, la même énergie, mais complètement introvertie, complètement infériorisée, à ce moment-là, même sans prononcer un mot, la personne ayant l'énergie dominatrice va dominer l'autre.

Et l'autre ne saura pas qu'elle est dominée. Elle va dire simplement : "Oh, bien ces choses-là je les laisse à mon mari, ou bien je les laisse à ma femme. Oh je n'y connais rien là-dedans ! Oh puis non, je n'ai pas envie d'y réfléchir, je n'ai pas envie de m'en charger." Mais ce n'est que l'énergie soumise à une énergie dominante.

L'impression de liberté est donc un climat intérieur, un état intérieur.

Ce n'est pas dire dès demain à votre femme : "Bon écoute maintenant, le pasteur nous a dit que l'on devait être libre, alors moi je vais en boîte de nuit et je ne rentrerai qu'à minuit, que tu tapes des pieds ou pas, moi je vis la liberté maintenant, c'est décidé, c'est mon ascèse !"

Ce n'est pas cela du tout la Liberté, ça passe aussi par ça, c'est vrai, c'est grandement vrai, ça passe aussi par ça. Mais tant que cela va passer, en majorité par cela, cela ne sera pas la Liberté véritable.

La Liberté véritable est un climat intérieur.

C'est en fait ce que l'on éprouve quand on n'est plus attaché, quand on n'est plus soumis à quoi que ce soit, que ce soit aux institutions, que ce soit à la morale, que ce soit à la loi, que ce soit à la forte voix de la patronne, de la femme, ou de quoi que ce soit d'autre. Et en même temps que l'on n'est pas soumis à ces choses-là, on est capable, en maître, de les assumer.

C'est-à-dire que vous pouvez assumer l'apparente domination de la femme ou du mari. Comment cela se peut ?

Parce que vous allez vous installer dans votre fauteuil et que vous allez vous dire : "Bon, eh bien les enfants ne sont pas encore assez grands, il faut que je reste marié. Mais par contre qu'est-ce qu'elle me fait rire maintenant ma femme ? Quand je pense que pendant 15 ans, pendant 15 ans mes amis ! J'ai cru à sa domination et je rentrais à telle heure et je mettais les chaussons pour ne pas défaire le parquet ou les tapis et j'admettais de pouvoir vous mettre à table à telle heure et j'admettais de lire tel et tel journal et de ne pas faire plus de dépenses que ceci ou que cela. J'ai cru à ce jeu imbécile pendant 15 ans ! Mais maintenant que je ris... Parce que toutes ces choses-là, c'est vrai, je les fais encore. Je mets les chaussons pour ne pas abîmer le parquet. Je fais attention de ne pas déplacer les tapis. Je fais attention à ce que je dépense. Mais je le fais parce que je veux aimer ma famille et plus parce que la matrone me le dit." Et là est toute la différence.

Et la femme, elle, qui pendant 15 ans a cru dominer et porter les pantalons, comme vous dites, elle continuera à jouer son jeu. Elle est prisonnière de son jeu. Depuis 15 ans, on lui renvoie le miroir. Alors elle va continuer : "Ne fais pas ceci, ne fais pas cela, rentre, reviens, pars, retourne !"

Mais le mari va sourire et lui dire : "Mais oui chérie, si tu savais comme je t'aime ce matin !"

Et la femme continue à dire et à parler et à gesticuler.
"Mon amour, si tu savais comme tes bigoudis te vont bien."

Et vous verrez qu'au bout de deux, trois réactions de cette façon-là, celle que vous croyez être une mégère, celle que vous avez identifiée à une mégère, va se transformer en ange d'amour. Parce qu'elle va comprendre que le miroir est cassé, que le jeu n'est plus un jeu et qu'il en existe un plus beau maintenant à jouer. Celui d'un parfait amour. Celui de deux personnes qui se regardent pour la première fois depuis 15 ans, depuis 20 ans, mais qui se regardent sans les projections, qui se regardent nus, comme ils auraient dû toujours se voir. Et à ce moment-là, uniquement, leur mariage, véritablement, aura lieu. Pas avant, avant ils jouaient et ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient. Mais à partir du moment où ils vont pouvoir vraiment se regarder, où ils vont donc pouvoir être vivants véritablement, ils vont aussi s'aimer très fort. Et là, tout commence, seulement là.

Mais revenons à notre ruche et à nos petites abeilles.

Pourquoi est-ce que je dis que l'humanité ne pourrait pas avancer si elle n'était pas infiltrée par les idéaux qu'envoie la hiérarchie, par les archétypes qu'envoient les Maîtres ?

Je dis cela parce que le phénomène même de l'involution, de l'incarnation réduit la pensée, l'autoconscience, surtout cela, l'autoconscience, a une très petite partie.

Même si, en vérité, l'autoconscience existe en tant que potentiel immense, ce qui reste dans l'involution, dans l'incarnation [...]

[...] Regardez pour vous, caché profond dans votre cœur.

Car ce que l'on appelle l'Antahkarana, ou le pont qui va de la personne à l'âme, et aussi plus haut, ce pont-là ne se construit que dans le silence, et pas autrement.

Pourquoi dans le silence ?

Non pas parce qu'il faut encore s'entourer du secret pour faire preuve d'humilité, non ! Cela se construit dans le silence uniquement parce que à chaque transformation existe une autre vérité, et que tant que vous n'êtes pas allé au bout d'un cycle, vous ne pouvez pas prétendre avoir rencontré, ni même dire la vérité.

Donc, pour ne pas mettre les autres dans l'erreur ou dans l'incroyance, ou pour ne pas qu'ils se moquent de vous et vous refroidissent dans votre élan, il faut conserver et savoir conserver le secret.

Ce qui ne veut pas dire que vous devez vous enfermer dans votre petit monde, avec la petite voix à Koot Humi le matin, puis la petite voix à Morya le soir, laissez-les sur le magnétophone :"Ha aah ! Je ne m'en parle à personne, c'est mon histoire !". Cela ne veut pas dire que vous devez entrer dans ce type de rêves, d'illusions, et de folie en fait.

Cela veut dire simplement que le disciple est un être clair. Que pour être clair, il faut avoir la patience de devenir clair. Il faut avoir l'amour du vrai, et se donner la force pour construire ce vrai. Donc, dès que vous avez une parcelle de vérité, dites-la forcément, parlez-en, mais de manière complètement neutralisée.

Sans dire : "Eh bien tu sais, moi pendant ma méditation, j'ai vu ça, j'ai senti ça, j'ai entendu ça ! Donc voilà la vérité maintenant, c'est ça !"

La chose ne passera pas du tout chez votre ami, pourquoi ? Et il a raison, parce qu'il va dire :"Mais c'est son monde, moi quand je médite, ça ne m'arrive pas !". Et il va comparer avec lui, pourquoi ?

Il va avoir l'idée, la réaction de comparaison, uniquement parce que vous aurez avancé votre personne, et lorsque vous avancez votre personne, eh bien c'est un peu de trop, c'est un poids en trop, c'est encore une fois le même système de la domination : "Moi j'ai vu, moi j'ai senti, moi j'ai expérimenté, et maintenant tu vas croire !"

Et l'autre qui voit venir comme cela, à grandes rafales, l'égo de son ami refuse, et il se dit tout inquiet : "Mais moi je ne vis pas ça, moi je ne vois pas ça, je n'entends pas ça !"

Et comme il ne peut pas rester dans l'infériorité, dans la culpabilité, il va alors déclencher un feu contraire, pour rester lui-même malgré tout, malgré la domination qui approche de la part de l'autre. Et ce feu-là vous le connaissez bien, vous en êtes tous victimes, vous êtes tous créateurs un jour ou l'autre, à un moment donné ou à un autre de ce feu, et c'est normal - je vous expliquerai pourquoi - c'est la jalousie.

La Jalousie

L'autre en fait va se priver de croire à une vérité, car la vérité qu'énonce l'autre existe vraiment, mais il va se priver de croire cette vérité parce qu'en fait il va être jaloux.

Mais jaloux pourquoi ? Jaloux comme un infirme, jaloux parce que lui n'a pas la même chose. Et il va être capable de penser qu'il n'a pas la même chose. Pourquoi ? Juste parce qu'un autre va lui affirmer détenir la chose.

Donc quand vous voulez parler de votre vérité, de celle que vous expérimentez, quand vous voyez que quelqu'un en a besoin, dépersonnalisez complètement votre discours, et seulement, seulement, si l'autre vous demande : "Mais comment tu sais ça, comment tu peux affirmer ça ?", uniquement si il vous le demande alors vous pouvez dire : "Eh bien tu sais, je sais cela parce que je suis l'endroit où cette chose arrive. Tu peux y arriver aussi, si cela m'arrive, ça va t'arriver, mais je suis l'exemple et le témoignage qui te certifie que cela est vrai."

À partir de ce moment-là, psychologiquement, vous ne créez aucun terrain d'infériorité ou de supériorité, au contraire, vous faites déferler un grand vent d'amour et d'égalité, un grand bien-être chez l'autre, qui se dit : "Eh bien en face de moi j'ai un frère, un authentique frère, qui me propose d'aller aussi loin que lui, qui me propose même d'aller plus loin que lui et de venir l'aider si par chance j'arrive à le dépasser."

À ce moment-là, dès que vous êtes capable de propulser cet amour, de créer ce terrain psychologique, vous êtes véritablement un disciple. Un disciple qui a la connaissance exacte de ce qu'est l'autre, de ce qu'il est lui-même, de ce qu'est la vérité dont il parle. Un disciple qui a la science exacte de ce qu'est l'épanouissement de la vie et la grande égalité qui se trouve dans la vie, même quand elle est différenciée.

Si au contraire, vous ne pouvez pas le faire et que vous jugez que votre expérience est bonne et que vous arrivez avec votre égo pour être un exemple pour l'autre, à ce moment-là non seulement vous ne servez à personne, en tout cas vous ne servez qu'à déclencher des bagarres psychologiques, des problèmes affectifs, des réactions de jalousie, mais en plus vous signez une absence totale de conscience de disciple.

D'accord, vous êtes quelqu'un à qui quelque chose est arrivé et alors ? Il en arrive tous les jours des choses à quelqu'un. Il y a tous les jours des médiums qui naissent, des clairvoyants qui se trouvent clairvoyants, des télépathes qui deviennent télépathes, des guérisseurs qui deviennent guérisseurs. Est-ce que le monde est mieux pour autant ? Vous le voyez bien ? Non !

Pourtant, si l'on comptabilisait tous les clairvoyants, tous les guérisseurs, tous les médiums du monde et tout ce qui existe dans le domaine du paranormal, si l'on comptabilisait tous ces gens-là, il y aurait une armée suffisamment puissante pour écraser tous les dictateurs, rien que par la force du rayonnement. Si, si, si ces hommes, si ces clairvoyants, si ces guérisseurs, si ces télépathes, ces manipulateurs de formes et de substances, si ils étaient authentiquement des disciples... Mais il se passe que l'on n'est pas forcément le disciple parce que l'on est clairvoyant et que l'on n'est pas forcément disciple parce que l'on est guérisseur.

Être Disciple

Être disciple c'est un état de pureté même si l'on n'est pas pur.

Et j'insiste là-dessus, un état de pureté même si l'on n'est pas pur. Qu'est-ce que je veux dire ?

Je veux dire qu'un disciple est un disciple pur à partir du moment où il sait voir ses ténèbres, même si ces ténèbres existent en lui, mais il les voit, il les connaît et il va essayer, chaque fois qu'il agit, d'agir en fonction de la Lumière qu'il contient et pas des ténèbres qu'il contient encore.

Il va donc changer de pôle toutes ses action. Et au lieu d'être un méli-mélo de bien, de mal, il va essayer, par l'acte de sa volonté et de sa conscience lucide et claire, il va essayer de puiser toujours dans les Lois du Bien qu'il connaît, qu'il vit. Ses ténèbres existeront encore et pour longtemps car le chemin de l'évolution est un chemin qui va très loin, qui mène très haut, qui dure très longtemps. On ne devient pas un saint du jour au lendemain, mais on peut être un saint, malgré tout, du jour au lendemain. Ça oui !

Et c'est beau d'être cette chose-là !

Pour l'œil d'un maître, pour le cœur d'un maître, c'est plus beau d'avoir des disciples capables de vivre ce paradoxe, cette dualité, mais cependant de savoir toujours s'en remettre au Bien quand il faut agir ou penser.

C'est plus beau donc d'avoir dix disciples qui agissent, qui sont comme cela, que d'en avoir mille qui sont déjà illuminées. Car lorsque l'on est illuminé, être Bien, être Beau, c'est normal, c'est facile. Par contre pour le Maître, qui est un père pour l'homme, quand le Maître voit une âme qui grandit, qui essaye de grandir et qui contient encore des voiles et quelques ténèbres, mais voir que, malgré tout, cette âme tend vers le Bien, comme un oiseau qui essaye de forcer ses ailes à aller toujours plus haut, encore plus haut, malgré le poids qui le traîne encore en bas. Pour le cœur du maître, cet homme-là est un joyau inimitable. Et pourquoi ?

Non pas parce que le Maître a un sens cardiaque très développé et qu'il a de la compassion et qu'il éprouve de la pitié pour ces pauvres petits qui, bien que noirs, essayent de devenir blancs de tous leurs efforts. Non ! Ce n'est pas du tout ni par compassion ni par pitié. C'est parce que là et uniquement à ce moment-là, existe ce que l'on appelle la véritable beauté.

La Véritable Beauté

C'est quand un homme, comme une boule qui petit à petit se déploie en forme d'homme, c'est comme justement quand cet homme se tire peu à peu de sa boue, commence à murmurer des mots, puis des chiffres, puis des pensées, puis des formes, des couleurs et qu'il devient un jour un Homme Debout, un Sage, un Maître.

La beauté va résider tout au long de cette métamorphose.

Et pour comprendre ce qui se passe dans le cœur du Maître à ce moment-là, pourquoi est-ce qu'il est si amoureux de cet instant-là ? Pourquoi est-ce qu'il vous envoie autant d'amour à ce moment-là ? Pourquoi est-ce qu'il vous trouve aussi merveilleux ?

Pour le comprendre, il faut vous placer vous-même au moment où vous regardez votre propre enfant venir au monde. Il faut sentir ce qui se passe en vous à ce moment-là, lorsque vous voyez votre fils sortir des entrailles de la mère. Et vous êtes envahi exactement par les mêmes sentiments mêlés d'amour et d'admiration, de grandeur, de joie. Vous êtes envahi exactement par les mêmes sentiments qu'éprouve le Maître tout au long de son observation qu'il fait à l'encontre de vos âmes.

Donc, puisque maintenant il est acquis que vous êtes aimé, aimé en premier lieu du Maître, aimé en second lieu de vos amis, en troisième lieu de la Nature toute entière qui maintient la vie pour vous, et enfin du Dieu que vous portez et que vous êtes, puisqu'il est acquis que vous êtes aimé, vous avez maintenant tout le feu qu'il faut pour avancer, même si le Maître n'apparaît pas, même s'il n'existe aucune école initiatique, même s'il n'y a plus de religion, ni de bâton de Moïse pour vous montrer le chemin et vous initier.

L'Amour qui est en vous, ce Feu qui est en vous est assez divin et assez puissant et assez savant pour vous mener où vous devez aller, pour vous faire rencontrer qui vous devez rencontrer, que ce soit sur un plan physique ou sur un plan subtil.

Mais tant que vous êtes des tonneaux vides, tant que vous êtes des torches éteintes, alors oui vous pouvez vous casser la tête contre les murs en vous disant : "Mais il n'existe plus d'école ! Je ne sais plus où aller ! Et je veux le maître mais il n'arrive pas ! Et si il n'arrive pas, comment peut-il me dire comment je dois aller à lui, c'est une histoire de fou !"

Bien sûr il y a des structures qui existent et qui peuvent vous dire, non pas comment vous allez aller vers le Maître, ni comment vous devez aller vers le Maître, mais qui vont vous dire simplement comment aménager vos énergies pour que vous puissiez rencontrer le Maître. Et c'est complètement différent.

Mais l'homme qui cherche toujours un parapluie, un baobab, un champignon, celui-là va dire : "Eh bien, si le Maître Untel a donné telle méditation, c'est parce que c'est la voie et c'est cette voie qui mène au Maître !". "La voie qui mène au Maître." ... Et l'homme n'en sort pas ! "La voie qui mène à Shambhala, la voie qui mène à l'initiateur." ... La voie qui mène à votre bêtise, oui !

Toutes les voies mènent d'abord à la bêtise ! Pourquoi ? Parce qu'elle vous amènent au point où vous vous apercevez que vous ne pouvez plus aller nulle part avec les instruments de cette voie-là.

Alors qu'est-ce qui se passe ?

Le disciple à ce moment-là se dit : "Eh bien, ce groupe n'a plus rien à m'apporter, de toute façon maintenant je les ai vus, j'en ai soupé et ils sont bêtes et ils sont idiots et ils sont égoïstes et après les rituels ils parlent de chiffons, de jupons, de caviard, de tout sauf de Dieu !"

Mais pourtant petit frère, n'oublie pas, pendant dix ans tu étais bien content qu'ils soient là et tu les trouvais beaux et tu les trouvais parfaits et tu les trouvais savants et tu parlais avec eux et comme eux, et tu ne te trouvais pas idiot.

Alors là le petit frère, ça fait petit et il dit : "Oui, mais disons que j'ai changé quoi !"

Oui tu as changé, c'est très bien même que tu aies changé. Mais si tu as changé, sois en même temps assez intelligent pour t'apercevoir que la voie devient toujours, un jour ou l'autre limitée, surtout si l'on change et que ceux qui sont donc les porteurs de la voie, s'ils en sont porteurs c'est qu'ils sont dans les mesures exactes de la limite de la voie qu'exprime cette voie. Donc il est normal que lorsque tu changes tu trouves tout le monde laid, petit, pas beau, etc. Parce que s'ils portent cette voie c'est qu'ils sont à la mesure des limites de la voie.

Et maintenant tu viens et tu demandes le canal avec le maître. Tu te sens sorti des groupes, tu ne veux plus aller à l'église, tu refuses les religions, tu ne veux plus rencontrer les écoles initiatiques, maintenant tout le monde est trop petit pour toi parce que tu es devenu grand, c'est sûr, tu es grand maintenant.

Alors qu'est ce que tu réclames ? Tu réclames un canal avec le Maître. Il ne te faut rien que cela, un canal avec le Maître ! Voilà pas deux jours que tu marches sur les jambes et déjà tu te prends pour un étalon !

C'est ce qui se passe quand un individu comprend que l'église n'apporte plus ce qu'il faut, que les écoles initiatiques sont remplies par des gens trop petits, que les autres écoles sont remplies par des énigmes encore trop vagues et qu'on ne sait pas si véritablement ces écoles sont initiatiques.

Lorsque l'individu s'aperçoit de tout cela et qu'il refuse de se donner en pâture à la petitesse des autres, alors il dit : "Bah, forcément qu'il ne me reste que le Maître à rencontrer !"

Et comme cela depuis que la Hiérarchie a commencé l'extériorisation, et surtout l'extériorisation des noms des Maîtres, comme cela depuis le jour de l'extériorisation, on entend sans arrêt, agitées comme des moulins à prières, des réclamations.

Le disciple Untel qui réclame un canal, le disciple X qui réclame son initiation parce que ça presse, comme s'il y avait du lait qui est en train de bouillir dans la casserole. Et le disciple Y qui réclame absolument la vision du Maître parce que sinon il étouffe, il sent qu'il va mourir, il ne pourra pas aller plus loin sur le Chemin, sa vie en dépend, c'est la vision ou c'est la mort !

Combien de menaces comme cela existent et montent à l'oreille des maîtres !

À chaque disciple il faut quelque chose, qui la vision, qui l'apparition, qui la descente d'énergie, qui l'énergétisation des chakras, qui la voie, qui l'apparition de Michaël. Et l'on n'en sort pas !

Et le Maître est là sur son rocher, tenant son bâton, dessinant un poisson dans le sable. Et il se dit : "Seigneur, décidément, décidément, décidément !"

Quand il en a assez d'entendre crier toutes ces illusions, que fait-il ?

"Bon, maintenant il faut réagir !"
Alors que fait-il des choses simples mais qui paraissent catastrophiques pour les hommes parce qu'on leur casse leur jouet, on leur casse leur appel, on leur casse le miroir, la déification.

Alors le Maître réagit et il en envoie un qui dit : "Le Maître n'existe pas !".

Et celui-là alors on ne le croit pas. Et pendant toute sa vie, on le traîne dans l'humiliation. On l'accuse même d'être ignorant des principes qu'il prônait lorsque soi-disant il était illuminé. Et on dit de lui, bien qu'il soit hindou : "Il ne connait rien à la vérité. "Et en tout cas sa vérité n'est pas indienne, car au moins aux Indes on aime les maîtres ! Mais alors, on ne traite pas les maîtres comme ça ? Pauvre petite chose va !"

Comme si le Maître avait besoin d'être un Maître d'abord, d'être reconnu ensuite, d'être aimé et d'être obéi.

Il a raison. Celui qui vous a parlé, il a raison : le Maître n'existe pas !

Alors pourquoi venir réclamer à corps et à cris de nouveau une société initiatique, de nouveau un ordre avec un maître tout frais moulu, avec des bonnes joues qu'on pourra bien toucher, des bonnes mains qu'on pourra bien serrer, là-bas, au bout du fauteuil ? Et ainsi on se rangera tous en rang, l'un derrière l'autre, et on ira chercher la bénédiction, et on sera très contents de rendre hommage, très heureux de recevoir l'initiation. Et l'on rentrera chez soi avec son petit chapeau, avec son petit manteau, sa petite initiation, sa petite hostie. Et l'on se couchera en disant « Haa ! Je suis béni ! ».

Et la Vérité que fait-elle face à tout ça ? La Vérité quand elle a de l'humour, elle essaye de rire, mais quand ce n'est pas son genre d'humour, elle a vraiment mal... Elle s'arrache des cheveux si elle pouvait en avoir et se dit : « Mais qu'est-ce qu'il faudra encore inventer pour libérer l'Homme ? »

Qu'est-ce qu'il faut que je vous dise, moi aussi, pour vous convaincre que vous n'avez pas besoin, ni du Maître, ni même de la Vérité elle-même ? Car la Vérité c'est ce que vous rencontrez au bout du chemin.

Bien sûr, ça fait mal, mal au ventre, mal dans le corps, mal à l'esprit, mal à l'âme ! Ça fait mal de marcher dans le noir ! Ça fait mal de ne pas savoir en qui croire, qui suivre, et pourquoi le suivre ? Ça fait peur ! C'est comme un homme qui se trouverait sur une planche étroite, tendue sur un précipice, et dans ce précipice tout noir, il y aurait des fantômes, des fantômes qui crient et qui cherchent à le pousser en lui soufflant dessus et qui lui dit « Tu n'y arriveras pas ! Tu es fou ! Tu es fou ! Tu tombes, regarde, tu tombes ! » C'est ce que les hommes croient, entendent, quand ils sentent qu'ils commencent à marcher tout seul.

Pourtant, ce ne sont pas des voix qui existent, non. Ce sont tout simplement les peurs qui sont en lui, la peur d'être libre.

La Peur d'être Libre

Je sais que cela paraît paradoxal, mais c'est pour cela que nous sommes capables de tout livrer à l'homme, parce que nous savons qu'il est prisonnier, non pas de la méchanceté comme croient certains, mais d'un paradoxe, un paradoxe qui le torture et duquel il a du mal à s'en tirer tout seul. Mais ce n'est qu'un paradoxe !

En même temps qu'il veut la liberté parce que cela est la nature de son âme et que son âme le pousse à devenir libre, il a peur d'être libre ! Parce qu'il se sent petit, parce qu'il est son égo, comme j'ai dit tout à l'heure.

Que va faire le Maître ?

Le Maître qui est un vrai maître ne va pas vous dire : « Eh bien mon enfant, aujourd'hui tu devras répéter tant de mantras, tant de prières, faire tes ablutions à telle heure, et tu ne mangeras que du riz complet, et tu respireras la rose sept fois et tu regarderas la lune dans les yeux et tu te coucheras la tête complètement en arrière et avec cela tu deviendras un grand yogi ! ».

Le Maître qui est un Maître ne vous dit pas ces choses, même si il les dit.
Qu'est-ce que je veux dire par là ?

Je veux dire qu'avant tout le Maître va essayer de vous faire penser juste, de vous faire être juste. Et ensuite, si par alchimie vous avez besoin de respirer la rose sept fois, alors il vous inspirera d'aller la respirer sept fois. Mais cela n'est pas le but, cela est le moyen ! Et chaque fois que l'on confond les deux, eh bien l'on s'aperçoit au bout d'un certain temps que la voie rétrécit et que l'on est très mal dans la voie. Et l'on envoie promener tout le monde jusqu'à Dieu lui-même ! Et il y a beaucoup de disciples qui se disent en sortant des églises et des temples ou en fermant leurs livres, en s'arrachant les cheveux, ils se disent : « Mais Dieu, je ne te comprends pas, je ne te comprends pas ! Je n'y arrive pas, j'ai beau essayer, je lis, j'apprends, je médite, je ne sais toujours pas qui tu es ! Alors quand tu es un grand inconnu, eh bien pour ma paix intérieure, autant que tu restes un grand inconnu, tchao ! ».

Eh oui !

Il y en a beaucoup qui procèdent de cette façon-là, et nous les comprenons, nous avons fait la même chose et pas qu'une fois, des milliers de fois, des millions de fois, même jusqu'à l'extrême seconde où l'on était le plus proche de connaître Dieu, il y a toujours le doute, il y a toujours un instant où le vide est tel, où le néant est tel, que la peur peut naître et faire retomber l'individu dans l'incarnation.

C'est donc pas par moquerie que je vous dis ces choses. J'essaye de vous en faire rire pour qu'au moment où cela vous arrive, que vous puissiez en rire de façon à ne pas en être prisonniers comme nous en avons été. Que notre erreur soit un exemple à ne pas suivre !

Erreurs & Imperfections

Vous allez penser qu'on ne se démontre pas comme étant un guide en parlant des erreurs que l'on a commis. Moi je vous dis que c'est la seule façon d'être vraiment un guide et d'aimer la Vérité avant tout, d'aimer donc la Vérité avant soi-même et avant sa propre image, avant d'aimer la pensée que vous pourriez créer à notre encontre pour nous, pour nous idéaliser.

Ce que nous aimons avant tout c'est vous, votre évolution et la Vérité que vous devez trouver au bout du chemin.

Ce que donc nous avons pu commettre autrefois comme erreurs en tant que disciple sont des exemples que nous aimons dire, que nous aimons proclamer, que nous aimons afficher pour vous dire qu'il ne faut pas les faire, que cela ne mène à rien, et pour vous démontrer en même temps avec certitude que même si on les fait, on peut devenir Dieu quand même, un jour ou l'autre.

Moi j'aime à parler de toutes mes imperfections et si vous pouviez comprendre mes imperfections, parce que si j'en parlais c'est comme si je vous parlais en fait de mes perfections. Comparé à votre idéal de perfection à vous, nos imperfections sont des perfections pour vous. Mais j'aimerais vous parler de toutes les imperfections dont nous sommes capables ! Pour que vous cessiez un jour enfin de vous culpabiliser ! Pour que vous cessiez un jour enfin de croire que si vous n'êtes pas des saints et des prophètes, vous n'êtes rien ! Pour cesser de croire que parce qu'il existe un tout petit peu de ténèbres, vous êtes horrible !

Vous n'êtes pas horrible. Vous êtes l'endroit de la vie, l'endroit de la catastrophe et du bonheur en même temps et qu'importe ! Soyez heureux en faisant des catastrophes ! Soyez heureux ! Déculpabilisez-vous ! Même les Maîtres ont encore des erreurs à vaincre.

Si donc l'erreur est encore ce qui nous relie le plus, acceptez mon dialogue puisque je suis comme vous, je ne vous parle donc pas du haut de ma perfection, je ne vous parle donc pas avec incompréhension de vos problèmes, de vos tortures, de vos misères, moi le guide "tout parfait dans le haut des cieux".

Comment est-ce que toi, petit homme, tu pourrais me croire si je suis si parfait ? J'en suis inaccessible. Je choisis pour te parler un autre cordon ombilical qui va de toi à moi. Mettons nos imperfections en commun, parlons-en, exactement comme deux frères, comme deux frangins, je dirais, pour être encore plus de votre monde. Parlons-en.

Et comme l'enfant qui s'aperçoit que son père est capable de faiblesse et qu'il en aime d'autant plus. Comprenez que nous partageons tous une imperfection latente. Parce que l'on ne peut pas être parfait même à l'état de la cinquième initiation majeure, celle du Maître, qu'il faut attendre pour devenir parfait de passer derrière le voile, ce qu'il y a après la nef, après le monde, après le cercle. Là seulement réside la Perfection.

Donc, puisque nous sommes tous imparfaits, ne nous culpabilisons pas, ne nous montrons pas du bout du doigt en disant : "Mais celui-là c'est un bigot ! Oh le pauvre ! Il fait partie de l'ère des poissons et il va noyer dans son océan de bigoterie ! Et tant mieux parce que le monde en a assez de bigoteries ! Et puis celui-là, t'as vu encore comme il est orgueilleux ! Quand je pense que le soir il rentre chez lui et puis qu'il appelle Dieu avec l'épée, parce qu'il fait du rituel. Quel être insensé ! J'espère que je ne serai jamais comme lui ! Et puis tu as vu celle-là comme elle est idiote ! Elle ne sait pas encore que sur le Chemin on ne se maquille pas ? Mais pourquoi est-ce qu'elle se met du bleu, du rouge, du marron, des tresses en haut, des boucles en bas, a-t-on jamais vu ça chez les saintes femmes ?"

Et les hommes se montrent tous du doigt les uns les autres. Mais comme tout le monde est imparfait, même le Maître quelque part, alors il faudrait que le Maître descende aussi et qu'il participe à ce jeu et que vous ayez le droit de montrer au Maître où est encore quelque part son besoin d'avancement.

Or on ne peut pas évoluer dans une telle cacophonie, c'est impossible.

On peut faire des bagarres c'est certain, mais on ne peut pas faire l'Amour, on ne peut pas faire le baptême. Pour qu'il y ait l'Amour, pour qu'il y ait évolution, il faut donc accepter d'être nu et de regarder son corps bosselé ou son corps couvert de scories, son visage tuméfié, car c'est cela que ferait vraiment la Pensée, si elle pouvait projeter jusque dans votre physique tout ce qu'elle est.

Imaginez une seule seconde que cela soit possible. Heureusement que le Maître et le Roi du monde ont prévu de séparer la puissance de la pensée du plan physique chez l'Homme, sinon vous seriez en train de courir en tous sens pour vous éviter les uns les autres afin de ne pas vous voir tellement vous vous feriez peur ! C'est vrai ! Mais heureusement ils ont mis une barrière, parce qu'ils vous aiment, parce qu'ils veulent que vous évoluiez, ils ne veulent pas vous culpabiliser. Alors ils ont dit : "Bon, tant que l'homme n'atteint pas les hauts degrés du Plan Mental, jamais sa pensée ne pourra directement atteindre sa matière physique et l'influencer. Sa matière physique ne pourra être influencée que par des voies détournées, lorsque le problème se résoudra ou ne se résoudra pas au niveau éthérique, et alors c'est la projection éthérique qui fera un désordre, mais qui ne modèlera pas la matière."

Car si à l'instant vous êtes en colère votre matière se changeait brusquement, imaginez toutes les pustules dont vous seriez couvert, les verrues, les bosses dans le dos, les bosses sur le nez ! Pour que donc vous ayez tous de beaux yeux, un beau regard et un beau sourire à donner plein de chaleur, cela a été coupé.

Donc puisque l'imperfection existe partout, mais pas comme une chose inhérente à la création, pas du tout comme un boulet que l'homme se fatigue à porter, ou comme un mauvais jeu qu'aurait décidé Dieu, mais parce que simplement sur la Terre et dans la hiérarchie terrestre, dans le total, donc, des initiations que l'on peut prendre à partir de la Terre, dans ce total on ne peut accéder à vraiment ce que l'on appelle la Perfection, que lorsque l'on a basculé de l'autre côté du voile. Il est donc normal d'imaginer que quelque part il y a toujours une zone de conscience qui n'est pas encore tout à fait éveillée. Et c'est cette zone de conscience pas encore tout à fait éveillée qui crée l'ignorance, qui crée l'illusion, qui crée ce que l'on peut appeler une imperfection.

Bien sûr lorsque l'on compare le développement de la conscience d'un Maître par rapport à l'éveil de la conscience d'un petit disciple, d'un disciple débutant, forcément pour ce disciple-là le Maître est une montagne de perfection, c'est certain !

Comme lorsque la fourmi vous regarde depuis le sol où elle marche, où elle rampe, alors que vous vous êtes debout au-dessus d'elle, pour elle vous êtes une montagne de grandeur et de dimension ! Et pourtant la fourmi ignore qu'il existe plus grand que vous. Il existe le chêne, il existe la montagne, il existe la galaxie, mais la fourmi qui n'a que des petits yeux se dit : "Bah, ma montagne à moi, c'est mon voisin, voilà ! C'est celui que j'embête tous les matins quand je viens lui croquer son sucre, lui c'est ma montagne !"

De la même façon le petit disciple se dit : "Ma montagne à moi c'est Jésus, ou c'est Koot Humi, ou c'est Morya, ou c'est Krishnamurti, c'est ma montagne !"

Mais s'il veut être véritablement un disciple, il faut qu'il sache que Morya, que Koot Humi sont des montagnes, c'est vrai, ils sont des montagnes. Mais pour être exact, car l'amour de la Vérité doit supérioriser tous les autres clichés, il faut qu'il sache donc qu'il existe quelque chose d'encore plus grand, et au-delà de Morya, et au-delà de Koot Humi, et que s'il existe quelque chose de plus grand, c'est que donc Morya n'est pas aussi grand que la chose qui est plus grande, et que si donc il n'est pas aussi grand, quelque part en lui, il y a encore une zone de conscience à développer, mais il la développera.

Et si vous avez un peu d'amour pour Morya, ou pour Koot Humi, ou pour tous les autres - même ceux que vous ne connaissez pas, car Dieu merci, ils n'ont pas tous donné leur nom. Heureusement pour notre standard ("téléphonique") d'ailleurs ! - si vous avez donc un peu d'amour pour les Maîtres, eh bien, en même temps que vous accomplissez votre devoir de disciple, envoyez-leur toute votre énergie, tout votre espoir pour les aider à aller plus hauts, comme l'enfant qui va supporter son père, parce que son père a décidé de se remettre soudainement à faire du sport, à faire des courses, par exemple.

Est-ce que l'enfant va trouver son père ridicule, à 50 ans, parce qu'il veut encore se mesurer, parce qu'il fait des courses ? Non ! Il va être fier de son père, et il va vivre la victoire de son père comme sa propre victoire : "Vas-y papa, tu vas gagner !". De la même façon, vous pouvez envoyer votre amour à tous les Maîtres, et leur dire :

"Va ! Va tu peux aller maintenant ! J'ai compris comment on est un disciple. J'ai compris comment on doit faire, j'ai compris comment est la Vérité, comment on doit la porter, comment on doit la respecter. Maintenant que j'ai compris, tu as tout mon amour ! Va, continue ton chemin, va plus loin !"

Car ce qu'il faut savoir, c'est que le Maître de la hiérarchie, quand il appartient à la hiérarchie, reste dans la hiérarchie pour faire évoluer les hommes, alors qu'il pourrait aller plus haut, plus loin, et continuer son chemin. Mais il à tant d'amour, et il connaît tellement le Plan. Et la Flamme, la Flamme de la Vérité est pour lui tellement primordiale, qu'il préférerait exploser dans l'anéantissement le plus total, que de ne rien faire pour l'ouverture de cette Flamme qui est dans l'Homme. Alors il reste, et il fait, et il dit, et il s'incarne, et il revient, ou il écrit...

Et que fait l'homme ? Il se plaint : "Dis donc Koot Humi, quand est ce que tu arrives ? Tes écrits c'est bien joli, mais moi c'est toi que je veux voir !" C'est ce que dit le disciple. Et il ne s'aperçoit pas du sacrifice qui existe, qui est vécu. Il en veut encore plus ! Est ce qu'il a tort ? Non, il n'a pas tort d'en vouloir encore plus, mais il a tort de vouloir une chose inutile, et donc de désirer un sacrifice complètement inutile de la part du Maître.

Par contre, dès que le sacrifice est utile, le Maître se précipite, il ne réfléchit pas, il ne se demande pas ce qu'il doit faire. Celui qui est au bout et pour lequel il doit agir est la raison de son sacrifice, est aussi la structure-même qui va animer son sacrifice. Il ne se demande pas de quelle manière il va pouvoir aider Untel ou Untel qui est son disciple, il voit simplement dans quelle illusion est son disciple, dans quel problème vibratoire est son disciple, et il plonge ! Et il donne ! Et lorsqu'arrive le jour de la rencontre, le disciple croit que le Maître est très exigeant, il se dit :

"Ouh la la ! Pour être disciple de Koot Humi, je ne te dis pas mon frère tout ce qu'il faut faire ! Et des méditations, et encore des méditations ! Et le détachement, et puis les filles, faut plus y penser, ce n'est pas la peine ! Et les grands repas, faut plus y penser non plus, tu rêves ! Pour être disciple de Koot Humi, c'est vraiment raide, hein ! Je te le dis !"

Pourquoi est ce que beaucoup de disciples pensent de la sorte, et à tort ? Parce que tout simplement, ils vivent encore beaucoup trop dans leur égo. S'ils vivent dans leur égo, ce n'est pas du tout un reproche. Qu'ils y vivent et qu'ils soient heureux ! Mais qu'ils ne viennent pas demander à Koot Humi de les tirer de là ! Parce que Koot Humi fait déjà suffisamment, fait déjà énormément, pour parler autant qu'il le peut, pour écrire autant qu'il le peut, pour diffuser, pour rayonner autant qu'il le peut !

Va-t-il falloir le faire tomber jusque dans le ruisseau, où se roulent tous les saouls, tous les poivreaux comme vous dites ? Faut-il qu'à ce point il descende, pour cohabiter avec vos vices, avec vos passions ? Alors que vous-même, avec une simple étincelle de Respect pour vous-même, de Dignité vécue pour vous-même, vous pouvez vous tirer de là !

Réfléchissez !

Il y a celui qui boit et qui se plaint de boire, alors le Maître lui dira : "Eh bien ne bois plus, simplement, ne bois plus, arrête !". Mais celui qui boit se dit : "Mais tu ne comprend pas ! Moi je bois parce que je suis malheureux et parce que tu es jamais là de toute façon ! Quand je prie, Dieu n'est pas là ! Quand je médite, Dieu n'est pas là ! Même quand je me ramasse les gifles de ma bonne ou de ma femme, Dieu n'est pas là non plus pour me soulager ! Alors qu'est-ce que je fais ? J'ai ma bouteille et puis je bois... Ça, ça me console ! J'oublie..."

Si pourtant un seul instant, il faisait l'effort d'un peu de dignité et de respect de lui-même, il se tirerait immédiatement de l'endroit qui le pousse à boire, des émotions qui le poussent à boire. [...]

[...]Lui tirer le col, pour lui dire : "Non, ne bois plus !", c'est une chose que le Maître ne fera jamais.

Et non pas parce qu'il faut descendre. Si encore cela pouvait se résumer à cela, le Maître le ferait. Mais parce qu'il n'y a pas que descendre, il faut aussi être entendu.

Être entendu

Et le problème, c'est que lorsque les personnes sont enfermées dans leur rêve, même si c'est un rêve dramatique, comme la drogue, comme le sexe, comme l'alcool, mais ils sont enfermés dans un rêve quand-même. Et lorsque l'homme est enfermé dans son rêve, il est une boule opaque, hermétique, il n'entend rien. Et Dieu en personne, le Christ lui-même, crierait auprès de ces gens : "Ne bois plus, je t'aime, viens vers moi, c'est terminé maintenant !", la personne n'entendrait pas. Et elle n'entend pas. Parce qu'elle est complètement soumise au bruit de ces fantômes et de ces projections.

Que faut-il faire alors ?

Il faut attendre la mort, tout simplement.

C'est pour cela qu'il semble que les Maîtres ne viennent pas s'occuper des affaires humaines, des drames humains.

Croyez-vous que c'est parce qu'ils jugent que ce sont là des affaires d'hommes, que ce sont là les affaires des passions, et qu'il faut simplement attendre que le temps passe, puisqu'ils sont bêtes eh bien ils mourront de leur bêtise ? Non.

Tout Maître a été un homme. Tout Maître est mort mille fois de cette même façon. Il sait de quoi il parle. Quand il parle de la souffrance d'un autre, il sait exactement de quoi il s'agit. Quand il voit un homme se déformer dans le vice, lorsqu'il voit un homme se tordre de douleur parce qu'il est amoureux et qu'il décide de le rester, et qu'il ne peut avoir l'objet de son amour, il sait exactement de quoi il s'agit et ce qui se passe, car il l'a vécu.

Et le Maître n'est pas quelqu'un qui crache dans la soupe en disant : « Eh bien, soupe d'hier, tu ne me nourriras pas aujourd'hui ! ».

Mais pour l'avoir vécu, il sait très bien que lorsque l'on est prisonnier d'un rêve, il faut attendre exactement comme une bulle de savon que la sphère du rêve casse. Tant que la sphère n'est pas cassée, il ne peut rien se passer.

Et lorsqu'il y a des rêves profonds et des rêves hideux comme celui de la drogue, de l'alcool, de la perversion, etc. Eh bien, ces rêves-là ne peuvent cesser qu'à la mort. Et c'est pour cela qu'il y a des gens qui semblent ne s'acheminer que vers la mort, dont la libération ne semble pouvoir être que la mort.

D'ailleurs, vous le sentez vous-même ?

Quand vous savez qu'un droguer vient de mourir, vous sentez bien qu'il est enfin libéré. Quand vous voyez un être qui se torturait d'amour pour quelqu'un qui l'a quitté ou qui est mort, et que finalement cette personne meurt elle aussi, en vous, vous sentez qu'enfin la personne est libérée. Parce que c'est vrai, sa sphère éclate. Et la personne n'est plus l'esclave des projections et de la chimère et du jeu des illusions.

Par contre, il existe de nombreuses sphères, celles que vous êtes aujourd'hui, qui sont suffisamment souples, qui sont suffisamment fines pour laisser passer la voie de Dieu et la voie des maîtres. Et c'est à ce moment-là que l'infiltration commence et que le disciple peut être transformé malgré lui, simplement si vous vous disposez à la transformation.

Se disposer à la transformation

Et se disposer à la transformation, eh bien qu'est-ce que c'est ?

Comme j'ai dit tout à l'heure, eh bien ce n'est pas afficher une belle morale, faire ses trois cartons de méditation régulièrement parce que c'est la règle, et obéir à la règle, ne manger que le riz complet parce que c'est ce que mangent tous les gourous, c'est certain, et alors en obéir à la règle ?

C'est plutôt être une ouverture.

Et en étant cette ouverture, automatiquement toutes les choses bonnes que vous devez faire, vous les ferez. Vous les ferez comme des gestes naturels. À ce moment-là, ce sera un geste naturel.

Remarquez quelqu'un qui est en train de sourire alors qu'il n'a pas envie de sourire, parce qu'il est grognon, parce qu'il a sa colère. Regardez ce sourire aigre qu'il affiche. De la même façon, le disciple qui en fait a encore envie de vivre le monde ressemble à cela lorsqu'il essaye de méditer.

Il y va, oui, mais le contraint et forcé :

  • "Ohaf, faut y aller ! Ça y est, c'est mes trois quarts d'heure qui commencent ! Ah là là, j'aurais bien envie de lire une bande dessinée. Qu'est-ce qu'il y a à télé ce soir, en fait ? Ah non non, il faut que j'y aille. Si je passe mon quart d'heure, après je n'aurais plus l'envie... Bon Juliette, est-ce que tu pourrais pas me servir une limonade s'il te plaît ? "
  • "Mais chéri, ce n'est pas l'heure de ta méditation ?"
  • "Oui, bon, d'accord, j'y vais, oh là là là là. !"
    Et c'est comme cela que beaucoup de disciples vont à leurs offices sans avoir du tout envie d'y aller.

Que faut-il faire alors ?

Il y a ici un gros problème. C'est que si l'on ne commence pas à être un disciple, on ne le sera jamais. Et si l'on est disciple de cette façon-là, on n'est pas disciple non plus. Alors comment faire ?

Comme j'ai dit tout à l'heure, il y a dans tout homme une part de Lumière et encore quelque part une part de ténèbre. Une part donc d'inertie et de résistance.

Parce que vous avez envie d'aller voir la télé ou de manger votre beefsteak au lieu d'aller méditer. Est-ce qu'il faut pour cela vous direz "Eh bien j'assume mon désir, je plonge dans la matière » ? Non.

Il ne faut pas non plus aller à l'endroit de votre méditation et vous dire « Mon Dieu, que je me languis d'avoir fini parce que le film va commencer ou parce que mon repas m'attend et que j'ai faim ! ».

Que faut-il faire ?

Eh bien il faut faire, pas un marché, pas exactement cela, mais presque cela. Il faut se dire de façon dédoublée à la partie de vous qui veut se distraire, qui veut ravir ses sens par la nourriture ou par autre chose. Il faut lui dire : "Bon écoute, tu as tes raisons, c'est certain. Tu viens de la matière, tu aimes les fruits du monde. Ce n'est pas moi qui vais t'en empêcher. Va ! Tu auras ton steak quand ce sera l'heure du steak. Tu auras ta télévision quand ce sera l'heure de la télévision. Et tu pourras faire tout ce que tu veux avec les objets de la jouissance. Mais maintenant c'est l'heure de la méditation. Maintenant donc tu es sage."

Vous allez trouver que c'est un langage enfantin. Que jamais vous n'oserez vous parler à vous-même de cette façon aussi imbécile, selon vous. Il vaut mieux parfois, toutefois, jouer un jeu un peu imbécile, car il y a de gros risques pour que vous en deveniez un jour intelligent. Alors que si vous essayez d'être tout à fait concret et que, en fait, selon vous et votre sens concret, vous maintenez le point du conflit, vous ne serez jamais intelligent, jamais sage.

Il faut donc, à un moment donné et immanquablement, utiliser ce qui est le point de force du disciple, la clef de voûte de sa construction : la Volonté.

La Volonté

Il n'y a pas de disciple sans Volonté. Il n'y a pas de rencontre avec le maître sans une Volonté. Une Volonté devenue Une dans le cœur du disciple.

C'est impossible.

Alors, vous voulez savoir comment rencontrer le Maître, vers quel ordre initiatique aller demain, parce qu'il n'en existe plus sur la Terre d'assez valable. Je vous le dis : en comprenant tout ce dont je viens vous parler pour que vous puissiez jouer avec votre psychologie, avec votre tempérament, jongler avec, ranger de façon à ce que les sacrifices ne soient pas lourds. En considérant donc tout ce que je viens de vous dire :

Développez la Volonté !

Il n'y a que cela pour sortir de l'anonymat, pour sortir des ténèbres, la volonté, rien d'autre.

Ce qui fait qu'un homme reste un homme et qu'il cherche partout son platane et son parapluie et son champignon, c'est parce qu'il n'a pas de volonté. Alors, il se range sous la volonté des autres, où il lui semble que tout est simple, parce qu'il n'a pas à décider et il n'a pas à penser.

C'est douloureux de penser, c'est douloureux de décider, c'est douloureux de prendre des risques, même si ce ne sont que des risques au niveau de la pensée.

Combien de gens se disent : "Non, je ne veux pas du tout aller vers cette philosophie, parce qu'il y a des points que je n'arrive pas vraiment à éclaircir. Pourtant, il y en a d'autres qui me semblent valables." Ça, c'est la peur, c'est le retranchement de la peur. L'homme préfère laisser ce qui semble être valable pour ne pas approfondir, parce que l'on ne sait pas, pour ne pas approfondir les points que l'on ignore.

Cela ne veut pas dire non plus qu'il faut se jeter tête baissée dans tout ce qui existe. Il faut faire un choix, car la volonté ne peut être menée et dirigée qu'avec l'aide d'une deuxième qualité primordiale chez le disciple : le discernement.

Lorsque le disciple a ses deux clefs, Volonté, Discernement, il peut alors aller partout et tout développer.

Même s'il lui semble manquer d'amour, puisque l'on parle tellement d'amour aujourd'hui, même s'il lui semble manquer d'amour, ce n'est pas grave. Il va pouvoir développer l'amour et le vrai, celui-là. Et d'autant mieux et d'autant plus vite qu'il aura le discernement et la volonté.

Alors que si l'on fait un autre pari, si l'on fait un autre tiercé, cela ne va pas marcher aussi bien.

Volonté, Discernement, Amour, voilà le disciple.

Et dès que vous êtes ce disciple-là, n'ayez pas peur de perdre du temps, d'être inconnu, de ne pas être surveillé.

Parce que dès que vous êtes ce disciple-là, dès que vous animez ce triangle, dès que vous déployez les lignes et que vous construisez ce triangle, le Maître arrive, il est là.

Le Maître

Quel Maître ?

D'abord le vôtre, celui qui est là, au creux du cœur et au creux de la tête. Votre Maître intérieur, le plus important, le primordial. Et ensuite le Maître initiateur, celui qui justement vous fera basculer d'état de conscience en état de conscience, au moment seul où le basculement arrive.

Donc il ne sert à rien tous les lundis de réclamer la vision de Koot Humi, parce que si c'est le mardi de l'année 2029 que vous serez initié, vous ne le rencontrerez pas avant.

Ne perdez pas de temps, d'énergie, n'envoyez pas des projections illusoires, restez réel, pur, connaissez votre chemin.

Et dites-vous bien, pour terminer mon discours, dites-vous bien que si vous avez tant que ça envie de rencontrer Koot Humi, de rencontrer Morya et de vous jeter dans leurs bras, c'est parce que en fait vous ne vous aimez pas vous-même, vous ne connaissez pas votre Dieu intérieur.

Donc pour survivre, vous créez de nouveau toutes ces projections. Et le Dieu que vous aimez, cela va être Koot Humi. Et alors il vous faut absolument rencontrer Koot Humi parce qu'en tant que disciple, vous ne pouvez pas supporter de vivre sans la présence de votre Dieu, de votre maître. Et c'est vrai, c'est impossible de vivre sans la présence de son Dieu, de son Maître, c'est impossible.

Si donc vous avez raison pour une part, si cette vérité existe pour une part, l'endroit où vous avez tort, c'est en projetant le Dieu que vous aimez dans Koot Humi au lieu de regarder en vous-même et de le voir en vous-même.

Et à l'instant où vous allez le regarder en vous-même, le voir en vous-même pendant un instant de paix, de neutre et de dépersonnalisation absolue, vous allez comme par hasard, parce que dans le Jeu de l'Univers il y a toujours beaucoup d'Amour, vous allez rencontrer Koot Humi aussi.

Parce que c'est une seule et même chose, si vous rencontrez votre Maître intérieur, vous rencontrez par la même tous les Maîtres du monde, car ils sont le même Maître que celui qui est en vous.

Imaginez qu'en respirant une rose, vous respiriez en même temps toutes les roses du monde, car c'est le même parfum qui est dans la rose que vous respirez et dans toutes les roses, les autres, du monde aussi.

À l'instant donc où vous vous positionnez à l'endroit même de la Vérité, vous rencontrez tous les porteurs de cette même Vérité, c'est le point de rencontre.

Si vous ne vous placez pas dans ce point-là, vous ne rencontrerez jamais personne, parce qu'il n'y a pas de terrain en commun, il n'y a pas d'interaction possible.

Le gourou est là et vous, vous êtes par exemple là. Et même s'il veut venir, il ne peut pas. C'est votre illusion qui vous cantonne là-bas. Et le Maître peut faire beaucoup, énormément de choses, mais il ne peut pas aller contre l'illusion de l'homme. Parce que c'est le monde de l'homme et que ce monde existe.

Son travail va donc être de casser ce monde illusoire, mais pas d'aller tirer ce monde illusoire malgré tout pour qu'il puisse être face à Koot Humi. Il va d'abord casser l'illusion, casser la boule, la sphère.

Laissez-vous casser, acceptez et soyez heureux d'être cassé !

Et si vous y mettez la Volonté dont j'ai parlé, vous verrez que casser vous-même et les autres va devenir un moment de joie, parce que vous le ferez avec amour.

Discipline, discernement, dignité, introversion du regard en soi, introversion de la conscience de Dieu et de l'amour pour Dieu, mais en soi.

Avec ces vérités de base, vous pouvez marcher sur le Chemin et construire votre Chemin.

Sans ces vérités de base, vous pouvez entrer dans les écoles initiatiques les plus performantes du monde et de la galaxie, vous n'irez nulle part, vous vous sentirez sans cesse rejeté, en marge, sans résultat.

Vous avez des résultats quand vous faites les choses justes.

C'est comme en chimie. Quand vous mettez les éléments qui sont propres à produire un troisième, eh bien vous obtenez le troisième. Si vous ne mettez pas les deux qui sont propres à obtenir le troisième, vous n'obtiendrez jamais le troisième. Soyez donc logique avec vous-même et essayez d'approcher votre psychologie et vos tendances, les tendances de l'égo de la façon que je viens de décrire. Et vous verrez que vous pourrez très vite animer votre volonté comme un jeu, sans sacrifice, sans lourdeur, sans douleur, comme un jeu :

Le Jeu de l'Évolution.

Et dans ce jeu-là, moi, je vous rejoins et on jouera ensemble.

Au revoir !
Je vous salue !

Date de la conférence : 15 10 1988

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