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Comment ne pas ressentir l'agressivité du monde ?
C'est une question qui se pose sur le plan de la psychologie. Il ne faut pas attendre que la réponse ait un contenu biblique ou quelque chose de très philosophique, c'est purement psychologique.
Pourquoi ?
Parce que à moins que l'individu ait su contrôler, justement, tout ce qui en lui est psychologie, il ne pourra pas être la Lumière de l'âme. C'est pour cela qu'il est dit que l'objet principal de tous les travaux, même les travaux spirituels, sont et restent les attributs de la personnalité d'abord.
Alors, comment ne pas ressentir l'agressivité du monde ? Tel que tu le demandes.
D'abord, pourquoi la ressentir ? Pourquoi un individu doit-il se sentir attaqué par le monde ? Qu'est-ce que c'est, qui fait qu'il se sent attaqué ?
Si l'individu sait reconnaître ce qui va créer, en lui, la faille, pour qu'il sente cette attaque, il va immédiatement connaître le remède afin de ne plus se sentir attaqué.
Le monde est tel qu'il est. Les hommes, en fait, sont ce qu'ils sont.
Donc ce qui est à changer, puisque le monde, dans sa masse, ne peut pas changer comme cela du jour au lendemain, pour que tous les êtres fragiles ne se sentent plus attaqués ou démolis par les autres. Ce qu'il faut donc changer, puisque le monde ne change pas, c'est votre propre conception à propos du monde.
Quand je dis cela, il ne faut pas croire qu'il faut se bâtir toute une philosophie qui serait irréelle par rapport, justement, à la réalité du monde. Le fait de ne pas se sentir agressé ne veut pas dire que vous allez vous imaginer un monde où tout est beau, où tout est parfait, où tous les hommes sont frères, et puis rigoler finalement, pour ne pas croire que l'horreur existe.
C'est une Force supérieure à laquelle il faut croire. Et quand je nomme Force, je ne veux pas dire Dieu. Je parle de la Force de la Connaissance, la Force de la Sagesse, la Force du Contrôle, la Force qui est en vous, en fait.
Quand quelqu'un se sent attaqué, c'est qu'il a, en lui, tout un processus, toute une mécanique, qui l'implique à se sentir attaqué. Quelle est cette mécanique ?
Le premier justement des symptômes va être de se sentir en infériorité par rapport au monde. Donc l'individu va se sentir dominé par le monde, et c'est pour cela qu'il se sent agressé, parce qu'il sent la domination du monde sur lui, la domination des forces d'autrui sur lui. Alors, plutôt que de vivre sa vie, plutôt que de vivre le monde, le monde qu'il a le droit de vivre à sa manière. L'individu subit le monde, que les autres vivent à leur manière.
Le monde n'a pas, en lui-même, de nature. C'est-à-dire que le monde que vous connaissez, le monde des hommes, le monde social, le monde des structures, ce monde-là n'a pas de nature en lui-même. C'est-à-dire qu'il n'a pas de réalité en lui-même.
Ce sont les hommes, qui composent cette structure et cette méthode, qui donnent une réalité à ce monde, mais une réalité qui n'est valable que dans la mesure où les hommes entretiennent entre eux ce code. Code qui donc n'a pas plus de vie que la volonté qu'y mettent les individus à le perpétuer.
Vous êtes tous là à vous plaindre du monde, à le trouver vilain ou cruel, méchant, etc. Alors que la nature ne vous a été donnée que comme un simple décor, c'est à vous d'y jouer la pièce que vous voulez dans ce décor. Alors qui crée la pièce ?
Certains se disent, "c'est la fatalité", d'autres, "c'est Dieu", etc., et puis "Dieu est en train de se battre avec le Diable, il n'a plus le temps de penser à la Terre et aux hommes !" Alors que ce sont les hommes qui bâtissent, qui construisent la pièce, qui sont en train de jouer.
Donc que faut-il changer? Il faut changer le jeu d'acteur, que vous entretenez les uns avec les autres.
Qu'est-ce que la société ? La société n'est rien qu'une sorte de concorde que les hommes entretiennent entre eux.
Qu'est-ce que le principe de l'argent par exemple?
L'argent en lui-même n'a aucune valeur. Vous ne naissez pas avec la notion de l'argent, on vous l'apprend, on la perpétue en vous l'enseignant. Et on vous l'enseigne parce que les hommes ont ce code entre eux qui détermine, d'après eux, une certaine valeur, une certaine possibilité d'action dans ce monde, une certaine grandeur dans ce monde, un certain pouvoir dans ce monde.
Mais quel pouvoir, quelle grandeur ? Juste celui que les hommes ont imaginé.
Donc est-ce qu'un pauvre doit accuser Dieu de sa pauvreté ? Eh bien non. Parce que Dieu n'a pas inventé l'argent. Les maîtres, les hiérarchies qui essayent de faire évoluer ce monde n'ont pas inventé l'argent. Ils n'ont pas inspiré, un jour, quelqu'un pour que l'argent soit.
Donc l'homme, s'il veut aller vers de plus en plus de bonheur, de liberté aussi, l'homme doit apprendre à se dépouiller de tout cet acquis, qui en fait est illusoire. Parce que l'homme refuse Dieu. C'est le nom que j'emploie pour vous le faire comprendre. Beaucoup d'hommes refusent Dieu parce qu'ils croient que Dieu est une irréalité par rapport à la réalité sociale.
Réalité / Irréalité & Illusion
Ce phénomène est bien connu, lorsqu'un individu rêve la nuit. Il croit que le seul monde qui existe, c'est celui qui est dans son rêve, or que se passe-t-il ? À un moment donné, le réveil sonne et il se réveille à une autre réalité. Alors que, pendant qu'il rêvait, il était sûr que la seule réalité qui pouvait exister, c'était celle qu'il est en train de vivre dans son rêve. Mais lorsqu'il se réveille, une autre réalité l'attend, celle du monde physique.
Eh bien, pour que je puisse vous faire comprendre ce qu'est le Monde de la Fraternité, le Monde de la Lumière et de l'Amour, il faut qu'un réveil sonne quelque part en vous.
Parce que je pourrais vous parler de l'au-delà, vous parler du paradis, vous parler de Dieu, des anges, etc. Pour vous, ça n'aura pas plus de réalité, que si j'essayais de parler à l'oreille de celui qui est en train de rêver pendant son sommeil.
Il ne m'entendrait pas, il ne me comprendrait pas. Ou pire encore, il assimilerait mes paroles, parce que les ayant entendues, et il les façonnerait à sa manière, pour les inclure dans son rêve. Or, comment vivre la réalité alors qu'il est en train de rêver ?
La réalité même dont je lui parlerai serait rêvée par lui, par sa conscience qui est prisonnière du rêve.
C'est ce qui se passe lorsque les maîtres, lorsque les guides viennent donner des paroles de sagesse aux hommes. Ils sont en train de rêver parce qu'ils ont justement des ignorances et des voiles. Ils sont en train de rêver à propos d'une certaine façon de vivre, de penser, de se comporter, etc. Mais les paroles du maître ne sont pas entendues telles qu'elles sont dites, même si l'individu semble avoir tout son esprit. Les paroles du maître sont assimilées et traduites par l'esprit de celui qui entend, façonnées par la couleur de son rêve, intégrées à son rêve.
Et c'est pour cela que les religions existent.
Est-ce que les religions ne sont pas pour vous une énigme ?
Comment est-ce que Dieu, parfait, comment est-ce que des maîtres, parfaits, n'ont pu donner naissance qu'à des religions, qui, finalement, deviennent fratricides et ne servent pas à l'évolution humaine dans un sens d'Universalité, puisqu'elles se dogmatisent avec le temps ?
Alors qu'est-ce qui fait qu'une Parole Pure et Juste est devenue un dogme ?
La faute n'est pas à la Parole. La faute est à celui qui entend, parce qu'il est en train de rêver, comme l'homme dont je vous ai parlé il y a un instant. Alors il assimile et il intègre la Parole Juste, la Parole Réelle, à son monde de rêve et il embellit son rêve. Mais ce n'est toujours que du rêve.
Regardez la parole de Jésus.
Jésus a prononcé peu de paroles, parce qu'il suffisait de parler juste. Et parler juste, ce n'est pas parler beaucoup. Et regardez tout ce qui a été fait autour de sa parole. Des églises se sont bâties, les croisés sont partis dans les terres lointaines, l'inquisition, les dogmes, les excommunications, etc. etc. Parce que les hommes rêvent !
Mais qu'est-ce que je veux dire par là ? Les hommes n'ont pas eu encore, justement, la sonnerie de ce réveil intérieur. Pourquoi ? Parce que toute leur Bonne Volonté n'est pas là.
L'homme qui a vraiment en lui de la Bonne Volonté, même s'il ne croit pas en Dieu, même s'il ne prie pas, du moment qu'il a, en lui, de la Bonne Volonté à aider, de la Bonne Volonté à être chaque jour de plus en plus parfait, de la Bonne Volonté à aimer, eh bien, toutes ces prédispositions sont autant de sonneries, qui vont réveiller, justement, l'individu de son rêve, pour le faire entrer dans la Réalité Cosmique.
Alors quel est le rapport avec le sentiment d'être agressé ?
Tu pourras très vite conclure toi-même. C'est quand l'individu rêve le même rêve que les autres. Et de quoi rêvent les autres ?
Ils sont en train de créer la guerre.
Ils sont en train de créer le mal.
Ils sont en train de créer des insultes, des pensées négatives, des humiliations, des coups.
Et celui qui rêve comme eux rêvent, eh bien il croit que ce rêve est la réalité. Et quand un coup est donné, il dit "j'ai été battu". Quand une insulte a été envoyée, il dit "j'ai été humilié". Il ne se rend pas compte qu'en fait les autres sont en train, les yeux fermés, de se battre les uns les autres. Que lui seul devrait avoir les yeux ouverts pour, justement, vivre au-dessus de ce rêve.
C'est pour cela, vois-tu, que les sages ne se vexent jamais, ne se mettent jamais en colère. Pas de la vôtre en tout cas, pas la même. Ils ne croient jamais être insultés. Ils ne croient même jamais mourir, même si leur corps un jour est renvoyé à la terre, parce qu'ils sont hors de cet état de rêve.
Alors comment surmonter justement ce rêve ?
C'est simple, c'est très simple. Il faut savoir ce que l'on veut. À n'importe quel moment vous avez peut-être pu l'expérimenter dans votre rêve quand vous dormez. À n'importe quel moment, si vous êtes suffisamment alerte, vous pouvez même contrôler votre rêve et être conscient que vous êtes en train de rêver.
Cela a dû sans doute vous arriver à quelques-uns d'entre vous de vous dire :
"Mais tiens, mais je n'ai pas à avoir peur de telles choses, je n'ai pas à me sentir assassiné, je n'ai pas à me sentir volé, je sais très bien que, de toute manière, ce n'est qu'un rêve."
Et pourtant, vous continuez à participer au rêve, vous continuez à dormir, mais vous contrôlez l'action même, qui se passe en vous.
Et par rapport à la vie, c'est exactement pareil. Un individu qui veut non pas fuir le monde, mais qui veut être dans la réalité du monde, doit justement être hors du monde.
Et c'est là même la parole de Jésus :
Allez dans le monde, mais ne soyez pas du monde !
Parce que si à un moment donné vous appartenez au monde, alors vous entrez dans le cycle infernal du rêve. Et c'est l'attache à la Terre qui commence, et, en même temps, toute votre éducation qui doit recommencer.
Alors comment ne plus se sentir agressé ?
C'est très simple, je te le dis. Quand quelqu'un vient vers toi et qu'il te veut du mal en parole ou en geste ou en pensée, il faut que tu le considères, lui, et, non pas, que tu considères ce qu'il va dire de toi. Ça c'est un peu aussi une forme - il ne faut pas que tu te fâches à cause de ce que je vais dire, mais je veux que tu saches exactement la mécanique - c'est l'égocentrisme, aussi, qui est à la base de ce problème.
L'individu vit trop sur lui-même et pour lui-même. Non pas que cela soit un défaut, non pas que cela soit de l'égoïsme, absolument pas. C'est à cause de la nature de l'esprit, à un certain moment, pendant certains degrés d'évolution.
C'est comme l'enfant, lorsqu'il est petit, il est égocentrique. Devenant adulte, il est moins égocentrique. Et ça c'est pour les mesures terrestres. Lorsqu'on se place après pour des évaluations cosmiques, par rapport, justement, à l'âme, on s'aperçoit qu'il existe encore de l'égocentrisme dans l'individu.
Alors si l'individu justement est un peu trop égocentrique, et je te le dis, c'est quelque chose de très répandu, l'humanité entière est comme cela, donc tu n'es pas en faute. Si l'individu justement vit trop pour et par lui-même, n'importe quoi que fera son frère ou sa sœur va devenir pour lui, justement, objet de tristesse ou objet de joie.
Alors que le seul bonheur c'est dans la neutralité par rapport justement à ces stimulations extérieures.
Neutralité
Parce qu'éprouver de la joie à cause de ce qu'un individu te fait, veut dire que tu seras susceptible d'éprouver aussi de la tristesse. Ce qui ne veut pas dire que vous devez tous devenir indifférents, absolument pas. Mais vous comprendrez ma parole lorsque vous sentirez, en vous-même, ce qui se passe, en vous. Lorsque vous saurez, justement, apprécier, par exemple, un compliment. Au lieu que cela soit vécu comme un couronnement, par exemple, ou comme une grande satisfaction de votre personnalité, ou que cela vous fasse rougir, lorsque vous aurez une attitude toute simple, la simplicité, alors la tristesse ne pourra même plus venir sur vous.
Parce que la joie et la tristesse sont les mêmes énergies.
Ce qui fait que l'individu en expérimente le positif ou le négatif, c'est que sa pensée se met de la partie et qu'elle juge que, là, il faut ressentir tristesse ou que, là, il faut ressentir joie. C'est la pensée qui détermine le sentiment, parce que la pensée ordonne, à ce moment-là, et indique ce qui doit être vécu par votre personnalité.
Mettez l'inverse.
Soyez, par exemple, un enfant, qui était élevé en toute simplicité et naïveté, où l'on ne vous aurait dit que de bonnes choses et de belles choses. On vous envoie ensuite dans le monde. Vous n'avez aucune idée de ce que c'est que l'humiliation et l'insulte. Et, le premier individu que vous rencontrez dans la rue, vous traite de tous les noms. L'enfant que vous êtes ne connaît pas l'insulte, cela ne lui a pas été programmé dans son esprit. Vous n'avez jamais entendu que de belles choses. Malgré l'insulte, l'enfant va sourire et il va croire à la fraternité de l'autre. Parce que ces interprétations se situent au niveau de la pensée.
Je le dis souvent, pour être heureux, pour être libre, pour être dégagé des souillures du monde, il faut avoir une pensée pure, une pensée juste.
Pensée pure
Ce qui ne veut pas dire que l'insulte ne sera plus une insulte. Il ne faut pas devenir d'un seul coup des gens ébahis, qui rient pour n'importe quoi. Absolument pas. Mais en vivant pleinement pour la réalité, la réalité supérieure, en vivant dans le calme et l'équilibre, alors l'insulte ne vous touchera plus. L'agression des autres ne vous touchera plus.
Parce que, sitôt que votre pensée devient pure, l'équilibre se crée en vous.
Équilibre
Pourquoi est-ce que les gens sont déséquilibrés ? Pourquoi est-ce que cette chose, que l'on peut considérer comme une maladie à l'heure actuelle, pourquoi est-ce que cette maladie existe, le déséquilibre ?
Parce que, justement, l'individu ne sait plus à quoi se référer pour entretenir, en lui, l'équilibre. Parce que c'est une chose dont on ne lui a jamais parlé.
Je suis sûr que si vous faites deux minutes de réflexion et que vous vous demandez profondément, en vous-même :
"Qu'est-ce que peut bien être l'équilibre ?"
Vous n'y trouverez aucune réponse.
Par contre, si je vous demande de réfléchir sur ce qu'est la joie ou la tristesse qui sont les extrêmes de cet équilibre, vous allez pouvoir me répondre parce que vous l'avez senti, vous l'avez expérimenté.
Mais le juste milieu, ce neutre, personne ne le connaît.
Parce que cette chose, justement, ne fait pas partie des enseignements de ce monde. C'est un problème de civilisation. Cette civilisation n'est pas encore justement suffisamment réveillée, suffisamment soucieuse de la Réalité, soucieuse des choses justes, pour que l'équilibre, avant tout, soit enseigné aux enfants.
On leur enseigne plutôt le déséquilibre.
Ouvrez les livres, vos romans : eh on raconte les passions, les drames, des passions qui mènent jusqu'au meurtre ou jusqu'au suicide. Regardez votre télévision : eh les films ne racontent aussi que des passions, qui mènent aux extrêmes. Rien n'est fait pour l'équilibre et pourtant tout le monde court vers son médecin pour se faire soigner.
Tout le monde va voir le petit conseilleur du coin, que ce soit le cousin, la tante ou le voisin. Tout le monde allait autrefois se confesser. Tout le monde a besoin de se décharger et de trouver un guide.
L'humanité engendre son propre mal, parce que, justement, elle n'a encore pas compris que l'humain est quelque chose de précieux et qu'il faut, comme une plante, couver chaque créature, faire grandir avec des tuteurs chaque créature.
L'humanité se comporte très mal.
Les hommes se comportent mal les uns envers les autres. Regardez ce que l'on vous apprend à l'école. À devenir très fort, à gagner de l'argent par exemple, à avoir un métier performant et, si vous avez le malheur de ne pas avoir une intelligence suffisante pour justement comprendre ce qui est enseigné, alors on vous apprend à accepter votre statut de "pauvre", votre statut de "dégénéré".
On ne vous apprend absolument pas à être des gens équilibrés et épanouis, parce que cette société, justement, n'a que faire de l'humain !
L'Humain
Les gens entre eux se comportent comme s'il s'agissait de s'exploiter les uns les autres, de se dominer les uns les autres, de se dépasser les uns les autres.
Tant qu'un homme voudra dominer l'autre, eh bien, forcément il y en aura un qui sera déséquilibré.
Parce que comment être en paix avec vous-même, si vous pensez que vous êtes inférieur, si vous pensez que le monde est affreux, si vous pensez que le monde vous domine et vous maltraite ? C'est impossible !
Même pour ceux qui voudraient trouver le refuge dans la foi, et que ce serait une foi aveugle, cela ne les aiderait à rien. Il faut avant tout rechercher l'équilibre, c'est ce que je dis toujours.
Je n'engage pas forcément les gens à aller vers Dieu ou vers la foi ou vers la Lumière. Absolument pas ! Je ne suis pas un prêcheur, qui veut forcer des brebis à retrouver le troupeau de Dieu. Absolument pas !
Je veux tout simplement vous permettre d'être des gens libres et épanouis. Et par cette liberté, vous irez vous-même à la Lumière, sans que personne n'aille vous chercher. Parce que ça sera naturel.
La foi doit être quelque chose de naturel. Pas artificielle, quand elle est vécue, justement, comme un refuge, quand elle est stimulée en excitant, chez les autres, le sens de la culpabilité. Non.
Donc comment créer cet équilibre ?
J'en ai déjà parlé longuement. Et les frères pourront t'expliquer ce que j'ai dit. Mais, avant tout, à toi personnellement, je te précise.
Il faut que tu contemples le monde comme étant le jeu obscur et maladroit de millions d'enfants désemparés et aveugles. Lorsque tu auras compris, que les hommes sont en train de jouer ce jeu stupide, mais que pour eux c'est la seule réalité, qu'ils ne croient en rien d'autre, alors tu seras hors de ce jeu de massacre. Et, même si un d'entre eux vient te faire du mal, tu ne ressentiras pas le mal comme une domination de leur force sur toi.
Tu sentiras la douleur, mais tu ne seras pas envahie, ni submergée, ni déséquilibrée par la douleur. Tu sentiras la douleur, parce que tu es un être humain. Parce que tu ne vis pas dans les nuages. Parce que Dieu n'est pas un refuge. Mais tu ne seras pas déséquilibrée. Tu ne seras pas atteinte. Et tu pourras ainsi trouver le repos, ainsi trouver la délivrance, ainsi trouver le soulagement.
Alors que la chose est impossible pour celui qui subit le monde.
Je voudrais que cette notion soit claire dans les esprits de chacun. Le monde, les hommes, vivent leur réalité. Celles qu'il se sont créée avec les siècles. Donc, puisque cette réalité est un code silencieux qu'ils entretiennent entre eux, personne ne vous demande de participer à leur code.
Si, par exemple, en bas de chez vous, il y a des individus qui se réunissent et qui se mettent à boire, à boire, à boire, jusqu'à en devenir saoul. Et que vous savez que être saoul n'est pas bon. Qui peut vous obliger à rejoindre cette troupe et à vous saouler avec eux ? Personne ! Si ce n'est votre volonté ou votre faiblesse, votre découragement.
Et même si un jour c'est la ville tout entière qui se comporte comme cela. Et même si un jour c'est le monde tout entier qui se comporte de la sorte. Personne, aucune loi, ne vous oblige à les rejoindre.
Il y a l'effet de la majorité, qui implique les gens à jouer ce jeu morbide.
"Si c'est la majorité alors c'est forcément la normalité", se disent-ils.
Normalité
Le nombre ne révèle pas ce qui est réel. Dans le cas, justement, des choses cosmiques ce serait plutôt le contraire ! Si les hommes en masse exercent la débauche, est-ce que c'est pour cela que vous allez trouver la débauche normale ? Non.
Pour la débauche vous avez l'esprit clair. Vous savez que cela n'est pas à exercer, même si des millions d'hommes sont en train de l'exercer. Alors, pour les autres choses, comme justement, le sentiment d'agression, le sentiment d'humiliation, pour ces autres choses-là, pourquoi ne pas avoir le même réflexe ?
Parce qu'il s'agit, en fait, exactement de la même attitude.
Le fait que vous souffriez, ne va jamais retirer de la bouche de l'autre l'insulte. Le fait que vous vous mettiez à pleurer, ne va jamais le changer, lui.
Donc pourquoi prendre sur vous une souffrance, qui ne va rien changer au monde ?
Avec les énergies de ces souffrances inutiles, nous pourrions changer le monde, nous, si vous nous les donniez ! Mais vous êtes là, inutilement, en train de pleurer, de vous plaindre, de souffrir. Et cela est complètement inutile !
Si tu veux que plus jamais un homme soit capable d'insulter un autre homme, et qu'ainsi l'insulte déserte la Terre, il ne faut pas que tu te mettes à souffrir de son insulte.
Il faut, qu'au contraire, tu sortes en toi tout l'équilibre que tu dois avoir, et que tu essayes d'enseigner, à celui qui a insulté, que sa parole est mauvaise, que sa parole est néfaste, qu'il se fait du mal à lui-même, parce que cela révèle, justement, un individu qui a des problèmes.
Donc, toutes ces choses qui encombrent le monde, qui l'empêchent d'être heureux, il ne faut pas les vivre. Il faut au contraire leur faire face et essayer de les changer. Sinon comment accuser le monde de ce qu'il est, si vous n'essayez jamais de changer le monde ?
Changer le monde
Donc je te le dis : à un homme qui fait du mal, à cet homme-là, ne pense rien, ne lui envoie aucune pensée. Essaye de l'instruire, prends-le tel qu'il est, comme un enfant mal lavé, mal chaussé, mal habillé, ébouriffé, et essaye d'en faire un roi. C'est dans le pouvoir des hommes de s'aider les uns les autres, de s'améliorer les uns les autres.
Mais pour que justement cet échange ait lieu, il faut que chacun se sente le pouvoir d'instruire l'autre et se sente le devoir, aussi, d'aider l'autre. Au lieu de subir le problème que l'autre vit, finalement, que pour lui-même.
Parce que quelqu'un qui, par exemple, a l'habitude d'agresser l'autre, cet homme qui a cette habitude, n'est pas un homme normal, il a un problème quelque part. Tu le comprends bien. Donc, pourquoi est-ce que, toi, tu te mettrais à souffrir de quelque chose, d'un problème, qui n'appartient qu'à lui ? Aie l'esprit clair, aie la connaissance ! Garde ton calme et ta lucidité et essaye de trouver ce qui, chez lui, justement, l'empêche d'être un homme cordial, et apprends-lui la cordialité.
Ce n'est que comme cela que tu pourras être libéré du monde, parce que le monde sera, en fait, libéré de lui-même. Il faut que vous ayez ce souci entre vous.
Alors, dès demain, ne vous installez pas sur la place publique en vous disant :
"Maintenant je vais être le grand prêcheur de la Vérité ! Et puis, je vais changer tous les défauts des gens en qualité, je vais remarquer chez eux tout ce qui ne va pas ! Etc."
Ça ne va pas fonctionner.
Parce qu'il faut d'abord trouver, en vous, l'équilibre, parce que si vous essayez d'aller changer les autres, alors que vous-même vous seriez, par exemple, encore capable des choses que vous reprochez aux autres, eh bien, vous ne pourrez avoir aucune action.
Pourquoi ?
Non pas parce que sur un plan de la morale vous ne serez pas dignes, absolument pas. C'est sur le plan tout simplement des énergies et du témoignage, que ça ne fonctionnera pas.
Les hommes, vous le savez, sont très friands de preuves, de preuves, de preuves.
Alors si vous dites à quelqu'un :
"Mais tu es trop coléreux, ça vient de tel et tel problème, pense à autre chose et tu ne seras plus coléreux."
Et puis, deux minutes après, vous, vous allez manifester la colère. Alors il va mettre en doute votre technique. Il va dire tout simplement :
"Mais tu me vends un pain qui ne me nourrira pas. Regarde-toi, tu as encore de la colère !"
Témoignage - Exemplarité
Donc, quoi que vous vouliez enseigner, il faut que vous en soyez, vous-même, le témoignage, pour que cela donne de la force aux gens d'appliquer ce que vous dites.
Parce que la foi des gens, pour l'instant, la croyance des gens, ne s'établit que sur la preuve.
Si vous parlez du bonheur et du bien-être, il faut que vous soyez la preuve du bonheur et du bien-être. Sinon tout le monde fuira votre Dieu et votre technique, en se disant :
"Finalement, il vaut mieux que je prenne les conseils de l'autre, qui me dit d'aller en boîte de nuit, qui me dit d'aller au bal, qui me dit d'aller dans les discothèques, parce que je le vois chaque lundi matin, il est rayonnant et il a un grand sourire et puis il siffle dans les couloirs du travail. Alors que l'autre, ce dévot, a la mine toujours pâle, toujours triste."
Donc il faut avoir souci du témoignage que vous rendez, mais sur un plan plus simpliste, pour que la chose soit accessible à tout le monde, sans que cela devienne un service.
Ayez tout simplement conscience que les autres sont en train d'exercer des irréalités. Être méchant c'est être irréel, parce que tout le monde sait que la seule réalité du cosmos c'est la Bonté, c'est l'Abondance, c'est la Chaleur, c'est l'Amour.
Alors que les hommes qui vivent dans le contraire, manifestent la méchanceté, l'aigreur, l'avarice, etc. Donc ne vivez plus dans ce pôle contraire et qui est négatif, vivez dans le pôle positif qui est la réalité.
Le monde, pour l'instant, vit le côté négatif de la création.
Pourquoi ?
Non pas parce que c'est la chose que Dieu aurait imposé à l'homme, absolument pas. Mais c'est parce que l'homme ne manifeste pas de Bonne Volonté. Il est, comme toujours, assailli par les mauvaises volontés et, dès qu'en lui son cœur, malgré tout, pur, essaye de parler des bonnes volontés qui sont en lui, il les étouffe.
Parce qu'il se dit :
"Mais non, si je suis gentil avec telle personne, je vais tout simplement passer pour un imbécile ! On sait très bien que la bonté ne paie pas ! Et puis, j'ai déjà fait du bien et on ne m'a jamais fait du bien à moi ! Au contraire, les gens que j'ai aidés sont venus me faire des problèmes. Et, à telle personne, j'ai donné et on ne m'a jamais rendu. Dieu, lui-même, ne se soucie pas de moi ! Je suis malade, j'ai des problèmes d'argent, etc."
Donc, même quand la bonté de l'homme parle, l'homme étouffe, parce qu'il se dit :
"Ce n'est pas la réalité de ce monde. La réalité de ce monde, c'est d'être le plus fort, la réalité de ce monde c'est de ne pas se laisser duper, la réalité de ce monde c'est de dominer les autres !"
Et alors, ils entrent dans le cercle infernal et ils n'en sortent plus.
Alors, je ne veux pas dire que vous devez aller, comme des petits anges ou comme des agneaux fragiles, parce que seule la bonté habite votre cœur, vous ne devez pas aller dans ce sens-là dans le monde. La bonté et la Lumière doivent habiter votre cœur, mais l'intelligence doit guider votre langue et vos gestes.
Intelligence
Faites du bien à tous ceux qui en ont besoin, mais soyez conscients que le bien que vous faites est un bien gratuit, et ainsi vous ne serez pas étonnés de ne rien recevoir. Faites du bien, mais ayez conscience que le bien physique matériel ne vous reviendra pas nécessairement en retour, et surtout pas de la part des gens que vous aidez. Ce qui ne veut pas dire que le bien ne vous reviendra jamais en retour, absolument pas, il vous reviendra mais sous bien d'autres formes.
Par exemple, demain vous allez aider votre voisine à faire le ménage chez elle et ses commissions, parce qu'elle est malade. La plupart des réactions mentales humaines va être de penser qu'elle vous doit, finalement, une bonne action. Et ainsi, dès que vous vous trouverez vous-même malade, vous allez espérer que votre voisine va venir. Et c'est une tragédie si elle ne vient pas.
Alors que Dieu a fait chaque homme libre, vous avez exercé votre liberté en allant l'aider, mais elle a aussi le droit d'exercer sa liberté en ne venant pas vous aider.
Alors de qui attendre le retour ?
Eh bien, vous devez l'attendre à tout instant et de nulle part en fait. Vous devez être prédisposition à recevoir le bien, vous ne devez pas penser comment vous allez recevoir ce bien, et de qui, et sous quelle forme. Parce que, par exemple, l'action que vous avez eue envers votre voisine et qui ne va pas se trouver manifestée quand vous, vous aurez besoin parce que vous serez malade. Mais elle a été comptabilisée, admettons pour donner une image, elle a été comptabilisée par votre guide et les maîtres.
Et ils peuvent juger que pour vous il sera plus capital de vous aider, par exemple, dans 10 ans, lorsque vous aurez une grave maladie, ou lorsque vous aurez envie de faire une démarche auprès d'une banque, ou lorsque vous aurez besoin de quelqu'un d'autre etc.
Ils vont juger plus important de garder cette provision, en quelque sorte, pour plus tard, puisqu'ils connaissent votre destin, plutôt que de la dépenser immédiatement parce que le rhume vous retient sur votre matelas.
Les formes du Bien sont innombrables et imprévisibles.
Mais l'homme qui sait et qui vit dans la Réalité sait reconnaître ses formes, et il le remercie chaque jour, même s'il n'a pas reçu, parce qu'il sait qu'un jour, immanquablement, il recevra énormément.
Donc pour revenir au problème initial : l'agression.
Vous indiquer comment vous sortir de ce climat, implique immanquablement que je vous parle naturellement d'un comportement spirituel aussi.
Spiritualité
Étant donné que maintenant l'aspect psychologique a été dépassé, que la notion d'équilibre a été relevée, vous devez entrer dans les notions de spiritualité. Parce que, pour ensuite trouver des raisons de maintenir cet équilibre, il vous faut connaître les éléments qui mènent le monde spirituel.
Parce que demain vous pouvez être de très bonne volonté et vous dire :
"Bon. Je remonte mes manches ! Il faut changer le monde ! Je prends mon courage à deux mains ! Je ne dis plus rien à ceux qui m'insultent, je souris à ceux qui me frappent, je ne dis plus rien si on me vole, je sais qu'on me rendra."
Mais tout cet équilibre est fragile, parce qu'il est simplement élevé par la force de votre conviction mentale et le mental n'est qu'un fétu de paille. Un jour vous croyez à quelque chose, le lendemain vous n'y croyez plus. Observez vos opinions, comme elles changent d'un jour à l'autre, d'une année à l'autre, d'un cycle à l'autre. Donc, un jour, immanquablement, vous vous direz : "Finalement, ça ne vaut rien cette théorie !"
Donc qu'est-ce que c'est qui va édifier votre conviction mentale en une foi spirituelle ?
C'est justement la connaissance des principes mêmes de la spiritualité. Et ainsi vous trouverez un justificatif pour chacune de vos actions, chacune de vos pensées.
Il faut vous nourrir de Connaissance, autant que de Foi et de Lumière. Une foi sans la connaissance ne va pas bien loin, même si elle a commencé à cause de la pureté du cœur et pas à cause de la superstition. Une foi sans la connaissance, je vous le dis, ne va pas très loin.
Il faut étayer, dignifier, en sorte, cette foi pour qu'elle devienne justement une Lumière de l'Esprit et pas simplement une dilatation du cœur.
Les exaltations religieuses ne durent pas parce qu'elles sont soumises, comme vos émotions, au mental. Et le mental, un jour, s'il décide que ces choses-là ne valent plus rien et qu'il entre en crise, parce que vous aurez été éprouvé sur plusieurs plans, eh bien votre foi va tomber. Tandis que si vous avez la connaissance juste, des principes cosmiques, des réalités cosmiques, alors rien ne pourra vous ébranler.
L'homme de connaissance est pour nous aussi cher que l'homme de la foi. Parce qu'une foi sans connaissance ne tient pas, mais en même temps la connaissance sans la foi manque un petit peu d'amour.
Il ne faut jamais négliger les deux pôles qui vous habitent.
Qu'êtes-vous lorsque vous vivez ? Vous vous rendez compte que vous pensez et que vous éprouvez. Donc vous êtes un cœur et un esprit. Et développer l'un sans développer l'autre, c'est être une moitié et pas un entier.
C'est pour cela que les religions sont toutes en train de mourir. Parce que ces religions ne sont pas des entiers,
25-02-24 14:41