Bonjour, voici la première question.
Comment peut-on devenir une Conscience Universelle ?
Ce n'est pas authentiquement une question, ce qui ne veut pas dire qu'elle n'en soit pas une.
Ce que j'exprime par là, c'est que toute la Quête se résume à cette question.
Il ne peut pas y avoir de démarche pour devenir une Conscience Universelle. Il ne peut pas y avoir quelque chose à faire pour devenir une Conscience Universelle. Il n'y a pas de technique, il n'y a pas même d'initiation, ni de chemin initiatique qui soit suffisamment vrai, authentique ou puissant pour apporter à la Conscience Universelle.
Qu'est-ce qui donc va déclencher en soi la Conscience Universelle ?
Si rien ne peut nous orienter vers elle et si rien ne peut authentiquement et véritablement impliquer l'homme dans cette Conscience Universelle.
Ce qui va donc plutôt déclencher la Conscience Universelle, car c'est de cela qu'il s'agit. Ce n'est pas de conquête, ce n'est pas de chemin, ce n'est pas d'avancement, ce n'est pas d'initiation, c'est plutôt un déclenchement. Ce qui va donc la déclencher, c'est tout simplement des prises de conscience.
Alors vous allez me dire : "Mais lorsque l'on a des prises de conscience, lorsque l'on déclenche donc un état de conscience, cela équivaut à avancer sur le Chemin, à aller quelque part, à se recentrer et aller vers le point qui est dans le centre !"
Forcément si vous restez dans une vision tout à fait linéaire et je dirais très humaine de l'avancement, vous aurez cette impression-là. Par contre, si vous vous édifiez dans un discernement qui est complètement séparé justement de tout ce qui est séparativité, de tout ce qui est dualisme, de tout ce qui est en fait état binaire des choses, à partir de ce moment-là, si pour vous n'existe plus la dualité du chaud, du froid, du bien, du mal, vous n'avez aucun mal à soudainement sauter dans le centre qui justement représente le point où se situe la Conscience Universelle.
Qu'est-ce que je veux dire par là ?
Eh bien je veux dire simplement que lorsque l'homme se trouve à droite ou lorsque l'homme se trouve à gauche, quand il se trouve dans le bonheur ou dans le malheur, quand il se trouve dans les épreuves ou tout simplement dans l'abondance, eh bien cet homme-là, pour lui, le chemin initiatique, ou en tout cas la découverte de la Conscience Universelle, va consister à se déplacer d'un point vers un autre. Et dans ce mouvement de balancier, eh bien le chemin initiatique pour lui aura justement toutes les étapes d'un cheminement qui justement procède par épreuves.
Tandis que celui qui - non pas est plus sage, car il ne s'agit pas d'avoir plus de sagesse - mais pour celui qui a un esprit beaucoup plus dégagé de toutes ces choses, pour celui qui a une vision je dirais beaucoup plus pure, beaucoup plus intégrale, qui sait qu'en fait toute l'unité de l'univers vit dans le caillou, dans le poisson, toute l'unité de l'univers vit aussi en lui, dans l'arbre, dans le mouvement qu'il va créer, dans le son qu'il va produire. À partir donc du moment où il a une vision un petit peu plus unitaire de la vie globale de l'univers, et donc même de sa propre vie, à partir de ce moment-là il n'a plus quelque chose à faire pour devenir une conscience. Il existe plutôt tout un tas de choses qu'il ne doit plus faire, et la démarche est complètement différente.
Si pour devenir une Conscience Universelle je vous dis : "Eh bien il faut vous lever tous les matins à 6 heures, il faut répéter 48 fois le son "Om", il faut mettre vos jambes derrière le cou et manger des bols de riz." Tout le monde sera très content d'avoir quelque chose à faire, d'avoir une technique, d'avoir une structure, une vision, un but. Et tout le monde sort l'énergie astrale, tout le monde sort l'énergie mentale, tout le monde donc investit l'énergie de tous ses différents corps, dans quelque chose qui n'a pas plus de valeur, que si je vous dis tout simplement pour éviter les caries il faut vous brosser les dents tous les soirs.
Qu'est ce donc qui a de la valeur dans le Chemin spirituel ?
Eh bien ce ne sont pas toutes les choses que vous allez trouver à faire, mais plutôt toutes les choses que vous avez ou que vous allez comprendre que vous ne devez plus faire. Et ainsi si vous comprenez toutes les choses que vous ne devez plus faire, automatiquement un état d'être va naître en vous. Et c'est cet état d'être qui va provoquer en vous tout ce que vous avez à faire.
C'est à dire que même si vous ne connaissez aucun maître, aucune technique de méditation, aucune technique de chant, aucune technique de position du corps, absolument rien du tout à la spiritualité donc et à tout ce qu'elle comporte d'ésotérique et d'occultiste. Si vous ne connaissez rien à tout cela, à partir du moment où vous savez ce que vous ne devez plus faire, tout le comportement humain qui en fait obscurcit la divinité, à partir du moment où vous savez que vous devez mettre à bas ce comportement humain, votre âme dicte à votre personnalité tout ce qu'elle doit exécuter pour construire ce que l'on appelle l'antakarana, soit le pont de lumière.
Un pont de conscience qui relie définitivement l'atome de conscience de la personnalité et les atomes de conscience de l'âme de façon à ce qu'il y ait ce que l'on appelle aussi le mariage alchimique.
Et c'est à ce moment-là que naît l'authentique initié, qui est donc davantage l'âme de sa conscience et la conscience de son âme que la vibration de sa personnalité.
À partir de ce moment-là, cet individu n'a pas à se demander vers quel maître il doit aller, quel cheminement il doit choisir, quelle technique il doit faire. Tout simplement son âme qui appartient depuis toute origine, depuis le premier jour de sa naissance. À cause du rayon qui la type, si spécifiquement, l'âme appartenant donc depuis l'origine à un ashram, donc à un maître, à partir de ce moment-là, toutes les techniques qui sont en vigueur ou en extériorisation dans l'ashram céleste, à cette époque-ci, à cette époque-là précise de l'incarnation où ce pont se fait, à partir de ce moment-là, toutes les exigences donc vibratoires deviennent un code, ce résume, sont précipités dans l'intelligence de l'âme qui elle-même la précipite dans l'intelligence de la personnalité. Et il se passe un phénomène que l'on pourrait appeler l'intuition et à partir de ce moment-là, l'intelligence de l'âme dicte de manière irrépressible ce qui est à faire à l'intelligence de la personnalité.
L'homme qui est arrivé à se mettre justement dans un certain état de centralisation, qu'il comprend davantage ce qu'il ne doit plus faire plutôt que de savoir très théoriquement ce qu'il doit faire. Si donc il s'est placé dans cet état-là, cela veut dire qu'il va être capable de cette intuition, capable de recevoir l'impulsion de l'intelligence de l'âme et être capable d'obéir, de sentir et de suivre cette impulsion.
Cela veut dire aussi que, le sachant ou pas, ayant entendu un jour parler de méditation ou pas, il va connaître des espaces dans sa conscience de tous les jours où il va être dans une sorte de méditation. Et c'est à ce moment-là que ce soit en relaxation, que ce soit en regardant une nappe d'eau, un arbre, une fleur ou en écoutant une musique, ces étapes-là de la conscience donc vont lui permettre de rentrer en intuition avec l'intelligence de l'âme. Et c'est à ce moment-là que l'âme va pouvoir dire : "eh bien maintenant fixe un point bleu". Et l'individu dans sa personnalité ne sait pas ce que cela veut dire, il ne connaît rien ni à propos de l'isotérisme, ni à propos de la méditation. Mais il sait comme si c'était un rêve, c'est ce qu'il se dira en lui-même, tiens j'ai eu l'idée de faire ça un jour. Mais il sait qu'il doit absolument suivre cette vision et il le fait. Et puis il se dit soudain eh bien si je retenais mon souffle. Et étant dicté par l'intuition, la rétention du souffle devient impossible. Si justement l'individu ne se place pas dans l'intuition absolue. Mais si c'est l'intuition intégrale qui guide la rétention du souffle, à partir de ce moment-là tout devient possible.
Pour l'autre, pour celui qui essaie d'obliger sa chair, d'obliger son corps, pour celui là je ne veux pas dire que les choses soient difficiles. Car lorsque l'on veut d'une volonté pure quelque chose, on arrive à obtenir de la chair, à obtenir du mental et de l'astral un maximum de collaboration. Ce n'est que lorsque la volonté n'est pas assez pure et qu'elle est brouillée par des humeurs un peu trop négatives, véhiculée par la vie de famille, véhiculée par la vie du travail, véhiculée aussi par tout simplement les problèmes que l'on rencontre dans la vie quotidienne. À partir de ce moment-là, même si l'on s'assoit en méditation de façon relativement calme, eh bien les énergies qui ont été expérimentées, vécues, générées par tous ces milieux que je viens de citer, à partir de ce moment-là ces énergies vont créer des obstacles et vont rendre impure la volonté qui a fait et qui a poussé l'individu à s'asseoir.
Ce qu'il faut donc pour entrer dans une sorte de communication intuitive avec l'âme, avant tout ce n'est pas savoir ce que l'on doit faire, ce n'est pas chercher un groupe initiatique, ce n'est pas chercher un rituel, ce n'est pas chercher non plus la façon correcte de s'habiller en correspondance avec des couleurs spirituelles, ce n'est pas de savoir si demain il va falloir absolument ne manger que des céréales et du fruit.
Ce qu'il faut donc savoir dès aujourd'hui, dès l'instant de votre démarche, c'est savoir tout ce que vous êtes prêt à abandonner.
Et si demain il se trouve que vous devez abandonner la viande, si se trouve que demain vous devez abandonner tel et tel exercice de vos humeurs un peu trop négatives, eh bien à partir de ce moment-là vous savez que vous avez à faire ces choses-là, que vous avez à exercer donc la volonté dans le domaine de l'abandon et du détachement.
Abandon & Détachement
Je parle de volonté dans le domaine de l'abandon et du détachement alors que l'on pourrait croire que ces mots-là ne vont pas tout à fait ensemble. En fait, le paradoxal n'existe pas entre ces mots-là. Le paradoxal existe si l'homme ne comprend pas qu'à l'origine de tout exercice, l'impulsion qui préside, c'est la volonté.
Que ce soit le dévot lorsqu'il se met en prière, que ce soit l'artiste lorsqu'il va exécuter son œuvre, que ce soit l'occultiste quand il va créer son rituel ou que ce soit le disciple qui essaye de devenir un initié, à la base et à la racine de tous ces comportements, initialement il y a toujours la volonté.
Mais seulement lorsque l'on parle de volonté, l'homme l'associe toujours plus facilement à une fiche de tout ce qui est à faire. Il n'arrive pas à l'associer à une liste de tout ce qui est à ne pas faire, car à partir de ce moment-là, cela voudrait dire que la volonté étant une énergie qui s'extériorise, elle n'irait pas en harmonie parfaite avec le détachement que l'on pourrait croire être une énergie qui intériorise parce qu'elle se centralise.
Or il se trouve qu'il faut toujours savoir balancer entre toutes les énergies et que pour s'intérioriser, il faut avoir fait une sorte de petite extériorisation. Mais l'extériorisation de quoi ?
Non pas l'extériorisation des humeurs, du désir, du mental, du corps lui-même. Une extériorisation de ce qui est le principe premier de toute la vie dans l'univers et de toutes les vies qui composent l'univers, c'est la volonté d'être, donc la volonté de l'âme.
La Volonté
Et c'est là où l'on en revient à redéfinir ce qui est la volonté, car si l'homme a tant de mal à associer volonté et intériorisation, donc volonté et abandon, c'est parce qu'il ne comprend pas de quelle volonté il s'agit.
Il ne faut donc pas sortir la volonté qui dit, je vais faire ceci, et c'est en sortant ce type de volonté que justement l'on arrive à se poser la question, mais qu'est-ce que je dois faire pour devenir un disciple ? Quelle technique dois-je trouver ou appliquer ? Qu'est-ce que je dois changer en moi-même ? Qu'est-ce que je dois améliorer ? Qu'est-ce que je dois faire ? Quelle montagne je dois grimper ? Quel arbre je dois grimper ?
Si l'on associe cette volonté extériorisée à tout ce qui est initiatique, automatiquement on va chercher des choses à faire.
Si au contraire, on réfléchit tout de suite non seulement au sens des mots mais en plus à la nature des énergies qui sont réclamées sur le chemin initiatique, à partir du moment où l'on essaye de comprendre, de sentir le fond des énergies qui sont réclamées sur le chemin initiatique, l'on sait tout de suite et immanquablement la nature de chaque mot qui sont prononcés, tous ces mots qui sont prononcés sur le Chemin spirituel. Et ainsi l'on ne fait plus d'erreur.
Donc lorsque l'on parle de Volonté en spiritualité, de Volonté sur le chemin initiatique, il ne s'agit pas de sortir toutes ses forces et de les extérioriser pour accomplir quelque chose, pour prendre quelque chose, pour descendre quelque chose, détruire quelque chose, construire quelque chose. C'est au contraire une volonté qui est comme un Bouddha assis.
Et il faut vous trouver comme cela pour chaque mot, donc pour chaque énergie, un symbole qui vous fait exactement comprendre quelles vibrations soutend ce mot. Donc quelles vibrations le Maître attend que vous incorporez ou que vous exprimiez. Rappelez-vous toujours que la volonté est comme un Bouddha assis.
Ce n'est pas un cheval fougueux donc qui va courir dans les plaines pour aller conquérir l'espace. Ça c'est la volonté des hommes traditionnels.
La véritable Volonté, celle qui construit l'initié et qui lui permet d'aller sur le chemin, c'est la volonté du Bouddha assis.
Observez un Bouddha assis.
Est-ce qu'un cil bouge ? Non.
Est-ce qu'un doigt bouge ? Non.
Est-ce qu'un cheveu bouge ? Non.
On ne remarque même pas s'il est en train de respirer ou pas.
C'est une absence tellement grande qu'on se demande si même il est encore vivant. Hors de cette absence apparente, surgit une incroyable présence. Cette présence, c'est encore une fois un synonyme de la Volonté.
C'est-à-dire que Volonté est toujours à rapprocher de la Présence.
Volonté & Présence - Pouvoir
Volonté et Présence ne font en fait qu'une seule et même vibration.
Pourquoi ?
On remonte à l'origine des énergies.
Si l'on s'intéresse donc un petit peu à la jeunesse de l'homme et à la constitution occulte de l'homme et de l'univers, on s'aperçoit qu'alchimiquement l'univers est composé principalement de trois rayons, que l'on peut appeler le rayon 1, 2 et 3 comme cela a été fait, celui de la Volonté, celui de l'Amour-Sagesse et celui de l'Intelligence. L'homme est par la même, à l'intérieur de son âme, composé de ces trois mêmes principaux pétales.
Il est donc normal que lorsque l'on veut marcher sur le Chemin, lorsque l'on veut aller petit à petit vers notre nature originelle, il va falloir mettre en résonance ces trois pétales de Vérité. Et donc faire attention au sens véritable de chacun des mots et faire attention à la nature véritable de chacune des énergies que l'on devra éveiller.
Pourquoi donc est-ce que l'on peut mettre en relation Présence et Volonté, soit Pouvoir ?
Si l'on peut les mettre ensemble c'est parce que lorsque l'on observe l'Univers ou le phénomène de la manifestation de la Vie, eh bien il n'y a pas de vie sans qu'il y ait et la Volonté de vivre et la Présence de la divinité dans toutes les formes de Vie. C'est la base même de tout l'Univers. C'est la base de la réalité d'un rocher, c'est la base de la réalité d'une baleine, d'un dauphin, d'un cristal, c'est la base de la réalité de l'homme, de l'arbre, des nuages, de tout ce qui existe.
Il n'y a pas de vie sans qu'il y ait et la Volonté de vivre et la Présence de la divinité dans toutes les formes de Vie. C'est la base même de tout l'Univers.
Il y a en premier lieu la Volonté d'être, le Pouvoir d'être, et ensuite cette Présence qui fait que le Pouvoir d'être et la Volonté d'être se manifestent ensuite en une vie, qui sera un arbre, qui sera un poisson, qui sera un homme, qui sera une planète.
Donc en rapprochant ces deux concepts de Présence et de Volonté soit de Pouvoir - mettons donc Présence et Pouvoir ensemble.
En rapprochant ces deux concepts, l'on s'aperçoit que la plupart des hommes vivant traditionnellement ignorent complètement cette énergie qui pourtant est à l'origine même de leur naissance, à l'origine même du fait qu'ils respirent, qu'ils voient, qu'ils entendent. Non seulement donc ils sont une Présence, mais ils sont le Pouvoir de cette Présence, le Pouvoir d'être de cette Présence.
À partir du moment où un homme est convaincu de cela, à partir du moment où il sait, où cela devient une foi en lui que non seulement il est une Présence - qu'il qualifie de divine, d'extraterrestre, de quoi que ce soit d'autre, ne compte pas du moment qu'il idéalise quelque chose de parfait, quelque chose d'éternel et d'omnipotent - à partir du moment où il a foi d'être cette présence et ce pouvoir d'être, il ne peut plus être quelqu'un qui s'avance dans la vie à pas timide, à pas complexé, à pas mesuré, n'osant jamais faire ceci ou dire cela, ou se lancer dans ceci ou cela.
La barrière psychologique qui n'est qu'une maladie de la personnalité, la barrière psychologique à partir de ce moment-là saute complètement et libère les énergies de vie de l'âme.
Alors ce qu'il faut savoir en matière de Vie et d'expression de la Vie, c'est que la plupart des hommes ne sont pas en véritable expression.
S'ils étaient en véritable expression, eh bien tout le monde serait dans un relatif bonheur. Quand je dis relatif bonheur, cela veut dire tout simplement que le bonheur tel que l'homme le cherche n'existe pas et n'existera jamais. Ce qui fait que l'homme cherche un bonheur, c'est parce qu'il est dans le malheur ou dans quelque chose qui ressemble à un mal-vivre, à un mal-être. À partir du moment où l'homme se dépouille de tout ce qui lui fait être mal dans sa peau, la notion même de bonheur ne résonne plus en lui, n'existe plus. Pourquoi ? Non pas parce que le bonheur est illusoire ou inutile, ou il n'est bon que pour les simples d'esprit, mais tout simplement parce que lorsque l'on est sorti de cette dualité dont je parlais tout à l'heure, automatiquement l'on s'aperçoit qu'il n'existe pas plus de bonheur que de malheur, qu'il existe tout simplement, droit comme un fil, un état d'être qui est plein et qui est plénitude.
Donc à partir de ce moment-là, la quête du bonheur ne rentre plus du tout en ligne de compte dans la vie du disciple. Ce qui ne veut pas dire que le disciple se moque du bonheur, car si l'on voit des disciples traverser la rue avec des têtes minées par la tristesse, avec des têtes minées par le souci, à partir de ce moment-là, cela veut dire que non seulement ils ont dit non au bonheur tout en gardant leur tristesse, mais qu'en plus ils n'ont pas trouvé le centre où se trouve l'expression pleine de la vie.
Ce qu'il faut donc faire lorsque l'on marche au fur et à mesure sur le chemin, ce n'est pas chercher ce qui est à droite ou ce qui est à gauche, ce qui va convenir à votre évolution, ce qui va vous faire évoluer ou ce qui va vous transformer. Pourquoi ?
Parce que tout d'abord, et en vérité, ce n'est pas qu'il n'y ait rien à transformer, mais en fait il y a si peu de choses à transformer. Ce qui ne veut pas dire que l'homme, que l'on prenne n'importe quel homme qui passe dans la rue et que l'on analyse son état d'être, ses qualités, ses défauts, la nature de sa psychologie, ce ne veut pas dire que cet homme-là va être parfait. Non. Parce que même si l'on regarde la vie, le tremblement, la vibration de son âme, elle-même n'aura pas atteint l'expression pleine de la Lumière. Cependant, à l'état de germination, à l'état potentiel, toute cette perfection est contenue dans la vie de son âme.
Ce qu'il faut donc ce n'est pas transformer cet homme, ce n'est pas non plus transformer son âme. Ce qu'il va falloir lui apprendre à faire, c'est tout simplement s'ouvrir de plus en plus à de nouvelles zones de conscience.
S'ouvrir à de nouvelles zones de conscience
Et comment est-ce que l'on apprend un homme à s'ouvrir ?
Quand je dis qu'il faut apprendre, cela ne veut pas dire qu'il va falloir faire quelque chose. Cela ne veut pas dire qu'il va falloir suivre une discipline, suivre une méthode, suivre un Maître, suivre ceci, être cela. Pas du tout. Vous pouvez faire toutes ces choses, appartenir à un groupe, appartenir à une école, à un enseignement, à un gourou, vous pouvez faire toutes ces choses, c'est certain. Mais si vous les faites de manière détachée et avec la notion juste d'une Liberté et d'une Responsabilité absolue, alors vous serez dans la notion juste pour faire toutes ces choses.
Mais si vous cherchez dans ces choses un moyen d'appartenir à une structure, d'appartenir à un rail qui avec assurance vous amènera à cet endroit-là, alors à partir de ce moment-là, la chose que vous étudiez, l'être que vous fréquentez, toutes ces données-là seront complètement inutiles. Et au lieu d'avancer, vous perdez du temps. Pourquoi vous perdez du temps ? Eh bien parce qu'à côté, la vie quotidienne, à cette vie quotidienne, vous porterez moins d'attention. Aux petits problèmes de tous les jours, vous serez un petit peu moins conscient, vous essayerez de les éviter, vous cantonnant dans ce qui est d'après vous uniquement spirituel. Alors vous éviterez de gagner par exemple de l'argent pour ne pas devenir quelqu'un qui s'attache à l'argent. Vous éviterez de rencontrer les gens du sexe opposé pour ne pas vous tenter ou pour ne pas devenir quelqu'un qui aime la tentation. Et ainsi de suite, l'être naissant dans la spiritualité, en appartenant à un groupe, à un enseignement, à une discipline, va se couper de toutes ces données de la vie pour se limiter, se cantonner avec bonne conscience dans quelque chose de spirituel. Or, à quoi cela amène-t-il ?
Eh bien cela amène tout simplement l'individu sur un plan psychologique - J'épargne et j'évite de parler de toutes les frustrations, bien sûr. Venons-en simplement à la chose spirituelle. - Cela veut dire que cet individu, sur un point de vue spirituel, ne sera que faiblesse.
Il ne connaîtra pas l'endurance. Il ne connaîtra pas la confrontation avec les énergies dites adverses. Il ne connaîtra pas les limites de sa propre force, de sa propre nature. Et lorsqu'un jour viendra véritablement un obstacle qui arrive immanquablement sur le chemin de l'initiation, eh bien ce premier obstacle, si facile pour les autres qui se sont entraînés à la force en vivant dans le monde, eh bien pour celui-là, l'obstacle sera fatal. Et ainsi, s'il perd un être cher, ou s'il perd son moyen de subsistance, s'il perd ceci ou s'il perd cela, il va s'effondrer. Et on aura beau lui rappeler toutes les théories spirituelles auxquelles il croyait, rien ne raisonnera en lui.
D'où venait cette faiblesse ?
Eh bien cette faiblesse est venue du fait que, ayant un véhicule, ayant un décor à l'extérieur, qui s'appelle la vie sociale, qui s'appelle la vie familiale, qui s'appelle la vie affective, qui s'appelle aussi tout ce que l'on peut appeler "le bazar humain", ayant ce décor, et s'étant coupé de ce décor, eh bien l'homme n'a pas réussi à exprimer son potentiel de force. Ne l'ayant pas exprimé au jour de l'épreuve, eh bien il n'en a pas.
C'est comme un homme qui achèterait une voiture, il travaille énormément, il économise énormément, il essaie de faire des heures supplémentaires pour gagner de plus en plus d'argent parce qu'il veut s'acheter la plus belle voiture qui existe sur la Terre. C'est ce que fait le disciple naissant, il perd des heures à lire dans les livres, ou aller dans les groupes, pour avoir la meilleure technique qui soit pour être sûr d'avancer sur le chemin spirituel. Et puis lorsqu'il a acheté sa voiture, cet homme la met au garage, ne remplit jamais le réservoir et ne va jamais nulle part avec. Par contre, tous les soirs avant d'aller se coucher, il monte dans sa voiture et il inspecte le moteur, il regarde le nombre de pièces qui composent le moteur. Et il passe à l'arrière, et il passe à l'avant, il s'amuse avec les vitesses, avec le klaxon, avec les lumières, ça c'est le disciple naissant. Il essaie des méditations, il avale tous les livres, il essaie des mantras, il est extrêmement régulier dans toutes ses ascèses. Mais voilà, cette voiture ne sort jamais du garage.
Et le jour où Dieu, qui est forcément à l'extérieur et non pas enfermé dans cette maison, dans ce petit garage, dans ce petit cube que l'homme a créé pour sa vie, Dieu qui est donc trop grand, le Maître qui est donc trop grand et qui réside nécessairement à l'extérieur, lorsque le Maître appelle ce jour-là et qu'il dit : "Vient me rejoindre !". Alors le petit disciple ouvre la porte du garage et se dit : "C'est le moment de sortir pour moi. Enfin la voiture prend tout son sens, je vais rejoindre mon Maître !", et il met la clé de contact et il appuie sur l'accélérateur et ça ne démarre pas. Et pourquoi ?
Eh bien c'est parce que n'ayant jamais roulé, ne s'étant jamais soucié de ce qui fait avancer le moteur avant tout, eh bien il n'a jamais mis d'essence dans le réservoir. N'ayant pas d'essence dans son réservoir, n'ayant pas d'énergie pour avancer, quelle que soit la splendeur de ses ustensiles, de ses techniques, de son véhicule, il ne peut aller nulle part. Et Dieu qui passe, le Maître qui passe le regarde mais ne peut rien faire pour lui, car le Maître ne peut pas entrer dans ce petit cube, c'est le disciple qui doit sortir de son cube, sortir de son carré, sortir de sa matière.
Que fait donc le disciple authentique ? Celui qui veut véritablement être un disciple et non pas s'amuser à la spiritualité.
Disciple authentique
Celui qui a une conscience exacte de la vie du disciple ne va pas chercher à économiser, à faire des heures supplémentaires pour avoir la plus belle voiture de la Terre. Il ne va donc pas chercher dans tous les groupes, à partenir à tous les séminaires pour trouver la voie impeccable et irréprochable.
Il va d'abord essayer chez lui, dans sa maison, dans son travail, dans sa rue, d'être quelqu'un d'authentiquement spirituel. Quelqu'un à travers lequel la vie, la Grande Vie, la vie de l'âme, la Vie Universelle, Cosmique, va pouvoir s'exprimer et passer.
Ce qui fait que celui-là ne va pas avoir une belle ni une grande voiture, car n'étant que lui, tout ce qu'il aura à offrir aux gens, c'est une deux chevaux ou une 4L, en tout cas quelque chose de très petit, qui n'est même pas performant, qui est peut-être même d'occasion. Mais peu importe, il a quelque chose et avec ce quelque chose, il fait quelque chose et il avance. Et il va commencer par transporter les gens qui sont autour de lui, qui n'ont pas besoin d'aller bien loin, c'est certain, mais qui ont quand même besoin d'aller quelque part. Et à ce moment-là, il leur est indispensable, même si ce n'est que pour dix mètres, même si ce n'est que pour un kilomètre, mais il leur est indispensable parce qu'il est là, lui, et il met tout ce qu'il a à disposition.
Tandis que celui qui, pendant tout ce temps économise, travaille et économise pour s'acheter la plus belle voiture du monde, la plus belle technique du monde, eh bien celui-là ne sort pas, ne se soucie pas des autres et aide peu, ne participe donc pas au Grand Mouvement de la Vie qui est avant tout nourricière.
Le Grand Mouvement de la Vie
La vie n'est pas contemplative. La Grande Vie qui est ce grand phénomène cosmique qui passe par toutes les entrailles de l'homme ensuite, eh bien cette Grande Vie n'est pas du tout contemplative. Elle ne se dit pas : "Je vis pour moi dans le centre de l'univers et là dans un petit point sur la Terre."
Non, la Grande Vie est un mouvement nourricier.
Ce qui fait que dès que la vie commence à apparaître quelque part en vous dans un petit coin, cela devient en vous une grande nécessité de nourrir l'autre. Et si vous n'avez qu'un pétale qui vibre et que ce soit simplement votre générosité, eh bien à partir de ce moment-là vous allez sentir comme étant irrépressible le besoin de nourrir de par votre amour généreux.
Si en vous c'est au contraire le besoin et le don d'instruire, eh bien vous allez sentir comme étant irrépressible le besoin de donner aux autres et vous ne pourrez pas vous en empêcher. Et même si vous restez dans votre coin, eh bien ce sont les gens qui viendront vers vous qui prendront hors de vous les choses que vous possédez.
Dès que la Grande Vie se met en mouvement en vous, vous devenez un élément nourricier, parce que la Grande Vie est avant tout une nourrice. La Grande Vie n'a de cesse de servir à nourrir les gens qui sont en incarnation sur la terre.
Pourquoi ?
Eh bien parce que l'on imagine la vie comme étant comme un mouvement de pendule qui descend et puis qui remonte un jour lorsque Dieu en a assez de traîner dans la matière, d'avoir vécu toutes ses expériences et qu'il redevient lui-même, alors il remonte et ainsi le mauvais jeu est terminé. L'on peut se rasseoir dans l'éternité et l'on est bien content de se retrouver parce que l'on est très beau. Si bien sûr l'on simplifie la Vie à ce mouvement-là, on ne comprend pas la nature de la Vie.
La nature de la Vie ce n'est pas simplement d'avoir plongé dans la matière et de devoir en ressortir. La nature de la Vie et ce qui fait que cette vie-ci s'est plongée dans la matière, ce n'est pas parce que telle était la loi, ce n'est pas parce que c'est son mouvement et que cela est incontournable et qu'on ne peut pas l'éviter.
Si la vie se plonge dans la matière, c'est par un grand souci et un grand besoin de nourrir.
Quand je dis nourrir, vous pouvez penser que la chose devient incompréhensible. Car si Dieu ou toutes les âmes étant parfaites et divines demeuraient dans leur ciel, il n'y aurait pas besoin de connaître un état où l'on nourrit la matière, puisque la matière n'aurait pas besoin d'exister, les âmes restant dans leur ciel. C'est mal connaître le principe et la nature de la Grande Vie, que de penser ça.
La nature de la vie contient en elle-même la mère, le père et l'enfant.
Le Père, la Mère et l'Enfant
Ce n'est pas simplement une âme qui se dit du haut de sa perfection, du haut de sa divinité : "Eh bien voilà, voilà le glas qui sonne, eh bien voilà c'est mon quart d'heure, je vais devoir descendre dans la matière. Pendant des cycles et des cycles, je vais oublier que je suis Dieu et je vais recevoir des tuiles et des tuiles sur la tête. Je vais connaître mille morts, mille tortures, enfin je m'intéresserai au spirituel et je remonterai lourdement, péniblement la pente et je redeviendrai moi-même.". Non ce n'est pas cela.
L'atome de vie que l'on appelle Dieu, l'atome de vie que l'on appelle l'âme, contient en elle-même la mère, le père et l'enfant.
Ce n'est donc pas quelqu'un qui est poussé par la loi dans le monde de la matière. C'est un être complet, un être total qui contient en lui-même la mère et l'enfant qui est à nourrir. Ce qui fait qu'il n'a pas besoin de se dire, eh bien c'est mon mauvais quart d'heure à passer, mais non j'y vais, je ne peux pas faire autrement. C'est le Père qui est en lui, qui le pousse dans la matière, qui se pousse lui-même dans la matière, dans la Mère donc, qu'il contient pour la nourrir d'un Enfant, enfant qu'il devra ensuite nourrir lui-même pour en faire aussi un Père, un futur Père.
Et lorsque l'on ne comprend pas que la Grande Vie que vous êtes et qui existe partout dans le Cosmos, si l'on ne comprend pas que cette Grande Vie est le Père et la Mère et L'enfant, on ne comprend pas ce qui a poussé Dieu à aller dans la matière et ce qui fait qu'existe cette loi de remonter de la matière.
Ce qui se précipite dans la matière c'est donc le Père. La matière c'est la Mère, donc il se précipite dans la Mère et ce qui remonte de cette synthèse, de cette précipitation, ce qui va remonter c'est l'Enfant.
L'enfant c'est vous. C'est vous qui en ce moment vous appelez Pierre, Jacques, Paul, Adeline, Josette ou n'importe qui d'autre. C'est l'enfant.
Mais est-ce que cela veut dire que vous n'êtes que l'enfant ? Non.
Le Principe intégral qui vous compose est aussi le Père et la Mère. Et ce qui est en train de vivre aujourd'hui si malade, si torturé, si mal dans sa peau, c'est l'Enfant.
Et c'est pour cela qu'il ne se sent pas bien. C'est pour cela qu'il a besoin d'amour, qu'il cherche une structure, qu'il cherche quelqu'un pour être aimé et quelqu'un à aimer. C'est pour cela qu'il cherche un maître, qu'il cherche une école initiatique, qu'il cherche un Dieu parce que lui n'est que l'enfant. Du moins il n'a conscience que de cela pour l'instant, d'être l'enfant.
Pourtant en lui existe et le Père et la Mère. C'est ce qui lui permettra justement à arriver à un certain niveau initiatique de devenir l'androgyne.
Pourquoi devient-on androgyne ?
Si de par l'origine nous n'étions que l'enfant de Dieu il n'y aurait aucun moyen de devenir androgyne. Parce que l'enfant n'a qu'une vibration. Pas deux, pas trois, pas quatre ; Une, il est l'enfant.
Or il se trouve que l'homme est destiné à être un Dieu et à régner sur la terre, comme cela est écrit dans la Bible, sur tous les éléments et sur tout ce qui existe.
Un enfant peut-il régner sur tous les éléments et sur tout ce qui existe ? Non. Les éléments lui font un berceau mais il ne peut pas régner sur son berceau. Impossible.
Qu'est-ce donc qui va permettre à l'enfant de devenir un roi ? Eh bien c'est en devenant le père qu'il est et en submissant à la mère qu'il est et qu'il possède.
Qu'est-ce que le Père ? Eh bien le père c'est votre âme et un petit peu plus haut ce que l'on appelle en ésotérisme la Monade, soit le Soi Suprême. Vraiment l'étincelle la plus divine et la plus pure qui existe.
Qu'est-ce que la Mère en vous ? Eh bien c'est toute la personnalité. C'est la matrice de votre personnalité. C'est donc tout autant aussi votre chair que vos émotions, votre affectivité, vos talents, vos qualités, vos défauts.
Et en unissant ces deux eh bien l'Enfant qui essayait de vivre entre papa, entre maman, eh bien cet enfant-là qui était instable devient soudainement majeur et non pas parce qu'il grandit mais parce que le Père apparaît et qu'il réintègre son Enfant.
Comment fait-on donc pour dans un premier temps unir le Père et la Mère, soit la Monade ou tout le Principe Divin ou la réalité spirituelle de l'homme avec la personnalité et la matière ? Car il semble bien que ces deux personnes-là ne fassent pas bon ménage.
Et il y a des gens qui ne sont que la Mère, qui ne sont donc que leur matière, que leur personnalité.
Et il y a des gens qui essayent de n'être que le Père, donc que leur âme ou que les qualités divines.
Mais la Grande Vie ce n'est pas être la Mère et ce n'est pas être que le Père. La Grande Vie c'est savoir être une synthèse des deux et de savoir exprimer le tout dans un équilibre parfait.
Faire faire donc une synthèse entre le Père et la Mère, c'est résoudre à l'intérieur de soi tout ce qui donne lieu à ce que l'on peut appeler le chemin initiatique. Et ce n'est pas autre chose le chemin initiatique.
Le Chemin Initiatique
Ce n'est donc pas devenir Dieu, ce n'est donc pas devenir un maître ou devenir parfait. Le chemin initiatique à l'heure actuelle n'a pour but que de vous faire réunir en vous-même dans un acte conscient voulu le Père et la Mère. Pour que l'Enfant qui est là et qui essaye d'unir les deux puisse se projeter dans les deux et faire une synthèse de ces trois points et ainsi devenir un triangle parfait.
Pour l'instant, les trois bâtons du triangle sont séparés.
Il y a l'Enfant qui pleure, qui a peur, qui a froid.
Il y a la Mère qui est dictatrice, qui veut son plaisir, qui impose ses limites, qui impose sa vision, qui est la matière.
Il y a le Père qui lui hurle, qui dit à la Mère de laisser l'Enfant un petit peu partir dans le Royaume, qui essaye d'appeler son Enfant.
[...]
Les choses quotidiennes ne s'arrangent pas comme étant arrangées par le ciel, le monde ne vient pas vers vous, vous demandez tout ce que vous savez, le monde ne vient pas vers vous pour réclamer tout votre amour, au contraire, les gens se moquent de vous, les gens ne vous croient pas, les gens vous contredisent, les gens se détournent de vous en vous traitant d'illuminés, d'original, peut-être même de fous.
À partir du moment où donc le triangle est composé, la vie ne devient pas facile, la vie devient très difficile, mais c'est une difficulté qui n'affole pas le disciple, pas du tout. Pourquoi ?
Parce que sa vision entre-temps s'est arrangée, il n'attend plus le bonheur comme j'ai dit tout à l'heure, le bonheur n'est plus sa quête, et non pas parce qu'il n'a plus besoin d'être heureux ou parce que cet horizon ne l'intéresse pas, mais parce qu'étant plus centré dans la Réalité et dans la Vérité, il ne cherche pas ce qui appartient à l'illusoire et à l'éphémère. Et pourquoi est-ce que cela ne représente pas de difficulté, en deuxième raison, c'est parce que tout simplement il sait qu'étant devenu un triangle alchimique, son devoir est non pas de rester à se contempler lui-même et à parler avec son Dieu ou avec son âme, mais son devoir est d'essayer d'aller aider les autres à constituer ce même triangle, donc plus il rencontre de difficultés et plus son âme va être satisfaite.
Est-ce que cela veut dire que le disciple est un masochiste ?
Pas du tout, le disciple n'aime pas la souffrance, en tout cas pas plus que l'homme traditionnel.
Seulement il sait que où existe un obstacle, existe son devoir et donc il doit faire face à l'obstacle, faire face à la souffrance parce que là est son devoir.
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Ce n'est pas au milieu des gens qui l'aiment qu'est son devoir, ce n'est pas au milieu des gens qui l'écoutent qu'est son devoir, son devoir se trouve au milieu de ceux qui pensent à autre chose qu'à Dieu pour leur rappeler que Dieu existe.
Donc chaque fois que vous voudrez être quelqu'un d'authentique en spiritualité, ne partagez pas de longues heures avec ceux qui sont comme vous, avec ceux qui prient, avec ceux qui font du bien. Réunissez-vous c'est certain parce qu'il faut pouvoir se réunir pour se donner un peu d'amour, un peu de courage. Profitez du partage de vos âmes en présence. Vous redonner aussi un peu de force pour continuer à aller plus loin.
Mais passez plus de temps, je vous en prie, avec ceux qui justement ne vous croient pas, avec ceux qui justement ont les yeux complètement aveugles, avec ceux qui ne jurent que par la matière, avec ceux qui ont des problèmes qui sont malades, qui ont des problèmes familiaux et qui ne savent pas comment les résoudre. Au lieu donc de passer une après-midi à discuter de ce qu'a dit le Maître, passez une heure avec votre voisin qui ne sait pas comment résoudre le problème du départ de son fils aîné ou l'avortement de sa fille ou le décès de son mari ou de sa femme. Passez cette heure-là avec votre voisin sera plus important que de discuter de tout ce qu'a dit le Maître pendant des heures avec vos amis qui partagent les mêmes idées que vous.
Dans le monde il faut être actif. Un disciple signe son authenticité par l'activité qu'il est capable de mettre en route. Ce n'est pas par le nombre de choses qu'il va savoir, ni par le nombre d'heures de méditation qu'il va faire, ni même par le nombre de mantras qu'il va réciter, ni par la somme énorme de ses bonnes intentions qui restent toujours bien rangées dans ses armoires et qui ne sortent jamais dans la rue. L'authenticité du disciple va se signer uniquement par le nombre d'actes qu'il va être capable de mettre en œuvre pour faire quelque chose au nom de Dieu. Même s'il ne prononce jamais le nom de Dieu.
Par exemple, si vous allez aider votre voisin à aller faire ses courses parce qu'il se trouve blessé, la cheville cassée ou je ne sais quoi d'autre, malade, étant au lit, vous n'allez pas lui dire : "Eh bien je viens aujourd'hui faire mon service, c'est au nom de Dieu que je viens faire les courses pour toi."
Automatiquement, si votre voisin est complètement actif, il va vous regarder avec des grands yeux tout ronds et se demander de quel toit lui tombe ce fou. Et il ne va pas rire, il va se sentir même plutôt en mauvaise compagnie et il préférera manger le riz qui lui reste dans son placard plutôt que de vous envoyer acheter des fruits et des légumes.
Il faut en même temps que vous vous extériorisez dans l'action, il faut en même temps vous cacher sous le manteau. Et quand je dis vous cacher sous le manteau, cela veut dire que vous ne devez pas faire prévaloir votre statut d'être spirituel et faire les choses pour Dieu en criant très fort que vous les faites pour Dieu et en forçant l'autre à accepter que c'est pour Dieu que vous l'avez fait et en forçant l'autre à accepter que Dieu existe.
Dites simplement : "Je viens par amour pour vous et je vais vous faire vos courses. Je vais vous acheter la nourriture pour la semaine.", et c'est tout.
Et vous aurez agi de façon plus spirituelle que si vous étiez venu dire : "Mais tu sais Dieu existe et comme Dieu est amour et comme Dieu est grand et que je suis son disciple, alors je vais faire cela pour toi pour que tu crois en lui, pour que tu crois en moi et qu'on soit bien tous les deux et tous les trois.". Ne dites rien de tout cela. Simplement allez vers l'autre et dites-lui : "Parce que je t'aime, parce que tu m'es important puisque tu vis près de moi eh bien je vais t'aider."
Quelle est la différence entre les deux actions ?
La première action qui est de faire prévaloir la réalité de Dieu, la réalité du disciple et que vous faites tout en correspondance avec votre état de disciple, eh bien la réaction de l'homme à cette action que vous faites, à ces idées que vous extériorisez, cette réaction va être justement de se fermer à vous.
Car lui étant attaqué, lui étant limité, lui étant dans son petit cube bien taillé, bien ciselé, à la forme confortable qui lui plaisait, avec ses idées préconçues, avec son système, eh bien lui n'a pas envie qu'au nom de Dieu l'on force sa porte et qu'au nom de Dieu on le force à manger des cerises et qu'au nom de Dieu on le force à manger du lait caillé, alors que peut-être il n'a pas envie d'être dérangé.
Si par contre vous êtes comme une lumière sous le manteau et que vous dites : "je viens par amour", alors cet homme ne va pas sentir que c'est un système égal au sien ou différent du sien ou plus grand que le sien qui entre dans son cube pour faire éclater son cube, mais il va sentir tout simplement que c'est l'amour lui-même qui rentre, que c'est la vie elle-même qui rentre, anonyme, universelle, réelle, authentique. Et cette authenticité, cette réalité-là, c'est elle qui va initier l'homme à ouvrir son cube, qui va initier l'homme à s'intéresser à Dieu.
Si en venant par amour de manière universelle et anonyme justement vous arrivez à répandre cette étincelle, automatiquement dans le cœur de l'homme vous allez déclencher non pas un réflexe mental mais une ouverture du cœur. Car si vous arrivez avec les idées de Dieu, si vous arrivez avec les théories du disciple, avec la théorie des maîtres, automatiquement vous arrivez avec un système, que vous le vouliez ou non, qu'il soit parfait ou non, qu'il soit divin ou non, c'est un système, et vous arrivez avec ce système, et système contre système, eh bien cela ne marche pas, il y a conflit.
Ce qu'il faut donc pour être un authentique disciple ce n'est pas forcément parler de Dieu, mais être la nature de Dieu, et c'est complètement différent.
"Un authentique disciple ne parle pas forcément Dieu, mais il est la nature de Dieu."
Ce qui fait que si vous voulez aider votre voisin, aider le monde, aider Dieu lui-même, il ne faut pas parler de lui, il ne faut même pas dire « Dieu existe », et essayer d'en convaincre votre voisin, pour qu'il devienne un élu, cela ne marchera pas. Il n'ira pas voter, ce sera un vote blanc en tout cas, parce qu'il ne veut pas de Dieu, c'est son système.
Par contre si vous êtes la nature de Dieu, automatiquement vous allez ouvrir son cœur, sans avoir dû casser son mental, bouleverser son mental, ou faire un obstacle de son mental, en ouvrant son cœur, même si lui mentalement ne reconnaît jamais l'existence de Dieu, et ne reconnait pas être un disciple, si lui demain, ayant été contaminé par vous et votre amour, si lui demain donc il se comporte aussi avec amour, il sera un disciple, qu'il le veuille ou pas, et il connaîtra Dieu, qu'il le veuille ou pas.
Et au fur et à mesure de son changement, immanquablement, la réalité de l'existence de Dieu viendra à lui, mais ce sera sa propre découverte.
Ce ne sera pas quelqu'un qui lui aura dit « Dieu existe, tu dois y croire, les Maîtres existent, il faut y croire. Mais tu es idiot de ne pas penser à ces choses, ce n'est pas parce que le monde invisible est invisible qu'il n'existe pas. Ouvre un peu tes conception ! Mon Dieu que tu es serré, que tu es limité ! ».
Si l'on parle de cette façon-là aux gens, jamais, jamais il n'y aura d'évolution.
Si au contraire, on leur fait sentir un peu de magnétisme, si on leur dit « donne-moi ta main, je vais te caresser, mais tu verras d'une nouvelle manière, c'est complètement différent, mais c'est tellement plus profond », au lieu de dire « eh bien tu sais, le magnétisme existe, je vais te faire voir ce qui ne passe magnétique, et cela équivaut à tel degré vibratoire, et cela a telle couleur et il faut y croire ».
Non, au lieu de faire cela, dites simplement « tiens, tu sais, je t'aime bien, viens, je vais te montrer une nouvelle caresse », et vous passez doucement votre main, et vous lâchez le maximum de magnétisme dont vous êtes capable.
Et l'autre à ce moment-là - étant donné que l'on parle d'amour, d'amitié, de partage, d'échange, donc puisque l'on parle de choses qui existent, quotidiennement et couramment, à tous les niveaux - eh bien l'autre ne crée pas de défense, il est complètement ouvert, il se dit « ben tiens, oui, ma foi, c'est original, laissons faire ».
Et en étant ouvert, il va sentir la chaleur du magnétisme, qu'il n'aurait pas senti s'il avait été fermé, mentalisé, s'il avait dit « mais celui-ci c'est un fou, de quoi est-ce qu'il me parle ? ».
Et en sentant la chaleur du magnétisme, il va se dire « mais il existe alors quelque chose d'autre, il existe vraiment autre chose, je veux savoir, je veux connaître, apprends-moi ! ».
Et en étant une lumière sous le manteau, en procédant donc de la manière dont je viens de vous parler, vous allez créer de nombreux disciples, vous allez pouvoir créer de nombreux points et pôles d'intérêt, que vous n'auriez pas réussi à créer, si vous seriez arrivé avec tout un bloc, le système de Dieu, le système des Maîtres, le système de l'invisible.
C'est ce qu'il faut absolument éviter à l'heure actuelle, lorsque l'on parle de la vie des Maîtres, de la vie des anges, de la réalité des énergies.
A l'heure actuelle, le gros risque, ce n'est pas tant que les hommes restent ce qu'ils sont, c'est plutôt la création de deux blocs, mais deux blocs encore plus durs que ce qui a existé jusqu'à présent, car jusqu'à présent il y a toujours eu la séparation entre l'homme traditionnel, profane et l'homme commençant à s'intéresser au spirituel ou étant tout à fait spirituel. Ces deux blocs ont toujours existé et c'est dans le bloc des profanes que petit à petit le bloc des spirituels a augmenté. Seulement, ce qui permettait le passage délicat, le passage souple, le passage harmonieux d'un bloc à l'autre, c'est que l'on n'imposait pas Dieu, on n'imposait pas l'existence des Maîtres, on n'imposait pas la réalité de l'invisible. Il y avait Dieu, oui. Toutes les religions ont porté témoignage de la réalité de Dieu et toutes les religions ont été à un moment donné prédominantes dans la vie sociale ou dans la culture d'une civilisation, mais ce qui ne veut pas dire que Dieu était imposé, car l'homme n'avait qu'à faire son office le dimanche ou un autre jour qui était prévu par la religion et il n'avait pas besoin de croire en quelque chose. Personne ne voulait détenir son esprit. On ne voulait détenir tout simplement que son comportement physique et quelque peu moral qui était de suivre une certaine règle, la règle qui maintenait justement la civilisation en question.
Par contre maintenant, avec l'ouverture, avec justement tout ce qu'il y a de spirituel et d'extériorisation spirituelle, il y a un bloc qui est en train de se créer encore plus dur qu'autrefois, qui est le bloc de la réalité divine. Et ceci non pas parce que la réalité divine s'impose, mais parce que maladroitement les disciples qui y sont initiés l'imposent aux autres. Et il ne faut pas procéder de la sorte, parce que sinon la frontière va devenir de plus en plus dure, sinon il y aura deux cultures : la culture de ceux qui ne croient pas et la culture de ceux qui croient. Alors ce que jusqu'à présent tant bien que mal la culture se mélangait, la culture du croyant et de l'incroyant arrivaient tant bien que mal à coopérer, à collaborer et à coexister.
C'est ainsi que par exemple dans le monde scientifique encore à l'heure actuelle, on peut y rencontrer de grands dévots et de grands croyants comme parfois des ésotéristes. Mais dans quelque temps, si la construction de ces deux blocs continue cela sera impossible parce que pour être par exemple scientifique, il aura fallu d'abord faire serment de ne croire en rien d'invisible et en rien de spirituel. Or il ne faut pas en arriver à créer ces deux blocs là et pour ne pas arriver à cette chose-là il faut que les disciples se sentent suffisamment responsables du plan qui est en train de s'extérioriser pour ne pas gâcher ce plan d'extériorisation.
Et donc savoir le proposer à la masse, savoir en parler avec souplesse et avec vérité et non pas le proposer comme un dogme, comme une nouvelle religion, comme une nouvelle science. Car des profanes il y en aura toujours, même lorsque le monde entier aura basculé dans l'ère du Verseau dont on parle tant et où l'on croit que chacun sera hautement spirituel, eh bien même à cette heure-ci des profanes existeront toujours, c'est inévitable, c'est la loi de l'évolution qui veut cela, il faudra attendre des milliers et des milliers d'années encore pour qu'il n'existe plus aucun profane sur la Terre.
Donc il faut être plein de précautions d'amour et de délicatesse pour savoir présenter la vérité et faire en sorte que le plus rapidement possible le bloc des incroyants passe dans le bloc des initiés. Mais on ne va pas faire comme cela passer les incroyants dans le bloc des initiés en leur imposant quelque chose, il faut au contraire ne même pas en parler et simplement être ce dont on parle. Et c'est en étant ce dont on parle que l'on va provoquer dans l'autre une expérience. Comme tout à l'heure lorsque je citais la passe magnétique qui est présentée tout d'abord comme une caresse, mais qui étant présentée comme une caresse permet à l'autre d'être ouvert et de la recevoir pleinement et c'est alors qu'il s'aperçoit que c'est une passe magnétique et qu'il existe une énergie et qu'il faut étudier. C'est donc en présentant les choses de cette manière-là que l'on va pouvoir créer en l'autre une expérience.
Si l'on arrive et que l'on insiste pour faire croire à tous les profanes qu'ils ont une dimension divine, ils ne vous croiront pas car leur problème quotidien eh bien c'est la note d'électricité, c'est le décès de leur père, de leur mère, de leurs enfants, de leurs conjoints, c'est les impôts qui augmentent, c'est la maladie qui leur est venue, c'est tout ce qui leur manque et qui ne peuvent pas acheter alors qu'ils le désirent, c'est cela leur réalité. Donc leur parler d'une entité divine qui a tout pouvoir, qui est l'éternelle jeunesse, cela ne peut pas non seulement les aider mais encore moins les convaincre, ce qu'il faut donc c'est ne pas leur parler de leur entité divine, ne pas leur parler de leur puissance mais simplement leur apprendre à penser différemment et lorsque vous les voyez empêtrés et emmêlés dans un problème quotidien et qu'ils s'y prennent mal pour le vivre, mal pour le résoudre ou bien si le problème existe parce qu'ils ont mal pensé, mal raisonné, parce qu'ils se sont mal comportés, à partir de ce moment-là votre rôle ne va pas être de leur dire : "Dieu existe, fais appel à Dieu pour ton sortir !", non, car même cela ne marchera pas et si vous dites cela, cela prouve que vous n'avez pas compris ce qu'est la nature humaine, ce qu'est la nature de Dieu et ce qu'est le chemin spirituel et ce qu'est l'évolution.
Il ne faut pas comme cela balancer je dirais à tout public le pouvoir de Dieu en leur disant : "Mais appelez Dieu et Dieu réglera tous vos problèmes !", car c'est faux, ce n'est pas connaître Dieu et ce n'est pas connaître l'évolution ni l'homme. Il faut lui dire au contraire en taisant complètement l'existence de Dieu et de sa monade, il faut lui dire au contraire : "Mais qu'est-ce que c'est qui t'a amené dans ce problème, qu'est-ce que tu as fait, explique moi, qu'est-ce que tu as dit, comment tu as agi, qu'est-ce que tu as pensé, quelle a été ta réaction, quelle humeur et est-ce que c'est la première fois que cela t'arrive ? Cite-moi les autres fois où cela t'est arrivé."
Et ainsi de suite vous allez donc pouvoir typer psychologiquement l'individu, typer vibratoirement l'individu et dans son évolution aussi ce qui fait que votre rôle va être de lui dire : "Mais écoute là alors maintenant je comprends que tu as ce problème parce que tu as mal pensé, il est automatique que si tu penses de cette façon-là tu vas agir donc de cette manière-là et ce problème-là te reviendra toujours. Donc tu dois commencer par changer cette pensée-là qui te fait mal agir et qui te fait avoir ce problème."
Et en découvrant ainsi une nouvelle pensée il va éliminer en lui l'énergie négative, en éliminant cette énergie négative puis une autre, puis une autre, puis une autre, il va se trouver dans un terrain où il n'appartient plus à la matière grossière mais où l'âme, son âme, va pouvoir commencer à exercer un rayonnement et va pouvoir commencer donc à l'appeler, ce qui fait que vous sans jamais lui avoir parlé de Dieu ni d'un maître, tout simplement en lui apprenant à sépurer, à se dégager de la matière, vous allez pouvoir le monter jusqu'à l'endroit où l'âme va commencer à exercer son effet et à ce moment-là c'est lui qui vous dira :
"Mais dis, tu crois pas que peut-être Dieu existe ? Je voudrais que tu me dises s'il existe, enseigne-moi, instruis-moi, explique-moi !"
Et à partir de ce moment-là vous pourrez alors lui parler de Dieu, des maîtres et là oui insister si vous voyez qu'il ne croit pas ceci, cela, qu'il est réfractaire à telle idée, à tel concept alors là oui de tout votre poids vous devez insister, vous devez dire : "Mais cela est la vérité et si tu es arrivé jusqu'à ce point où tu peux soupçonner Dieu maintenant si tu ne veux pas croire dans les Maîtres ou si tu ne veux pas croire dans les esprits de la nature alors c'est que vraiment tu es un esprit borné et maintenant je ne m'occupe plus de toi !" et ne vous occupez plus de lui, car il n'y a plus rien à faire, il devra simplement attendre quelques temps pour s'être habitué à cette mutation et il reviendra vers vous ou il ira ailleurs auprès de quelqu'un d'autre.
Mais l'important c'est d'avoir su créer en lui cet espace où étant dégagé de la matière trop grossière il a pu expérimenter une forme de présence divine. Car c'est en expérimentant une forme de cette présence divine qu'il aura pu s'opposer à la question : "Mais au fait et si Dieu existait au fait et si tout ce qui existe là autour, si tout cela était une grande vie d'un grand être, je ne sais pas comment l'appeler mais c'est peut-être Dieu, c'est peut-être une conscience cosmique mais si tout cela en fait était une grande vie ?"
Pour l'amener donc à cette expérience qui est un peu comme une initiation, il faudra que vous, en cours de route vous ayez été très délicat.
Quand vous êtes dans un jardin et d'autant plus dans un jardin sauvage, où des herbes folles très broussailleuses couvrent les belles fleurs qui sont en train de pousser, il faut être délicat. Est-ce que pour attraper la fleur qui est en train de pousser vous allez comme cela aveuglément envoyer la main ? Non, parce que vous risquez de déchirer la fleur et lorsque vous allez la tirer eh bien sa corolle va complètement être déchirée par toutes les broussailles qui forment justement des arêtes, qui forment des remparts, qui forment des griffes et lorsque vous allez récupérer votre fleur eh bien il n'y aura plus rien, elle sera morte et vous allez la jeter.
La matière est ainsi c'est une broussaille et l'homme qui vit dans cette broussaille eh bien c'est la petite fleur qui essaye de monter pour voir le Soleil et qui se défend contre les ronces à droite, contre les mauvaises racines à gauche et qui essaye de monter, de monter.
Alors vous qui avez réussi à sortir de cette broussaille parce que vous commencez à soupçonner Dieu, parce que vous commencez à soupçonner la Conscience Divine en vous-même, eh bien il ne faut pas être bête, maladroit, entier, et aller arracher cette fleur et la déchirer dans la broussaille. Il faut au contraire gentiment, patiemment écarteler les broussailles et c'est cela épurer l'individu, c'est écarteler ces broussailles.
C'est lui dire : "Eh bien là tu penses mal, là ce n'est pas logique tu vois, tu n'es pas pratique. Là tu sais, tu ne relues pas quand lorsque tu dis cette chose-là. Tu ne prouves pas que tu es quelqu'un de bien en étant jaloux ou en ayant tel défaut ou en étant un goinfre ou en étant ceci ou en étant cela. Sois un peu plus noble, possède ta vie avec noblesse !"
En faisant cette chose-là sur l'individu, vous écartez la broussaille de la fleur et lorsque au fur et à mesure la broussaille est écartée, la tige de la fleur peut prendre du volume, de la force et automatiquement en devenant forte, elle émet le signal qu'elle peut être cueillie. Et là plongez la main et cueillez-la et mettez-la dans un vase, celui de Dieu, celui du Maître, celui de la Voie, peu importe, mais orientez-la à partir de ce moment-là et vous aurez fait votre travail tel que les Maîtres le font, tel que Dieu lui-même le fait.
Si vous voulez savoir de quelle manière vous devez, vous pouvez servir, observez de quelle manière les Maîtres agissent et faites comme eux. Est-ce que les Maîtres sont comme cela sur la place publique, en train de forcer les gens à croire à Dieu, à croire en leur pouvoir, à croire même en eux-mêmes qui sont des Maîtres ? Non. Le Maître authentique, le Maître véritable - je ne parle pas de tous les faux semblants, je parle du Maître authentique et véritable - lui il n'est pas sur la place publique, il se cache. Non pas parce qu'il a peur du public, mais parce qu'il sait que c'est sous le manteau, que c'est dans l'ombre, qu'il fera le meilleur travail. Le meilleur travail et de persuasion et de changement du monde, parce qu'il va justement pouvoir mettre en place les événements, les circonstances, les gens qui vont pouvoir commencer à purifier la masse et en purifiant, et en purifiant, et en purifiant, automatiquement, la plupart des hommes ensuite deviennent prêts pour la cueillette et la moisson.
Faites comme eux !
Si vous aimez quelqu'un et que vous voulez absolument l'orienter spirituellement, ne lui parlez jamais de Dieu. Parlez-lui de ce qu'est le disciple. Mais même sans prononcer ce mot-là, dites-lui simplement : "Il existe une noblesse en l'homme. Je t'épargne la divinité, je t'épargne les maîtres. Pense à la noblesse de l'homme."
Qu'est-ce qui fait qu'un homme, tout en étant un homme et en ne croyant jamais en Dieu, qu'est-ce qui fait qu'un homme peut être grand ?
C'est parce qu'il va être bon. C'est parce qu'il va être humaniste. C'est parce qu'il va être généreux. C'est parce qu'il va être toujours en train de porter secours à quelqu'un. C'est parce qu'il va être noble d'idée, noble d'esprit, large, philosophe.
Et rien qu'en stimulant ces qualités-là, qui somme toute peuvent être vécues très traditionnellement, rien qu'en véhiculant ces qualités-là, vous allez inspirer aux gens très profanes un comportement de disciple. Et au fur et à mesure, lorsqu'ils se comporteront de plus en plus en disciple, sans le savoir, un jour le Maître va se présenter à eux et il va leur dire :
"Écoute, depuis tant de temps, tu fais les choses sans savoir que tu les fais. Alors à partir d'aujourd'hui, fais les choses en sachant que tu les fais. Sois un disciple !", et sa vie bascule.
Je ne sais pas si vous avez envie de cette responsabilité. Je ne sais pas si vous avez envie de notre méthode. Mais en tout cas, je peux vous assurer que la meilleure et la seule façon de nous aider et de participer au Plan, à l'expression de la Hiérarchie, c'est en faisant comme nous nous faisons. Donc faites comme nous.
Y a-t-il un rapport entre le sens que prend une vie et le véhicule de chacun d'entre nous dans une incarnation donnée ? Et quel est ce rapport ?
Véhicule et esprit sont toujours en étroite connexion, mais aussi, il ne faut pas le négliger, un grand problème de séparation.
Cela veut dire que dans votre corps, il va y avoir de même que dans votre destinée, parce que lorsque l'on parle de matière, il faut penser non seulement à la matière physique, c'est-à-dire votre chair, mais aussi à toute la matière qui va vous entourer. On ne peut pas dissocier ces deux aspects-là. Ils vont l'un avec l'autre parce que si vous avez un corps c'est parce que vous allez vivre dans une matière, dans un décor. Et donc, lorsque l'on parle matière, il faut penser à toute cette chose et donc aussi à la destinée.
Donc, il y a toujours une étroite relation entre le corps et l'esprit.
Esprit - Corps
Cela veut dire que lorsqu'un esprit s'incarne, lorsqu'il va choisir son moment de descente, il va par impression légèrement programmer, légèrement codifier, légèrement modeler le corps qui va lui servir d'instrument. Mais il y a aussi tout un programme, toute une codification, qui peut lui convenir ou pas d'ailleurs, qui donc peut être en ligne directe avec les besoins ou les nécessités ou les obligations de son âme, mais aussi certains codes qui ne seront pas en ligne directe avec les besoins et les obligations de son âme. Et cet espace-là où se trouvent des tas de données qui en fait n'appartiennent pas à l'âme, c'est ce qui fait partie du code génétique et c'est ce qui fait partie de ce que l'on pourrait appeler le karma collectif voire même le karma national ou même le karma racial.
À partir de ce moment-là, quelqu'un qui par exemple manifesterait au niveau du visage les paupières tombantes, cela ne veut pas dire que si l'on analyse toutes ces énergies, eh bien il y a une certaine façon de se comporter ou de penser qui ne peut que résulter dans la manifestation de paupières tombantes. Non. Cela veut dire que, tout simplement, dans sa ligne génétique, les corps jusqu'à présent ont manifesté une fois sur trois ou cinq fois sur dix les paupières tombantes et que cette fois-ci eh bien cela tombe sur vous. Ce qui ne veut pas dire que vous le méritez ou que vous le déméritez.
Qu'est-ce que je veux dire par là ?
Eh bien je veux dire que l'homme, étant émotionnel, ne comprend pas de quelle manière il vient au monde et lorsqu'il a un corps, lorsqu'on lui donne un corps et qu'il en est content au moment de la naissance, en grandissant, lorsqu'il s'oublie, lorsqu'il oublie donc sa dimension d'être invisible, sa dimension d'âme, et qu'il se regarde dans la glace et qu'il ne voit que Pierre, que Paul et que Jacques et qu'il se dit : "Eh bien je n'aime pas mes cheveux, je n'aime pas mes pieds, je n'aime pas ma grandeur, je n'aime pas ma grosseur !"
À partir de ce moment-là, tout ce qui, autrefois, dans l'invisible, lui semblait satisfaisant comme instrument, lui devient insupportable parce que cela ne correspond plus à des clichés qui sont soit dus à son état psychologique, soit dus à une mode de la nation ou de la race.
Et à partir de ce moment-là, eh bien naissent des tas de revendications, et ainsi les gens qui ne sont pas beaux se plaignent de ne pas être beaux.
Et ils disent à Dieu : "Mais pourquoi est-ce que tu as inventé des corps qui peuvent être laids ? Pourquoi est-ce que tu m'as fait tomber dans cette disgrâce ? Est-ce que donc je t'ai fait tant de mal que cela alors que je m'intéresse à mon prochain ?"
Qu'est-ce qu'il faut penser alors ?
Eh bien pour penser correctement, il faut ne plus rester dans le domaine émotionnel qui est une illusion. Il faut se remettre dans la conscience qu'a l'âme au moment de la naissance.
Et qu'est-ce qu'elle a comme conscience, cette âme ?
Eh bien cette âme a une conscience qui ne vise que l'utile, le pratique. Ce qui va lui permettre d'accomplir sa destinée, d'exprimer ses énergies et de faire bouger quelque part un bout de la Terre.
Et si à ce moment-là, eh bien la lignée génétique ne permet pas un corps comme ceci ou comme cela ou ne permet pas des talents extraordinaires, eh bien tant pis !
Talent de l'âme
Eh bien parce que l'âme sait qu'avant tout, sa beauté appartient à sa Lumière et que le talent n'appartient pas à ce que ses dix doigts vont pouvoir faire, mais que le talent appartient à la grandeur qu'elle pourra exprimer, à la grandeur de l'âme qu'elle va pouvoir faire jaillir sur la Terre, au pouvoir de rayonnement qu'elle aura, au pouvoir de manifestation du divin et de l'amour qu'elle aura.
Ça c'est le véritable talent.
Donc tout ce qui est à côté ne sera pas parfait. Tout ce qui est à côté sera un peu raté ou un peu disloqué ou un peu maladroit. Eh bien tout cela ne comptera pas, parce que l'important c'est l'expression et c'est d'aller au but.
Donc l'important ne va pas être d'être comme ceci, d'être comme cela, de ne jamais être malade, d'être parfait. Mais pour l'âme, l'important va être que, malgré tout cela, malgré la maladie, malgré les désordres physiques, malgré la disgrâce, malgré le manque de compétences, tout cela ne comptera pas et malgré tout on pourra aller au but.
L'âme ne cherche que ce qui est utile, c'est la grande différence avec l'homme.
Lorsque l'âme donc s'incarne et qu'elle s'identifie de plus en plus avec l'homme, ou disons que l'homme prend le dessus sur l'âme, à partir de ce moment-là, eh bien, l'homme n'étant plus animé par le côté pratique parce qu'il oublie complètement sa destinée.
L'âme lorsqu'elle naît, lorsqu'elle s'incarne, elle sait qu'elle a une destinée, elle sait qu'il lui faudra ceci, qu'il lui faudra cela et donc pour manifester telle énergie de la volonté, eh bien il va lui falloir une mâchoire carrée. Et elle le sait et elle accepte et elle le veut. Elle veut sa mâchoire carrée parce que ce qu'elle veut avant tout, c'est l'énergie de la volonté.
Parce qu'en ayant l'énergie de la volonté, elle va pouvoir conquérir le monde et conquérir la Lumière. Or, lorsqu'étant incarné, cette âme qui veut son menton carrée parce qu'elle veut son énergie de volonté, lorsqu'en étant incarné et que l'homme prend petit à petit le dessus, puisqu'il y a la cohabitation avec la personnalité et que l'homme se regarde et qu'il se dit : "Eh bien, mais qu'est-ce que c'est laid ce menton carré que j'ai ? Mon Dieu, mais est-ce qu'il n'y aurait pas une chirurgie esthétique qui me permettrait de raboter un peu cette mâchoire ? Est-ce qu'il n'y aura pas donc des moyens un jour de se faire aussi beau que ce que l'on souhaite, d'avoir un joli petit menton, d'avoir une jolie petite mâchoire toute fine ?"
Et l'homme qui est là et qui commence à dire ces bêtises, ces erreurs-là, ne sait pas sa destinée. Il ne sait pas qu'il a besoin d'avoir la volonté pour pouvoir accomplir telle et telle chose parce qu'il ne sait pas qu'il a telle et telle chose à accomplir. Il ne sait plus.
Alors son menton carré le dérange parce qu'il ne sait pas que c'est là l'expression, le modelage qu'a fait l'énergie en prenant son corps.
Ce n'est que petit à petit, quand il vit, quand il s'exprime, et si il arrive à s'exprimer, qu'il comprend que l'énergie de volonté qu'il possède ne pouvait que rendre son menton carré.
Et à partir de ce moment-là, lorsqu'il est en pleine fusion et union avec son énergie et qu'il exprime donc sa destinée, il se moque complètement d'avoir la mâchoire carrée, hexagonale, ronde, pointue ou quoi que ce soit d'autre.
Il ne se regarde plus. Il se sent, il se ressent.
Mais pour pouvoir en arriver là, pour pouvoir se sentir, se ressentir, donc vivre avec soi et non plus avec l'image, il faut avoir mis en mouvement tout notre destinée. Et c'est ce qui manque le plus aux hommes.
Pourquoi est-ce que c'est ce qui leur manque le plus ?
Non pas parce que peu d'hommes sont nés avec un destin, tout le monde nait avec un destin, mais c'est simplement parce que beaucoup ne veulent pas accomplir leur destin une fois qu'ils sont tombés dans la matière.
Et ce n'est pas qu'ils ne veulent pas l'accomplir parce que leur destin finalement ne leur plaît plus, c'est tout simplement parce qu'étant dans la lourdeur de la matière, étant dans le domaine alors de l'effort, ils ne veulent plus faire l'effort.
Et Dieu sait que pour accomplir sa destinée, il faut faire des efforts.
Faire des efforts
Celui qui, même de manière tout à fait profane et matérielle, veut devenir très riche et construit pour cela des usines, des entreprises, il fait l'effort.
Et tous ceux qui sont là suspendus entre le monde divin et le monde profane, se plaignent de ne jamais avoir assez d'argent pour vivre ou pour faire des choses très spirituelles ou pour faire du bien. Eh bien ceux-là avec leurs plaintes, eh bien ils ne font rien de valable. Ils n'émettent même pas une plainte qu'il soit audible et qui soit suffisamment correcte pour être tenue en compte par nous.
Car il ne faut pas se plaindre, il faut faire l'effort.
Même si tu es un disciple, tu veux de l'argent, d'accord, eh bien fais l'effort. Va dans le monde profane, construis une structure et gagne l'argent comme le profane et tu verras que tu ne manqueras pas.
Seulement si tu es là entre deux eaux et que tu attends que tout tombe du ciel, parce que tu fais la faveur à Dieu de croire en lui. Eh bien tu te trompes !
Et tu te trompes non pas parce que Dieu finalement est égoïste et qu'il ne prévoit rien pour la survie des hommes, mais tu te trompes parce que, en pensant cela, tu ignores la nature de Dieu et tu ignores ton pouvoir. Tu ignores ta responsabilité et tu ignores ce qu'est même l'évolution.
Dieu n'est pas comme cela un tonneau dans lequel les petits enfants doivent apporter leur gobelet pour boire jusqu'à plus soif alors qu'ils sont dans le désert. Non.
S'il y a le désert sur la Terre, il ne faut pas que les hommes implorent que Dieu soit un tonneau et qu'il leur amène à boire. Il faut créer l'oasis.
Et de quelle manière est-ce que l'on crée l'oasis ?
C'est simple.
Il faut tout simplement sortir ses forces, sortir sa volonté et faire les choses de manière très concrète et ne plus rester dans les vapeurs de l'idéal divin. Il faut devenir très concret et faire en sorte que le Ciel soit sur la Terre.
C'est ce qui est dit depuis 2000 ans, et même depuis davantage d'années dans beaucoup d'autres prières du monde, mais c'est ce qui est dit en tout cas depuis 2000 ans en Occident.
"Que ton règne vienne !"
Qu'est-ce que cela veut dire ?
Tout le monde demande pardon à la fin de la prière. Tout le monde pense à demander du pain. Ça oui ! Mais au lieu du pain, tout le monde maintenant pense à de l'argent, pense à une belle maison, pense à une belle voiture. Tout le monde pense très bien à la dernière partie de la prière et l'on ne sait pas s'arrêter sur cette partie-là : "Que ton règne vienne !"
Qu'est-ce que cela veut dire ?
Et remarquez comme il est important de s'arrêter sur cette phrase-là car elle est en premier. Tout le reste ne vient qu'après. Donc l'homme n'aura tout ce qui vient après que lorsque le règne sera venu.
Et qu'est-ce que cela veut dire ?
Eh bien cela veut dire qu'il aura l'abondance dans sa moisson, l'abondance dans sa bourse, l'abondance dans sa maison, le pain, le vin, ses amis, le pardon, tout ce qu'il y a dans le Notre-Père, que SI le règne est venu en lui et autour de lui.
Et pour que le règne arrive, eh bien il faut avant tout que le nom soit sanctifié.
"Notre-Père qui est aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne !"
"Que ton nom soit sanctifié", cela veut dire quoi?
Est-ce que cela veut dire qu'il faut adorer le nom de Dieu ? Est-ce que cela veut dire qu'il faut devenir des dévots ? Non, pas du tout.
Que ton nom soit sanctifié, cela veut dire que l'homme doit de plus en plus s'efforcer de se comporter comme un Dieu. Qu'il doit s'épurer.
Ce n'est donc pas qu'il doit adorer quelque chose qui est en haut, qui est extérieur à lui. Non, car s'il adore un Dieu qui est en haut, qui est au fond du ciel, qui est à l'extérieur de lui, et qu'après sa prière, deux minutes après, il sera victime de la jalousie, victime de l'avarice, victime de la colère, eh bien il offense Dieu et sa prière n'a servi à rien du tout !
Quand un homme commet ce que l'on pourrait appeler une mauvaise action, un mauvais geste, une mauvaise pensée, il offense Dieu. Pourquoi ?
Non pas parce que Dieu le regarde et qu'il se sent offensé du fait que son enfant ne s'applique pas à la règle. Non. Mais parce que lui-même étant un Dieu en incarnation, il offense sa propre divinité en la soumettant, en la forçant à agir de manière dégradée.
Le Notre Père n'est pas une prière qui a été donnée pour adorer un Dieu qui est extérieur. C'est une prière qui doit être faite complètement tournée vers l'intérieur et adressée à vous-même, à votre Dieu intérieur, à votre divinité intérieure.
Quand vous dites "Notre Père qui est au cieux", n'appelez pas un Dieu dans le Ciel. Visualisez un pont de lumière qui se crée directement avec votre Soi Suprême, Notre Père qui est aux cieux.
Et pourquoi est-ce qu'il s'appelle "Notre Père" ce soi suprême ?
Parce que comme je vous l'ai dit tout à l'heure, "Notre Père" c'est le Père, celui qui est en vous, votre Soi Suprême.
[...]
Pour en finir avec votre Soi Suprême, qui est Dieu de la manière que vous imaginez que Dieu est, donc vous ne vous trompez pas, mais pensez tout de suite à vous aligner avec votre Soi-Suprême.
"Que ton nom soit sanctifié."
Cela veut dire quoi ?
Cela veut dire que l'on ne l'offense pas. Cela veut dire que vous ne l'offenserez pas. Et comme en parlant du Père, il s'agit de parler de vous, cela veut dire que vous n'offenserez pas votre Soi Suprême. Et de quelle manière on n'offense pas notre propre Soi ? Tout simplement en se purifiant. En ne se dégrandant plus dans des choses trop basses, dans des comportements négatifs, dans des malheurs, en tournant en rond dans des spéculations dans lesquelles l'on s'est mis à cause de nos défauts.
"Que ton règne vienne."
À ce moment-là cela devient une conséquence. À partir du moment où l'on prend conscience que l'on est une Monade et que l'on n'offense plus cette présence divine par des agissements négatifs de notre personnalité, automatiquement le règne de la Monade s'établit en vous. Et s'établissant en vous il s'établit aussi autour de vous.
Et c'est à ce moment-là que vous n'avez, vous, qu'à demander à Dieu pour obtenir. C'est à ce moment-là, oui, que vous n'avez qu'à prier pour recevoir. Oui.
Et pourquoi pas [...] ?
Eh bien à vous cela ne peut pas se croire, tout simplement parce que vous ne comprenez pas quelle puissance est la vôtre, quelle réalité est la vôtre. Et que tant que vous ne vous mettez pas sur la longueur d'onde qu'il faut pour entrer en résonnance avec la Réalité Cosmique et avec le Cosmos, en sachant que vous êtes vous-même un dieu, vous-même une Conscience Universelle, et en vous alignant avec, vous vous alignez par là-même avec l'Univers. Pourquoi ?
Parce que vous êtes l'Univers et que l'Univers est vous.
Si donc vous mettez l'Univers d'un côté et vous de l'autre parce que vous croyez que vous êtes de l'autre côté, et que vous pensez qu'après beaucoup d'efforts vous deviendrez Dieu. Eh bien à ce moment-là vous ne vous mettez pas dans votre axe ni de l'Univers, car vôtre âme fait partie de l'Univers.
Si au contraire vous savez tout de suite, en conviction profonde, en foi profonde, que vous êtes donc Dieu, automatiquement vous vous mettez dans l'axe, d'abord de votre âme et ensuite de l'Univers, immanquablement, puisque votre âme fait partie de l'Univers.
Et donc en vous alliant avec votre âme, vous vous alliez par là-même sur toute la puissance de l'Univers. Et c'est pour cela qu'à partir de ce moment-là, lorsque vous réclamez vous êtes comblé. Ce n'est pas parce que vous êtes devenu plus grand, plus beau, et que Dieu prend enfin soin de vous parce que vous l'avez reconnu. Non. C'est parce que vous étant allié avec l'âme, qui vous permet de vous allier sur l'Univers puisqu'elle en fait partie, que vous pouvez donc manipuler la substance de l'Univers, qui est une substance [...], qui est abondance, qui ne fait jamais [...].
Il n'est donc pas besoin d'être un grand ésotériste. Il n'est donc pas utile de savoir toutes les choses qui existent à propos de l'énergie, à propos des chakras, à propos de l'alchimie, à propos de ce qu'il faut faire pour être un Dieu... Simplement faites ce qui est juste, il faut suivre ce qui est dit par les initiés et de façon résumée, pas forcément de façon allongée dans tous les livres [...]. Mais faites d'abord ce qui a été dit en concentré.
Qu'est-ce qui a été dit en concentré il y a 2000 ans ?
Eh bien c'est tout ce dont nous venons de parler.
"Que ton nom soit sanctifié. Que ton règne arrive."
"Que votre vonlonté soit faite sur la Terre, comme au Ciel."
Qu'est-ce que cela veut dire ?
Lorsque l'on parle de Volonté, l'on fait encore référence à ce Rayon 1 de l'Univers et de l'Être.
"Que votre vonlonté soit faite."
Qu'est-ce que cela veut dire ?
Eh bien c'est là que pour la première fois, alors que dans les deux premières phrases le disciple se plaçait en tant que Dieu et reconnaissait sa nature divine, là pour la première fois le disciple retrouve son statut de disciple. Et lorsque l'on dit "Que ta volonté soit faite.", ce qui est la Volonté, de façon occulte et de façon pratique, c'est le Plan. C'est le Plan d'évolution, c'est le Plan de développement de la Terre, c'est le Plan de développement d'un âge, d'une civilisation.
Donc "Que ta volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel", cela signifie que le disciple se souvient que, il est Dieu, c'est certain, qu'il a tous les pouvoirs, c'est certain, et qu'il existe un Plan mené par un Dieu qui est plus mûr, plus ancien que lui, fait par des Maîtres aussi plus mûrs et plus anciens que lui, et qu'il va falloir appliquer son Plan, en toute liberté mais il va falloir l'appliquer.
Et à partir de ce moment-là le disciple se connecte avec la réalité du Plan. Ce n'est donc plus sa volonté d'aider qui va le mener, mais en étant lancé jusqu'au Plan par sa volonté d'aider, c'est ensuite le Plan d'aide et de secours qu'ont prévu les Maîtres, qui va prévaloir sur toutes les idées généreuses que va pouvoir avoir le disciple.
Et c'est à ce moment-là où le disciple va devoir faire un trait sur ce qu'il veut, lui, sur ce qu'il pense, lui, et c'est là où il va devoir, comme je vous l'ai dit toute à l'heure, faire une nette différence entre sa volonté personnelle et La Volonté de l'âme. Et l'âme étant reliée à un ashram, à un Maître, ce n'est donc encore et une seule fois, que La Volonté d'un Plan qui sera donc là réalisé à l'intérieur même du disciple.
Mais revenons à la relation Corps et Esprit.
Il y a donc ce modelage qui est dû au taux vibratoire de l'Être qui s'incarne et qui va faire que [...] qu'ayant par exemple une belle âme, les yeux soient clairs, les yeux aient un regard profond, les yeux soient comme ceci, les mains soient comme cela, ou je ne sais quoi d'autre. Mais si cela n'est pas très dominant, eh bien l'âme, d'autant plus étant évoluée, acceptera de faire avec ce qu'il y aura, avec ce qu'on lui propose. Et c'est ainsi qu'on voit certains disciples, qu'on voir certains initiés s'incarner dans des matières qui ne sont pas du tout ni agréable à voir, ni à serrer contre soi. Pourquoi ?
Eh bien d'abord parce que ces êtres-là ne pensent qu'à ce qui est pratique et usuel. Ils ne pensent pas à ce qui va pouvoir leur permettre d'être mieux que les autres ou d'être suffisamment en bonne conscience avec soi-même en regardant tel trait, telle couleur de peau ou je ne sais quoi d'autre. Mais comme j'ai dit toute à l'heure, comme il ne faut pas dissocier le corps physique de toute la destinée, il y a donc aussi des disciples qui vont s'incarner, ou parfois même des initiés, et qui vont avoir des destinées assez rudes. Par exemple, on peut imaginer un manque d'argent, ou un manque de foyer, très tôt, par exemple, devenir orphelin, des choses qui semblent paraître à l'encontre même de toutes les précautions que le Maître peut avoir et nourrir envers son disciple, son initié, et de toutes les précautions que Dieu peut nourrir envers son enfant éveillé.
Cela veut dire tout simplement que lorsqu'on commence à devenir un petit peu fort, eh bien l'on a plus besoin de la protection sempiternelle de son Père qui est au Ciel et puis du grand-frère qui est à Shamballa, et que l'on n'a plus besoin que la Terre se coupe en quatre pour que l'on connaisse sur la Terre un bon papa, une bonne maman, une jolie maison, une jolie destinée avec une belle voiture pour que tout soit facile.
Cela veut dire que dès que l'on commence à connaître la Réalité, dès que l'on commence à pouvoir agir, à être un peu fort, eh bien l'on ne demande pas toutes ces facilités. On se les fabrique soi-même, une fois que l'on est sur le terrain. Mais l'on ne va pas demander à Dieu :
"Écoute, tu sais, moi, puisque je suis quelqu'un de pas mal évolué, alors j'te demande de me prévoir une p'tite cave, là, tu vois dans mon ciel astrologique, avec telle et telle planète, pour que j'aie toujours de l'argent, que je manque de rien. Et puis là, tu vois dans cette autre cave, là dans mon ciel astrologique, tu prévois aussi les planètes pour que j'aie un bon papa, une bonne maman, pour que je sois bien élevé, qu'on ne me frappe jamais dessus, que je n'aie jamais de punition. Puis là, tu prévois que j'ai un cerveau qui soit très malléable pour que je puisse mémoriser facilement, que je n'ai jamais de problème, comme ça je ferai mes études sans m'en apercevoir. D'accord ? Ça te va ? ben moi aussi tu sais, bon allez, je vais m'incarner, c'est l'heure. Hein ? Parce qu'on discute, on discute, mais il y a le ventre de ma mère qui attend."
Ça ne se passe pas comme ça.
Plus le disciple est sûr de son état de disciple, plus il sait manifester la force et l'authenticité de son âme, plus il va se faire modeste et silencieux. Et quand vient l'heure de son incarnation, lorsque les guides et son Maître se présentent et que tous ensemble ils lui demandent : "Qu'est-ce que tu veux pour ton incarnation ? Tu sais que tu devras faire ceci, ceci, ceci, mais à côté de cela, qu'est-ce que tu veux ?"
Eh bien il va dire : "Ne me donnez rien, je sais que vous avez tellement à faire avec les autres qui n'ont pas quoique ce soit pour aimer Dieu, qui n'on rien pour vivre de façon noble, je pense à tous les enfants qui meurent de faim, je pense à tous ces gens qui ne connaissent pas la divinité, qui s'entretuent, qui s'assassinent. Vous avez tellement à faire avec eux. Je vous en prie, gardez les bons aspects du Ciel pour de nouvelles âmes qui doivent en bénéficier de façon à ce que leur vie puisse prendre des courants différents. Moi ça ne me fait rien si je n'ai pas ceci, si je n'ai pas cela, si je n'ai pas un bon soleil, tant pis ! J'ai le soleil de mon âme, et quand je vais m'incarner je vais le faire ce soleil ! Je vais le réaliser. Je vais le concrétiser. Même s'il n'existe pas dans mon astrologie, ce n'est pas grave. Il est en mon âme, il est en moi, et je vivrais de par lui. Alors cela ne fait rien, gardez les bonnes choses pour les autres. Moi je suis capable de me faire quelque chose de bien."
À partir de ce moment-là, les guides et le Maître de cet individu le bénissent et l'envoient dans le couloir de la naissance. Et rien que les bénédictions qu'à ce moment-là les guides mettent sur cet enfant, ces bénédictions-là valent mille fois les meilleures positions astrologiques ou toutes les chances du destin. Pourquoi ? Parce que tout simplement les bénédictions sont plus fortes et ne s'épuisent pas et ne peuvent jamais être contrecarrées par la position d'une autre planète qui un jour viendra inévitablement de façon rétrograde ou carré dans un thème par rapport à l'astre qui porte la chance, par rapport à l'astre qui porte la santé, ou qui apporte autre chose. La bénédiction du Maître est éternelle. Et lorsque le disciple démontre cette humilité, démontre ce sens de la responsabilité, de la sagesse, eh bien on ne lui donne plus les instruments que sont les étoiles, on lui donne la véritable énergie.
Car à partir de ce moment-là, cela voudrait dire que la volonté étant une énergie très extérieure, elle n'irait pas en armant une personne.
Cette bénédiction-là, elle offre aux meilleures positions astrologiques, à tous ces champs et à tous ces destins. Pourquoi ?
Parce que tout simplement, les bénédictions se balancent entre toutes les énergies et ne s'épuisent pas. Et ne peuvent jamais être contrecarrées par la position d'une autre planète, qui aujourd'hui vient incroyablement de façon rétrograde ou carrée dans un thème par rapport à l'astre qui porte la chance, par rapport à l'astre qui porte la santé, qui apporte autre chose.
Une extérieurisation du Maître est éternelle.
Et lorsque le disciple démontre cette humanité, démontre ce sens de la responsabilité de la sagesse, eh bien on ne lui donne plus les instruments que sont les étoiles. On lui donne la véritable énergie, on lui donne la bénédiction. Et quand un maître bénit de cette façon-là son enfant, son disciple, c'est comme un soleil mille fois plus puissant qui occuperait toute sa destinée lorsqu'il sera incarné.
À partir de ce moment-là, le disciple naissant, quelque soit ce qu'il a, ce qu'il n'a pas ou ce qu'il n'aura jamais, se sentira toujours protégé, il aura toujour ce qu'il lui faut au moment qu'il faut. Il n'aura peut-être jamais trop, mais il aura ce qu'il lui faut. Il ne sera jamais dans la faim, il ne sera jamais dans le froid, il ne sera jamais dans le besoin, il ne sera jamais dans le manque d'amour, de compréhension. S'il y a des gens qui ne le nourrissent pas, le Maître lui enverra un autre qui le nourrira. S'il y a des gens qui ne l'aiment pas, le Maître lui en enverra d'autres qui l'aimeront. À partir de ce moment-là, la bénédiction est mieux qu'une certaine planète qui octroie facilement l'amitié, qui octroie facilement l'abondance matérielle.
Mais de cette façon-là, il faut comprendre qu'encore une fois, c'est lorsque l'on a tout abandonné que tout nous est donné.
Le disciple qui dit à ses guides au moment de l'incarnation : "Écoute non, garde tout ce qui est bon pour les autres, et moi j'essaierai avec ma force de me faire ce dont j'ai besoin." et qui montre ainsi sa responsabilité. Eh bien celui-là prouve qu'il abandonne toutes les facilités, puisqu'il ne les recherche pas.
Cela veut dire que si le Maître lui dit : "Eh bien, est-ce que tu veux une position pour être riche, pour avoir de l'argent, pour faire du bien avec l'argent ?".
Si le disciple dit : "Non, garde cette position pour quelqu'un qui n'aura finalement que ça à vivre."
Eh bien cela prouve qu'il n'est pas intéressé par l'argent. Et à partir du moment où donc il prouve toutes les choses auxquelles il n'est pas intéressé, qu'il prouve donc tout son détachement, lorsque donc il abandonne tout, c'est à ce moment-là que le Maître lui dit : "C'est très bien. Je te bénis et tu auras tout ce dont tu ne crois pas avoir besoin. Je te donnerais tout ce qu'il te faudra au moment où il te le faudra. L'argent quand il te le faudra, l'amour quand il te le faudra, l'amitié quand il le faudra, la maison quand il le faudra, la facilité lorsqu'elle sera nécessaire."
Mais il n'a réussi à avoir ce tout, qu'en ayant accepté d'abandonner le reste.
Et c'est ce que les hommes ne comprennent pas. Même certains disciples. Et c'est pour cela que certains disciples prennent du temps, et en perdent, pour prier Dieu de leur envoyer un métier plus lucratif, pour prier Dieu de les faire monter dans la société, pour construire une belle maison, pour y mettre leurs enfants, bien à l'abri, et leur femme, bien protégée.
Désir
C'est en manifestant le désir, même bien orienté, c'est en manifestant le désir que l'homme se distance, par là-même, de l'objet qu'il voudrait posséder.
Est-ce qu'il faut pour cela devenir indifférent à tout et se dire : "Non, eh bien moi je ne veux ni maison, ni femme, ni enfant, ni amour, ni soleil, ni patrie, rien du tout ! Même si je me retrouve demain tout nu dans la rue, cela ne me ferait rien. J'ai décidé en tout cas, que cela ne me ferait rien."
Non. Il ne faut pas basculer dans cet extrême, et passer d'un vouloir trop grand à un non-vouloir qui n'est en fait que du vouloir étranglé pour paraître spirituel, pour devenir spirituel, puisque tel est selon ce qu'est l'individu à ce moment-là la condition du Chemin.
Il ne faut pas se dire "je ne veux pas". Il ne faut pas se dire : "Je ne suis pas intéressé, moi, vous savez. Ça, ça ne m'intéresse pas. Ça je ne le désire pas. Ça ça ne m'intéresse plus.". Non.
Il ne faut pas qu'il y ait en soi pas plus le déclic de l'intérêt que le déclic du désintérêt.
Il faut tout simplement regarder et se dire que : "Si cela m'est nécessaire, je vais tout faire pour l'avoir. Si cela ne m'est pas nécessaire, j'investis mon énergie à autre chose et ailleurs. Si pour abriter mes enfants il me faut une maison avec tel nombre de chambres, je vais mettre toutes mes énergies en marche pour avoir cette maison. Si cela ne m'est pas nécessaire, je vais l'investir ailleurs."
Vous allez me dire : "Mais alors je ne vois pas la différence entre celui qui désire avoir une belle maison pour ses enfants et celui qui se dit "Il me faut une maison pour mes enfants."".
Eh bien la différence est majeure, c'est complètement différent.
Celui qui prie Dieu pour avoir une maison plus grande pour y mettre ses enfants est animé d'un désir. Utiliser le désir c'est se distancer de l'objet, car le désir n'est pas une vibration porteuse de la Lumière, porteuse du pouvoir. Le désir c'est une petite sphère qui s'appelle désir et qui tourne comme une hélice autour de l'homme et qui ne va jamais dans un sens vertical vers Dieu et vers l'abondance cosmique. C'est une périphérie. Alors si vous attendez de la périphérie qu'elle vous envoie le pouvoir, ou la chance, ou la circonstance pour avoir la maison, vous n'aurez jamais votre maison.
C'est comme l'homme qui s'installe dans sa voiture et qui se met à tourner dans son quartier en se disant : "Mais quand est-ce que je vais atterrir à Rio ?". Le problème c'est que déjà il ne comprend pas qu'il faut sortir du quartier, et deuxièmement il ne comprend pas que pour atterir à Rio, eh bien il faut descendre de la voiture et prendre un avion !
Et celui qui utilise le désir, qui est rongé par le désir et qui engendre ainsi des frustrations qui déclenchent ensuite des tas de maladies et des comportements psychiatriques, eh bien celui-là n'a rien compris.
Celui donc qui va dire : "Il me faut la maison et je vais tout mettre en œuvre pour l'avoir !", il ne s'adresse plus à la périphérie du désir, il n'est plus enfermé dans cette zone hermétique, non. Il est déjà sorti par un petit pont, et se trouve dans un domaine, beaucoup plus vaste, que l'on appelle le Plan Mental.
Plan Mental Supérieur
Dans ce Plan Mental, ce n'est pas qu'il y ait plus de pouvoir que dans la périphérie du désir, mais il y a beaucoup plus de connexion avec le pouvoir cosmique. À partir du moment où un homme se situe sur ce plan-là, le Mental, et qu'il déclenche sa Volonté - n'oubliez pas que nous en avons beaucoup parlé toute à l'heure de la volonté - ayant déclenché sa Volonté, il va donc, deuxième étape, se trouver immanquablement face-à-face avec le pouvoir. Le pouvoir de son âme qui va déclencher le pouvoir de sa personnalité, qui va lui donner le courage de faire l'effort, le courage de travailler, le courage de chercher, le courage d'être conscient, et qui va l'amener à trouver sa maison pour ses enfants.
Tandis que celui qui continue à désirer, non seulement découvre qu'il n'a pas la maison, qu'il ne l'aura jamais, mais en plus il découvre en lui que, petit à petit, à force de désirer et de ne pas avoir, se déclenche la frustration. Et un beau jour, à force d'être fustré il devient nerveux. Et en étant nerveux, il va commencer à crier sur sa femme. Et en étant de plus en plus nerveux il va taper sur ses enfants. Puis en étant nerveux, puis anxieux, et à taper sur ses enfants, il détruit la cellule familliale. Et en étant mécontent et malheureux de voir la cellule familliale détruite, il va avoir un ulcère à l'estomac. Ce qui va le rendre de plus en plus nerveux, il va frapper de plus en plus sur ses enfants et puis un jour sur sa femme, et puis un jour il va divorcer, et il va se retrouver tout seul. Étant très malheureux d'être tout seul, eh bien il rentre chez lui, il va dans son grenier et il se pend. Et il se sera pendu pour quoi en fait ? Pour une maison. Et lui il va penser qu'il se pend parce que depuis des années sa femme lui fait une vie infernale, parce que ses enfants sont durs à discipliner, et qu'il n'en peut plus et que la vie est trop moche finalement pour être vécue. Et que si Dieu existait il arrangerait tout ça, et que si les Maîtres venaient, plus rien n'existerait. Et en se pendant il va penser à tout cela. Il va se dire : "Mais c'est la faute de ma femme et du bon dieu qui n'est pas là ! Ou jamais là en tout cas quand il faut !"
Et pourtant si l'on regarde, logiquement et avec vérité, ce qui est à l'origine et ce qui est la cause véritable de sa pendaison, c'est sa maison qui ne vient pas.
Mais sa maison est-ce qu'elle ne vient pas parce que Dieu ne la lui donne pas ? Non. Sa maison ne vient pas parce qu'il ne fait pas appel au pouvoir de son âme. Parce qu'il reste dans la périphérie du désir, qui n'est pas une porte de communication avec l'âme, qui est tout simplement une sphère de la matière.
N'oubliez pas la prière : pour que le règne vienne, il faut que le nom soit sanctifié. Donc il faut se comporter comme des dieux pour que l'on ait le chateau d'un Roi. Il faut que l'on se comporte d'abord comme un Maître pour que l'on ait le banquet d'un Roi.
Si l'on reste, au contraire, enfermé dans la matière, dans la sphère du désir, en bien l'on mourra à cause du désir et par le manque que le désir va créer. Parce que lui, le désir, ne peut satisfaire. Le désir est une énergie qui tourne en rond dans sa propre sphère et qui ne fait que créer du désir. Le désir ne sait pas créer de satisfaction, il ne sait que créer du désir.
Le désir ne sait pas créer de satisfaction, il ne sait que créer du désir.
Ainsi dans la sexualité, la satisfaction, en fait, est beaucoup moins importante que l'instant du désir. Parce que pour l'homme qui est enfermé dans cette sphère, et qui la vit sexuellement, par exemple, à une telle heure de la journée. Eh bien à partir de ce moment-là, étant dans la sphère du désir, pour l'individu ce qui va compter c'est de vibrer par le désir et dans le désir. La satisfaction, en fait, étant une tromperie, un leurre, et la perte du désir.
Lorsque l'on est satisfait cela ne veut pas dire que l'on est content, cela veut dire que le désir est perdu.
Et c'est pour cela que lorsque l'on regarde la vie des gens qui ont tellement d'argent qu'ils peuvent tout s'offrir, que l'on s'apperçoit qu'au bout de quelques années, que ces gens-là affichent un état blasé. Et tout le monde s'étonne. Car les autres qui manquent de tout se disent : "Mais mon Dieu, mais si j'avais tout cet argent et que je pouvais m'offrir tout ce qu'il est capable de s'offrir, mais je ne m'embêterais pas à être blasé au bout de si peu d'années !"
Et pourtant, c'est la vérité. Chacun arriverait au même état. Pourquoi ? Eh bien c'est parce que la satisfaction n'est pas un plaisir. Et même je dirai que le plaisir lui-même n'est que la mort du désir. Et que tout ce qui fait l'homme, tout ce qui le fait avancer, dans sa vie traditionnelle et profane, ce n'est pas le plaisir mais c'est le Désir.
Et tant qu'en psychologie, l'on n'aura pas compris cela, on ne saura pas élever les enfants, on ne saura pas soigner psychologiquement, voire des fois même psychiatriquement les individus.
Lorsqu'un homme est blasé, eh bien il ne faut pas lui proposer du plaisir, il faut au contraire découvrir des zones de désir. Et lui redonner donc cette pulsion originelle. Car ce qui est à la pulsion de la vie, c'est le désir.
Lorsqu'une âme s'incarne, lorsqu'elle se projette, elle tombe dans la matière, c'est parce qu'elle Désire. C'est un désir très épuré, c'est un désir très divin si vous voulez, c'est certain, mais c'est un désir.
Lorsque l'homme et la femme se rapprochent et qu'un enfant naît de leur fusion, c'est parce qu'il y a eu un désir. Ce n'est pas le plaisir qui a fait l'enfant. Ce n'est pas lui qui était la cause et l'origine de l'enfant. C'est le Désir. Parce que ce qui a rapproché l'homme et la femme, c'est le désir.
Et encore une fois je vous le dis, le plaisir est la mort du désir. C'est la marque, c'est l'endroit, c'est l'instant où le désir est en train de mourir, lorsqu'il trouve satisfaction. Et en tuant, chaque fois, de plus en plus le désir, parce que l'on se satisfait, eh bien, un jour, le désir lui-même devient une routine et il n'y a plus rien que l'on désire. Car l'on sait que l'on va être satisfait, l'on connaît le goût des choses, ça n'intéresse plus. Et le désir lui-même deviendra un problème, mais un problème d'un sens négatif, un problème psychologique.
Donc, lorsque l'on veut, petit à petit, se détacher de cette sphère-là qu'est le désir, il faut faire de plus en plus appel au Plan Mental et cultiver le Plan Mental. Qu'est-ce que cela veut dire ?
En tout cas, ce que cela ne veut pas dire, c'est qu'il ne va pas falloir nécessairement devenir quelqu'un qui mentalise tout. Qui mentalise l'amour, qui mentalise l'affection, qui mentalise l'art, qui mentalise la cuisine, qui mentalise les promenades sur le lac. Cela ne veut pas dire devenir un robot, une puce informatique. Absolument pas.
Cela veut dire faire appel, toujours et incessamment, au discernement.
Discernement
Devenir Mental ce n'est pas devenir intellectuel et tout vivre d'après les lunettes de l'intellect. Devenir Mental c'est faire, toujours et incessamment, appel au discernement. C'est là le Plan Mental.
Et c'est là où beaucoup d'initiés se trompent, lorsqu'ils disent qu'ils ne veulent plus rien avoir affaire avec même le Plan Mental. Car c'est vrai qu'il existe des plans plus subtils au-dessus du Plan Mental, et que, comme le Plan Astral, le Plan Mental doit être dépassé. C'est vrai mais ce qu'ils confondent c'est l'intellect et le discernement. Ce qu'ils confondent c'est le cérébral et l'intelligence de l'âme. Car le Plan Mental c'est l'endroit où se manifeste, plus ou moins, par télépathie, l'intelligence de l'âme. Cela n'a donc rien à voir ni avec le cérébral, ni avec l'intellect. C'est une pure intelligence.
Mais ce qui veut dire aussi que, si c'est un discernement, cela veut dire que pas tout le monde va pouvoir exercer ce Plan Mental. Pourquoi ?
Eh bien parce que pour obtenir le discernement, il faut faire appel à la raison. Et c'est là où le cérébral intervient un petit peu dans le Plan Mental, parce qu'il va pouvoir analyser, et de façon, là, tout à fait intellectuelle. Il va falloir exercer un esprit d'observation.
La plupart des gens vivent de manière automatique, la plupart des gens sont donc investis, comme dans un brouillard, dans leur vie quotidienne. Machinalement ils ouvrent la porte, ils mettent la télé, ils éteignent la radio, ils vont au travail, ils répondent, disent bonjour, au revoir, ils sont couchés le soir... Ils ne se sont pas aperçus de ce qu'ils ont fait, de ce qu'ils ont dit, il ne sont pas capables de dire ce qu'ils ont mangé à midi, s'ils ont rencontré untel, ce qu'ils ont fait à deux heures, s'ils étaient à tel feu-rouge au milieu de l'après-midi ou autre chose. Parce qu'étant toujours dans cet automatisme, dans ce brouillard.
Ce qui donc va faire la différence entre cet être-là et un être Mental, ou vivant, vibrant sur le Plan Mental, c'est que l'être Mental va tout regarder. Il va être conscient à chaque moment et il va observer. Parce que s'il veut pouvoir se corriger, il est immanquable qu'il doive s'observer. Il va devoir inévitablement se regarder vivre. Être conscient qu'à tel endroit il a fait cela, que là il est avec telle personne, que telle personne est de telle manière et qu'il va lui falloir se comporter de telle façon.
Et en étant donc Mental et observateur et analytique, l'on devient très présent. Et là est le début de la spiritualité, pas avant. Avant c'est l'enfantement, c'est même, je dirai, la gestation, comme le fœtus dans le ventre de la mère. Mais lorsque l'homme commence à devenir comme cela, observateur, lorsqu'il commence à devenir un peu conscient de sa vie, lorsqu'il peut dire ce qu'il a mangé à midi, le goût qu'avait la chose, si cela lui a convenu, si cela a participé à la revitalisation de ses cellules, s'il a vu telle personne et si il a dit telle chose, s'il a rencontré tel objet sur sa route et que cela a déclenché tel état d'âme en lui. S'il est capable de dire tout ce qu'il a vécu dans une journée, cela veut dire que son âme commence à prédominer et que donc, certainement, c'est un initié.
Celui qui ne peut pas dire ce qu'il a fait hier, c'est qu'il est dans le brouillard et qu'il faut qu'il se dépêche d'être conscient. Il faut qu'il se dépêche de mettre en œuvre l'observation, la présence, le discernement, pour pouvoir être une âme.
Car s'il n'est comme cela qu'un bateau qui va à la dérive, mené par le flot quotidien du système social, de la marée humaine, eh bien s'il est tout simplement cette feuille à la dérive, il ne peut pas être une âme ! C'est impossible ! Il est une particule qui suit simplement le courant social, qui est en grève quand tout le monde est en grève, qui est à la retraite quand tout le monde est à la retraite, qui pleure quand tout le monde pleure, qui rit quand tout le monde rit, qui va à la messe quand les autres y sont, et qui vit son dimanche parce que tout le monde vit son dimanche.
Mais si au contraire, il commence à devenir un être authentique, donc une âme et une âme incarnée, pas simplement une âme là-haut dans le ciel, mais une âme incarnée, une âme qui descend son rayonnement et sa substance jusque dans le fond des orteils, eh bien il sait vivre son dimanche même si c'est lundi et qu'il est au travail. Il sait être en communion avec la divinité même s'il est au fourneau en train de faire du pain parce qu'il est boulanger. Il sait être en vacances dans son âme et dans son esprit, même s'il est dans un quartier qu'il ne peut quitter parce qu'il n'a pas encore assez d'argent et qu'il doit se priver pour édifier quelque chose de plus grand.
À partir de ce moment-là, il fait de sa vie ce qu'il veut, et il se croit où il veut, à n'importe quel moment, même sans y être, parce que tout simplement en lui existe un oasis de Lumière, existe un oasis de bonheur, un oasis d'abondance et qui n'a donc pas besoin des vacances extérieures, de l'abondance extérieure, du soleil extérieur, des palmiers de l'Orient, des palmiers de la Côte d'Azur pour se sentir dans quelque chose qui le distrait.
Il se distrait lui-même en étant quelqu'un de détaché de tout ce qui va l'empêcher de se distraire.
Lorsque vous êtes face, par exemple, à un parc où s'amusent des oiseaux, la plupart des gens consentent à rester dix minutes, un quart d'heure, mais au bout de vingt minutes l'ennui commence à venir, au bout d'une demi-heure l'impatience se manifeste. Pourquoi ?
Si vous les interrogez, ils vont dire : "Mais je m'ennuie, je n'ai même rien pour me distraire, j'ai même pas une bande dessinée à lire, j'ai même pas un bout de papier pour rédiger quelque chose, pour m'occuper de l'esprit." Il vous répond ça alors que tout autour de lui la Vie se manifeste dans une foison, mais une foison, de formes, de gazouillis, de couleurs. Qu'est-ce donc ce qui l'empêche de se distraire en observant une fleur, en voyant toutes ses couleurs, sa forme bizarre ? En observant un oiseau, jouer avec d'autres oiseaux cherchant des graines ? En observant le vent qui remue les feuilles ? Ou les fourmis qui passent sur le sol ? Qu'est-ce donc qui va l'empêcher de se distraire de ce tableau de vie, qui bouge et qui est remuant ?
Ce qui va l'empêcher de se distraire, c'est justement la croyance qu'il y a, l'idée qu'il y a, que si lui ne s'amuse pas avec son corps, si lui ne participe pas avec sa chair, alors il ne peut pas être satisfait de la vie qu'il voit à l'extérieur de lui.
Si lui n'entend pas une musique et qu'il ne puisse pas mimer une danse, il va s'ennuyer.
Si lui ne rencontre pas des amis avec qui échanger quelques gestes, il va s'ennuyer.
S'il ne peut pas occuper son cérébral avec des livres, il va s'ennuyer. Parce qu'il croit qu'il doit donner à manger à cette personnalité et qu'il doit l'occuper pour ne pas sentir l'ennui.
Or, c'est comme le désir qui est enfermé dans sa sphère et qui tourne en rond, ne créant que du désir, plus l'on va distraire la personnalité et plus elle va demander de la distraction.
Ce qui fait qu'un être qui est incapable de tenir tranquille cinq minutes en place, n'a aucune chance de pouvoir dans ces deux jours tenir en place. C'est impossible ! Car il va avoir nourri sa personnalité à réclamer de plus en plus d'actions et d'extériorisations.
Par contre, si l'on apprend à la personnalité que la jouissance est intérieure, que la plénitude de la vie, elle se trouve là et pas là-bas à l'extérieur, pas dans ces mouvements de danse que l'on pourrait faire, pas dans les cris de joie ou les grands rires que l'on pourrait faire à la suite d'une phrase humoristique lancée par des amis.
Et si l'on comprend qu'au contraire, cette même joie qui est éprouvée au cours d'un éclat de rire existe là à l'intérieur et que si elle est fixée, elle devient définitive, alors vous pouvez laisser le disciple huit jours dans son parc. Il ne bougera pas.
Il regardera les oiseaux et sentira une telle plénitude en lui, une telle vibration pleine de la vie, que le simple spectacle de l'autre vie que manifeste l'oiseau, ce sera pour lui tout un cinema et d'une meilleure mise en scène que tous les grands metteurs en scène de l'univers.
Il verra cette petite âme en train de chercher et de manifester, comme elle le peut, l'intelligence, le désir, la peur, la joie de chercher des petites graines, d'écarter les herbes, de prendre son vol. Et lui étudiera son vol et de quelle manière l'intelligence de l'oiseau est arrivée avec le temps à marquer dans l'espèce de quelle manière il faut voler.
Il y a plus de mystère en regardant les choses les plus simples et en se demandant comment est-ce que cela est possible, qu'en cherchant les mystères dans les livres.
Il faut regarder les choses simples et de manière simple. Plus l'on est simple et plus cela signe que l'individu est avancé.
Quelqu'un de très compliqué, quelqu'un de très complexe, avec des idées très surfaites et détaillées, compliquées, et tout ceci et tout cela, avec des besoins d'avoir ceci chez lui pour ne pas s'ennuyer, avec des besoins d'avoir ceci dans sa cuisine pour pouvoir travailler, avec des besoins d'avoir ceci dans sa vie pour être quelqu'un. Lorsque vous voyez quelqu'un qui, comme cela, a besoin d'autant d'éléments extérieurs et de détails et de complications, cela veut dire qu'il n'est pas évolué, qu'il n'est pas un disciple, qu'il ne connaît pas la réalité.
Si au contraire vous voyez quelqu'un qui vous paraît nu tellement il est simple, et je ne dis pas simple dans son vêtement, mais simple surtout dans sa façon de se présenter. Car le vêtement n'a rien à voir. Il s'agit plutôt de la présentation qu'il fait de lui-même. Plus vous avez quelqu'un de simple et qui va vivre simplement, avec des objets simples, dans une situation simple, avec un esprit simple, plus cela va signer sa grandeur.
Grandeur
Mais justement, chaque fois que l'on parle de simplicité et que l'on évoque par là-même la grandeur, on parle de manière paradoxale. On se dit : "Mais cela ne va pas ensemble ! Ce qui est grand est ce qui est faste ! Ce qui est grand est ce qui est pompeux ! Ou bien c'est ce qui est placé en haut du piédestal et qui est inatteignable ! Une personne qui est grande ne peut pas être cette personne que l'on rencontre au coin de la rue, à qui chacun peut parler, chez qui chacun peut s'inviter dans sa maison et manger, partager son repas avec elle. Quelqu'un qui est aussi accessible ne peut pas être quelqu'un ! C'est forcément une personne, mais si petite, si inintéressante ! Si tout le monde peut l'approcher, s'il n'y a pas de piédestal, c'est qu'il n'y a pas de grande personnalité !"
Erreur !
D'autant plus que la personne ira dans la foule, d'autant plus l'âme sera grande. Et non pas parce qu'en jouant le jeu d'aller dans la foule, elle signe la grandeur de son âme, non cette personne-là ne peut pas agir de cette manière-là. Le mensonge ne peut que se révéler un jour ou l'autre et montrer son erreur un jour ou l'autre.
Mais tout simplement car la pulsion de la vérité va porter la personne à aller dans tous les endroits où la Lumière n'est pas, où la Vérité n'est pas, où la simplicité n'est pas.
Et ainsi, tandis qu'un professeur fait sur le tableau noir des grandes écritures pour prouver la réalité de l'énergie et l'existence de l'énergie par des équations, des sur-équations et encore des équations, lorsque le sage arrive il efface tout et il écrit une simple formule : un son et une couleur, et il dit : "Ça c'est l'énergie !"
Maintenant est-ce qu'il faut pour autant se moquer du professeur qui a détaillé et compliqué la réalité ? Non. Il ne faut donc pas se moquer de tous ces occultistes qui détaillent par A par B, par Z et par X puis Y, la réalité de la vie cosmique, les énergies, les rayons, les vibrations, les hiérarchies, les éléments... C'est une étape. Mais en tant qu'étape elle doit être donc connue comme telle et l'homme ne doit pas s'y accrocher en croyant que cela est la Vérité. C'est une étape vers la Vérité.
Parce que celui qui apporte la Vérité, lorsqu'il l'exprime il ne fera aucun signe sur le tableau. Il dira :
"Eh bien, regardez-moi, Dieu c'est ça ! Je n'ai pas autre chose à vous proposer. Je ne peux pas vous amener Dieu, ce n'est pas possible. Parce que Dieu il est là, tout éparpillé. Dieu il n'est pas là-haut, il est là sur la Terre, tout éparpillé. Il est en Paul, en Jacques, en Joséphine, en Marie-Pierre. Il est dans le cristal, dans les poissons, les océans, les rivières, les nuages, les arbres, les fourmis, les oiseaux.
Comment donc est-ce que je pourrais t'amener Dieu, alors que Dieu il est là, en bas, tout éparpillé ? C'est toi qui dois apprendre à regarder Dieu partout où il se trouve. C'est toi qui dois apprendre à t'unifier avec cette grande vie qu'il exprime. C'est toi à apprendre à faire UN avec son Être, unifié en toi. Lorsque tu unifies Dieu en toi, ton âme et ta personnalité, automatiquement tu vois Dieu partout de façon universelle.
Mais est-ce parce-que tu auras été initié à une vision universelle ? Non. C'est simplement parce que tu auras fait le pont en toi, entre ton âme et ta personnalité, ainsi tu crées en toi une universalité et étant en toi cette universalité, tu la vois en toutes choses."
Et c'est ainsi que les proverbes des anciens ont toujours raison lorsqu'ils disent ce proverbe-là : "On ne voit dans les autres que ce que l'on est soi-même."
Réfléchissez bien à tout ce que l'on vient de se dire. Moi par la voix, vous avec la pensée, la substance de votre âme.
Et surtout rappelez-vous que si vous voulez être un disciple authentique, que ce soit au début pour faire une démarche spirituelle ou plus tard pour devenir un disciple actif, rappelez-vous qu'il faut toujours faire valoir la volonté de l'âme, la volonté du Plan, la simplicité et le discernement.
Et avec ces quatre qualités, qui sont en fait les quatre arêtes du cube de la matière, vous pourrez à ce moment-là établir le triangle de l'être parfait, le triangle de l'initié.
Date de la conférence : 18 06 1988
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