Faire le passage

Faire le passage

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"En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu" (Jean 3.3)

J'observe dans mon entourage et j'entends les professionnels de la santé psychique et de l'accompagnement social me dire ne jamais avoir vu autant de personnes qui vont mal, qui sont en dépression ou en burn-out, certaines tentent même de mettre fin à leurs jours, d'autre nous quittent...
Ces personnes souffrent et expriment une forme de désespoir, de fin, la sensation d'être arrivées au bout ou de ne plus y arriver, de ne plus y croire, de ne plus en pouvoir, de ne plus supporter, de ne plus avoir envie de vivre "dans ce monde là", de ne plus avoir d'en-vie.
D'autres disent être rejetées, malmenées, mises de côté après avoir tout donné, après avoir donné le meilleur d'elles-mêmes dans leur travail, dans leur famille, dans leur couple, etc.
Enfin d'autres se sentent perdues, désorientées, en perte de repères.

De façon volontaire ou subie, elles quittent un état et ce passage les fait souffrir.

Depuis notre naissance nous vivons des cycles de morts et de renaissances : nous expérimentons la vie de bébé puis nous mourrons à cette vie, puis nous expérimentons la vie d'adolescent et mourrons à cette vie, enfin nous expérimentons la vie d'adulte. Pensez-vous que c'est fini ?
Pas du tout.
Les cycles continuent et tous les 7 ans nous renouvelons nos 60 000 milliards de cellules, c'est ce que l'on appelle les phases de renouvellement du corps.
La vie est cyclique, constituée de cycles. Nous sommes programmés pour les vivre a minima tous les 7 ans. Cela vous parle ?
Pour certaines personnes, la durée des cycles est plus courte, pour d'autres plus longue.
Le temps est variable mais est cyclique, pour les hommes et pour les femmes.

Pour certains d'entre nous ces cycles se succèdent sans que nous en ayons vraiment conscience : nous changeons de lieu de vie, de compagne ou de compagnon, de travail, nos enfants grandissent et quittent le nid, nos parents vieillissent et décèdent, ... A chaque fois que nous traversons ces changements nous mourrons bien à un état et naissons à un nouvel état. Car à chaque fois la vie se réorganise différemment.
En effet, ce qui distingue les cellules de matière vivante de la matière inerte, c'est qu'elles fonctionnent comme un écosystème ouvert qui échange en permanence de l'information avec son environnement extérieur et qui se transforme, qui s'adapte et régule en cas de perturbation pour maintenir l'équilibre - l'homéostasie - garante du maintien de la vie.
Eh bien c'est ce que nous faisons à notre échelle humaine, nous nous adaptons et nous régulons en fonction des informations que nous recevons de l'extérieur. Nous laissons ce qui ne convient plus ou dont nous n'avons plus besoin et nous allons vers ce dont nous avons besoin pour maintenir notre vie en équilibre. La plupart du temps cela se fait naturellement et nous vivons ces cycles de mort-renaissance sans souffrance.
Mais parfois cela peut nous sembler plus difficile de laisser certaines choses auxquelles nous tenions et c'est là que nous souffrons, que nous avons la sensation de subir.

Plusieurs cycles se vivent en même temps, nos cycles individuels et les cycles collectifs. Ce qui explique que parfois nous pouvons nous sentir décalés quand plusieurs cycles se chevauchent.

A l'échelle de l'humanité nous expérimentons collectivement la fin d'un cycle qui était sous-tendu par une vision matérialiste du monde, basé sur un système économique capitaliste, dirigé par une minorité de technocrates détenant et s'accaparant la majorité des ressources exerçant une domination et une exploitation de l'homme sur l'homme et sur son environnement en imposant un modèle unique à l'humanité.

Nous observons que certaines personnes, à qui ce modèle de société ne convenait pas, sont heureuses et se réjouissent d'expérimenter un nouveau monde sous-tendu par une autre vision : elles le créent et le vivent déjà. D'autres semblent exsangues car elles œuvrent pour ce changement depuis plusieurs années et maintenant qu'il arrive elles peuvent enfin se reposer ! D'autres sont en train de faire le passage et ce n'est pas confortable car elles sont entre deux rives, alors elles disent : "on sait ce qu'on quitte mais on sait pas vraiment ce qu'on va trouver". Enfin, nombreuses sont celles qui souffrent car ce modèle de société leur convenait et c'est celui qu'elles connaissent depuis leur naissance. C'est difficile pour elles d'assister à son effondrement alors elles disent : "C'était mieux avant, tout se dégrade, tout part à vau-l'eau... "

Et vous, comment vivez-vous ce passage à votre échelle individuelle ?

Pour ma part, ce passage s'apparente à une traversée en mer. J'ai quitté une terre, largué les amarres avec l'ancien et suis montée à bord d'une embarcation. Aujourd'hui je vogue en direction d'une nouvelle terre. J'expérimente cette transition, cet entre-deux, ce passage par la mer durant lequel je finis de me dépouiller de l'ancien, du passé, de tous mes mauvais souvenirs, de toutes mes mémoires de mes blessures, de cette immense tristesse, afin de ne pas les emmener avec moi dans le nouveau monde dans lequel je n'en aurai plus besoin.
Cette traversée est salutaire même si elle est parfois inconfortable, même si c'est parfois difficile d'admettre que je n'y suis pas encore car j'aimerais déjà y être dans ce nouveau monde. Et en même temps je sais que je ne peux pas l'atteindre tant que je ne me serai pas complètement libérée, purifiée, allégée. Je le sais et je l'accepte.
Alors je vogue. Il y a des jours avec et des jours sans soleil.
La grosse différence avec avant c'est que désormais c'est moi qui tient le gouvernail et la boussole. C'est moi qui mène mon embarcation.

🕊️Dans la Paix, la Joie et l'Amour de nos cœurs 💕

Barque

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