⚒️ Conférence 100

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Conférence 100

Je vous salue

Question

Nous vous saluons.

Voici la première question.

Dans environ 120 pays est célébré aujourd'hui 22 avril le jour de la Terre.

Que pouvez-vous nous dire au sujet de notre planète, de son état et de l'attitude de l'humanité à son égard ?

Réponse

Je vous souhaite la bienvenue !

Et comme je le dis à chaque fois parce que j'aime le dire et j'aime aussi chaque fois que les esprits en soient imprégnés, ce que je souhaite avant tout, durant ces contacts, durant ces moments où nous sommes un peu plus près les uns des autres, ce que je souhaite avant tout c'est l'ouverture et l'écoute de votre cœur, plutôt que l'écoute des oreilles et l'écoute d'un esprit qui voudrait ou s'instruire ou obtenir des informations ou des confirmations sur un programme ou une instruction.

Ce qui veut dire que de ma part ce que vous devez chercher c'est avant tout une sensibilisation, afin que toute votre spiritualité s'enrichisse, non pas d'une connaissance supérieure - que je ne veux pas donner, car ceci fait partie de ma volonté - mais plutôt s'enrichisse d'une sorte de capacité à photographier par le cœur et par une intelligence supérieure, les mots à travers lesquels une énergie va pouvoir circuler et à travers cette énergie un concept nouveau s'installer.

Le mot est toujours plus ou moins porteur d'un concept.

Le Concept et l'Idée

L'homme prend le mot selon la civilisation, selon les habitudes, selon la famille, selon le degré d'évolution, ce mot est habillé d'un concept et le concept circule et fait des adeptes. Ce qui fait qu'au fur et à mesure avec une multitude de mots, tous les mots qu'offre, en fait, le langage, on se retrouve en train de véhiculer des concepts et non plus simplement des mots. C'est ce qu'il faut savoir à propos de la langue mais à propos aussi de tout objet comme peut l'être une planète, la Terre.

Et là j'en viens à la question qui a été posée.

Tout ce qui est manifeste est manifesté, que ce soit une planète ou que ce soit un mot qui est lancé, une idée qui est pensée suffisamment fortement.

Toutes ces choses-là en état de manifestation comportent et contiennent à l'intérieur très profondément mais très sûrement comportent les concepts et donc les futures structures de ce que va donner soit le monde, soit l'idée.

Quand ensuite l'idée rencontre le mouvement... Comme par exemple un homme qui pense que son voisin est stupide. Et en pensant très souvent que son voisin est stupide, il y a émotionnellement une note qui surgit dans son corps astral, ce qui fait qu'en plus de l'idée, il y a soudain l'émotion et lorsque l'homme se trouve avec ces deux éléments, il va s'en suivre une réaction.

Généralement la réaction sera ou de ne pas tenir compte de l'individu, ou bien, si possible, ou même, dès que l'occasion se présentera, de bastonner l'individu, lui envoyer des coups, lui faire des crocs-en-jambe - que ce soit sur le lieu du travail, d'ailleurs ou ailleurs. Donc cela veut dire que, sitôt que l'on s'empare d'une idée, une idée est un concept, et un concept est une structure, et cette structure flotte dans l'entourage de l'individu.

En flottant automatiquement, l'idée va chercher à extirper ce dont elle a besoin pour survivre et ce dont elle a besoin pour survivre c'est de l'énergie.

Elle va donc aller chercher cette énergie où elle va se trouver le plus proche et accessible possible.

L'idée va donc faire appel aux énergies que j'appellerai primaires, c'est-à-dire celles que l'on rencontre tout de suite dans le corps astral, les émotions les plus facilement manifestables, les premières qui entourent le manteau.

Donc lorsque j'imagine une idée de colère par exemple, automatiquement, dans le manteau, on va commencer à vibrer la note, l'énergie de la colère. Si bien que, tout de suite, on verra qu'une idée ne peut pas vivre sans une émotion.

Une idée ne peut pas vivre sans une émotion.

Et si je coupe l'émotion, par exemple si je prends quelqu'un qui se trouve dans une immense colère et que je remplace tout d'un coup cela par une immense joie - Parce que, par exemple, je viens avec le cadeau que la personne a toujours espéré pour elle-même pour couronner ses jours, par exemple pour une dame j'offre un gros diamant et pour un homme une superbe voiture de course - automatiquement, l'émotion, celle de la joie, cette émotion qui est venue et qui est supérieure en motivation et en tremblement, celle-là est supérieure à l'émotion de la colère. Et automatiquement il n'y a plus aucune trace de colère dans l'individu. Et soudainement au contraire l'individu se met à être tolérant, à pardonner. Il regarde ce phénomène comme appartenant à un monde tellement ancien, tellement ancien que c'est comme si il n'existait plus !

Il y a comme cela dans la vie, dans votre vie, une multitude d'exemples qui prouvent que une émotion en chasse une autre, dans la mesure où elle lui est supérieure et radicalement opposée, comme une grande joie.

De la même manière aussi, une grande joie peut être chassée par un immense chagrin !

On voit de nombreuses personnes avoir une vie tranquille, se sentir heureux, et soudain il y a un événement qui renverse tout ! Et la maisonée se trouve couverte instantanément par la misère, une misère morale surtout en premier lieu.

Cela veut dire donc que, à l'intérieur de l'individu il y a un laboratoire de chimie très sensible et extraordinairement puissant.

C'est un peu l'endroit où la météo intérieure va être décidée.

Est-ce qu'il va faire beau ? Est-ce qu'il va faire mauvais ? Est-ce que le temps sera variable ? Est-ce qu'il sera sec, humide ?

C'est dans cet endroit là où se rencontrent les idées et les émotions que se détermine la météo pour toute la journée, mais aussi parfois pour toute une génération ou même pour toute une vie, selon l'empreinte et la force de l'empreinte. Donc, selon si une émotion devient complexe, un traumatisme, etc.

Toute l'habileté, lorsque l'on commence la spiritualité, toute l'habileté va être de savoir dialoguer avec cette fine pellicule, ce petit endroit, cette petite frontière où l'échange entre l'idée et l'émotion se passe, et ceci continuellement.

On ne peut pas évoluer ou prétendre à l'évolution, on ne peut pas non plus méditer, si l'on ne tient pas compte de ce petit manteau, ce petit manteau qui renverse à chaque instant ses couleurs. Si bien que l'on peut dire que, dans de nombreux, cas les hommes tournent leur veste, le matin ils sont heureux et le soir ils rentrent très mécontents.

Qu'est-ce que c'est qui entre temps a fait qu'ils ont tourné la veste ?

Tout simplement l'action ou la réaction d'un ami ou d'un collaborateur ; ou tout simplement une circonstance de stress sur le travail ou sur la route ; ou aussi tout simplement l'entretien que fait l'individu de ces idées majeures ! Par exemple, le matin souvent les hommes se lèvent avec une meilleure disposition à vivre. Mais très vite, au bout de deux heures par exemple, petit à petit les idées majeures de leurs problèmes reviennent et ils se mettent à re-songer à ce que leur a fait la mère ou le père ou le voisin ou le fils ou la fille ! Ce qui fait qu'il ne peut pas prolonger cet état de grâce qu'a réussi à créer le sommeil, donc l'arrêt de l'activité mentale, l'arrêt de l'obsession mentale autour du même sujet autour du même problème.

Ce qu'il faut faire donc dans ces cas-là, et cela libère la Terre d'ailleurs de beaucoup - parce qu'on parle de la Terre en général mais on ne peut pas parler de La Terre sans parler de votre Terre, celle sur laquelle vous posez vos pieds individuellement et qui n'est pas la planète mais qui est le petit bout de votre Terre à vous et toutes ces petites Terres qui sont vous composent La Terre, votre planète. Donc on ne peut pas, ni faire quelque chose pour soi même, ni faire quelque chose pour La Terre, si on ne commence pas à nettoyer ce bon vieux manteau.

Nettoyer

Comment va-t-on s'y prendre ?

Il n'est pas difficile de nettoyer le manteau, de réparer les endroits où il y a par exemple des trous, les endroits où on a été choqué, blessé donc. Il n'est pas non plus difficile de rallonger le manteau, pour ceux qui en ont un trou court et qui ont froid comme les personnes qui se croient faibles, incapables par exemple. Et quelquefois il est aussi nécessaire de raccourcir le manteau pour les personnes qui croient avoir découvert la Lune parce que la Terre ne leur suffit plus ! Les personnes qui, par exemple, sont très imbues d'elles même.

Il faut faire toutes sortes d'arrangements sur le manteau.

Il faut aussi des fois le remettre à la mode ! Pourquoi le remettre à la mode ?

Tout simplement parce que les temps changent, les Ères passent et les énergies qui étaient à absorber il y a mille ans ou deux mille ans ou trois mille ans ne sont pas les mêmes qu'aujourd'hui. Elles ne sont pas les mêmes dans le sens où chaque fois il y a un degré supérieur d'une énergie que l'Humanité doit apprendre à incorporer.

Donc quelquefois il faut même redéfinir la coupe du manteau qui est le vêtement de l'âme.

Ceci n'est pas compliqué à faire mais cela demande un minimum d'outils et un minimum de ce que j'appellerais "vision".

La Vision

Dans le monde de la couture, puisqu'on est dans les tissus élémentaux, je vais continuer avec cette parabole. Dans le monde de la couture, on sait bien qu'un être talentueux, quelqu'un qui arrive à fabriquer la mode, est un être qui est capable de création, de vision.

Cette vision vient de quoi ?

On peut l'appeler inspiration, on peut l'appeler aussi intelligence supérieure ou Connaissance. Beaucoup d'hommes n'ont pas l'intuition de ce qui va arriver demain mais ils le savent quand même, parce qu'ils lisent, parce qu'ils écoutent ceux qui en parlent.

Mais avant tout on peut dire que la vision se repose, et surtout, sur un cœur pur.

La vision se repose surtout sur un cœur pur.

On peut être grand créateur même si on n'a pas l'idée de la création, même si on ne sait pas ce que l'on doit créer parce que l'on ne sait pas qui l'on est aujourd'hui donc encore moins ce que l'on doit être pour demain. Mais par contre on a un cœur pur. Et dans ce cœur pur alors des formes peuvent prendre naissance.

Exactement comme s'il venait sous la main du potier une boule d'argile encore suffisamment humide pour que le potier puisse en faire ce qu'il veut. Si au contraire la boule commence à être sèche et qu'elle s'est cristallisée en une forme qu'elle esquissait d'elle-même alors le potier ne peut rien faire. Au contraire il la casse et elle ne sert que de poussière c'est tout.

Donc il faut une grande mobilité en spiritualité. Exactement comme la terre est mobile.

Lorsque l'on regarde la Terre on s'aperçoit qu'elle bouge et elle bouge dans tous les sens. Elle ne fait pas simplement que tourner sur elle-même. Au cours des âges elle se retourne petit à petit. Elle met la tête en bas et puis elle remet la tête en haut cela veut dire que régulièrement il y a inversion des points de la Terre.

Ce qui ne veut pas dire que d'un seul coup la Terre met la tête en bas cela n'arrive pas. Mais petit à petit tout se déplace.

Pourquoi est-ce que la Terre bouge?

La Terre dans son mouvement

Pourquoi les planètes extrêmement vivantes porteuses d'humanité pourquoi est-ce qu'elle bouge dans tous les sens?

Ce n'est pas un mystère et si on pourrait expliquer cela par la science moderne, je vais l'expliquer par notre science à nous, qui est en fait une vision poétique mais qui dit la même chose. Et vous verrez que pour tous ceux qui ont des difficultés en mathématiques il est beaucoup plus facile de comprendre la science des frères du Ciel que la science des frères de la Terre. Parce que chez nous il n'y a plus d'équations plus de chiffres mais une vision à déclencher, et cette vision contient l'équation. Ce qui fait que lorsque l'on a la vision et que l'on est en plus ou physicien ou astronome ou simplement chercheur on peut en plus voir l'équation.

Donc lorsque l'on contemple la Terre dans son mouvement et que l'on essaye de s'expliquer pourquoi elle bouge, il ne faut pas simplement constater qu'elle bouge parce qu'il y a des attractions par rapport à d'autres planètes, par rapport au Soleil, des pressions faites depuis des constellations. Il ne faut pas voir cela comme étant donc le fait de la Nature.

Bien sûr c'est un fait de la Nature, mais lorsque l'homme habille le mot Nature d'un concept tout à fait banal tout à fait terre-à-terre alors on ne peut plus parler de Nature.

Nous pouvons parler de Nature si nous y mettons un N majuscule, avec l'idée d'une sorte d'impulsion sacrée.

Alors ce concept-là nous pouvons l'utiliser et dire : c'est naturel ! Autrement dit : c'est sacré.

Pourquoi est-ce qu'elle bouge ?

Eh bien tout simplement parce qu'il n'y a de vie que s'il y a la danse.

Il faut donc penser que la divinité qui habite et qui s'incarne dans la planète est un être en état de perpétuel danse et c'est pour cela que la Terre entretient sa mobilité, c'est pour cela qu'elle va quelque part. Et c'est pour cela aussi qu'elle reste dans son axe parce que les entités divines ne dansent pas n'importe quelle danse et ne dansent pas n'importe quoi par rapport à n'importe qui. C'est une harmonie qui est entretenue par rapport à d'autres divinités qui elles aussi dansent leur danse.

Celle qui est propre à la nature de l'autre planète, les planètes que d'autres entités habitent. Et toutes celles-ci dansent par rapport à une autre danse qu'entretient l'Entité Solaire qui, elle, entretient une danse très spécifique par rapport à la nature du Soleil donc par rapport au travail qui doit être fait.

Chaque fois que l'on danse il faut savoir que l'on émet non seulement des couleurs dans l'aura, mais aussi des sons et donc des énergies.

Quand on contemple un être qui danse l'œil est captivé, à propos de quoi et pourquoi ?

Imaginez dans votre tête un danseur et essayez de comprendre pourquoi est-ce que l'homme est si fasciné et pourquoi est-ce qu'il accepte de regarder si longtemps ses mouvements.

Après tout ce ne sont pas des choses concrètes ! On ne peut pas interpréter, on ne peut ni rire ni pleurer sur une danse. Et pourtant il y a toute une foule d'émotions qui se lèvent à l'intérieur du spectateur. Il suffit que les bras aillent dans un certain sens ou dans un autre pour qu'immédiatement celui qui regarde sente en lui se lever une énergie ou s'abaisser une énergie. Cela veut dire quoi ?

Eh bien, cela veut dire que essentiellement l'intelligence abstraite - car dans le cas du spectacle, de la danse, c'est l'intelligence abstraite qui est en train d'observer chez le spectateur - cela veut donc dire que lorsque l'on regarde un spectacle l'intelligence abstraite va pouvoir vivre et palpiter pleinement - Chose qu'elle ne peut pas faire, puisque la vie d'aujourd'hui en Occident en tout cas est une vie très concrète. Il s'agit de suivre l'horaire, il s'agit de faire des choses très concrètes du monde ordinaire, choses que je ne critique pas mais choses qui accaparent complètement l'individu - Et en fait le seul moment où l'individu va sentir qu'il y a une porte béante ouverte sur un ailleurs, sans qu'on ait besoin de le définir, le considérer comme étant Dieu ou comme étant un ailleurs, l'homme peut donc s'y glisser plus facilement. Tout le monde se glisse dans la danse et dans le spectacle de la danse, parce qu'en fait on peut de cette manière là, anonymement, aller dans un endroit où il n'est ni besoin de se reconnaître, ni besoin de nommer les choses.

Il y a tout simplement un déclenchement d'état intérieur et c'est ce que cherche le spectateur et c'est aussi ce que cherche en tout cas, au début, le danseur.

Car ensuite il se trouve que le danseur commence à fixer des concepts sur chaque mouvement, sur chaque état. Alors à sa manière il cherche à exprimer, par exemple la guerre dans un pays, ou la paix qu'il souhaite, ou sa recherche de Dieu. De ce fait il rend le symbole démonstratif. En même temps on peut dire qu'il le limite, c'est certain. Mais c'est là que la danse devient un langage et n'est plus une porte ouverte sur ailleurs, c'est au contraire une porte qui veut montrer une direction aux gens qui regardent la danse.

Là on pourrait parler du problème de l'art.

Est-il une porte ouverte sur l'ailleurs, sur l'inconditionné, sur l'impalpable ou est-il chaque fois un démonstrateur de ce qui se passe sur la Terre, de ce qui devrait ne plus se passer ou avoir lieu ?

Il y a donc chaque fois que l'on pratique un art, et dans le cas du plus grand des arts par exemple la spiritualité, il y a chaque fois donc un usage double qui se démontre de lui-même.

Il y a donc un chemin qui va inconditionnellement vers la Divinité, quelque chose qui s'ouvre et qui permet d'y aller sans y penser. Et puis il y a un usage inverse qui est de sectariser la divinité, de comprendre chacun de ses mouvements, chacun de ses aspects, de structurer ce savoir, de structurer aussi les moyens d'aller, ou vers ce savoir, ou vers cet impalpable, comme le fait par exemple la méditation.

Et quand je dis moyen inversé, il ne faut pas croire que je dis par là que ce moyen est faux et malhonnête. Je dis tout simplement que c'est un usage qui est matériel et matérialiste, c'est-à-dire que la démarche ne se situe plus au niveau de l'endroit impalpable chez l'individu, donc depuis son propre inconditionné. La démarche part depuis son point conditionné. La plupart du temps depuis son mental, s'il est assez développé ou si la personne ne l'a pas suffisamment développé, depuis ses croyances.

“Je crois que Dieu est ceci, je crois que le système solaire est cela, je crois que ceci est ceci.” Ce qui fait que l'homme remplace une connaissance par une multitude de croyances et il les tient pour connaissance. Ce qui fait que chaque fois qu'une connaissance va aller à l'encontre de ses croyances, il va rejeter le point de connaissance.

Ce qui fait que se développer n'est plus simplement un acte d'ouverture vers chaque fois de plus en plus la Divinité, cela devient une vraie bataille intérieure, une bataille avec soi-même. Et quand cette bataille avec soi-même n'est pas reconnue, cela devient une bataille de groupe ! Chaque groupe revendique sa croyance et en quelque temps on les voit s'affronter.

Donc, lorsque l'on essaie de comprendre la vie en général, la planète en général, l'homme en général et que par cette compréhension on veuille réellement aboutir à un développement, à une plus grande liberté, à un plus grand bonheur, il faut tout de suite se mettre dans la tête que quelques outils vont être nécessaires.

Premièrement, mobilité.

Mobilité

Je ne dois pas être sclérosé, crispé, enchassé dans mes idées.

Sinon, je ne cherche pas Dieu, je ne cherche qu'à me confirmer moi-même qu'elle orgueille dans ce cas-là !

“Moi, en tant que Dieu, je vais créer l'ordre du monde ! Je vais le pré-établir et je vais chercher les adeptes qui, selon moi et comme moi, pensent la même chose.”

Et ces gens-là existent !

Il ne faut pas s'imaginer que ces gens-là doivent être mis de côté. Il ne faut pas non plus les juger trop durement. Il faut simplement attendre que la crise se passe et une fois que cette folie est passée, alors on peut récupérer la personne. Car toute personne qui s'est, à un moment donné, posé au moins la question, toute personne qui a à un moment donné osé faire un effort, cette personne est devenue précieuse et elle est attendue. Donc, il ne faut rejeter personne, mais de temps en temps attendre que la personne revienne dans le droit chemin.

Mobilité donc est un maître mot.

Qu'est-ce que j'entends par mobilité ?

Eh bien, soyez mobile comme la Terre est mobile, comme elle tourne sur elle-même.

Ce qui ne veut pas dire que vous devez être influençable, que vous devez accepter toutes les idées extérieures, que vous devez d'un seul coup vous trouver dans un conflit encore plus grand, c'est-à-dire de ne plus savoir choisir entre toutes les affirmations des uns et des autres, qui si souvent, même, sont contradictoires.

Par mobilité, je ne vous dis pas : eh bien, vous risquez de rater la Vérité si vous n'écoutez pas Untel, si vous n'admettez pas Untel.

Alors, sous prétexte de grande mobilité ou de grande ouverture, il y a beaucoup de personnes qui en fait s'ouvrent à tout et croient à n'importe quoi, et elles s'abîment !

Comment donc concilier les principes auxquels un homme doit croire, qu'il doit faire sien, et cette mobilité, pour de mieux en mieux obtenir la compréhension de ces principes ?

Comme je le dis si souvent, toute la douleur de la spiritualité et de l'évolution se résument à cela : résoudre le paradoxe.

Parce que d'un côté, je dois être suffisamment ouvert, accepter même d'être éventré, d'être passé sous des rouleaux compresseurs, me remettre en cause totalement, me renier même jusqu'à la racine et autant je ne dois pas accepter n'importe quel courant d'idées, je dois tenir à certains principes.

Alors, de la part du disciple volontaire, la question qu'il me dira : “Mais alors, dis-moi quels sont ces principes, comme ça je suis sûre de ne jamais risquer de les oublier ou de les confondre avec d'autres ! Je suis sûre de ne jamais me laisser influencer par n'importe quel courant et en même temps j'aurai confiance pour donc entretenir cette mobilité que tu réclames.”

Bien sûr, je peux te parler de ces grands principes, mais tout le monde en a déjà parlé ! Ils ne sont pas d'aujourd'hui, ils sont de toujours et de tous les jours.

Alors, tu pourras me dire : “D'accord, je connais les principes majeurs. Si je ne me réfère qu'à la parole de Jésus, je sais qu'il faut être Amour, Pardon. Qu'il faut penser aux choses comme si elles étaient déjà acquises et non pas perdre du temps à les désirer. Mais il y a cependant, quand je regarde des livres ou quand j'écoute des personnes parler, il y a cependant toute une foule d'autres principes dont on n'avait jamais entendu parler et qui d'un seul coup viennent dans la vie publique. Comment donc est-ce que je dois croire ces principes-là et quelle interprétation la meilleure adopter ?”

Eh bien là, je te dirai que l'exercice devient très difficile !

Car même si un certain nombre de principes ont été déjà largement décrits par les prophètes, les saints et les messies qui sont venus dans les autres Ères, c'est vrai qu'aujourd'hui, il y a un certain nombre d'affirmations qui circulent. Sur par exemple des techniques nouvelles, que ce soit en médecine, en méditation, ou tout simplement des concepts nouveaux sur la façon d'évaluer l'Univers et ses énergies.

Je te l'accorde, il y a des mots nouveaux, il y a des idées nouvelles, mais cela ne veut pas dire qu'il te manque des instruments pour faire toi-même le choix entre les interprétations qui en sont faites, que ce soit dans les séminaires, dans les conférences ou à la lecture des livres.

Tu peux me dire que ma réponse ne résout pas le problème et pourtant, je te l'affirme : tous les outils ont déjà été donnés pour créer un discernement majeur.

Discernement

C'est-à-dire que lorsque tu te trouves face à une interprétation qui t'affirme ceci ou cela à propos d'une énergie et que tu n'as pas d'informations sur l'énergie elle-même qui est décrite : tu te trouves mal à l'aise parce que tu ne sais pas comment juger, quoi penser.

Cependant, je te le dis : il y a en toi l'instrument principal non pas pour savoir ce qu'est l'énergie dont on parle, mais pour savoir si l'interprétation qu'on en fait est juste. Donc, tu te trompes d'objets d'analyse !

Beaucoup de gens pensent que, puisqu'on leur parle de quelque chose qu'ils ne connaissent pas, alors ils sont désarmés, dépourvus d'intelligence à propos du sujet. Cependant, il faut savoir que ce n'est pas l'objet que tu dois juger.

Si on te parle d'un rayon X ou Y dont tu n'as jamais entendu parler jusqu'à présent, et si l'on te demande ton avis, ou si tu dois juger la personne par rapport à cela pour savoir si tu dois aller te faire guérir par elle ou tout autre chose, tu te trouves désarmé. Et tout ce que tu peux dire c'est : “Je conclurai à l'expérience.”

C'est vrai, tu n'as pas tort.

Mais il y a cependant un jugement que tu peux faire en écoutant l'interprétation qu'en donne l'homme qui parle. Ce qui veut dire que l'important dans la découverte ce n'est pas l'objet dont on parle.

L'important dans la découverte ce n'est pas l'objet dont on parle.

Quand par exemple un guérisseur te parle d'un nouveau rayon qu'il a découvert dans l'Univers et que toi tu n'avais jamais soupçonné, ne te sens pas désarmé parce que cela n'a pas d'importance. Il y a une multitude de rayons que personne ne découvrira jamais avant d'obtenir l'initiation la plus grande. Donc des choses nouvelles il y en aura toujours !

Cependant il y a un discernement de base que tu auras toujours et dans tous les cas depuis le bas de la pyramide jusqu'en haut.

Juge d'après ton coeur l'interprétation qui en est faite.

Juger une interprétation

Comment juger une interprétation ?

On juge une interprétation en la mettant en équilibre tout simplement.

Cela veut dire qu'il va falloir donc apprendre à penser.

Et le jugement que vous allez faire de l'interprétation ne remet pas en cause l'existence de l'énergie du rayon. Absolument pas !

Ce qui fait qu'au fur et à mesure vous allez être capable de dire que cette chose existe mais elle n'est pas bien expliquée. Elle n'est pas bien conçue. Elle n'est pas bien maîtrisée. Ce qui fait que tel homme, même s'il dit quelque chose de nouveau et qui existe, je ne le suis pas parce qu'il ne maîtrise pas la conception.

Donc même s'il m'apporte quelque chose de nouveau, il ne peut que m'induire en erreur par rapport à la chose. Tout ce que je peux faire c'est savoir que la chose existe. Je ne me pose pas la question de savoir comment elle existe. Je vais le découvrir par mon cœur, par mes méditations.

Je vous ai dit que donc dans ce cas-là, il va falloir apprendre à penser.

Apprendre à penser

Et là est un exercice très difficile.

Comment est-ce que l'on pense ?

D'après quel système, quel poids, quelle mesure ?

Comment prendre une idée, un concept, une parole et en faire une juste analyse ?

Car sur l'analyse repose entièrement le sens du discernement.

Un homme qui n'a pas d'analyse ne pourra jamais avoir de discernement.

Il peut, de temps en temps, recourir à l'instinct et passer pour être intelligent quelquefois mais cela ne lui donne pas le discernement.

Je ne vais pas vous donner une méthode pour penser mais simplement une indication. Car l'action de penser est un champ tellement vaste que je ne peux pas vous en dévoiler toute la réalité aujourd'hui. Non pas que cela est un secret mais il faudrait des jours et des jours entiers, parce que tout simplement pour décortiquer l'acte de la pensée, il faut analyser l'entier de la constitution occulte de l'homme. Il faut pour cela remonter jusqu'à Dieu lui-même ! Donc je ne vais pas vous faire ce cours-là aujourd'hui.

Je vais jeter les bases simplement.

Comment est-ce que l'on pense ?

Lorsque l'on veut penser avec justice et pouvoir tirer le maximum d'analyse et de jugement de son cerveau, il faut procéder de la sorte :

D'abord avec détachement. On considère la pensée que l'on a à analyser, qu'elle soit la pensée que l'on se fait soi-même ou celle que l'on a entendue de la part des autres.

Le détachement est primordial.

Tout simplement parce que si je ne me détache pas par rapport à la pensée, je vais tout de suite avoir un doute, je vais tout de suite avoir une sorte de culpabilité qui va me faire revenir à l'endroit d'expression, par exemple l'expression que prône celui qui a émis la pensée. Si je ne suis pas libre dans l'analyse, je ne suis pas libre face à la pensée, ni même face à moi-même.

Liberté, donc.

Cela veut dire que dans un premier temps, il ne faut pas être avide de savoir.

Il ne faut pas se dire : “Si je ne sais pas, je vais passer pour un imbécile et plus je saurais et mieux je serai aussi apprécié, mieux je me ferais confiance à moi-même parce que mon image sera très belle !”

Il faut être humble face à la connaissance, toujours humble face à la pensée ! Et la regarder comme si, en fait, on n'attendait rien d'elle.

Je dis cela parce que beaucoup d'hommes se précipitent dans l'acceptation d'un certain nombre de pensées pour avoir une image d'eux-mêmes favorable, ou pour être accepté dans un groupe ou dans un institut ou une institution.

Ils ont besoin de "ressembler à".

Et ce défaut n'est pas un défaut de la pensée, c'est un défaut, à ce moment-là, émotionnel. Si je pense comme l'autre, je vais être aimé par l'autre et en fait ce n'est plus une quête de connaissance, c'est une quête d'amour. Beaucoup de gens vont dans la spiritualité, dans des groupes pour non pas se développer mais pour boire de l'amour, boire de la ressemblance. Par cette ressemblance, par cette unité qu'ils vivent de façon primaire, il leur semble qu'il y a de l'amour, de l'affection, de la sécurité et de l'équilibre.

Bien sûr, il y a une sorte d'uniformisation. Si tout le monde pense la même chose, cela crée une unité on se sent bien. Et dans cette unité on se sent bien mais on se sent bien pourquoi ? On ne se sent pas bien parce que cela est bien. On se sent bien parce qu'il n'y a plus de conflit.

L'autre n'est plus un ennemi, celui avec qui je dois discuter, celui qui va me contredire, celui qui va m'énerver, m'agacer, celui que je rêve d'étrangler ! Non, l'autre n'est plus celui-là.
L'autre est celui que je regarde dans le blanc des yeux en m'y voyant moi-même et ensemble nous sommes heureux parce que nous pensons la même chose ! Alléluia !

Donc ce que l'homme cherche c'est la cessation du conflit.

La cessation du conflit

Et il a raison ! Parfaitement raison ! Sauf que son erreur c'est de chercher l'arrêt du conflit par l'arrêt de la différence.

Et là est une grosse erreur ! Et là est aussi une erreur que l'on voit même sur le plan politique - et je ne veux pas me mettre à critiquer les différentes politiques de la Terre car la Terre elle-même s'en moque - mais je dirais que c'est ce qui a conduit à certaines politiques que l'on appelle, par exemple, le communisme. Ce qui ne veut pas dire que nous n'apprécions pas le communisme. Nous n'apprécions rien du tout ! Pas plus ce qui est à droite ou à gauche ou même ce qui est au milieu, pour nous il n'y a que Dieu. Donc nous nous moquons absolument et nous pouvons les critiquer tous sans en favoriser un seul.

Cette recherche de la cessation du conflit en arrêtant les différences s'est propagée, donc, même jusque sur un plan très matérial et matérialiste à l'intérieur des politiques. Mais on ne peut pas arrêter le conflit en étouffant les différences, au contraire, on soulève un plus grand conflit !

On ne peut pas arrêter le conflit en étouffant les différences, au contraire, on soulève un plus grand conflit.

Lequel ?

La revendication à la liberté, tout simplement.

Et que ce soit sur le plan politique ou bien à l'intérieur des groupes spirituels dont je vous parle, lorsqu'au bout d'un moment tout le monde s'est bien regardé dans le blanc de l'œil, pour se partager les mêmes pensées et que finalement ils n'ont plus rien à dire, alors ils commencent à réfléchir.

“Puisque je ne peux plus discuter avec mon voisin, puisque je sais ce qu'il pense, puisqu'ils pense comme moi, alors je me mets à réfléchir.”

Et d'un seul coup la pensée, qui à ce moment-là se retrouve un petit peu libre, commence à entrevoir un autre aspect de la chose. Et c'est là que l'homme à l'intérieur du groupe se dit : “Tiens, j'ai pensé à la chose et si après tout ça ne serait pas un petit peu comme ceci ou un petit peu comme cela ?”

Et il rencontre, à ce moment-là, massivement, la levée du groupe qui dit : “Mais !! Tu es contre la loi ! Tu es contre l'idée que tu as accepté depuis le début ! Cela ne se peut pas !”... Et la guerre commence. Mais ce n'est plus la même guerre, cela devient une guerre de dogme.

Donc pour éviter ces guerres de dogme que l'on retrouve en spiritualité ou dans la famille ou dans la politique, ce qu'il faut une bonne fois pour toute c'est savoir penser.

Et comment est-ce que l'on doit penser ?

On doit se détacher, comme je l'ai déjà dit, de l'objet pensé et on doit le prendre exactement comme un objet de géométrie et par transparence on va mesurer chaque endroit et chaque mesure.

Le Poids et la Mesure

Automatiquement en mesurant on va voir de quelle manière s'articulent les principaux points de chaque idée et on va faire une sorte de comptage et un bilan.

Il est important de trouver quelles sont les principales articulations d'une idée et de regarder le poids, exactement comme dans une construction.

Pourquoi est-ce qu'il est important de regarder le poids ?

Tout simplement parce que dans l'explication d'une idée il va y avoir à un moment donné la probabilité d'une erreur ou bien la porte ouverte vers un excès selon ce que dans l'idée l'homme y aura mis de poids dans un certain endroit.

Et c'est pour cela qu'une idée tout à fait bonne à l'origine, tout à fait bonne en esprit et dans l'essence, devient très mauvaise tout d'un coup lorsqu'elle rentre en pratique, et qu'elle devient l'apanage des groupes ou d'une société.

Ce qui fait que par exemple un régime comme le communisme est tout à fait merveilleux dans sa conception, dans son essence, mais c'est un régime extrêmement nocif, dès qu'on se met à l'appliquer.

Ce qui veut dire quoi ?

Ce qui veut dire que l'on n'a pas bien su équilibrer les mesures et les volumes de l'idée.

Ce qui fait que l'idée ne peut pas apporter un équilibre à celui qui est porteur de l'idée, celui qui pense l'idée, celui qui vit d'après l'idée, que ce soit de façon spirituelle ou de façon sociale à travers la politique.

C'est pour ça qu'il est important de savoir décortiquer et remarquer les différentes masses des articulations d'une idée. Sinon on ne saura pas comment choisir, ni quoi choisir. On regardera simplement que le fonctionnement général est plaisant, que cela ne peut être que vrai et on se lance dedans ! Et après, pour ne pas se renier soi-même, on force la machine à y aller quand même ! Même si l'on voit que de toute évidence, il y a des choses qui ne sont pas bonnes !

Et l'homme commence à manquer de sincérité, il devient fanatique et il veut à tout prix que son idée fonctionne, il veut qu'elle marche, parce que c'est celle-là !

Fanatisme

[...] Il ne voit que l'idée-germe, par exemple : “tout partager”.

Tout partager c'est très bien, mais partager comment ? En quelle mesure ? Et avec qui ? Et à quel moment ?

Voilà qui remet en cause complètement l'idée du partage, sans mettre loin l'idée du partage. Et c'est là où l'on s'aperçoit que le développement mental des individus d'un groupe ou d'une nation est extrêmement lié à son développement politique. Et, par là même, extrêmement liée à la façon dont il va traiter la Terre - le sujet que vous me proposez aujourd'hui.

Lorsque l'on prend le concept de Liberté, comme les régimes que l'on appelle de droite en Occident ont pris ce concept : pouvoir tout dire, tout faire, tout vendre, tout acheter.

C'est un très beau concept, c'est un concept qui est divin ! Je ne vois pas pourquoi en crie tant après le capitalisme ! Dieu lui-même est capitaliste ! Il l'a dit : la Liberté est à tous ! Et c'est l'essence même du capitalisme...

Mais voilà qu'il y a comme une autre partie en Dieu qui dit : tout est Partage !

Alors il se trouve que d'un seul coup Dieu devient communiste ! Et l'on ne comprend pas, alors, pourquoi les deux régimes, une fois devenus politiques sur la Terre, ne s'entendent plus et ne donnent pas du tout les mêmes résultats.

Tout est Liberté et tout est Partage.

Et il n'y a qu'à voir les deux exemples de cette politique pour constater que l'idée est bonne mais l'application assez mauvaise, assez rudimentaire, primaire ! Et cela tient à quoi ?

Cela tient tout simplement au fait que l'homme n'arrive pas à équilibrer les articulations d'un concept.

Puisqu'il veut la Liberté alors il va dans l'extrême de la Liberté, et il penche complètement de tout son poids dans le fanatisme de cette Liberté, dans l'exagération de ce "tout permis", "tout possible". Ce qui fait que, automatiquement, il va se destiner à un karma fort lourd, même sur un plan politique et encore plus sur un plan spirituel.

De la même manière, celui qui veut tout partager va entrer dans le fanatisme du Partage. Il va comme obliger les individus à partager et aller très souvent à l'encontre même du bon sens et de la liberté de l'autre, ce qui veut dire que là non plus, il n'y aura pas épanouissement et encore karma.

Donc, lorsque je contemple une idée, je dois tenir le milieu et ne surtout pas chercher à croire l'idée ! Parce qu'il me manque, par exemple, de la connaissance et parce qu'il faut que je me remplisse de connaissances, alors je vais croire, croire, croire !

Il ne faut pas avoir peur ! L'homme n'est jamais vide à ce point !

On peut avoir faim c'est certain, on peut se trouver assez ignorant si certain, mais il ne faut pas croire que ce vide doit être rempli par toutes ces choses qui viennent de l'extérieur. Les choses qui viennent de l'extérieur comme l'instruction, les paroles, les méditations, celles qui se basent sur une technique, toutes ces choses extérieures viennent un petit peu comme des tuteurs pour que ce qui est à l'intérieur se développe.

Or l'homme fait tout le contraire, il veut prendre à l'extérieur pour mettre dedans comme si il comblait un vide ! C'est faux ! Et c'est pour cela qu'il devient fanatique, c'est pour cela qu'il se met à croire en un chef politique, en une idole de la chanson ou bien tout simplement mettre ce croire en Dieu, dans le Nouveau Monde, dans un monde idéal. Ou bien il se met à croire même des choses insensées, par exemple que la Terre jamais ne se repentira et que s'il fait un certain exercice, s'il appartient à une certaine secte, il sera sauvé, parce que, dès sa mort, il renaîtra sur une plus belle constellation où là bas tout va bien, tout est bien !

L'homme compense toujours parce que dès qu'il y a ce fanatisme, il va falloir équivaloir.

Équivaloir

Et si l'on regarde la vie sur la Terre avec ce fanatisme-là, avec ces idées arrêtées dont je parle, l'homme va tout de suite vouloir équivaloir l'enfer de la Terre par un paradis qui est au Ciel. Et s'il n'est pas religieux il mettra le paradis sur une autre planète et il priera pour aller s'incarner par exemple sur Vénus la prochaine fois, ou sur le Soleil lui-même, ou bien il prévoira de changer de constellation !

Donc chaque fois que je vais me placer sur un côté beaucoup trop précisément, je vais automatiquement relever l'autre côté. Exactement comme si j'avais deux plateaux d'une balance.

Et si je crée un enfer je vais créer un paradis tout de suite ! Et si je crée un diable je vais immédiatement créer un dieu, c'est inévitable ! Et si je crée le capitalisme d'un côté je vais aussi créer tout de suite le communisme de l'autre côté ! C'est bizarre !

Pourtant ce ne sont pas les occidentaux de l'Europe de l'ouest qui ont créé le communisme en Russie, ils ne sont pas allés là-bas apporter leurs idées. Mais, tout simplement par l'exagération de leur liberté, l'exagération de ce qu'ils appellent le capitalisme, ils ont favorisé, ailleurs, le lèvement d'un plateau qui est le contraire de eux-mêmes, et qui, à l'occasion, va s'appeler communisme. C'est inévitable !

Ce que je fais à droite par obligation, par pré-programmation, je vais le faire arriver dans son inverse à gauche ! Et tant que les hommes n'auront pas compris cette loi du juste milieu, ils ne sauront pas du tout se comporter, préserver la vie, préserver les hommes, préserver la planète.

Loi du Juste Milieu

La Loi du Juste Milieu, c'est ce qu'il y a de plus important.

Ce qui fait que, incessamment, il y a des groupes - que ce soient des groupes familiaux, raciaux, nationaux ou des continents entiers parfois - régulièrement il y a des groupes qui sont entraînés dans un état de choses. Non pas parce qu'ils le créent eux-mêmes, mais parce que c'est la balance qui va créer cette chose par l'action d'autres hommes qui sont de l'autre côté.

Bien sûr ceux qui, par exemple, par opposition au capitalisme vont créer le communisme, bien sûr ce sont eux qui vont créer le communisme, mais il faut savoir que le germe de la création, ce germe-là n'a pas été créé par eux ! Ils n'ont fait qu'en fait l'exprimer, mais ils ne l'ont pas créé.

Alors les choses auraient pu être toutes inversées, les choses auraient pu se passer de façon inversée d'un continent à l'autre et qu'il y ait par exemple le communisme en Amérique, tout dépend où cela commence.

Bien sûr il y a des terrains, ce qui fait que l'on peut prévoir là où il y aura par exemple le capitalisme ou le communisme. Cela dépend en fait d'une sorte de creuset vibratoire, comme je l'ai dit : un terrain.

Aucun Maître n'est capable de prédire que là il y aura ceci, que là il y aura cela. Le Maître est un homme intelligent, il connait le terrain. Et, exactement comme un chimiste ou un alchimiste, en connaissant le terrain, il sait que lorsque va frapper une telle énergie, automatiquement il y a un X nombre de chances ou de risques pour que tel ou tel effet se manifeste. C'est normal ! Ce n'est pas de la voyance, c'est de la connaissance.

Et tous les hommes confondent la prédiction et la connaissance.

Tout le monde s'imagine, par exemple, que le Maître sait tout, qu'il va pouvoir tout prédire ! Et c'est faux ! Et en ce sens je ne renie pas le pouvoir de prédiction du Maître, je dis tout simplement que le concept que les humains traditionnels entretiennent à propos du pouvoir de prédiction du Maître, ce concept est faux.

Ce n'est pas le concept de la voyance, c'est une connaissance. Il sent les énergies, il sent ce qu'est un pays, ce qu'est une église, un temple, ce qu'est un groupement humain. Il sait aussi quelle énergie arrive, donc il sait ce que cela va donner. Ce qui ne veut pas dire que le Maître ne peut pas voir dans le futur, il peut voir aussi. Mais quand je renie l'aspect voyance pour toutes les choses que dit le Maître, je le renie simplement parce qu'il existe une Loi fondamentale qui est la Liberté.

Il existe une Loi fondamentale qui est la Liberté.

Si tout était de la voyance, si donc tout était déjà préétabli aussi fermement que ce que la voyance le laisse prévoir, tout le monde conclurait, avec raison, que la Liberté n'existe pas.

Or le Maître est la représentation absolue que la Liberté existe puisqu'il ne fait pas de voyance, ni de prédiction, mais simplement il sait. Mais lorsqu'il sait que par exemple telle énergie en arrivant sur une nation, à cause du comportement national, que la vibration nationale va par exemple créer une grosse crise économique, il ne prédit pas, comme on prédit une catastrophe : “il y aura une crise économique et ce sera pour tout le monde !” Non. Il dit simplement : “Le creuset, la situation sera une crise économique.” Mais cela ne veut pas dire que tout le monde va subir la chose.

Car la liberté individuelle, l'intelligence individuelle, le karma individuel, la protection individuelle va faire qu'un homme va pouvoir vivre dans sa micro société, cette petite société qui est autour de lui et qui est avant tout régie par son propre talent spirituel ou par ses épreuves initiatiques. Et quand cela mérite d'être protégé, alors l'homme ne subit pas le flot que subit tout le monde.

Ce qui ne veut pas dire qu'il y a des circonstances exceptionnelles et que les bons disciples sont comme mis sous cloche, absolument pas ! Je ne veux pas qu'avec cette idée demain vous allez juger tous ceux qui ont des problèmes, par exemple d'argent pour obtenir des prêts ou pour faire face à des intérêts, je ne veux pas que vous les jugiez comme étant pas assez évolués pour être protégé.

Il faut savoir que la protection se situe sur des plans différents. Et par exemple un disciple qui s'est étonnamment fixé uniquement sur le spirituel comme il ne pense pas suffisamment à l'aspect matériel de sa vie, très souvent donc la protection comme l'énergie suit la pensée, la protection ne va pas à tout moment se situer jusque sur son plan matériel. Et il va apparemment avoir des difficultés, alors que spirituellement, là au contraire il va être extrêmement protégé. Et il pourra aller par exemple dans des endroits où des grandes messes noires se donnent et il n'aura aucun problème, il ne sentira même aucune perturbation.

Donc je ne veux pas que vous vous mettiez à mesurer chacun d'après ceci ou d'après cela. Je vous parle de ligne générale pour que vous compreniez à l'intérieur de quel espace votre vie a lieu et jusqu'à quel point elle peut grandir cet espace, grâce à la Liberté.

Et la Liberté est quelque chose qui est là, dans la tête, par ailleurs !

Ce n'est pas écrit que dans le Ciel, puisque Dieu donne la Liberté à l'Homme alors il l'a, non.

La Terre prouve bien ce qui se passe aujourd'hui, prouve bien que même si Dieu et tous les Maîtres ont donné la Liberté aux hommes, on voit bien que les hommes ne disposent pas de leur liberté, absolument pas !

Même dans les démocraties les hommes ne sont pas libres, pas libres par exemple de sortir le soir parce qu'il y a des criminels qui courent les rues, etc. Donc la Liberté est quelque chose qui existe mais qu'il faut conquérir. Et cela se conquiert avant tout dans l'esprit et la première des libertés face à la vie que l'homme doit conquérir c'est la liberté sur lui même.

La Liberté sur soi-même

Qu'est ce que j'entends par là ?

J'entends par là que beaucoup d'hommes revendiquent la liberté politique. et c'est très bien je ne remets pas la chose en cause mais simplement je démontre le fonctionnement. Il revendique la liberté politique, la liberté de pensée, la liberté d'expression, de nombreuses libertés annexes, et puis, quand il rentre à l'intérieur, ils sont remplis de prison : “Je crois ceci, je crois cela ! Je ne démords pas sur ceci et si untel me fait ceci je lui fais cela !” et, automatiquement, l'émotion devient une prison. Le concept devient une prison, la croyance une prison, tout devient prison !

Et d'autant plus qu'il va se sentir emprisonné par lui même, l'homme va être ardent et parfois hargneux, à réclamer la liberté qui est à l'extérieur, la liberté sociale par exemple.

Et c'est comme cela que l'on voit les groupements politiques être complètement ravagés à la base par des hommes qui, en fait, n'ont rien à faire du régime politique auquel ils appartiennent, de la ligue qu'ils animent, mais ils viennent comme pour déverser leurs trop plein de colère, leur besoin de liberté, leur besoin d'expression. Et un groupement politique ne peut pas vivre ni survivre avec ce genre d'individu comme porteurs. Non !

La politique devient, à ce moment-là, une sorte de divan psychiatrique et l'on fait tout passer dans le parti. Et puis le parti un jour devient tellement sale et éthériquement qu'il tombe ! C'est normal, tout à fait normal ! Il devient comme une sphère purulente, une sphère remplie de fantômes et ces fantômes commencent à s'entredévorer et à dévorer leurs adhérents. Et c'est pour cela que, régulièrement, les partis politiques s'affaiblissent, même si exactement la même idée est reprise par un autre parti.

Donc on pourrait croire que le parti n'est pas mort, mais cependant il est mort parce que tous ces fantômes qui commencent à s'accumuler commencent aussi à dévorer leurs créateurs.

Donc il faut faire attention à ce que l'on pense, comment on le pense, et quand on le pense.

La Pensée

La pensée est un instrument très délicat, très puissant et chacun en devient ou le maître ou l'esclave.

Lorsqu'on en est l'esclave c'est le désastre, rien ne va plus ! On cherche alors partout des compensations, depuis Dieu jusqu'à l'idole de Rock'n'Roll, comme je vous l'ai dit. Ce ne sont que des compensations tout cela. Donc il faut savoir, à l'intérieur de vous même, par l'observation de tous vos déclics, que ce soient les déclics émotionnels ou mentaux, il faut savoir ce qui vous conduit à aimer telle pensée, tel principe, telle affirmation.

Et quand vous vous apercevez que tous les prétextes que vous entretenez et qui vous conduisent à aimer tel principe ou telle idée, quand vous apercevez que ce fil est clair et qu'il monte régulièrement, sans jamais, en fait, chercher de pourquoi ni de comment, alors vous pouvez adopter le principe.

Cela veut dire que ce qui fait accepter le principe à l'intérieur de l'individu, c'est une intelligence qui est infiniment supérieure à celle qui est cérébrale et qui vient de l'approbation et de la connaissance du cœur.

“J'aime ce principe parce que je le sens bien.” C'est ce que vous devez conclure.

Mais si vous vous dites à vous même : “J'aime ce principe parce que ça règle tel problème, parce que ça me donne une définition dans tel cas.”, alors cela ne veut pas dire que le principe est juste.

Et de toute manière, même si le principe est juste, de la façon dont vous utilisez le principe ne peut que vous conduire, plus tard, à des erreurs. Parce que si, dans un certain cas, le principe exprimé que vous chérissez résout tel problème ou bien donne une explication à tel mystère, cela ne veut pas dire que son application est Universelle. Et lorsque vous allez l'utiliser pour résoudre un autre mystère, vous allez créer une erreur.

L'Erreur

Et c'est comme cela aussi que, petit à petit, même les églises se détruisent parce qu'en faisant des choses, des applications universelles, automatiquement on aboutit à la création de dogmes erronés. Et il n'y a plus qu'à laisser cela au temps, à plier les doigts et à tourner les pouces, parce qu'on sait très bien qu'une erreur est une énergie de destruction et qu'automatiquement, la chose va disparaître.

Un erreur est une énergie de destruction.

Nous n'avons pas besoin d'intervenir pour casser l'église, pour casser le capitalisme, pour casser le communisme. Dès que l'homme déclenche l'erreur, ce n'est plus qu'une question de compte à rebours. Automatiquement, cette énergie de destruction va tout scier.

Et cela se passe aussi en vous !

Dès que vous pensez d'une façon erronée, même si vous croyez dur comme faire à cette liste de principes qui sont les vôtres, petit à petit vos principes vont vous amener à commettre des erreurs et vous allez éloigner tous vos amis, tous vos admirateurs. Vous vous retrouvez seul. Même si vous n'êtes plus que le seul à y croire, vous allez, vous même, aussi être éliminé.

Donc, il faut savoir penser.

Il faut savoir penser.

Comment est-ce que l'on pense ?

D'abord en mesurant chaque articulation de l'idée, comme je viens de le dire, et trouver si chaque articulation est en équilibre.

Et même si l'idée est juste, si quelque part dans une articulation un poids est trop fort, cela fait basculer la justice et la justesse de l'idée et ça en fait son inverse. Quelque chose de diabolique, quelque chose qui ressemble à la dictature ou quelque chose qui ressemble à l'exploitation !

Donc, votre travail sera de repérer le cœur de l'idée et essayer de construire les articulations les plus harmonieuses à l'idée.

Harmonie

Ainsi, vous pouvez prendre des principes que même des hommes diaboliques expriment, dans la mesure où ces principes sont juste et fondamentaux. Mais vous, vous cherchez tout simplement une articulation harmonieuse.

Si on prend par exemple le principe des dictatures, on ne peut pas dire que la dictature soit mauvaise.

Vouloir faire obéir tout le monde, vouloir discipliner tout le monde, vouloir que tout le monde soit au lit à 10h et lever à 6h, que tout le monde mange le même haricot et chante la même chanson. Je trouve que c'est une bonne chose ! Un peu de discipline n'a jamais fait de mal à personne, mais quand cela passe par les mitraillettes et les barreaux de prison, cela devient très mauvais.

Donc, il faut savoir que par exemple, la discipline, l'ordre, est un air essentiel, mais tout le travail d'un philosophe, tout votre travail, va être d'en trouver les bonnes articulations et les bons poids et les bonnes mesures.

Et si vous faites ce jugement pour toutes choses, vous allez équilibrer votre vie.

Vous n'aurez plus peur de rater l'occasion de croire en telles choses.
Vous n'aurez plus peur de rater l'occasion de découvrir telle ou telle information.

Gentiment, sûrement, à vitesse de croisière, vous allez traverser l'océan et aboutir à l'endroit où, par éclosion, il y aura spontanément une connaissance.

Éclosion

Il faut énormément compter sur ces éclosions intérieures, plutôt que de courir après les livres, les conférenciers ou toutes sortes de choses pour manger, manger les informations.

Comment utiliser une information ?

Surtout, ne la mettez pas dans la tête ! Je vous en prie, ne la mettez pas dans la tête ! Sitôt que vous mettez une information dans la tête, vous êtes déjà un homme mort !

Mais oui, vous êtes mort ! Pourquoi ?

Tout simplement parce que vous créez une barrière.

Alors vous allez me dire : “Mais comment s'instruire si on ne met pas des choses dans la tête ?”

Je souris quand tu me dis cela, je comprends ta question.

Bien sûr, il semble que pour s'instruire, il faut mettre des choses dans la tête et accepter par exemple un beau jour que Dieu existe, si on veut commencer le chemin spirituel.

Et tu pourrais me dire : “Mais le fait d'accepter que Dieu existe, c'est mettre une idée dans la tête, alors est-ce que je dois me débarrasser de ça ?”

Si tu as écouté déjà quelques uns de mes discours, tu sais déjà que je souhaiterais que tu t'éloignes même de cette idée. Mais pour ceux qui aiment entretenir cette idée, il y a une façon de mettre l'information dans la tête sans qu'elle devienne un sectarisme.

Il y a une façon de mettre l'information dans la tête sans qu'elle devienne un sectarisme.

Et pour toutes les informations, c'est la même chose.

Et l'on en revient au paradoxe de tout à l'heure qui est :

Comment résoudre le problème entre la mobilité et quand même la référence absolue à certains principes incontournables et nécessaires ?

Le Détachement

Il faut avant tout prôner le détachement.

Il n'y a que cela qui aide à résoudre le paradoxe et à tenir bien en équilibre les deux plateaux de la balance.

Ce qui fait que lorsque l'on prend le concept de Dieu et que je veux l'analyser correctement, que je veux me comporter correctement vis-à-vis de ce concept, donc être un bon croyant, un bon serviteur, un bon chrétien, sans risquer d'être fanatisme mais sans risquer non plus d'avoir une foi trop tiède, si bien que je ne plairai plus à Dieu !

Car beaucoup de gens sont dans ce souci-là !

“Si je ne m'enflamme pas à propos de Dieu, il ne me verra pas et je ne serai pas parmi les élus !”

Donc comment adopter la bonne position ?

Détachement. Calme.

Et comment être détaché par rapport à Dieu ? Voilà un gros problème !

Car on accepte de se détacher du tabac, de l'alcool, des hommes ou des femmes, de l'amour, de tout sort de choses mais a-t-on pensé à se détacher de Dieu ? Qui a pu déjà même penser à cela ? Cela n'est venu à l'idée de personne n'est-ce pas ?

Et pourquoi ?

Hé hé ! Tout simplement parce qu'on ne peut pas vivre selon une erreur sans tout de suite créer une compensation, comme je vous l'ai dit tout à l'heure.

On ne peut pas vivre selon une erreur sans tout de suite créer une compensation.

Alors que fait le disciple ? Alors il se dit : “Je retire mon intérêt de toutes les choses du monde, le sexe, les chocolats, les myrtilles, les voitures, les femmes, le coiffeur, le vernis à ongles même ! Mais par contre toute cette énergie d'attachement qui est en moi et contre laquelle je ne peux rien faire et qui doit vivre, alors je vais la lancer contre Dieu et sur Dieu.”

Et Dieu devient l'objet absolu de mon attachement. Je ne pense qu'à Dieu, je fais tout uniquement pour Dieu. Quand je me lave c'est pour Dieu, quand je fais pipi c'est pour Dieu, quand je mange c'est pour Dieu, quand j'aime mon mari c'est pour Dieu, ou quand l'homme va aimer sa femme ce sera pour Dieu. Et qu'est-ce que l'on voit ?

On voit tout simplement un homme qui s'attache à Dieu, au concept de Dieu ! Et, malheureusement, à cause de cette énergie il ne trouvera jamais Dieu et Dieu fera tout pour le détacher de lui-même.

C'est-à-dire qu'il rencontrera de nombreuses épreuves où l'homme sera amené à conclure :

“Mais ce n'est pas possible que cela existe ! Si cela existe cela veut peut-être dire que Dieu n'existe pas autant que ce que je croyais. Pourquoi est-ce qu'il permet que tant d'enfants soient tués pendant les guerres ? Pourquoi est-ce qu'il permet tant de ravages par la haine ? Pourquoi est-ce que maintenant en plus de tous les problèmes qui existent il invente une nouvelle maladie ? Et pourquoi est-ce qu'en plus de la maladie il nous fait venir des cataclysmes ? Mais qu'est-ce qu'il a contre nous ? Qu'est-ce qu'il nous veut ?”

Et d'un seul coup le bon Dieu qui était bon du temps de la naïveté, devient un Dieu féroce au moment de la lucidité. Et le disciple se dit : "Ce n'est pas possible ! Ou bien Dieu s'est endormi et il n'est plus du tout au courant de ce qui se passe ou bien il a une crise terrible et on ne sait plus où se cacher. Car la divine colère c'est quelque chose !”

Forcément si hier j'ai été naïf et que je croyais que Dieu était bon et qu'il était partout pour sauver tout le monde et que d'un seul coup, un jour, en voyant enfin le monde, je ne vois que des morts, des lépreux, des malades, alors je crois que Dieu n'est pas vraiment sur Terre. Ou que, peut-être, finalement, il en est parti !

Et c'est normal. Si hier tu étais naïf et qu'aujourd'hui tu es lucide alors tu es tourmenté parce que tu n'avais jamais vu ce qui existait vraiment.

Alors comment va te parler le sage ?

Le sage va te dire une chose très simple, il va te dire :

"Tu vois mon frère il y a des choses que tu ne savais pas. Tu les regardais mais tu ne les voyais pas. Alors en ne les voyant pas tu t'étais créé un monde particulier et dans ce monde tu avais aussi créé un Dieu particulier, un Maître particulier. Et d'un seul coup le voile se déchire, tu vois mieux. Et le Dieu et le maître que tu as créé autrefois dans ton monde particulier ne colle plus avec ta nouvelle vision. Donc tu remets en cause ou l'existence de Dieu ou le pouvoir de Dieu ou l'existence du Maître ou l'Amour et la précaution du Maître. C'est normal !”

Et le sage va te dire autre chose il va te dire : maintenant je te propose la voie de la clarté et voyons ensemble comment est le monde.

Imaginez un instant qu'un Maître vienne et vous prenne par la main. Vous vous envolez ensemble dans le ciel et, depuis l'Espace, vous contemplez la Terre et vous la regardez tourner. Et vous écoutez le Maître parler et il vous dit : “Tu vois, la Terre ce n'est pas simplement une planète où l'homme vient pour vivre comme si la vie était un but en soi. La Terre ce n'est pas un lieu d'habitation où les hommes ont été destinés à venir vivre, comme si la vie était un but en soi. La Terre ce n'est pas un caillou dans l'espace où les hommes doivent accomplir leur destinée, comme si la destinée était un but en soi.”

Alors le disciple se gratte la tête regarde le Maître et il dit : “Mais alors pourquoi la Terre existe ? Si on n'a ni fait la Terre ni l'Homme pour qu'ils vivent ensemble, puisque la vie n'est pas le but en soi, l'apothéose de la création, alors pourquoi est ce que la Terre existe et l'Homme aussi ?

Et le sage reprend et il lui dit :

“Regarde encore un peu mieux la Terre, fixe ton regard et ton attention sur son mouvement et imagine son mouvement. Regarde comme elle tourne ! Et quand elle tourne cela veut dire quoi pour toi ?”

Alors le disciple contemple encore un certain temps la Terre qui tourne. et il essaie de supposer, de pressentir ce que veut dire ce mouvement. et il ne trouve pas. Et il dit :

“Maître, je ne comprends pas, mes intuitions ne marchent pas, je n'arrive pas à comprendre !”

Alors le Maître lui dit :

“Regarde encore un peu plus et laisse toi complètement habiter par le mouvement, si bien qu'en regardant la Terre qui tourne, bientôt cela doit être toi qui tourne !”

Et, petit à petit, en fixant son attention sur le mouvement de la Terre, le disciple n'arrive plus à différencier la planète de lui-même. Et d'un seul coup il lui semble qu'il est lui-même un monde en rotation. Et il découvre avec stupéfaction et émerveillement que la chose autour de laquelle il tourne, lui en tant que monde, cette chose n'est rien. Ce n'est qu'un vide parfait.

Il n'y a que le vide qui puisse, d'ailleurs, être parfait.

Cependant on y sent une force d'existence extraordinaire encore plus grande que dans le mouvement et dans toutes les expressions de tous les mondes et de tous les hommes. Ce qui fait qu'en même temps que c'est un endroit de vide, c'est un endroit absolu.

Et le disciple, à ce moment-là, comprend la divinité, il la comprend en lui-même, dans la planète, dans le système, dans tout le Cosmos !

Et là il n'arrive plus rien à dire, ni même à se poser une question. Sa tête est vide, pour avoir trop d'ailleurs frôlé le vide. Il ne fait que sourire au Maître et par ce sourire le Maître sait que son disciple a connu l'Expérience et qu'il ne voudra jamais en parler ... car on ne peut pas en parler.

L'Expérience

Ce n'est pas un secret, c'est tout simplement que la Vérité lorsqu'elle se dévoile montre tant de beauté que les hommes, la race humaine, n'a qu'une idée c'est de la protéger. Comme une femme précieuse que l'on met sous un voile.

Ceci n'est pas parce que le secret est grand mais simplement parce que la beauté est tellement grande, tellement pure, parfaite ! Que si l'on y mettait un mot, on l'écorcherait. Alors les frères qui ont eu l'Expérience n'en parlent pas mais ils font tout pour, petit à petit, amener les autres frères à avoir la même Expérience.

Et c'est à cela que servent les discours, toutes les instructions, toutes les techniques de méditation, cela ne sert qu'à cela : à arriver à un point où l'homme se trouve suffisamment dépourvu d'axes, dépourvu de pesanteur, dépourvu d'espace, qu'il arrive à contempler ce noyau d'absolu !

Ce qui fait qu'il ne faut pas prendre les informations, les instructions pour se remplir, il faut au contraire les prendre comme des coups de martelage ! Tout simplement comme quand on essaierait de se convaincre qu'il faut aller, qu'il faut s'épurer, qu'il faut se vider. Et qu'à force de faire ces choses, on arrive à l'Expérience. Si au contraire on se remplit, alors on ne se destine pas à l'Expérience.

Donc lorsque le disciple regarde cette Terre qui tourne et que petit à petit il arrive à faire Un avec le mouvement, qu'est-ce que le Maître veut lui faire comprendre ?

Il veut lui faire comprendre une seule chose : se décentrer de l'objet et laisser l'histoire avoir lieu.

Non pas par indifférence mais par connaissance d'un but ultime, suffisamment grand pour qu'il mérite que l'histoire ait lieu comme elle a lieu.

Beaucoup d'hommes se révoltent contre l'état de vie sur la Terre, contre l'état de densité de la Matière, par exemple, et de l'incarnation. Et ils en veulent dans leurs secrets, ils en veulent à Dieu mais terriblement et secrètement ils disent à Dieu : “Mais ce n'est pas possible que tu m'aies piégé comme cela, dans une Matière si lourde, avec des articulations qui se coincent ! C'est désagréable ! Et, après ça, tu me demandes absolument de faire preuve de ma foi, de mon amour, de mon ascèse ! Mais qu'est ce que tu veux que j'y fasse si tu me mets dans une Matière si dense !”

Tous les disciples ont fait cette réflexion, tous ! Pas un y a échappé ! Et c'est normal !

Si l'on ne voit que ce qui est là sans en connaître le but, alors on rentre en conflit avec la chose.

Comme le jeune adolescent qui se trouve d'un seul coup par les parents mis au pied du mur face à la société et les parents lui disent : “Écoute, travailler est une nécessité, et il faut travailler, tu dois travailler, tu dois subvenir à tes besoins, c'est une obligation sociale ! Et en plus c'est une pression psychologique, car si tu ne travailles pas tu es identifié à un marginal, plus personne ne te regarde, les filles ne tombent plus amoureuses de toi et tu as d'un seul coup énormément de problèmes !”

Ce qui fait que tant que le jeune homme ou la jeune fille ne sait pas pourquoi il faut travailler, le travail apparaît comme un joug, une obligation, une loi intransigeante qui déplaît ! Et il y a automatiquement révolte. La jeune personne ne veut pas faire l'effort d'apprendre un métier, puis plus tard de s'investir dans son métier, de donner de soi dans le métier. Ce qui fait que, par exemple, l'employeur ne pourra pas compter sur le dévouement, la méthode de la personne.

Et c'est comme cela que tout un système économique peut mettre une nation en péril. Tout simplement parce que l'on n'éduque pas les enfants au travail. Alors qu'est-ce que l'on se crée ? Socialement, d'un seul coup, on se crée une génération de fainéants, de révoltés, de réactionnaires... C'est normal ! Et pour motiver ensuite les gens au travail, la société va devoir trouver des combines, motiver malgré tout les gens au travail, mais comment ?

Alors l'employeur va devoir faire des sacrifices. Il va devoir augmenter les salaires ou prévoir des mois supplémentaires de paiement, ou prévoir des vacances un peu plus longues... Il va devoir prévoir en fait tout un tas de choses qui ne sont pas nécessaires à la bonne marge du travail, mais simplement qui vont, ou motiver la personne, ou dédramatiser l'environnement du travail, afin que la personne accepte de travailler.

Et tout ceci n'aurait pas lieu si, avant tout, on faisait du travail un concept culturel, exactement comme autrefois on faisait de Dieu un concept culturel. Il fallait être bon chrétien pour être un bon élément social, pour être un bon travailleur, un bon mari, une bonne épouse.

Je ne dis pas qu'il faut retourner à ces dogmes inutiles et primaires, non ! Je dis tout simplement que les principes qui maintiennent une société doivent faire part de la culture de la société. Sinon la société ne pourra pas compter sur les concepts qu'elle emmet et sur lesquels elles se reposent.

Les principes qui maintiennent une société doivent faire part de la culture de la société.

Parce que les concepts eux-mêmes, ils reposent sur quoi ?

Sur l'acceptation des gens, tout simplement.

Donc une société qui n'entretient pas une culture que j'appellerai sociale, car il ne s'agit pas là de littérature ou d'art ou de musique. Une société qui n'entretient pas donc cette culture sociale - je ne veux pas employer le mot "moralité" parce que je ne voudrais pas que des concepts deviennes des institutions ou des lois féroces, dictatoriales. Il faut que cela reste une culture, donc encore une fois un concept vis-à-vis duquel l'homme reste libre et vis-à-vis duquel l'homme peut préparer son degré d'acceptation.

Car on peut très bien imaginer des hommes qui n'aiment pas du tout le travail, mais qui, si on les éduque suffisamment bien, arrivent à accepter un certain degré d'investissement d'eux-mêmes pour accepter un certain travail, qu'ils feront calmement, gentiment, même si pour une grande part, ils ne rêvent que, par exemple, de loisir et de liberté de geste.

Donc quand on se demande pourquoi cette Terre ? Pourquoi sa danse ? Pourquoi toute sa vie, tous ses règnes ? Pourquoi toutes ses races, toutes ses civilisations et ce temps qui passe et qui chaque fois est différent ? Qui fait d'un seul coup la grandeur des égyptiens, des grecs, des américains du sud, des indiens, des chinois, puis plus tard leur chute ! Pourquoi toutes ces choses qui passent ne se ressemblent pas ? Pourquoi cette histoire qui paraît tout le temps aussi recommencer ?

On n'arrive pas à se débarrasser de la guerre ! On n'arrive pas à se débarrasser de la violence, du fanatisme, de la religion, de la politique aussi !

Déjà, en se plaçant loin, en étant donc un peu comme le Soleil, on arrive, en se dépersonnalisant, en se détachant de l'incarnation, en fait, par la vision, si c'est cela qui est cherché, on arrive à contempler la Terre, non plus d'après le petit bout de vie et d'expérience que l'on a soi-même, mais on arrive à la contempler dans son histoire profonde et dans sa raison d'être.

La Terre n'est donc pas cette chose que les Dieux ou que Dieu a fabriquée, comme si Dieu avait pour but unique de faire une planète, d'y mettre un homme, qu'il y vive, qu'il y mange et qu'il y meurt et qu'il y adore le Seigneur. Et que, comme l'homme meurt, eh bien, un jour, il arrive à retrouver Dieu. La Terre n'est pas un but en soi !

Prie !

Si je ne fais que cela aujourd'hui, je serai très content de moi ! Eh oui, ça m'arrive, moi aussi ! Mais oui ! C'est une très bonne énergie : être content de soi ! Non pas être fier de soi, c'est ridicule ! Mais être content de soi, se faire un gros bisou de temps en temps, ça apporte tellement de chaleur !

L'homme ne sait pas être son meilleur ami. Et c'est dommage ! Surtout dans les temps si difficiles, où l'on ne sait plus où est l'ami, où est l'ennemi, et où il semble qu'on ne doit compter que sur soi.

Donc, si je réussis ce soir à arracher de votre esprit que la Terre est un but en soi, comme les croyances le font croire : “Dieu fabriqua la Terre et le Ciel, il y mit l'homme et tous les animaux. Et lorsqu'ils y meurent, et bien, ils remontent au Ciel.”

Mais qu'est-ce que c'est cette histoire ? Quel but est-ce que cela représente ? Dans quel conte à dormir debout est-ce que ce Dieu-là va vous faire participer ?! Car si on réfléchit deux minutes à la chose, elle est stupide !

Comment ça ? Il y a un Dieu tout puissant, extraordinairement plein d'amour, de joie, de bienfait, de plénitude. Et le voilà suffisamment vicieux, le coquin, pour inventer un monde où d'abord on est attrapé dans une Matière qui peut devenir malade ; dont le sexe se dresse toutes les cinq minutes à la vision de la femelle, chose qu'en plus il nous interdit dans les tables de la Loi ; ensuite il nous dit qu'il faut se priver de tout ce qui sera sur la table ; ensuite il nous dit que si l'on veut méditer, il faut prévoir des grosses ascèses ; et qu'en fait le couronnement de tout cela ce sera Lui, le Grand Dieu, l'Immense, l'Unique Dieu !

Quel égocentrisme pour un Dieu qui n'a pas de centre ! Quel orgueil pour un Dieu qui est soi-disant si humble et qui réclame l'humilité à ses disciples !

Si l'on appliquait la règle de la spiritualité à la parole de Dieu, on verrait très vite que Dieu n'est pas digne d'être son propre disciple ! On verrait très vite qu'il renie toutes les règles !

  • rires

Alors si Dieu, malgré tout, est capable d'être son propre disciple et de vous avoir pour disciple, c'est que les choses sont autrement. Et maintenant on va expliquer ces choses. Si les choses sont autrement, il faut donc commencer à décentrer la Terre.

Il faut donc commencer à décentrer la Terre.

Et l'homme ne peut décentrer ou se décentrer de la Terre que si tout d'abord il se décentre de lui-même. Donc s'il apprend à être moins égocentrique.

Égocentricité

Si un homme est très égocentrique - et tout le monde l'est jusqu'à un certain moment de l'évolution, c'est une condition naturelle - cela a l'avantage de développer l'individualité, l'intelligence. Mais cela a d'autres inconvénients et ces inconvénients-là, il faut pouvoir les prévenir et s'en séparer.

Un homme qui est très égocentrique et qui va donc se placer au centre de tout, va aussi placer la Terre au centre de tout. Donc au centre de la raison de la vie. Et il va en faire le centre de la vie, l'endroit de la vie, le passage absolu et primordial de la vie. Et il va faire de la vie terrestre un but en soi.

Ce qui fait qu'il va venir au monde et se dire : “La vie, ça doit être vécu, on n'a qu'une seule vie !”

Et puis lorsqu'il va croire un jour à la réincarnation, il dira : “D'accord, on a plusieurs vies, mais en tout cas pour l'instant, je n'ai que celle-là, alors il faut que je la vive !”

Et il va vouloir toutes sortes de choses pour sa vie : le luxe, la beauté, l'intelligence, la liberté, la richesse. Il va tout vouloir parce que sa vie, elle existe, et il va exister à travers elle !

Et puisqu'il existe à travers elle, il va la ressentir et comme il voudrait ressentir des choses agréables, alors il va essayer de la programmer ou il va faire tout pour obtenir de sa vie les choses qui lui permettent d'avoir des bonnes sensations : la sécurité, la satisfaction, etc. Tout ce problème vient donc du fait que l'on se place dans une vision égocentrique.

Il y a Moi sur la Terre et moi je dois me débrouiller pour manger, pour vivre, pour aimer ou être aimé.

Mais lorsque l'homme pense aux planètes, il va y penser avec la même démarche !

C'est-à-dire que de la façon dont je conçois Ma position matérielle, Ma position sociale, Ma position humaine, je vais aussi prendre le même schéma de pensée pour classer la planète. Et je vais voir la planète comme étant un point et un centre. Et autour de ce centre, je vais voir les Maîtres - du moins c'est comme cela que je vais les concevoir - je vais voir tous les Maîtres avoir grande préoccupation, parce que la Terre, la civilisation, c'est le centre de toutes les préoccupations !

Et l'on retrouve cet égocentrisme.

Puis plus loin, au-delà des Maîtres, on verra Shambhala dans son Aspect supérieur, où vit Sanat Kumara. Et puis on dira que Sanat Kumara est tout préoccupé par la Terre, il ne pense qu'à la Terre.

Puis plus loin, on verra les Kumaras des autres planètes avec leurs lorgnettes tous fixés sur La Terre !

Et plus loin, on verra aussi le Soleil en grand souci métaphysique à propos de la civilisation et des chakras des humains !

Et petit à petit, à cause de cet égocentrisme, l'homme va faire de la Terre un objet qui est comme un nombril, le nombril du Système Solaire.

Et ça, c'est un problème comique dans sa résonance, mais un petit problème quand même !

La Terre se prend un peu trop pour le nombril du système et réclame sans cesse la bénédiction du Logos Solaire ou la grande main paternisante de Sanat Kumara ou de tous les Maîtres ou de tous les Dieux, des autres constellations...

Finalement, la Terre ne sait même plus à qui demander des bénédictions tellement elle en veut !

Mais ça, c'est l'enfant.

L'Enfant

C'est uniquement l'enfant.

Quand on analyse la psychologie enfantine, on voit exactement le même égocentrisme.

“Papa, prends soin de moi ! Maman, donne-moi à manger ! Maman, donne-moi des choses bonnes pour que je me construise une image favorable à propos de moi-même ! Papa, fais-moi des compliments !”

Et puis si le voisin vient frapper l'enfant, l'enfant va vite aller dans les jubes de la mer, les pantalons du père. “Protège-moi !”

Et la Terre fait de même.

Il suffit qu'il passe une comète pour que d'un seul coup tous les parapluies s'ouvrent. On ne sait jamais ce qui peut tomber !

Dans cette même attitude, l'Humanité donc, que je considère comme étant l'esprit de la Terre. Dans cette attitude, l'humanité conduit la Terre à se prendre pour le nombril du système.

L'humanité conduit la Terre à se prendre pour le nombril du système.

Quelle que soit la grandeur du Seigneur qui habite la Terre, qui en est responsable et qui essaye de la développer, ce Seigneur n'est que le Père. Il n'est pas l'Esprit de la Terre, il n'est que le Père.

Il n'est donc celui qui ne pourra que vous apporter l'exemple, le témoignage, vous nourrir d'amour, d'énergie, envoyer des Messies. Mais il ne pourra pas être celui qui destine la Terre et qui fait être la Terre !

La Terre a besoin de chaque homme, non seulement pour exister physiquement mais surtout spirituellement. Elle a besoin d'obtenir une âme et c'est ce que les terriens ne comprennent pas.

La Terre a besoin de chaque homme !

Tellement égocentriques qu'ils sont, ils restent à vivre leur petite vie, leurs petites illuminations ! Ils restent à vouloir leur petite libération !

Ma libération, c'est important ! Mon illumination, je ne pense qu'à ça ! Et quand je serai loin de la Terre : bye bye les copains ! Du moment que moi je m'en tire ! Du moment que je m'éloigne de la souffrance ! Les autres n'ont qu'à faire la même chose ! Ils n'ont qu'à cesser d'être bête, comme moi j'ai cessé d'être bête !”

Et l'ignorant ne pense pas qu'à ce moment-là c'est lui le plus bête du monde ! Il ne comprend pas. Et pour comprendre, c'est sûr, il faut savoir. Il faut savoir quoi ?

Il faut savoir que l'homme doit aller à l'encontre de son égocentrisme pour ne pas voir l'évolution comme le lui appartenant.

Il faut qu'il pense à une âme plus grande que la sienne : l'Âme du Monde.

L'Âme du Monde

Et l'Âme du Monde, elle n'existe que composée par les diverses âmes que les humains sont.

C'est pourquoi l'homme a tellement de responsabilité dans le développement de la Terre. Parce que tout simplement il n'existe pas pour lui-même, il compose une part de l'âme de la Terre. Il est une étincelle de l'Âme du Monde.

Et l'Âme du Monde, qu'est-ce que c'est ?

L'Âme du Monde c'est ce que vous découvrirez, parce que ça va arriver. C'est un jour lointain pour les psychologies que vous êtes aujourd'hui, mais ce n'est pas un jour lointain pour les âmes que vous êtes aujourd'hui.

L'Âme du Monde c'est ce que vous allez découvrir quand vous verrez par une initiation individuelle et planétaire, que vous n'êtes pas séparés les uns des autres, mais que vous faites un et un seul être.

Et c'est cet être-là que couve le Soleil.

Le Soleil n'est pas en train de couver, de protéger, de remplir de grâce Pierre, Paul ou Marie, Joséphine ou Jean-Pierre.

Qui es-tu ? Mais qui es-tu ? Encore avec ton nombril dilaté, tu réclames à têter le sein, et tu veux des choses pour toi, pour toi !

Quand je te dis cela, je ne me moque pas de toi ! Comprends-le. C'est naturel, cette attitude est inévitable ! Je veux t'en faire prendre conscience suffisamment, profondément pour que tu changes et que tu ouvres tes ailes grâce à l'ouverture de ta vision.

Tu n'existes pas à toi seul et ta quête n'est pas Ta quête, absolument pas. Dieu se moque que tu évolues ou pas !

Qu'est-ce que ça représente l'évolution d'un homme ? Peux-tu me dire ? Qu'est-ce que ça représente ta libération ? Qu'est-ce qu'il en a à faire que Prosper se libère ou pas ? Prosper est un tout petit être au fin fond de l'Univers, cela ne gratte même pas l'orteil de Dieu. Alors qu'il se libère ou pas, qu'est-ce que cela peut faire ?

C'est pourquoi pour nous, il est ridicule de voir tous ces disciples rangés en rangs d'oignons, patiemment en train de manger leur bol de riz, parce qu'ils décident d'un jeûne, tous ces disciples entretenir la même pensée à propos de l'illumination, répétant le même mantra dans l'espoir et dans le feu intérieur de voir Dieu et que Dieu les libère.

Mais Dieu, justement, ne va pas les libérer. Il les laisse au contraire dans cette quête pour qu'ils arrêtent de quémander ! Tout simplement. Et en ne quémandant plus, ils ne vont plus penser à eux-mêmes égocentriquement. Ils vont sortir du temple et ils vont voir ce qu'il y a dehors.

Et, généralement, pendant une telle incarnation, le disciple tombe à genou, il tombe en pleurs. Il se cache la tête dans ses mains et il a honte !

Et il pleure au Seigneur : “Je ne savais pas, je ne savais pas, je ne savais pas ! Je ne savais pas qu'il y avait tous ces hommes mourants de faim, toutes ces femmes battues, tous ces hommes exploités, toutes ces souffrances, toutes ces morts ! Je ne savais pas ! Et pendant tout ce temps, je ne pensais qu'à Dieu, à ma libération ! Je m'enfermais et je reniflais des ensembles magnifiques. J'écoutais des musiques extraordinaires et je ne pensais qu'à la plénitude. Je ne savais pas qu'il y avait toute cette douleur !”

À ce moment-là, si le disciple est correct et suffisamment ancré dans la spiritualité, alors il dit à Dieu : “Ok, je remonte mes manches ! Et je vais faire en sorte que ta Lumière soit dans toutes ces ténèbres.”

Si le disciple n'est pas assez ancré dans la Foi et l'Amour, alors il va renier Dieu. Il va se dire : “Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible que tu laisses tout ceci avoir lieu. Il y a quelque chose qui ne va pas quelque part !” et par solidarité, il va rejoindre les hommes, vivre comme eux. Et il va aussi se retirer de Dieu, toujours par solidarité. Comme pour faire face à Dieu, comme pour lui lancer un déf ! Et lui dire : “Eh bien, si tu ne viens pas nous aider, je vais te renier avec les autres ! Comme ça, si nous sommes si nombreux à te renier, c'est comme si nous étions nombreux à taper à ta porte pour savoir si tu es là ! Et avec tout ce vacarme, tu finiras par sortir !”

C'est enfantin. Mais ça ne peut pas marcher.

Tout simplement pourquoi ?

Et là, on va remettre en cause l'existence de la misère, de la douleur, de la souffrance !

Cela ne peut pas fonctionner de la sorte tout simplement parce que il n'y a pas un Dieu qui envoie sur ses enfants sans cesse de l'amour, de la bénédiction, de la protection, de la nourriture... Tout le problème, toute l'erreur dans le concept qui fait que le monde apparait comme étant abandonné par Dieu, tout le problème vient du fait que les églises, à travers les temps, vous ont parlé d'un Dieu qui aime ses enfants, un Dieu qui regarde ses enfants, qui pense à ses enfants.

“Dans ce cas-là, s'il y a un Dieu qui m'aime, qui me regarde, qui pense à moi, pourquoi est-ce qu'il ne me comble pas de bienfaits ? Je suis son Fils, n'est-ce pas ?”

Et puisque les bienfaits n'arrivent pas, alors le Fils remet en cause et même en doute son statut de Fils. Et s'il remet en doute son statut de Fils, il met aussi en doute le statut du Père et il devient un sans-Dieu. C'est normal !

Et c'est pour cela qu'après tant de siècles d'un esprit religieux acharné autour d'un Dieu-Père, un Dieu-Père créateur, un Dieu-Père qui pense à ses enfants, il y a eu la vague irrépressible de l'athéisme. C'est normal !

Mais ce n'est pas parce que les hommes, tiens en se grattant à gauche pour une fois, avaient envie d'être athées. Ou ce n'est pas parce qu'une énergie est partie d'une planète pour aboutir à l'obscurantisme dans l'esprit des hommes. Pas du tout !

Je vous l'ai dit tout à l'heure : chaque fois que j'appuie sur un plateau de la balance, automatiquement, c'est une Loi, je fais lever l'autre plateau de la balance.

Alors si par religion j'appuie sur ce Père, Père des hommes, qui a toujours son œil sur l'Humanité, automatiquement je vais lever le plateau de l'athéisme parce que les hommes sont lucides et ils vont voir au travers des siècles. Ils vont voir qu'il y a les maladies. Et que même le religieux est atteint d'un cancer, même celui qui prie toute la journée, et que même le yogi est atteint de maladies, même celui qui médite toute la journée ! Alors où est Dieu ?

Et le disciple se secoue la tête dans tous les sens - c'est ce que je voudrais vous faire éprouver maintenant.

Je voudrais vous secouer par les pieds dans tous les sens pour que vous soyez vidé de tous ces concepts !

Et jusqu'au dernier moment, je vous montrerai les contradictions ! Même si elles ne plaisent pas, même si elles semblent, dans un premier aspect, contrarier la foi et maudire Dieu en personne !

Je suis le premier, voyez-vous, à aller étendard au poignet, maudire le nom de Dieu !

Oh, elle est grave cette parole ! Quel est l'homme de foi qui n'aurait pas envie de venir me réduire en morceaux, en me traitant de blasphémateur ?

Mais je suis tout heureux, je le crie, je le chante ! Je renie le nom de Dieu, je le maudis ! Je l'écrase !

Et en plus, pour l'écraser vraiment, je mets des chaussures de femmes qui ont des talons aiguilles, pour être sûr que c'est coupé en petits morceaux ! Et si ça ne suffit pas, je le mets au four !

Et je suis heureux !

Pourquoi ?

Parce qu'en aucun moment, à aucun instant, je n'ai touché à Dieu, ni au manteau de Dieu, ni à l'idée de Dieu.

Je n'ai fait que saccager le masque du Dieu des hommes.

Et celui-là est un Dieu voleur ! Un Dieu qui est entre Dieu et les hommes. Il est un Diable en vérité ! Et tous les hommes se mettent à l'adorer parce qu'on lui a mis une barbe blanche, et qu'on a dit : là est le Père ! Le concept est devenu un Dieu entre Dieu et les hommes.

Alors quand je mets des volets sur la fenêtre qu'il y a entre le soleil et l'intérieur de ma maison, quand je mets des volets et il n'y a plus de lumière chez moi, je ne sais même plus ce qu'est le Soleil. Et je perds même l'acuité visuelle.

Si bien que si par hasard un jour arrive un tremblement et que toute ma maison s'écroule - comme cela se passe en fin d'Ère, en fin d'Âge, quand on change tout ce qui existe - et que je me retrouve tout désarmé sans mes murs dehors, je n'arrive même pas à voir le Soleil. Je suis devenu aveugle !

Et c'est ce qui se passe avec les dogmes.

À force de mettre des volets sur chaque fenêtre, à force de fermer ces volets, et en plus de tirer les rideaux, l'homme devient aveugle ! Et en fin de cycle, on le trouve complètement aveuglé.

Et ce sont ces êtres-là qui deviennent les plus féroces !

Parce que quand vient une vague d'énergie, quand vient en fait ce que l'on appelle le Nouveau Monde, donc la nouvelle maison que les hommes vont habiter avec leurs nouvelles fenêtres, et malheureusement encore avec d'autres potentiels nouveaux volets. Quand viennent ces nouveaux bâtiments, l'homme les refuse parce qu'il cherche le mur tel qu'il était à la mesure qu'il savait qu'il était autrefois. Et s'il ne le trouve pas, il devient féroce.

Et c'est pour cela qu'en fin d'Âge, comme on le connaît aujourd'hui, en même temps qu'il y a, de la part de certains, une énorme ouverture vers le mieux, vers le Nouvel Âge, vers des choses inconditionnées et inconditionnelles, en même temps on voit dans d'autres pays se durcir le fanatisme ! Et c'est normal.

Dans tous les endroits où vous voyez du fanatisme, qu'il soit religieux ou politique aussi d'ailleurs, ce sont tous les fanatismes qui sont remis en cause, tous ces endroits-là sont tout simplement porteurs de toutes les âmes qui se sont trop cristallisées autour de certains dogmes. Alors ils doivent mourir de la part de leurs chers dogmes qu'ils ont tant entretenus, tant dressés, tant nourris, tant arrosés !

Et qu'est-ce qui se passe ?

Il se trouve toujours que la créature dévore son créateur. C'est normal. Tout simplement parce que, dans ce cas-là la créature n'est pas un être vivant mais un monstre.

Alors avec cette vision-là, je ne dis pas que demain vous devez dire à bon compte : “Eh bien là où il se passe des dictatures, là où il y a des répressions, là où il y a un fort fanatisme suivi d'une grande guerre purgative, il ne faut pas s'y pencher. Il ne faut pas avoir pitié. Ce sont des âmes sclérosées qui sont en train de se régler leur compte les unes les autres !”

Chaque fois que l'on donne une graine d'information, l'homme en fait tout de suite une généralité, et il se dit soit, “oh ! le pauvre", ou bien, “ah ! tant mieux”.

Il n'arrive pas à garder la juste mesure.

Si on lui dit qu'existe le karma, alors dès qu'il verra un boiteux, il va en rajouter au karma du boiteux en se moquant de lui, en pensant même parfois qu'il favorise la purgation du karma : “plus il en aura sur le dos, mieux ça voudra !”

C'est ce qui se passe très souvent !

Et c'est ce que l'on fait tous.
Lorsque l'on voit quelqu'un de très laid. Est-ce que l'on ne détourne pas le regard ?
Lorsque l'on voit quelqu'un de malade, est-ce que l'on n'évite pas de parler de la maladie?

Et ça, c'est une offense tout aussi grande que celle du boiteux ! Simplement on comprend les aspects les plus vulgaires d'un comportement ou du ridicule d'un comportement et l'on ne voit pas ces aspects les plus subtils.

Ce qui fait que jamais l'homme ne se sent concerné par la bassesse d'une chose. Il croit, trop souvent, qu'il n'est pas raciste par exemple, qu'il n'est pas sexiste, qu'il n'est pas haineux, qu'il ne fait pas de mal.

Le racisme

Bien sûr tu ne fais pas le mal dans ces aspects les plus grands. Tu n'es pas raciste dans ces aspects les plus grands et ravageurs. Tu ne rêves pas, par exemple, d'aller poignarder tous les noirs, je te l'accorde ! Mais par contre, d'une manière beaucoup plus subtile, tu ne donnerais pas où ta fille à marier un Algérien ou ton fils à marier à une Chinoise de la basse classe.

Dès qu'à ce moment-là pointe ce genre de problème, tu t'aperçois qu'il y a une résistance en toi, une réticence énorme et tu t'étonnes.

Et tu te trouves en train de dire des phrases telles que : “Tu ne vas pas épouser cette Chinoise sortie de rien !”

Et ton enfant te dit : “Papa elle est peut-être sortie de rien, ça c'est vrai tu as raison. Mais pourquoi tu rajoutes le mot Chinoise ? Elle est comme tout le monde, c'est un être de la Terre !”

Et là tu te rends compte que tu as ajouté à la disgrâce de la personne, tu as ajouté à ce boiteux ta mauvaise humeur, ton jugement, ta moquerie : “En plus qu'elle est pauvre, elle est Chinoise !”

Par contre ça irait tout de suite beaucoup mieux si tu voyais ton fils épouser une très riche héritière Algérienne ou Irakienne. Tu dirais : “D'accord bon le malheur veut qu'elle soit Irakienne. Mais malgré tout elle a de beaux yeux, elle est gentille. Bon c'est vrai il faut le supporter tout le couscous qu'elle fait. Mais après tout la recette est bonne !”

Dès qu'il y a un aspect grandement plus favorable, on compense très vite avec cet aspect et on avale tout le reste. C'est normal, c'est la nature humaine !

C'est tout le jeu de commerce qu'il y a entre : qu'est-ce que tu me prends, qu'est-ce que tu me donnes ?

Quelle est ta race mais qu'est-ce que tu apportes ?
Quelle est ta religion mais qu'est-ce que tu apportes, qu'est-ce que tu fais ?

Et c'est de là que vient le racisme.

Le racisme ne vient pas du fait qu'on n'aime pas celui qui est noir, celui qui est jaune et bridé. Le racisme vient du fait que celui qui est noir, en plus, il n'est pas toujours chrétien. Et en plus il ne porte pas toujours des chaussures de grande classe et même il est souvent pieds nus !

Le problème donc tient avant tout au culturel.

Le problème va venir de ce que l'autre pense, de ce que sont ses concepts et on y revient toujours. Parce que selon ce que sont ses concepts, sa société ou sa tribu va en être la manifestation.

Ce qui fait que quand des parisiens arrivent dans un village africain traditionnel et que d'un seul coup ils entendent les tam-tams et qu'ils voient les huttes et qu'ils voient les femmes au sein nu, ils trouvent qu'il y a une énorme différence.

Et ils finissent même par se demander si ces êtres ont quelque part une âme.

Ne serait-ce que métaphysiquement la question apparaît.

“Comment peut-on faire ce qu'ils font”, se dit-il. “Comment peut-on croire ce à quoi ils croient ?”, se dit-il.

“C'est impossible, il leur manque vraiment quelque chose. Ou peut-être ils ne sont pas tout à fait comme nous et c'est là que, de façon aberrante, des hommes se disent, bon, alors les noirs doivent être les enfants de la Terre. Ils sont nés de la Terre, d'abord ils ont même la même couleur que la Terre. Mais nous nous sommes comme des semences d'étoiles, n'est-ce pas ? Il y a eu comme un vaisseau spatial qui est sans doute passé une fois et qui a fait comme des petits dans les choux et plus tard c'est devenu des blancs ! Nous on est forcément d'ailleurs, parce qu'on est blancs ! On est forcément plus proche du Soleil par exemple.”

N'importe quel homme a été confronté à ces mouvements de pensée, surtout quand il ne contrôlait pas la pensée et qu'il la laissait venir d'elle-même. Donc chaque fois que les obscurantismes de sa nature pouvaient s'exprimer.

Il n'y a pas de racisme dans le cœur de l'homme, absolument pas.

Il n'y a qu'à mettre, par exemple dans un bataillon lors d'une guerre, il n'y a qu'à mettre des noirs, des jaunes et des blancs ensemble pour voir à quel point ils sont capables de se défendre les uns pour les autres. Voir à quel point, à ce moment-là, l'identité qui règne, ce n'est plus celle du noir, du jaune ou du blanc, mais c'est le soldat, l'uniforme. Il faut voir le jaune aller, par exemple, protéger le blanc et le blanc aller protéger le noir. Parce qu'à ce moment-là il n'est plus question de la culture, de la philosophie, de la religion, de la peau. Il n'est question que de l'uniforme. Cet uniforme qui devient comme une identité supérieure à toutes les autres.

Par contre, dès que ces mêmes soldats se retrouvent dans leurs appartements ou se retrouvent aux mess des officiers et qu'ils font la fête, alors là tout de suite on retrouve la différence. Ils redeviennent des hommes et entre ceux qui tout à l'heure se sont peut-être sauvés l'un l'autre, il y a une mauvaise parole qui sort.

Vous trouvez que les guerres sont très laides. C'est vrai, c'est très laid. Mais cependant dans la guerre il y a de très belles unions qui se nouent. Il y a des hommes qui vivent de véritables illuminations. Même si deux minutes après ils reçoivent une balle en pleine tête !

Ils sont devenus illuminés, comment ça se fait ? Ils sont des hommes comme les autres. Autrefois ils ne se souciaient même pas de Dieu ou de la fraternité. Ils étaient cordonniers, vendeurs en quincaillerie, mais les voilà sur le champ de guerre.

Et d'un seul coup ils se dépersonalisent, ils ne sont plus Pierre, Paul ou Jacques. Ils sont l'uniforme et le grade. Ils ne savent qu'une chose, c'est qu'ensemble ils doivent protéger une cause. Se défendre contre un ennemi qui, de façon archétypale, n'est pas le chinois, le communiste, l'américain ou l'arabe : c'est le Diable.

Et s'il n'y avait pas cette transformation en archétype, aucune guerre ne fonctionnerait.

Archétypes

On n'arrive pas à motiver par exemple un Français pour aller se battre contre un Allemand, c'est impossible ! Par contre, à cause de la nature humaine, qui est principalement archétypale, qui fait de tout la représentation d'existence de symboles cosmiques, d'un seul coup ce Français est capable d'aller tuer un Allemand.

C'est-à-dire que l'Allemand ce n'est plus un Allemand. L'intelligence abstraite du Français va identifier l'Allemand au Diable en personne. Alors s'il est le Diable, je vais l'abattre. Mais en fait, qu'est-ce qu'il est en train de tuer ? Il ne tue pas un Allemand, il ne tue pas un ennemi, un envahisseur. Il tue le Diable qui est en lui-même, c'est tout.

Et c'est pour cela que les guerres marchent.

Ce n'est pas parce que d'un seul coup il y a un chef qui se lève et qui arrive à programmer tous les autres pour aller massacrer le pays voisin. Bien sûr, la programmation, elle existe. Et si on arrivait à la casser, on arriverait aussi à casser énormément de prétexte de guerre. Mais ce que je veux dire, c'est qu'en plus de la programmation, la guerre est dans l'homme.

La guerre est dans l'homme.

Et qu'à partir du moment où la guerre est dans l'homme, où le diable et le bon dieu dans l'homme se font la guerre, toutes les guerres vont être possibles.

Ce n'est pas par projection simplement, par radiance de la pensée, ce n'est pas simplement ça. C'est un fait psychologique. C'est de l'ordre de la mécanique et non pas de la magie.

Comme beaucoup d'hommes de façon trop simpliste disent : “S'il y a la guerre en moi, il y aura la guerre dans le monde parce que le monde est le reflet de moi-même.” La parole n'est pas fausse. Elle est simplement enfantine et trop simpliste et ne conduit pas à la véritable explication ni à la véritable vision du conflit.

Je peux rentrer en guerre contre mon ennemi, non pas parce que j'ai un ennemi, parce que tout simplement si je considère les rapports que j'avais avec mon ennemi dix minutes avant, j'étais en train de boire du champagne avec lui. Donc comment est-ce que cela se peut que, d'un seul coup, je sois capable de le considérer comme l'ennemi alors que j'ai bu à sa table, mangé à sa table, j'ai participé au mariage de ses enfants. Mais d'un seul coup, l'un comme l'autre, nous sommes en train de nous massacrer.

Cela vient du fait que l'homme ne fonctionne pas simplement d'après sa pensée cérébrale ou son intelligence cérébrale concrète.

Celle qui lui permet de reconnaître par exemple l'uniforme allemand ou l'uniforme communiste et de dire : “Voilà je reconnais l'ennemi, je tire.”

Si l'intelligence concrète est capable d'accepter que cet uniforme est l'uniforme ennemi, cela prouve qu'il y a autre chose qui est venu faire accepter à un esprit lucide, à un esprit qui ne veut que la paix, à un esprit qui ne veut que sauver sa peau, à un esprit qui ne veut tuer personne. Cela prouve que autre chose est venu effacer toutes ses motivations pour ne pas faire la guerre.

Tous les soldats ont peur ! Peur d'être tués mais peur aussi de tuer.

Quel goût ça a la mort que l'on donne ? Tous les soldats ont peur de la première mort. Est-ce que je vais faire des cauchemars ? Est-ce que je vais pouvoir encore me regarder en face après cela ?

Personne n'a envie vraiment de tuer. Quelques fous peut-être, mais les fous sont un monde à part. Je parle de celui qui a une intelligence concrète, normale, qui ne sait qu'une chose, c'est qu'il a envie d'avoir une femme, des enfants, de construire sa maison et de vieillir au pied de son arbre. Mais pourtant celui-là d'un seul coup, il peut devenir un grand soldat très tueur !

Cela vient du fait que, donc, quelque chose va adombrer, abîmer, couvrir l'intelligence concrète. Et à ce moment-là, c'est l'inconscient.

L'inconscient - le conscient

Ce n'est rien d'autre.

Mais pour comprendre pourquoi cet inconscient vient couvrir la lucidité, le raisonnement, il faut savoir de quoi il est composé. Et on remarque que dans l'inconscient il y a tout ce que, en fait, l'homme ne connaît pas encore, mais qu'il suppose.

Cela veut dire quoi?

Cela veut dire qu'inconsciemment l'homme sait qu'il est Dieu, qu'il est la Lumière, qu'il est l'Éternité, qu'il est l'Immortalité. Son inconscient sait tout ça.

Et puis, il y a son conscient qui ne sait pas ce que son inconscient sait. Parce que le conscient est un phénomène uniquement de la Matière et de l'intelligence cérébrale.

Le conscient, qu'est-ce qu'il voit ?

Il voit qu'il y a la mort. Il voit que sur une autoroute, pour garder sa vie, il faut faire très attention et que la vie ne tient qu'à un coup de frein, par exemple. Il voit toutes les agressions qui existent et il va essayer de s'en garder, de se protéger.

Ce qui fait que lorsque l'on prend un inconscient, qui sait que Dieu, l'immortalité, la plénitude existe, et un conscient qui ne sait pas ces choses et qui ne voit que, pour toute information, la mort, la violence, l'agressivité, tout de suite naît l'axe indestructible. Si l'homme ne le détruit pas lui-même, l'axe du Diable et du bon Dieu.

Et à force d'entretenir ce conflit, la notion même de Diable et de bon Dieu entre dans l'inconscient. Et la partie inférieure de l'inconscient, celle qui est le plus proche de la psychologie et de l'intelligence concrète, sa partie la plus inférieure et la plus en contact devient un endroit où le Diable et le bon Dieu existent vraiment. Parce que tout simplement, il y a une montée des énergies qui voient le mal du monde, qui voient la mort du monde, etc. Et qui se révoltent contre ça.

Il y a donc la montée de cette énergie, puisque toutes les énergies remontent vers l'âme, plus l'énergie de la connaissance de l'âme qui descend en un point où, inévitablement, il y a confrontation.

Car l'énergie qui descend et qui est remplie des informations Divines, Plénitude, Amour, Fraternité, descend et d'un seul coup se butent contre ce mur de révolte et de peur qui envoie pour toute information : eh bien ici, tu sais, il n'y a que mort, dictature, maladie.

Alors ce sont comme deux frères qui un se répartit en Amérique et l'autre en URSS et qui s'envoient des lettres.

Et le frère qui est aux Etats-Unis écrit : “Ici, tu sais, il n'y a que taxis, kilomètres où l'on peut marcher librement, choses à acheter, travail à accomplir, c'est la liberté, il y a des stars, il y a la gloire possible !”

Et puis l'autre qui est en URSS écrit : “Tu sais, ici il n'y a que le froid, la neige, un peu de vodka pour celui qui a de l'argent, mais on ne peut rien acheter, il n'y a d'ailleurs rien à acheter. On ne peut pas parler, on n'a pas le droit de parler !”

Et imaginons un troisième personnage, qui habiterait en Europe et qui est comme le père. Et ce père-là reçoit les lettres de ses enfants. Et ce père est tout secoué, il se dit : “Mais quel est ce monde ? J'avais envoyé mes fils pour qu'ils me disent, quel était le monde ? Quelle était cette Terre ? Et voilà que l'homme dit une chose et que l'autre me dit autre chose.” Et le père n'arrive pas à traiter les informations.

Et quand même les enfants personnellement reviennent auprès du père, chacun continue sa version et ainsi le père n'arrive ni à faire synthèse, ni à adopter l'une ou l'autre version car il voit bien que l'un comme l'autre des enfants est très sincère et affirmative.

Et l'homme est prisonnier de ces deux frères.

L'un qui voit que dans la Matière : “Attention, il y a le mal ! Attention, il ne faut pas trop être gentil ni trop généreux, on se fait très vite prendre pour un imbécile, c'est très désagréable !” Ça c'est l'information de l'Esprit de la Terre.

Tandis que l'esprit du ciel vous pousse à être par exemple généreux, tolérant, à l'écoute des autres.

Mais d'un seul coup l'esprit de la terre revient et vous dit : “Attention tu vas passer pour un imbécile, encore une fois tu vas te faire avoir !”

Et dans ce conflit il y a un homme qui d'un seul coup éclate dans une crise immense et qui ne sait plus que faire. Et qui se dit : “Mais comment est-ce que l'on doit vivre ? Qu'est-ce que cette vie, comment je dois la vivre ? Est-ce que je dois à pieds et poings liés me livrer aux autres et tout admettre ? Tendre sans cesse l'autre joue, comme disait Jésus ? Mais j'ai quand même un peu de fierté, tu sais Seigneur ? Je ne vais pas sans arrêt accepter toutes les gifles de tous ceux qui ont leur quart d'heure de folie, je voudrais bien t'y voir !

Et puis je ne peux pas non plus de l'autre côté le peu de sagesse que j'ai, le peu d'amour que j'ai me l'interdisent, refuser d'écouter les autres, de donner aux autres, d'être avec les autres.”

Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, la vie apparaît toujours au débutant de façon paradoxale.

Paradoxal

Il y a d'un côté le fait que je veux être respecté, je ne veux pas qu'on me gifle tous les quarts d'heure et je vais revendiquer ce droit.

Et il y a aussi d'un autre côté le fait que j'ai suffisamment d'amour pour ne pas me couper des autres, pour ne pas vouloir écouter leurs problèmes, pour ne pas pardonner si on m'agresse.

Mais dans quelle mesure je dois faire ces choses ?

Là est tout le problème.

Dans quelle mesure ? Et la mesure que l'homme doit trouver, c'est ça Dieu, ce n'est pas autre chose.

La mesure que l'homme doit trouver, c'est ça Dieu, ce n'est pas autre chose.

Alors on va méditer pendant des heures, on va étudier pendant des journées, on va aller trouver les musulmans, les soufis, les hindous, les moines zen, les moines qui sont dans les monastères européens. On va essayer partout et partout on va réclamer la clef du Royaume.

“Mais dites-moi ce qu'est la vérité une bonne fois pour toute seigneur s'il te plaît. Je la cherche depuis si longtemps. Ça suffit la carotte maintenant ! Chaque jour qui passe me devient de plus en plus comme une mauvaise plaisanterie.”

Et si l'homme savait réfléchir et y trouverait là encore une clef pour grandir ?

Tous les initiés disent : la Vérité est cachée, la Flamme est cachée, Dieu cache la Vérité.

Encore une fois si on prend les autres paroles de ces mêmes initiés, ils nous disent : Dieu est amour, Dieu donne tout, Dieu est abondance.

Comment se peut-il qu'il soit abondance comme cela pour le blé, le raisin, qui ne peut nourrir de toute manière que le corps physique et qu'il soit très avare pour la nourriture spirituelle qui est la principale ?

Vous ne trouvez pas qu'il y a un problème, qu'il y a encore cette représentation d'un dieu qui finalement n'aime pas autant ses enfants que ce qu'on le dit ?

Et c'est normal que tu penses cette chose, c'est normal. Mais voilà, on t'a encore parlé d'un Dieu qui aime, d'un dieu qui vient faire “areuh, areuh” à ses petits enfants, que l'on espère chaque fois la table de Noël et qui ne vient jamais. Pourtant il sait que c'est l'heure du rendez-vous, il sait qu'on fait cette grosse fête que pour lui.

Mais les initiés sont très malins. Qu'est ce qu'ils ont fait ? Qu'est ce qu'ils ont repris à leur compte ?

Ils ont repris à leur compte le Père Noël.

Le Père Noël

Cet être imaginaire qui n'existe pas, qui est plein de cadeaux, mais ce n'est pas lui qui les fabrique, c'est les commerçants. Ce n'est pas lui qui les distribue, qui les achète, ce sont les parents. Et l'enfant dans tout ça, il n'y voit que du feu, il croit au Père Noël, il croit dans ce cadeau précieux, que le lutin, le petit ouvrier du Père Noël, a fabriqué avec ses petites mains exprès pour lui.

Et puis d'un seul coup, il ne comprend plus pourquoi le Père Noël fait de la publicité à la télévision, pourquoi on y voit ce même jouet que le Père Noël n'a fabriqué que pour lui. Et il ne comprend plus non plus pourquoi d'un seul coup, il voit le même jouet chez son ami, et puis dans les magasins.

Alors c'est là où le Père Noël est un concept, une idée qui ne marche plus.

Tout triste, le petit garçon s'en va dans la neige et il dit : “C'est sûr, le Père Noël, ça n'existe pas !” Et il est triste, très triste...

Il n'y a rien de plus triste qu'un petit enfant qui d'un seul coup ne croit plus au Père Noël. Il n'y a rien de plus désespéré en même temps qu'un disciple qui ne croit plus en Dieu.

Dans le Dieu des hommes, le Dieu des églises, c'est la même tristesse, parce que c'est le même rêve. Et pourquoi c'est le même rêve ?

Pourquoi est-ce que l'homme a besoin de ce Dieu-là, le Dieu Père Noël, qui va spécialement faire un cadeau, bien ficelé, bien préparé pour le déposer dans la destinée de Pierre, de Paul ou de Jacques. Ce Père Noël qui va étendre ses grosses mains gantées de blanc pour protéger Pierre, Paul ou Jacques. Ce Père Noël si gentil.

Pourquoi est-ce que les hommes ont besoin de ce Père Noël ?

En fait ils n'en ont pas besoin. L'homme ne cherche jamais ce dont il a besoin.

L'homme ne cherche jamais ce dont il a besoin.

Pourquoi?

Parce que les choses extérieures ne sont pas des réalités. Par contre les choses intérieures sont des réalités et des motivations.

Donc l'homme ne veut pas Dieu, ne cherche pas Dieu, n'aime pas Dieu, ne veut pas sa protection, ne veut pas l'illumination parce que ce sont des choses extérieures.

Par contre, il va vouloir toutes ces choses parce que la motivation intérieure sera existante.

Et quelle est cette motivation ?

La Motivation

Cette motivation est que l'homme inconsciemment sait qu'il est Dieu et qu'il doit le redevenir. Et c'est ça qui va ensuite le pousser vers toutes les autres actions extérieures, les autres prétextes extérieurs, comme la santé, comme le bonheur, le confort, la sécurité, l'amour, un bon mariage, des beaux enfants et l'illumination pour couronner le tout !

Mais en elles-mêmes, si ces choses existaient à l'extérieur, c'est à dire que si ces Lois avaient été établies par Dieu comme l'homme le croit : “Tiens, il y a Dieu, le créateur, il fait la Terre, il fait l'Homme, il fait des lois et l'Homme doit obéir aux lois et en obéissant aux lois, il a le bingo, gros lot, le paradis !”

Si les choses étaient telles que la création ne marcherait pas, la spiritualité n'intéresserait personne. Parce qu'au contraire de ce que croit la majorité des gens, il n'y a aucune stimulation extérieure ! Non !

Un Dieu qui serait extérieur à l'homme, cela ne motiverait jamais la foi de l'homme. Aucun homme ne penserait même à Dieu ! Cela ne pourrait pas exister dans son esprit !

Je veux que vous compreniez cela.

Il ne peut y avoir d'attirance pour Dieu que parce que Dieu est en l'homme et que Dieu, à travers l'homme, expérimente une régénération.

Donc il est même faux de dire l'Homme est Dieu, Dieu est en l'Homme.

C'est faux tout cela. Il n'y a que Dieu dans des phases différentes de sa régénération et de son retour à la Source.

Il est très démotivant que le disciple se rappelle : “Je suis Dieu, je suis Dieu, je suis Dieu, je suis Dieu”, alors que dès qu'il sera au boulot, il n'y verra qu'une chose, c'est “qu'il est bête, qu'il est bête, qu'il est bête“.

Comment concilier ces deux mondes ?

On peut le prendre comme cataplasme psychologique, se dire : “Je suis bête mais je suis Dieu en plus. Et un jour, quand le Dieu qui est en moi se réveillera, je cesserai d'être bête.”

C'est ce que tous les disciples espèrent.

Alors ils se tolèrent, ils tolèrent leur sexualité en se disant : “J'y touche encore mais un jour je n'y toucherai plus.”

Ils tolèrent leur manque de patience en se disant : “Excusez-moi Seigneur, c'était un peu d'impatience mais ce n'était pas si méchant. C'est que tu comprends, ils mettent des feux rouges partout maintenant. Alors ça, tu le comprends au moins.”

Et ainsi de suite, l'homme fait la liste chaque jour de toutes les tolérances qu'il a à son égard. Et il demande à Dieu d'en être témoin. Comme pour légitimer sa douleur et l'appeler à son secours.

Il faut cesser de penser que l'on est ceci, que l'on est cela.

Car c'est vrai, tu penses que tu es Dieu, tu as raison, mais dès que tu es au bureau, tu fais des maladresses et tu ne te sens plus du tout Dieu à ce moment-là. Surtout que ces maladresses touchent un de tes complexes et que tu te sens alors très inférieur et que tu n'aimes pas ça. Et que dès que tu vas te sentir ainsi, ton voisin qui a le même complexe mais à un degré encore pire que le tien, va être le sujet rêvé sur lequel tu vas pouvoir foncer avec tous tes griffes.

Et au moment de la pause café, tu n'auras de cesse de le lacérer, de le mettre en pièce. Et tu trouveras tous les prétextes pour ça.

Tu te trouveras même très intelligent de le faire et tu diras à tes amis : “Vous avez vu comme j'ai redressé cet imbécile, il fait toujours son travail de travers, il faut bien que quelqu'un le lui dise !”

Alors moi je te dis : qui es-tu ? Mais qui es-tu pour redresser ton ami, ton collègue le plus malheureux que toi ! Qui es-tu ?

Et si tu vas un peu de bon sens, à ce moment-là tu verras que tu n'as rien fait de bien, mais que tu as simplement pleuré ta misère et que tu t'es servi de l'autre, mais que tu n'as pas été juste dans ton dialogue.

Au lieu d'aller vers lui en lui disant : “Tu sais, moi aussi je suis bête, moi aussi je suis très malheureux, moi aussi j'en ai marre de l'être. Et si ensemble on s'épaulait pour faire quelque chose, si ensemble au contraire on s'observait pour se rappeler l'un l'autre : attention là tu fais une erreur, attention ne pense pas trop, tristement ça va te faire du mal, allez viens avec moi boire quelque chose !”

Quand tous les faibles, quand tous les complexés et les traumatisés du monde se tiendront la main en un langage d'amour et de soutien, au lieu de prendre le plus faible que soit pour défouler la misère et l'agressivité, à ce moment-là les psychiatres n'auront plus aucun client ! Ils se soigneront les uns les autres grâce à l'Amour.

Quel que soit le talent d'un psychologue, d'un psychiatre, de la science moderne, cela ne peut pas régler les problèmes de personnalité, non pas du tout. Cela peut libérer certaines énergies qui sont nouvellement coincées, grippées, mais cela ne peut pas rétablir un individu dans l'équilibre.

Le complexé

Un complexé reste toujours fondamentalement un complexé, pourquoi?

Tout simplement parce que un jour il l'a accepté et que depuis tout ce qu'il a fait de travers, il l'a associé à ce complexe, tout ce qu'il a raté, il en a accusé ce complexe !

Ce qui fait que quelqu'un qui par exemple dans sa vie a souvent été traité d'imbécile, d'inférieur, d'incapable et que en grandissant et en se lançant dans la société à l'état adulte, cet individu fait des erreurs.

Par exemple il n'arrive pas à dire son premier bonjour à sa première jeune fille, il faut que là encore une fois il dérape et bégaye ! Cela va être une offense inacceptable pour lui, une offense qu'il va ressentir pour lui-même.

“Zut, j'ai encore été un idiot ! J'ai encore été un maladroit ! J'ai encore été ce complexé que je suis !”

Et il va tout de suite renvoyer le bégayement à l'infirmité, à la faiblesse que lui crée constamment ce complexe qu'on lui a donné depuis son jeune âge.

Ce qui fait qu'ensuite, lorsqu'il va par exemple au travail faire une erreur ou oublier de dire quelque chose, oublier de faire quelque chose, il va encore coller la chose sur le complexe. Ce qui fait que quelqu'un qui, en fait, n'avait de complexe que pour être un petit peu timide va se construire un complexe, après, suffisamment énorme pour être un complexe d'infériorité et d'incapacité. Alors qu'au début il n'était simplement que timide !

Le timide

Il n'avait donc qu'un petit problème relationnel avec les autres, un problème de pouvoir. Un timide n'est jamais quelqu'un qui a peur de l'autre. Un timide est toujours quelqu'un qui a peur de lui-même. Pourquoi ?

Tout simplement parce que c'est une manière karmique de faire en sorte que l'individu diminue son ego. Donc il a peur que l'ego apparaisse.

Tout ceci est un phénomène inconscient.

Vous pouvez interroger n'importe quel timide, il se trouvera très humble. Et pour cause ! Il s'aplatit devant tout le monde. Il essaye d'être encore plus ombre que l'ombre. Il met même des parfums si légers que l'on ne pourrait même pas le sentir.

Mais ceci est un phénomène karmique qui fait que quelqu'un qui s'est par trop extraverti, par trop affirmé va trouver, à un moment donné, les pétales d'un certain chakra recourbés au sommet. Ce qui fait que l'énergie ne peut plus sortir, l'énergie est renvoyée puisque la courbure des pétales à leur sommet, cette courbure renvoie l'énergie comme un boomerang. Ce qui fait que l'énergie d'extériorisation revient vers l'homme et l'homme se trouve être un intériorisé.

Et les intériorisés sont très souvent des gens timides. Pourquoi ?

Ils se regardent ! Une énergie qui est comme cela renvoyée par les pétales fait miroir. C'est une énergie qui lui dit : “Attention réfléchis avant de parler !”

C'est une énergie qui lui fait réfléchir à ce qu'il a dit une fois qu'il a parlé. Et c'est une énergie qui lui montre à quel moment par exemple il a fait une erreur. Sur quel mot il a créé un mauvais usage, sur quel mot l'intonation de la voix n'a pas été favorable, etc.

C'est donc une énergie qui, parce qu'elle retourne au centre, retourne à elle-même, fait que psychologiquement l'individu va se regarder. Et lorsqu'il va faire le compte du nombre de ses maladresses, il ne va pas aimer son image, alors il va la cacher.

C'est pour ça que tant de timides sont des êtres dissimulés, cachés, parce qu'ils n'aiment pas leur image.

Mais prenez ce même timide. Mettez-le par la force des choses dans un environnement où coûte que coûte, il doit sortir de lui-même. Et si cet environnement est favorable, il s'aperçoit que, finalement, il ne dit pas tant de bêtises que cela et qu'en plus même des fois c'est très intéressant, alors sa timidité tombe tout de suite comme par miracle.

Si la timidité était une maladie, le miracle ne pourrait pas avoir lieu !

Donc si le miracle a lieu, c'est que le problème du timide est un problème d'image.

“Je n'aime pas mon image, alors je la cache. Je ne dis jamais rien de bien ou jamais rien d'assez bien, alors ça sert à quoi que je le dise !”

Ne te demande pas si ce que tu dis est bien, très bien, extraordinaire ou pas, qu'est-ce que ça peut faire ? Dis ce dont les autres ont besoin.

Dis ce dont les autres ont besoin.

Si tu vois un malheureux, donne-lui de l'espoir.

Même si tu lui dis simplement : “Tiens tu as vu, il y a déjà les fleurs sur les cerisiers, tiens tu as vu, il y a déjà les fraises sur le marché !”

Toi qui cherche toujours à dire de belles choses, tu croiras que les fraises n'ont rien à voir avec le bonheur. Mais si, ça a à voir avec le bonheur !

D'abord parce que tu montres à l'autre que tu l'aimes. Ensuite parce que tu lui montres par ce geste qu'il est important, que tu es intéressé par son sort et qu'il peut penser à autre chose qu'à ses misères et qu'il y a d'autres plaisirs, comme sentir le parfum des fraises, remarquer que le printemps est arrivé et qu'après le printemps il y a l'été, qu'avec le Soleil toutes les choses, finalement, se règlent et qu'il ne faut pas se rétrécir sur un malheur présent.

Avec un seul mot, avec simplement quelques fraises, tu as réussi à lui dire tout ça tu vois, tout d'un coup !

Tu lui as parlé du printemps, tu lui as parlé de la solution de son problème qui viendra plus tard, tu lui as parlé de la confiance qu'il doit avoir en lui-même et en la vie et dans les autres. Et tu lui as surtout dit que tu étais là pour lui.

Il ne faut jamais minimiser la force des mots, des idées.

D'autant plus quand l'homme auquel on parle est un homme terrassé par le malheur, les mots à ce moment-là deviennent magiques. Un seul petit mot peut l'enfoncer davantage ou le relever complètement.

L'homme malheureux est très influençable.

L'homme malheureux

Pourquoi ?

Ce n'est pas le martelage du malheur qui l'aura influençable.

C'est tout simplement qu'en plus d'être malheureux il est aussi ouvert à toutes les mains tendues, il appelle au secours.

Un homme qui n'appelle plus au secours ne prend plus le temps d'être malheureux, il se suicide, un point c'est tout ! Mais avant de se suicider, il ouvre la main et il ne réclame pas autre chose que simplement lui dire que le printemps est arrivé.

Un homme qui n'appelle plus au secours ne prend plus le temps d'être malheureux, il se suicide, un point c'est tout !

Il ne réclame pas qu'on lui parle de son malheur, qu'on le comprenne. Il faut au contraire se décentraliser du malheur qu'il occupe, l'emmener voir ailleurs comme pendant un voyage en avion.

Vous avez voulu que je vous parle de la Terre et je ne vous ai parlé que de vous-même, de vos problèmes, parce que la Terre c'est vous.

La Terre, c'est vous !

C'est vous qui composez l'Âme du Monde, l'âme de cet Être Total, qui pour l'instant est disséqué, clairsemé en des entités diverses et distinctes comme Pierre, Paul ou Jacques, mais qui cependant est un être Un et unique et qui à la fin du temps de l'incarnation, de Son Incarnation - qui pour lui n'est qu'une, mais qui pour vous est des milliers - à la fin de son incarnation il naîtra dans le Cosmos et il sera le Fils, le Fils que le Père attend, ce Fils qui doit retourner au Père, ce Fils que l'on appelle Christ.

Vous allez me dire : “Là je ne te suis plus très bien grand frère. Tu me racontes que nous tous on compose un Christ, qu'il est enfanté dans le ventre de la Terre qui est son unique incarnation. Est-ce que cela veut dire que l'on est en train de fabriquer un Christ ? N'est-ce pas Dieu qui fabrique le Christ ?”

Bien sûr, ta logique va faire quand tu vas me poser cette question, elle est normale. Et cependant c'est moi qui ai raison.

Christ

Christ est un personnage très étrange. Il a, comme vous-même, un double aspect et si vous-même vous avez un double aspect c'est parce que lui l'a aussi.

Qu'est-ce que c'est ce double aspect?

Ce double aspect c'est une âme qui est au Ciel, qui est pure, qui est parfaite, intègre, intouchée. Et l'autre aspect c'est cette partie qui descend dans la Matière et qui devient, entre autres, la personnalité. Je dis bien "entre autres" car il n'y a pas que cela. Elle devient aussi le corps hétérique, le corps astral, le corps physique.

Il n'y a pas quelque chose qui s'appelle le corps physique et autour des couches qui ont été inventées par ou les esprits de la nature ou un Dieu Créateur et qui sont l'astral, l'éthérique, le corps mental, etc. Car, si encore une fois ces corps-là avaient été créés par des créateurs, on pourrait les accuser de nous avoir joué un mauvais tour, un mauvais piège. Et on serait en droit de le refuser et d'écrire des longues lettres de revendications au Seigneur qui lui de toute façon dort et qui n'entendraient rien. Et on serait très déçus de ce manque d'écoute !

“Mais voyez-vous avec les siècles, même Dieu commence à être sourd.” C'est ce que n'importe quel curé finirait par vous dire lorsque vous lui demanderiez mais pourquoi Dieu n'entend rien ?

Reprenons donc un peu de sérieux et revenons à notre histoire.

Lorsqu'une partie de l'âme descend, elle descend petit à petit. Et ce petit à petit veut dire que donc il y a des degrés différents et ces degrés différents composent des plans différents. Et ces plans composent des corps qui sont en quelque sorte les moyens d'expression selon la nature et les capacités du plan en cause, jusqu'à ce que l'on aboutisse au corps physique.

Le Corps et la Personnalité

Mais malheureusement trop souvent on dissocie le corps de la personnalité et pourtant corps et personnalité ne font qu'un. On pense à l'entité psychologique quand on pense à la personnalité mais on met de côté le corps.

Et c'est une erreur ! C'est une aberration ! C'est un manque de logique complet pour des gens qui se disent très matérialistes et très cartésiens ! La logique où est-elle à ce moment-là ?

Tout le monde sait que par exemple quelqu'un qui a mal au foie est beaucoup plus agressif que de coutume. Ce qui prouve bien donc que le corps et la personnalité sont ensemble et sont une seule et même chose.

Le jour où par exemple l'individu a les intestins très dérangés, il est très impatient, intolérant. Le jour où au contraire il boit beaucoup d'alcool, il devient très gai ! Mais comment est-ce que ça se fait ?

Comment est-ce que le corps peut permettre ses humeurs et ses états de caractère ou de psychologie ? Et si l'on va plus loin dans la vie des glandes, on s'aperçoit que par exemple certaines maladies mentales ou certains désordres dans l'équilibre sont très associés à la vie, au manque ou à la suractivation des glandes.

Donc cela veut dire que personnalité et corps sont une seule et même chose, mais que le corps est une cristallisation plus puissante de la personnalité que l'homme ne peut estimer que psychologiquement.

Alors ce que vous ne pouvez estimer que psychologiquement en faisant le bilan de vos émotions et de votre caractère, sachez que vous pouvez le toucher parfaitement du doigt comme saint Thomas et que c'est votre corps.

Et c'est comme cela que l'on peut voir des malformations de l'esprit, de l'esprit spirituel, de l'esprit des concepts, aboutir à des malformations du corps physique.

C'est comme cela que l'on peut voir par exemple - et il ne faut pas quand je vais dire la chose qu'ensuite vous vous moquez de tous les êtres que vous voyez comme je vais les décrire - mais par exemple lorsque l'on voit des personnes qui ont des problèmes avec la fixité de l'œil, la droiture de l'œil, des personnes qui louchent par exemple, ou des personnes qui ont l'œil qui vont à droite ou à gauche, l'intérieur ou l'extérieur. Si le corps physique a ce problème, cette fantaisie je dirais, c'est que l'esprit a lui aussi cette fantaisie. Autrement dit, il n'a pas les yeux en face des trous, comme vous dites vous-même !

Tous vos proverbes sont éclatants de sagesse autant que des paroles de Bouddha ou de Messie.

Avoir les yeux en face des trous.

Qu'est-ce que cela veut dire ?

Les anciens tout en étant laboureux étaient décidément très philosophes ne croyez-vous pas ?

Alors ça ne sert à rien d'être très sophistiqué derrière l'ordinateur et de se moquer de la charrue du grand-père, lui qui a inventé ces proverbes et qui était plus puissant que toi.

Avoir les yeux en face des trous. Cela veut dire quoi ?

Connaître des principes, les principaux et être bien aligné face à eux.

Tout désordre dans l'esprit fera un désordre dans le corps, dans les fonctionnements du corps ou dans les membres, dans la création des membres. Il faut le savoir.

Pour revenir à ce Christ, il faut savoir que tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, mais il faut rajouter que tout ce qui est en bas est l'infiniment petit et l'infiniment fractionné de ce qui est en haut.

Donc si en haut il y a un Christ qui descend en incarnation, en bas il y aura plein de petits Christ qui vont descendre en incarnation et qui sont l'incarnation la plus basse du Christ qui est descendu.

Autrement dit, Christ en tant que incarnation du Père, de Dieu qui se régénère dans l'Univers. Christ serait donc comme la capacité d'incarnation de Dieu pour se régénérer dans la Matière Cosmique, la Matière Sacrée.

Et c'est pour ça que le Fils et le Père ne font qu'un, ils sont le même.

Dieu ne peut pas donc s'incarner plus loin que le Christ. Et le Christ pour continuer l'ouvrage du Père et obéir au Père, qui est lui-même mais qui devient son Essence et en devenant son essence cela provoque en Christ une sorte d'identité.

C'est-à-dire que comme chez vous, il y a d'un seul coup l'Essence, il est le Père mais il est aussi le Christ. Première identité.

Ce Christ-là ne va pas pouvoir descendre plus loin que ce qu'il est lui-même en tant que Vishnu dans l'Univers, comme disent aussi les Hindous. C'est-à-dire en tant que Âme Universelle. Il ne va que pouvoir donner l'Âme au monde.

Et pour continuer l'ouvrage du Père et bien l'Âme du Monde va se multiplier en une multitude d'autres âmes, qui suivant le même mystère et le même ordre, mais aussi et malheureusement la même façon de s'identifier chaque fois. Toutes ces petites âmes vont s'incarner aussi.

Jusqu'à ce que l'on aboutisse à voir un homme et qu'on lui dise : tu es Dieu.

Et on rencontrera d'autres enseignements qui vont dire il y a le Christ intérieur, tu es le Christ.

Alors d'où ça vient tout ça ? On est Christ ou on est Dieu ?

Réfléchissez un peu.

Vous allez en Inde on vous dit tout est Brahma et puis vous venez chez les chrétiens on vous dit tu es le Christ, tout est Christ. Cela veut dire quoi ?

Cela veut dire que l'on est tout à la fois mais que l'on est avant tout l'étape qui est la nôtre.

Si je suis un être humain cela est mon étape, cela est mon défi, cela est mon travail vis-à-vis de Dieu, cela est ma part dans la chaîne d'incarnation et de réintégration de la divinité, cela est ma part de travail.

Je porte Dieu dans mon ventre, je le porte et je lui fais voir la Terre et je lui permet de ramasser tout ce qu'il doit y ramasser comme énergie, régénération, et je ne dois jamais devenir son ennemi.

Si je deviens son ennemi à ce moment-là ce n'est pas lui qui souffre, c'est moi qui me perd, qui m'oublie et qui ne sais plus pourquoi je vis, pourquoi la Terre existe. Et ensuite je demande à Dieu : pourquoi, comment ?

Si je comprends les choses de la sorte d'un seul coup j'admets pourquoi il y a ou il peut y avoir la misère dans le monde.
J'admets pourquoi la Terre se retourne sur elle-même, même si cela doit faire des cataclysmes.
J'admets pourquoi d'un seul coup les étoiles doivent se percuter, même si cela doit faire des cataclysmes cosmiques.
J'admets pourquoi l'univers s'extériorise et se réintériorise en absorbant toute chose.
J'admets l'inadmissible.

Et je peux l'admettre par quelle simple idée, par la seule et simple idée qui me permet enfin de comprendre, de savoir, de pressentir, d'intuitionner, de toucher du bout du cœur, que Dieu n'est pas ma quête, que je ne suis pas le Fils de Dieu qui va vers Dieu, mais que Je Suis Dieu et que je porte sa Vie, et que je dois mener sa vie au bout de l'étape qui est la mienne en tant que Pierre, Paul ou Jacques, identité transitoire et périssable.

Mais pour aller d'une étape à l'autre Dieu a besoin de cette entité transitoire et périssable qu'est Pierre, Paul ou Jacques. Et tant que Pierre, Paul ou Jacques sait qu'il est l'instrument périssable mais qu'il est Dieu avant tout, alors il fait le travail.

Il ne se dit pas : “Oh tiens c'est moi le dindon de la farce ! Finalement je ne suis que l'instrument de Dieu, qui passe à travers moi pour une cause encore trop grande et inconnue de moi. Je suis celui qui, finalement, fait marcher Dieu sur la Terre mais Dieu s'en fout de moi ! Il va me faire mourir à la fin de toute manière, il va me désintégrer ! Tout le travail que j'aurais fait, vous croyez que ça va l'impressionner ? Pas du tout ! Il ne pense qu'à une chose, c'est retourner dans son paradis ! Qu'il y ait eu Pierre, Paul ou Jacques, tout le travail, toutes les douleurs, toutes les maladies, tout ce que j'ai pu inventer pour les hommes ou pas, il s'en moque !”

C'est ce que les hommes vont penser dès qu'on va leur dire ce que je vous ai dit. C'est pour ça qu'il me faut rajouter une chose et dire que :

La part de vous qui semble être ce que vous êtes - c'est à dire Pierre, Paul ou Jacques, le profane ou le disciple ou l'initié ou le Maître - cette part-là n'est pas une entité qui vit pour elle-même.

C'est une illusion de croire qu'elle vit pour elle-même et qu'elle va mourir. C'est aussi et tout autant une part de Dieu. C'est Dieu qui s'est créé une autre part.

Il s'est projeté et il s'est dit : “Pour la facilité de travail, toi tu vas pouvoir descendre dans la Matière. Mais toi tu n'es pas simplement toi, tu es aussi moi et c'est moi donc que j'envoie.”

Ce n'est pas que Dieu a prévu que Pierre, Paul ou Jacques feraient le travail pour Dieu et que Dieu resterait bien au chaud dans un centre inaccessible, tandis que le pauvre être humain ferait tout le travail dans les cuisines, et qu'en plus il se ramasserait les coups de bâton, quand par malheur il ne médite pas assez ou qu'il pense de travers ou qu'il regarde les filles. Non ce n'est pas comme cela : c'est Dieu aussi !

C'est Dieu qui est dans la cuisine, c'est Dieu qui est complexé, c'est Dieu qui est traumatisé, c'est Dieu qui reçoit les coups de bâton et qui en donne. Parce que s'il y en a un qui reçoit il faut bien qu'il y en ait un qui donne !

Alors vous pouvez me dire : “Mais si même la personnalité est Dieu, comment se fait-il que les gens arrivent au point d'être si méchants les uns envers les autres ? Comment se peut-il qu'ils s'oublient si totalement qu'ils soient capables d'être agressifs, d'être violents, d'être criminels, d'être néfastes les uns aux autres ?”

Alors je te parlerai là d'un ton plus sérieux et je te dirai que si les Messies acceptent de mourir, que si les Maîtres acceptent qu'on leur crache dessus, malgré tout le bien qu'ils font, que si les initiés acceptent qu'on les torture, qu'on les maudisse, ce n'est pas pour les beaux yeux de Pierre ou de Paul. Ce n'est pas pour le salut de l'âme de Jacques ou de Joséphine. Pierre, Paul, Jacques et Joséphine peuvent bien mourir, le Maître s'en moque ! L'initié s'en moque !

Mais par contre ce dont il ne peut pas se moquer, ce pour quoi il est prêt à donner sa vie, c'est que Pierre, Paul, Jacques et Joséphine ne sont pas Pierre, Paul, Jacques et Joséphine. Ils sont Dieu, mais ils ne le savent pas, alors ils se donnent des noms, ils se disent Pierre, Paul, Jacques. Et dans ce tourbillon d'inconscience, dans ce tourbillon d'un mauvais cauchemar, ils sont capables de tout. C'est vrai, c'est tristement vrai, mais c'est vrai.

Mais par compensation, les Maîtres sont aussi capables de tout.

Je vous l'ai dit tout à l'heure, si on baisse trop le plateau d'un côté, on fait que l'autre plateau automatiquement se lève. Alors si les hommes deviennent assez noirs pour être des diables, les Maîtres deviennent assez ardents pour tout donner ! Et c'est ce qu'ils font. Ils viennent régulièrement, mais malheureusement vous ne pouvez pas les voir.

Là aussi est un autre problème pour les disciples.

Ils sont pleins d'ardeur et commencent leur recherche et ils se disent : “Si le maître était là, tout irait mieux. Si seulement je pouvais voir le Maître, ma vie serait tellement belle, il m'expliquerait tout, il m'instruirait, il me donnerait une méthode de méditation ! Et je l'aimerais ! Avec moi, il serait protégé rien que par la force de mon amour et j'empêcherai quiconque ne l'aime pas de l'approcher pour qu'il soit protégé !”

Tous les disciples aspirent à ça et demandent cela. Et ils croient que ne voyant pas le Maître de façon privée, ils croient que le Maître n'existe pas. Et rien n'est plus faux.

Les Maîtres sont en abondance sur la Terre !

Il n'y en a pas simplement un par région, il y en a un par quartier !

Tiens la bonne nouvelle !

Et je vois tout de suite les esprits enfantins se dire : “Je vais éplucher le bouton de téléphone et téléphoner à tous et lui dire : C'est toi le maître ? Réponds moi je t'en prie, si tu es celui-là il faut que tu prennes soin de moi !”

Et oui, il y en a un partout. Sous chaque pierre, derrière chaque coin de maison et derrière chacune de vos pensées, il est là. Non pas simplement par poésie, par projection de l'esprit. Il est là, effectivement, une Lumière radiante.

Et on pourrait voir chaque atome de la Lumière être là, vibrer, rebondir, faire face à vos conceptions, être renvoyé par la sclérose de vos principes. Comme on pourrait voir aussi chaque atome entrer chez celui qui est ouvert, le mouvoir petit à petit, le transformer, le purifier, sans qu'il ait à jamais faire un seul jour de jeûne !

La purification ne peut pas se faire par le jeûne, ni même par les flagellations. La purification c'est dans la tête.

Ça ne sert à rien de priver l'estomac pour quelque chose qui est entre autres dans l'esprit.

Mais l'homme se dit : “Tiens, j'ai quelque chose en trop. Vidons l'estomac, affamons ce corps !”

Bien sûr, mais c'est la tête qu'il faut vider !

Chaque fois que vous avez des envies, des pulsions, soyez bien à l'écoute.

Il y a beaucoup de disciples dans leur début qui aspirent par exemple à la vie monastique.

Ils se disent : “Je n'ai qu'une envie, c'est de faire une retraite. Seigneur donne-moi la possibilité de vivre comme un moine ne serait-ce que quelque temps, me purifier n'être qu'avec toi c'est mon rêve !”

C'est très beau.

Mais si le disciple prend cela au pied de la lettre, il va effectivement croire uniquement au bien-fait de la retraite, au masque de silence qu'il y a dans la retraite.

Alors qu'en fait son âme essaie de lui dire : “Sois en retraite vis-à-vis du monde !”

Cela n'a rien à voir avec le fait d'aller dans un monastère et ne plus manger que des haricots germés, ne plus voir ou entendre la télévision ou la radio, ne plus savoir quel est le président ou le premier ministre, ne plus jamais voter... Être en retraite par rapport au monde, cela veut dire : retirer les sens et les passions du monde.

Être en retraite par rapport au monde, cela veut dire : retirer les sens et les passions du monde.

Alors pour tous ceux qui ont envie de jouer les moines et les petites nonnes, je leur conseille, n'allez pas sous le clocher mais retirez-vous dans votre temple. Retirez vos sens du monde, vos passions du monde ! Gentiment, doucement, philosophiquement. Et vous verrez qu'en très peu de temps, les atomes du Maître vont rentrer en vous et modeler la pensée. Et sans aucun effort, vous allez aller vers des conceptions de plus en plus grandes !

“Tiens, moi qui n'ai même pas fait d'étude, comment cela se fait que je puisse faire de si grandes abstractions ? Comment cela se fait que je sois capable de comprendre telle ou telle chose ? Comment cela se fait que j'ai pu lâcher telle idée sans me combattre moi-même et m'ouvrir à une autre comme par miracle ? Tiens, c'est peut-être le printemps après tout.”

Tu as raison, c'est vrai, c'est le printemps. C'est le vrai printemps pour toi, c'est le printemps de l'âme !

Et ce printemps-là, c'est ce qui annonce la venue du Soleil, la venue de l'été, la venue du Roi, de ton Roi, celui qui es Toi.

Et sa venue, cela veut dire quoi ?

Sa venue, cela veut dire que enfin, il a suffisamment travaillé sa Matière, travaillé cette part de lui-même qui est la personnalité, pour pouvoir en entier descendre et repartir.

Parce que qu'est-ce qui fait que Dieu ne peut pas descendre en entier ?

Ce qui fait que même la cellule des organes, même la cellule de la peau serait une cellule divine et consciente de sa divinité.

Cela vient du fait que, au contraire de ce que pensent ou donnent à penser les philosophies actuelles, ou du moins de ce que les voiles cachent, ce qui fait que ce que l'on ne peut voir de la philosophie que ce que l'homme conclut actuellement, et il conclut que : il y a l'homme, et il y a Dieu, et il faut que l'homme retourne vers Dieu.

Nous, nous pensons que Dieu n'a pas fini de descendre. Dieu n'a pas fini son incarnation et c'est parce qu'il n'a pas pu descendre tout en entier qu'il existe encore aujourd'hui Pierre, Paul ou Jacques.

Tout se fait petit à petit, tout doucement.

Vous-même, vous n'êtes pas un adulte dès la sortie du ventre de la mère. Vous ne sortez pas du ventre de la mère avec un 45 comme pointure ! Au contraire, vous avez des tout petits pieds, tous chauds, fragiles, qui n'arrivent même pas encore à marcher.

Mais pour Dieu, c'est la même chose. Et c'est parce que pour Dieu c'est ainsi que pour vous c'est ainsi, dans votre microcosme, dans votre micro-vie.

Vous êtes non seulement l'incarnation de Dieu, mais aussi la naissance de Dieu.

Et ce qui se passe en ce moment à travers vous, à travers la multitude de vos incarnations, c'est que petit à petit, par le poids de ces incarnations, Dieu descend.

Autrement dit, chaque incarnation est comme un pas gagné dans la descente dans la Matière. Pour Dieu, c'est la même chose.

Il se dit : “Tiens avec Paul, je vais aller jusqu'à telle étape ; avec Jacques, je vais aller jusque-là ; avec Julien, jusque-là ; avec Roland, jusque-là.”

Et au fur et à mesure de ces différents masques qui sont toujours et authentiquement lui-même, il va enfin un jour descendre complètement dans la Matière.

Et ce point qui est le plus bas et en même temps le plus haut.

Alors, au lieu de vous comprimer, comme des êtres qui chercheraient à être des fusées pour monter au ciel.

Et pourquoi est-ce que l'homme pense toujours à ascension quand il pense à la spiritualité ? Ascension quand il pense au Cosmos, quand il pense aux initiations ?

Quand il pense cela c'est pour la même raison que tout à l'heure lorsque l'homme est capable de faire la guerre, c'est parce qu'en lui il y a un symbolisme, un archétype beaucoup plus grand qui le dépasse, et que psychologiquement il n'arrive pas à interpréter. Alors, dans sa micro-psychologie, dans sa micro-société, dans sa micro-culture, dans sa micro-intelligence, en ressentant cette impulsion de pousser il se dit : “La spiritualité c'est l'ascension.”

C'est vrai qu'il y a un mouvement d'ascension chez l'homme, mais ce mouvement d'ascension vient du mouvement de Dieu, qui sait qu'il doit retourner mais qui sait aussi qu'il n'en a pas fini d'aller vers la terre. Et c'est là que le mystère de la vie du disciple s'éclaircit, c'est là qu'on comprend pourquoi la vie du disciple est une vie à conflit, il comprend pourquoi d'un côté il a envie d'aller au ciel et pourquoi d'un côté il dit à Dieu, devant un gros plat de spaghetti en sauce ruissellante : “Pardonne-moi seigneur mais j'ai tellement faim, je suis tellement gourmand et j'aime tellement, me vautrer dans les fruits de ta terre, c'est tellement bon !”

Le conflit vient de là, alors qu'après passe un curé, un yogi ou un soufi qui vous montre du doigt et qui vous disent : “Mais tu ne sais même pas encore retenir tes passions ? Gourmand ! Ne sais-tu pas qu'il y a un enfer pour les gourmands ?”

Il suffit que vous, vous preniez cela comme une culpabilité, comme un complexe, comme une vilaine image, pour que d'un seul coup de vous-même vous fabriquiez les lois de Dieu, que Dieu n'a même jamais interprété. Il n'a jamais même pensé quand j'aurais existé, la gourmandise, pourquoi ?

Tout simplement parce qu'elle ne trouve aucun mal à aimer des choses qui sont aimables ! Est-ce que les pommes existent pour qu'elles soient crachées, est-ce que l'eau existe pour qu'elles soient vomies ? Pas du tout !

Pour que l'homme boive de l'eau, il faut que l'eau soit bonne ! Tout est un langage d'amour ! Et lorsque l'homme aura compris cela, il ne sera plus gourmand.

Tout est un langage d'amour !

Pourquoi la pomme se fait si belle, si douce, si sucrée, si mûre ? C'est par amour ! Pour être aimé de son croqueur et pour être croquée parce qu'elle sait que l'air est son rôle et elle va faire toute cette beauté pour attirer l'appétit de l'homme qu'elle doit nourrir !

Car sans cet appétit et sans cette attraction, l'homme ne se nourrirait jamais !

Si Dieu n'avait fait que des cactus, cela aurait rendu les gens beaucoup plus acètes mais cela les aurait fait mourir de faim ! Alors pour le nourrir, l'homme a trouvé que la pomme avait du goût, que le raisin avait du goût, et que lorsque le génie humain se mettait de la partie et qu'avec du blé, de l'eau et des pommes on faisait des tartes délicieuses, alors il se met encore plus à manger.

Le seul problème c'est qu'il ne faut pas trop manger ! Mais là est encore la question de juste mesure dont je parlais tout à l'heure. Et trouver cette juste mesure c'est trouver Dieu et c'est trouver le point d'Amour.

Trouver cette juste mesure c'est trouver Dieu et c'est trouver le point d'Amour.

Ce point d'Amour si capital dans la relation avec tout. Dans la relation avec la pomme, avec le yaourt, avec la truite pêchée fraîche du lac ; avec l'autre, avec le sexe de l'autre, avec l'enfant que l'on crée avec l'autre ; avec le monde entier !

L'homme se refuse tout parce qu'on lui a fait croire - et il l'a bien voulu - on lui a fait croire que tout était l'inverse de Dieu, tout était le démon. La tarte aux pommes c'est le démon ! La glace au chocolat c'est le démon ! Le sexe de ta femme c'est le plus grand des démons !

À partir du moment où, suffisamment enfantin et naïf, il a été capable de croire ces choses, alors le monde entier est devenu non seulement un piège mais aussi l'expression du Diable. C'est pour ça que l'église a dit que le Diable avait Royaume sur la Terre.

Mais qu'est-ce que cela voudrait dire ? Un Dieu tout puissant au Ciel et un Diable tout régnant sur un caillou comme est la Terre dans le système ? Est-ce que donc le pouvoir de Dieu qui est cosmique serait remis en cause par un petit diablotin qui règne sur un petit caillou dans le fin fond du cosmos ? Non !

Cependant si on veut le croire c'est ce qui arrive. Et, d'un seul coup, on voit les tables devenir ascétiques, on voit que le père des familles, tout inquiet de spiritualité, oblige ses enfants à ne boire que de l'eau et à manger du pain sec !

Alors que l'enfant, tout pur, quand il dévoire une brioche est plus près de Dieu que tous les yogis du monde ! Il loue la vie, il la croque à plein de dents, il est entier, il est complet !

L'enfant, tout pur, quand il dévoire une brioche est plus près de Dieu que tous les yogis du monde !

Le rôle du parent sera uniquement de lui faire comprendre le rôle de la mesure, mais surtout pas de le priver du plaisir. Un homme sans plaisir ne peut pas aller à Dieu !

*Un homme sans plaisir ne peut pas aller à Dieu !**

La bonne nouvelle ! Je vois que les hommes s'intéressent déjà beaucoup plus aux femmes et vice versa !

  • rires

Je vous le redis, un homme sans plaisir ne peut pas aller vers Dieu. Pourquoi ?

Tout simplement parce que l'emprave psychologique que va créer l'homme pour se priver de plaisir ou s'éloigner de la jouissance va faire résonner un manque de connexion, de sensitivité et sensibilité de la personnalité vis-à-vis de l'âme. Et tant que la personnalité ne sera pas réceptive à l'âme, sensible à l'âme, elle ne pourra pas connaître l'âme.

La Sensibilité - La Sensitivité

Et cette sensibilité, cette sensitivité, elle s'exprime du haut en bas, complètement jusqu'en bas.

Et c'est celle qui est dans vos orteils qui vous fait sentir la chatouille de l'herbe qui pousse. C'est celle qui est au bout de vos doigts et qui vous rend habile dans l'acte d'amour. C'est celle qui est au bout de votre langue et qui vous fait vous délecter d'un bon plat.

Mais il ne faut pas que cette sensibilité, cette sensitivité soit toute tournée uniquement vers la langue, les doigts, les orteils et le sexe. Là est le problème, là est le choix de la mesure que l'homme doit faire et trouver.

Il y a donc un temps pour laisser aller cette sensibilité à l'extérieur pour connaître le monde.

Ne serait-ce que pour se sauvegarder du monde : si j'ignore que le feu est du feu et qu'il est chaud, je vais me précipiter dans les flammes sans arrêt et je ne vais pas vivre trois jours sans être complètement carbonisé ! Donc il va même de ma survie de pouvoir connaître le monde, le répertorier, le sensibiliser.

Ensuite il en va simplement de ma relation avec lui.

Mais ce qu'il ne faut pas faire c'est que donc tout est constamment investir la sensibilité dans ces sens qui sont vis-à-vis du monde. Il faut de temps en temps regrouper tous ces sens en un seul, que j'appellerai le sens du cœur.

Et ce sens du cœur, une fois regroupé, comme une torche aurait regroupé toutes ses flammes et qu'elle est tresse ensemble pour faire un immense incendie. Il faut ensuite que ce sens majeur et unique soit suffisamment centré sur lui-même, à l'écoute du monde intérieur, pour alors sentir l'âme. Exactement comme un doigt va à la recherche de la sensation dans les cheveux de la bien-aimée.

De la même manière, il faut réunir toutes ces flammes, n'en faire qu'une flamme et aller toucher du bout de la flamme le soleil de l'âme. Et vous verrez qu'en très peu de temps l'âme ne sera plus pour vous un monde inconnu, dont seuls les initiés peuvent parler.

Même si vous n'aurez pas les mots pour le dire, vous aurez le cœur pour le sentir.

C'est ce que je vous souhaite.

Alors quand je parle de la juste mesure, qu'est-ce que je veux dire ?

La Juste Mesure

Cette mesure que l'homme doit trouver.

Et quand je dis que l'homme doit trouver, est-ce que cela veut dire qu'il est seul, tout seul avec cette grande énigme, avec cette grande épreuve ? Non ! Il n'y a pas d'épreuve dans l'Univers.

Étant donné que tout n'est que l'incarnation de Dieu et que c'est lui qui s'incarne volontairement, il ne peut pas se prévoir, sur le chemin pour pimenter le voyage des petites épreuves, au cas où pendant le voyage, les choses seraient monotones et qu'il faudrait de la diversité. Il n'existe aucune épreuve.

Mais par contre, il y a des zones d'attachement. Et pour pouvoir aller plus loin, Dieu doit se prouver à lui-même qu'il est suffisamment détaché de la nature de la vie, dans une telle ou telle zone.

Vous allez me dire : “Mais pourquoi est-ce qu'il y descend s'il risque de s'y attacher ?”

Correct ! Bonne question !

Il y descend parce qu'il n'y a pas que l'attachement. Il y a aussi des très bonnes choses à rencontrer, dans la Matière par exemple.

Le risque n'est qu'un facteur, qui n'est même pas un facteur de danger d'ailleurs, puisqu'il va y avoir tellement d'incarnation qu'au fur et à mesure, Dieu va se libérer de son attachement. Donc on ne peut même pas le voir comme un danger. Mais c'est un risque d'éloignement momentané. C'est une perte de conscience qui est en même temps une perte de temps.

Mais quand je vous dis ces choses, il ne faut pas croire que : tiens, Dieu aurait dû rester conscient jusqu'au bout pour qu'il n'ait pas de perte de temps puisqu'il faut se dépêcher de retourner quelque part.

Il faut savoir que dans le Cosmos, le temps est infini et que le temps perdu à deux ou trois illusions, à l'illusion des sens ou à l'illusion de l'ambition, du statut social, ce n'est pas si grave. Et c'est parce que ce n'est pas si grave que le pardon peut exister.

Mais quand cela peut devenir grave, comme dans le cas de certains qui vont jusqu'à déclarer les guerres, fomenter les guerres, exterminer des races, alors là, Dieu ne se le pardonne pas à lui-même.

D'ailleurs, parfois, je vous l'avoue, il n'en croit pas ses oreilles.

Mais il se dit : “Comment ? Ça, c'est moi, ce n'est pas possible !”

Alors avec une gomme, il vient et il efface, en pleurant. Il se dit : “Ce n'est pas possible ! C'est impossible que telle incarnation puisse faire telle chose ! Il faut l'enlever !”

Et il efface le lien qu'il y a entre cette série d'incarnations qui n'a abouti qu'à quelque chose de mal, qui n'a fait que le mal, et lui, qui est le principe resté suffisamment conscient sur son plan divin. Ce qui fait que, automatiquement, il doit recommencer à la base une évolution pour réaboutir à une personnalité suffisamment modelable pour qu'elle soit un jour divine.

Le Châtiment Divin

Vu d'en bas, on appelle ça le châtiment divin, car pour la personnalité, cela semble être un mauvais quarteur, c'est certain. Mais en fait, comme la personnalité est une illusion, il n'y a personne qui souffre. Il y a simplement quelque chose qui n'a plus le droit d'exister parce que, eh bien oui, cela a mal tourné.

Et vous allez me dire, tiens, voilà un concept bizarre.

Cela a mal tourné.

“Est-ce que tu veux dire que, par exemple, Dieu ne pourrait pas prévoir quand ça tourne mal et que, malgré donc l'abondance de son Plan, il peut y avoir des moments où les choses vont mal, comme si Dieu ne pouvait pas tout prévoir, comme s'il pouvait y avoir des ratés ?”

Si tu as compris cela, si tu as accepté cela, tu es proche de la compréhension finale.

Tu es proche non seulement de comprendre ta divinité, de comprendre le rôle de l'Univers, le rôle de la manifestation, mais aussi tu peux comprendre qu'à l'étape là, c'est ta responsabilité à ce moment-là.

Et tu ne plus ce petit moine ou cette petite nonne ou ce demi-ascète qui essaye d'aller vers l'illumination. Tu deviens d'un seul coup un Dieu responsable, très heureux, très content de lui-même d'avoir réussi à se reconvaincre qu'il était Dieu. Et ainsi avoir permis l'incarnation finale de Dieu, l'aboutissement de son incarnation.

Et à ce moment-là, content d'avoir comme échappé au massacre, échappé au risque sur le champ de bataille, tu n'as de cesse d'aller aider les autres à se ressouvenir, aider les autres à retrouver la Conscience, aider Dieu dans son incarnation.

La difficulté qui est tienne, la difficulté de vivre, d'être incarné, ta peur face à la vie, ce n'est pas la tienne, c'est celle de Dieu et il faut que tu l'aides.

La Peur de Dieu

Et c'est là que ce grand Dieu immense et puissant a besoin d'un petit enfant de la terre, un petit enfant qui lui montre le chemin, à lui, le grand Dieu qui sait tout.

Et c'est ce qui est intéressant dans ta relation avec lui, vois-tu, c'est que quelle que soit ta petitesse et quelle que soit sa grandeur, vous avez besoin l'un de l'autre et vous ne pouvez pas exister l'un sans l'autre !

Alors une bonne foi pour toutes, fais la paix avec Dieu ! Ne lui pose plus de questions, il ne peut pas te répondre, il n'a plus envie de se descendre dans le monde !

Et ces questions-là, les questions qu'il se pose, il n'y a que toi qui peux y répondre.

Comment tu peux y répondre ?

En participant, en vivant, en allant plonger dans l'eau des océans, en montant sur le dos des montagnes, en allant pratiquer tous les rituels du monde, mais jamais pour trouver Dieu : pour montrer à Dieu ce qui existe.

Alors demain quand tu vas vivre, imagine que Dieu est ton meilleur ami, prends-le par la main et emmène-le voir ce qu'est le monde, parle-lui, dis-lui : “Eh bien ici tu vois il se passe ceci et ceci !”

N'ai jamais le réflexe de lui dire : “Dieu, le Père, peux-tu arranger cette situation pour moi ?” Dieu, le Père ne le peut pas.

Alors tu vas me dire : “Mais là tu remets en cause le fondement même d'une multitude d'églises, la prière, l'intervention de Dieu, la grâce de Dieu, le miracle de Dieu, la présence de Dieu !”

Bien sûr je le remets en cause ! Mais je ne renie pas l'existence de la prière, l'existence de Dieu, de la grâce de Dieu, de la compassion du pouvoir de Dieu. Je renie le concept que tu en fais !

De quelle manière donc tu dois prier ? Puisque ce grand Dieu des églises existe quand même.

Maintenant que tu as l'idée assez pure, tu peux revenir à croire à son existence. Avant c'était un blasphème et une erreur, maintenant c'est une vraie Foi.

Prier Dieu

Alors comment tu dois le prier?

Tu dois le prier comme l'initié le prie, en sachant qu'il est le Dieu de toutes les vies, le Dieu de toutes les âmes, le Dieu de tous les temps, de tous les mystères, de tous les Univers et que pour cela tu le respectes et tu lui accordes sa divinité.

Mais en même temps, tu sais qu'il est le Dieu enfant retourné dans la matrice de la Matière et que tu dois l'aider puisque tu es le seul à être le plus conscient sur ton plan de vie qu'est le plan physique : c'est à toi de l'aider.

Et tu dois vivre cette responsabilité comme étant le plus Grand Service du Monde.

Tout le monde cherche à servir ! Tout le monde veut se précipiter comme infirmiers ou infirmières dans les pays d'Afrique ! Ils veulent tous aller se noyer dans le Nil pour aller repêcher tous ceux qui y sont tombés ! Ils veulent tous aller même sur la Lune au cas où des Martiens y seraient arrivés et qu'ils seraient malades !

Quand tu sens en toi comme cela cette grande pulsion à aller sauver les autres, sauver les hommes, pense à sauver le Dieu dont tu es responsable avant tout.

Pense à sauver le Dieu dont tu es responsable avant tout.

Et à travers cette protection que tu fais sur toi-même, à travers cette salvation que tu fais à l'égard de toi-même, tu auras la clairvoyance, le talent d'aller aussi sauver tous les autres ! Mais tant que tu n'as pas commencé à te sauver toi-même, tu ne pourras pas sauver les autres, parce que tu ne sauras pas ce qui doit être sauvé, comment cela doit être sauvé, qui est à sauver...

Et est-ce qu'il y a d'ailleurs quelque chose à sauver ? Non ! On emploie comme cela des grands mots pour faire très peur aux petits enfants. Comme ça ils reviennent vers le curé. Et comme ça le curé peut exister.

Ne croyez pas que je sois contre les curés. Je leur tire souvent la robe et la moustache mais je ne suis pas contre. Absolument pas. Il faudra toujours un curé tant qu'il y aura un chrétien alors dans cet échange de karma, je les laisse en place. Ne croyez pas que je sois contre eux. Simplement je ne suis pas tout à fait avec eux disons.

Donc ce que je veux dire c'est que quand vous priez, ne soyez pas simplement des enfants aveugles qui réclament : "Ôh Dieu tout puissant du haut du ciel, envoie-moi mes haricots chaque jour, remplis mon compte en banque. Fais en sorte que je puisse rencontrer d'occasion et à un prix abordable la voiture de mes rêves ! Fais en sorte que je puisse épouser une femme superbe ou un homme extraordinaire qui ne perd jamais de sa séduction et qui est toujours viril à souhait ! Et je te promets que pour compenser je ferai du tantra. Je penserai à toi dans l'action tu vois !”

Il ne faut donc plus être des enfants, ça suffit !

Les enfants c'est une bonne chose, tant que l'on est aussi dans le corps physique un enfant. Mais si tôt que sonne l'âge adulte il faut cesser de l'être sinon la vie devient très vite un enfer !

Et c'est ce qu'est la vie des hommes : un enfer !

Parce qu'ils sont face à une responsabilité qu'ils ne peuvent pas assumer. Parce qu'ils n'ont pas voulu mûrir ou parce qu'ils n'ont pas essayé de mûrir ou qu'ils ont résisté à la maturité.

Alors ils se trouvent là, en bloc, face à une responsabilité immense qu'ils soupçonnent, qu'ils sentent et face à laquelle ils baissent les bras.

Et alors comme pour se déculpabiliser mais en même temps tous se reprochaient, ils font le compte de leurs défauts.

Ils se disent : “Dieu c'est bien beau tu existes tu veux que je revienne vers toi mais regarde quels problèmes ! Je suis accablé, je suis orgueilleux, jaloux, impropre, sexuel. Je maudis mon voisin chaque fois qu'il me regarde de travers, je ne peux pas m'en empêcher, il y a en moi un Diable féroce alors que je voudrais tant revenir vers toi.”

Automatiquement on fait ensuite le compte de ce qui ne va pas et on croit qu'il y a une personnalité qui tire d'un côté alors que l'âme veut aller de l'autre.

Ce qu'il faut c'est un point d'équilibre, un apprentissage, une ouverture progressive mais continuelle. Il faut donc une culture.

Un homme ne devient responsable que si on lui apprend la responsabilité.

Et quand il s'agit de responsabilité spirituelle, quand il s'agit donc de lui montrer quel est son rôle dans l'Univers - ce qui est l'enseignement le plus immense et le plus délicat. Apprendre à mûrir est une chose parfois difficile.

Non pas parce que mûrir en soi est difficile, mais parce que l'homme résiste, le masque de Dieu résiste à Dieu. Jusqu'à ce que finalement par les pressions de Dieu et de la Terre réunies, le masque finisse par céder et il n'y a plus que Dieu.

Et à ce moment là toi tu crois que tu es monté vers Dieu, que tu as reçu la quatrième initiation majeure, que tu es monté sur la croix et que tu as pu voir la Lumière grâce à ta grande purification, mais en fait si Dieu n'était pas descendu vers toi, il n'y aurait eu personne sur la croix. Car c'est lui que l'on cloue, ce n'est jamais toi qui est cloué, ce n'est que lui.

Crucifixion

Et c'est pour cela qu'au moment de cette crucifixion cosmique, chose que tous les disciples expérimentent au moment de cette grande alchimie, c'est pour cela qu'au moment de la crucifixion il n'y a aucune peine, il n'y a que de la joie.

Certaines résistances les dernières essayent de partir et s'il y a une forme de douleur c'est bien dans ce lâcher prise, mais ce n'est jamais à cause de la crucifixion, au contraire c'est une grande joie !

Alors vous pouvez me dire que maintenant vous avez compris : tout n'est qu'une incarnation du divin par face successive et que le Christ que je mets au Ciel comme étant le bras droit du Père, je peux le mettre aussi en moi comme étant moi-même et comme étant celui qui est au ciel. Et je dois l'aider car lui aussi est descendu car lui-même est un aspect du Père dans son incarnation.

Et c'est pour cela qu'il a dit je suis la Lumière du Monde, je suis l'Âme du Monde.

L'âme c'est la Lumière. Toutes les âmes sont ou apparaissent sous forme de lumière.

Le Christ a dit : “Je suis la Lumière du monde.”

Et tous les cabalistes savent que après le point initial que l'on appelle Dieu, il y a manifestation de la lumière donc manifestation du Christ qui dit aussi qu'il est la vie de toutes choses, donc l'Âme du Monde et de tous les mondes, l'âme ou le principe athmique de toute chose qui sera créée.

Le Christ n'est donc pas simplement ce grand frère spirituel vers qui l'on doit se ruer les bras ouverts, que l'on doit embrasser dans l'espoir qu'il nous mènera au Père.

Le Christ c'est aussi donc l'Âme et surtout l'âme, votre âme, l'Âme du Monde, l'Âme du Cosmos et l'Âme de Dieu !

N'oubliez pas que puisque tout est Dieu, Christ est l'âme de Dieu.

Et c'est pour cela qu'il est le Fils, c'est pour cela qu'il est semblable à Dieu. C'est pour cela qu'il fait tout pour que le monde ait lieu car il porte en lui en même temps la Loi de Dieu.

Puisqu'il est l'âme, il reçoit, en même temps que cette âme, l'itinéraire du voyage de l'âme qui est de descendre, descendre... Mais quand je dis descendre, il ne faut pas imaginer qu'il y a un endroit de l'espace où l'on descend, comme on descendrait dans la cave. Tout se passe à l'intérieur du même point qu'est l'Esprit.

Il n'y a aucun espace parcouru pour descendre. Il y a simplement des états parcourus, des états de cristallisation, de densification.

Alors vous pouvez me dire, comme question gros lot de la fin du contact, puisqu'il faut bien que l'on se sépare bien que je vous garderai des jours si je le pouvais. Comme donc question gros lot pour couronner le contact vous pouvez me dire mais : “Pourquoi est-ce qu'il descend ?”

Et bien là je vous dirais que je peux vous répondre à une part du mystère tandis que l'autre part restera toujours caché tant que depuis la flamme de votre coeur vous n'aurez pas touché l'âme de Dieu. Vous ne pourrez donc comprendre que la part que je vais vous indiquer.

C'est que la Vie que l'on peut appeler Dieu, la vie est un acte perpétuel. C'est donc quelque chose qui tourne et se renouvelle, qui a lieu et qui se défait pour retourner à sa Source, où est ce que l'on appelle le Grand Repos.

Cela veut dire quoi tout ça?

Est-ce que cela veut dire que Dieu vit dans son royaume, il s'use, il vieillit alors il revient dans la matrice de la Matière pour se refaire par l'incarnation une jeunesse ?

Si on prend les choses très mot-à-mot, grossièrement oui, c'est à peu près cela.

La Nature de Dieu

Mais si on prend l'explication dans un sens subtil je dirais que Dieu en fait ne vieillit pas, ne s'use pas, il n'est même pas dans un tel état d'existence qu'il puisse s'user ou vieillir, mais simplement l'acte de la régénération, non pas au sens qu'il y a compensation d'une vieillesse acquise. L'acte de la régénération, donc, est un fait naturel à Dieu.

Vous pouvez aussi alors grossièrement tirer la conclusion qu'il ne peut pas s'empêcher de se régénérer, mais en même temps il faut savoir qu'il ne vieillit pas, qu'il n'est pas quelqu'un qui s'use.

Pour parler de la nature de Dieu il faut aller toujours au contre-sens de ce que le concept exprime et c'est là où l'exercice devient très difficile, car quand on parle de régénération, l'homme imagine qu'il y a vieillissement d'un côté. Or il n'y a pas vieillissement, alors on ne comprend pas pourquoi on parle de régénération.

Si tu veux comprendre ces concepts avant d'avoir touché depuis la flamme de ton cœur le monde de l'âme, alors essaye d'abstraire au maximum et dans cette abstraction tu arriveras peut-être à pressentir ce qui est dit.

Imagine donc en poussant ton abstraction au maximum que Dieu serait un être immense, je te l'accorde, inconditionné, je te l'accorde, impalpable, je te l'accorde, mais que à l'intérieur de cette forme qui est la sienne, et qui apparaît comme étant sans forme aux yeux de l'homme, il y aurait un double aspect : un aspect Vie et un aspect Repos ; un aspect Activité et un aspect Sommeil. Et que cette activité peut être supposée à peu près correctement que si on fait mettre en résonance le concept de régénération.

Car si je dis simplement Activité, je vais voir des milliers de cerveaux en train d'imaginer que Dieu devient un grand maçon, qu'il remonte ses manches, qu'il prépare la truelle et le mortier et qu'il commence à façonner des mondes, des galaxies, parce que le réveil a sonné et que commence l'ère de la Manifestation et de la Création.

Il n'y a pas d'un seul coup Dieu qui se réveille de son sommeil et qui se dit : “tout ce que j'ai vu en rêve maintenant je vais le fabriquer. Adam et Ève, le vilain serpent, la pomme et toute l'histoire...”

C'est pour cela que j'ai si souvent dit que Dieu n'est pas un créateur dans le sens du concept que les hommes utilisent si souvent.

Il y a une zone d'activité, et grâce à cette activité je peux affirmer, du plus loin que ma philosophie me permet de voir, que Dieu, ainsi, perpétue sa vie mais sans qu'il dépende pour sa survie entièrement de cette activité car il est tout autant vivant dans son sommeil, c'est à dire dans son aspect non manifesté.

Alors maintenant que je vous ai bien écrasé le cerveau avec tous ces contre-sens qu'est-ce qu'on va en tirer en sortant ?

Est-ce que Dieu existe, est-ce qu'il n'existe pas ? Est-ce qu'il est platrier ou pas ?

Ce qu'il y a de bien avec le langage que permet l'intelligence humaine c'est que l'on arrive à vider les esprits de toutes choses lorsqu'on sabote le discernement. Lorsqu'on sabote l'analyse, on arrive à un tel point par le sens et le contre-sens que l'esprit abandonne et c'est là que Dieu apparaît.

Ne t'inquiète pas, ce n'est pas important que Dieu même existe ou pas, qu'est-ce que ça peut te faire ? C'est toi qui est là pour l'instant ! C'est toi qui doit te débrouiller avec ta vie et avec ta divinité ! Alors savoir si Dieu est ceci ou cela, s'il a prévu les nombres ou pas, les rayons ou pas, qu'est-ce que cela peut faire ?

Tu vas me prétexter : “C'est important si je veux savoir ce que je dois choisir comme école initiatique, comme rituel, c'est important parce que j'ai droit de savoir ! C'est mon droit le plus légitime et tu dois respecter ce droit en m'apportant un peu de connaissance, c'est le moins que tu puisses faire !”

Tu as le droit de me rétorquer cela mais le problème c'est que, en même temps que tu as le droit légitime et absolu et beau et bon de réclamer cette connaissance, je n'arrive pas à te la donner ! Et non pas parce que j'aurai des problèmes à te la donner ou parce qu'il ne faut pas te la donner mais parce que tu aurais des problèmes à la recevoir dans son entier.

Alors vois-tu la qualité la plus importante chez un disciple ?

Ce n'est pas tant de vouloir Dieu, vouloir la connaissance et faire des efforts ! C'est aussi de savoir garder sa place, savoir accepter un état d'ignorance ou une étape passagère où il ne peut pas encore comprendre.

Mais pendant que tu réserves tes énergies, tu peux les consacrer, du fait que tu ne les investis pas dans cette quête effrénée ou de toute manière ton masque ne peut pas aller contempler les choses, tu peux prendre toutes ces énergies ainsi épargnées et les unir dans ton cœur et aller toucher par ton cœur la Vérité fondamentale. Cette Vérité dont aucun prophète ne peut parler.

Si bien qu'il y a un peuple qui a décidé d'avouer et de conclure et de dire et de proposer comme principe de Foi que le nom de Dieu est un nom que l'on ne prononce pas, que le visage de Dieu est un visage que l'on ne peut pas voir sous prétexte d'être brûlé. Et ils avaient raison, ce n'est pas pour mettre en garde contre le pouvoir de Dieu ou pour faire éloigner les prophèmes, ils parlaient simplement du masque.

Pierre ! Tu ne peux pas connaître Dieu ! Mais par contre ton Christ intérieur qui est l'âme de Dieu, ce Christ là, il peut se connaître lui-même, alors il faut que tu raisonne Pierre, il faut que tu lui dises de ne plus courir partout et de gaspiller les énergies du Christ, car Christ, sans ses énergies, n'arrive pas à se connaître lui-même et à connaître son Père, Dieu.

Donc, si vous avez quelque intelligence, utilisez-la non pas tant à dévoiler les mystères de Dieu, mais à contenir les passions de Pierre, afin qu'il soit l'homme de Dieu et ainsi Pierre recevra les clefs du Royaume. Les clefs lui seront remises, tout homme est destiné à devenir Pierre.

Pierre, la Pierre du Temple, la Pierre Angulaire.

Ce n'est pas que l'histoire d'un seul homme qui a vécu il y a 2000 ans, tous ces personnages sont en même temps qu'ils ont existé eux-mêmes réellement, des prototypes de l'histoire, de l'humanité en général et de chacun de vous.

Tout homme doit devenir le Pierre porteur des clefs du Royaume, comme tout homme doit réveiller le Christ ainsi qu'il est né au soir de Noël. Comme tout homme doit aussi crucifier ce Pierre où le Jésus qui portait le Christ, afin qu'il ressuscite et qu'il ne soit que l'Âme du Monde et que cette âme, ainsi débarrassée de son expérience nécessaire puisse retourner à Dieu, l'Éternel.

C'est ce que je vous souhaite, soyez patient, soyez indulgent.

Ne soyez pas curieux autant que vous êtes gourmand, cela va ensemble.

Les curieux sont toujours aussi très gourmands parce qu'ils ont faim de tout ! Si je calme mon esprit je peux aussi calmer mon sens, le sens du manger.

Faites toutes ces choses et quand vous irez mieux nous nous retrouverons et vous verrez que c'est vous qui m'apprendrez des choses, ça me sera d'ailleurs un grand plaisir d'apprendre enfin des choses de la Terre ! Ceci était une plaisanterie, mais c'est sur cette plaisanterie que je veux vous quitter.

Et je veux que vous conserviez de moi le souvenir d'un personnage qui sachait rire et qui savait faire de toutes choses un objet de rire.

Le Rire

Il faut aussi que vous même sachiez rire, il faut que vous cultiviez le rire !

Non pas comme quelqu'un qui veut rire, rire de tout, rire avec la gorge, avec le ventre mais rire depuis la raison, en voyant que chaque chose en fait n'est pas si importante ni si dramatique que cela.

Mais que par contre quand quelque chose devient suffisamment dramatique pour réveiller votre responsabilité, alors là, tout entier, vous vous enfoncez dans le Service et le Travail pour redresser l'exagération, afin qu'elle n'entraîne pas trop de ses petites divinités vers l'abîme sans fond.

Si vous voulez servir Dieu, faites cela, ne cherchez pas le Service là où il n'est pas, le service est immédiat, constant ! Servez-vous vous-même ! Sauvez votre Christ ! Sauvez votre Dieu, empêchez-le donc de s'abîmer, de souffrir. Et sauvez les autres dieux chaque fois que vous le pouvez et si vous ne pouvez pas ne dramatisez pas, ne pleurez pas, ne pensez pas : “Oh un dieu perdu ! Que je suis malheureux !” Dieu ne meurt jamais.

Celui qui ne peut pas comprendre sera renouvelé. Ne pleurez pas ! Priez au contraire pour que cette forme, pour que ce Pierre inversé, ce Pierre trop diabolique, priez pour que ce Pierre-là soit dissous afin que le Dieu Éternel puisse vivre ou avoir une chance de renaître !

Faites ces choses, je vous salue.

(Date de la conférence : 22 04 1990)

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