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En spiritualité, sur quoi faut-il porter l'ascèse et l'effort spirituel ?
[...] Chaque fois que je prends donc la parole, je ne souhaite pas être écouté.
Je ne souhaite pas être entendu comme l'on essaierait d'entendre la voix de celui qui a raison. Je ne veux pas non plus être respecté, être aimé. Je ne veux pas non plus que l'on fasse de ma parole quelque chose qui est répété. Quelque chose qui va servir de point d'obéissance et de référence.
Ce que je préconise, plutôt qu'un enseignement, c'est vivre un instant présent et un peu plus absolu que les autres moments de votre vie.
S'il se trouve que vous êtes ici, c'est bien sûr pour entendre parler quelqu'un, quelque chose, pour entendre des renseignements, pour avoir des éclaircissements ou pour ouvrir sur une attitude intérieure plus grande. Mais avant toutes ces choses, il faudrait que vous appreniez à vous regarder vous-même.
Et là, je vais commencer à répondre à la question qui a été posée.
Quelle est la place de l'ascèse et de l'effort dans la spiritualité ?
La spiritualité
En fait, je dirais que lorsque l'on parle de spiritualité, on invente un terme qui n'a rien à voir avec la réalité.
On met d'un côté le monde dit profane ou matérialiste, et puis de l'autre côté on invente et on nomme un monde spirituel.
Comme s'il y avait dans l'Univers créé par Dieu deux mondes et deux mondes qui se font la guerre.
Un monde d'où l'on vient et qui serait ignorance, aveuglement, matière, limite et mort.
Et un monde où l'on va que l'on appellerait le monde de Dieu, où il n'y a que immortalité, plénitude, régénération, etc.
En fait, si l'on veut concevoir exactement la spiritualité, il faut lui ôter cette racine matérielle et matérialiste.
Il faut lui ôter en fait son contraire que l'on appelle le monde profane.
On ne peut pas être un homme ou une femme de spiritualité si l'on pense encore qu'il y a un monde profane, un monde aveuglé, un monde sourd et muet, un monde de la Matière. Si on pense à la spiritualité et au monde profane de cette manière-là, le disciple n'arrivera ni à trouver sa place, ni à faire l'effort correct, ni à le faire depuis le bon endroit.
Donc, devenir spirituel ne vient pas du fait que l'on va s'intéresser à la spiritualité, que l'on va apprendre tous les mots sanscrits qui existent, que l'on va suivre tous les séminaires qui existent, que l'on va même prier Dieu, faire de la méditation, du yoga ou je ne sais quoi d'autre. Ce sont des activités comme d'autres et cela ne veut pas dire que c'est de la spiritualité.
Vous pouvez objecter que si je médite c'est un acte spirituel et que donc la méditation fait partie du monde spirituel. Bien sûr, tu peux me rétorquer que la méditation est un acte spirituel et que donc, la pratiquant, tu agis en tant qu'élément spirituel. Mais je te dirais que ça c'est le monde vu depuis ton balcon.
Les notions vues depuis mon balcon sont complètement différentes.
Pour nous il n'y a ni monde profane ni monde spirituel, il y a tout simplement une intention de réalité.
Ce qui fait qu'il y a des hommes qui sont enfoncés dans la spiritualité depuis des années et des années et qui ne sont pas pour autant spirituels. Pourquoi ?
Tout simplement parce que toute leur attitude et surtout leur attitude morale, mentale, toutes leurs conceptions sont en fait dans le monde profane. Et même lorsqu'ils essayent d'imaginer Dieu, ils l'imaginent encore depuis la lunette et le balcon du monde profane.
C'est un peu comme un homme qui est sur le quai et qui voit passer des bateaux. Ces bateaux, il le sait, ils vont vers des pays fantastiques, et d'ailleurs ils n'en reviennent pas. Alors lui aussi d'un seul coup il veut partir sur ses bateaux, il veut faire comme les autres, ces autres qui semblent si heureux de prendre leur ticket de voyage et de n'en pas revenir.
Donc il s'imagine déjà acheter un ticket. C'est ce qu'il va faire car il va au guichet. Il fait comme tout le monde, il va ou à la messe ou au rituel ou à des séminaires. Mais il n'empêche qu'il ne construit jamais son bateau et qu'il reste sur le quai, et que ce sont bien les autres qui partent et jamais lui.
Alors pour se donner l'illusion du déplacement et du voyage, il trotte sur la rive. Il suit en parallèle les autres bateaux et il espère que, en trottant en parallèle sur la rive, il arrivera au même point que les bateaux. Mais à un moment donné le bateau pique droit sur l'horizon et le marcheur ne peut pas suivre le bateau.
Ce qui fait que le marcheur reste sur la rive ce n'est pas parce qu'il a été stupide ou aveugle et qu'il n'a pas su acheter le bon ticket ou bâtir un bateau. C'est tout simplement le poids de ses conceptions qu'ils ont retenues sur la rive.
Un homme, ou disons un esprit, en lui-même n'a aucun poids. Il n'a pas plus le poids de la Matière que le poids de l'aveuglement. Aveuglement dont on parle tant quand on imagine l'âme descendue dans la Matière. L'esprit ne connaît pas le poids. Par contre, ce qui va lui donner un poids immense, c'est la conception qu'il va avoir du monde qui va s'ouvrir à lui et du ciel qu'il va essayer d'imaginer une fois qu'il sera tombé dans le monde. Car c'est tout ce qui lui restera. Une fois qu'il sera tombé dans le monde, il n'aura plus que le recours de s'imaginer ce qu'est le Ciel.
De ce fait, le disciple entame une pensée dualiste.
Il contemple le monde dans lequel il est, il l'analyse, il essaye de se défendre. Et puis, par poussée, inspiration ou intuition, il essaye d'imaginer un monde spirituel, un monde divin. Et pris entre deux chaises, comme vous dites vous-même si bien, il ne sait pas toujours doser la part d'effort qui doit être fait sur le monde de la Matière ou sur le monde de l'Esprit. De même que la part de discernement ou la part de défense ou la part de force qui doit être appliquée sur le monde de la Matière ou sur le monde de l'Esprit.
À partir du moment où l'individu entretient une pensée dualiste, tout l'Univers de la spiritualité lui semble un mystère. Un mystère si immense qu'il ne pourra pas le résoudre de sitôt. Alors il se trouve d'un seul coup le besoin d'avoir un maître. Et il s'invente comme cela une dépendance. Et en haut des maîtres, il place bien sûr Dieu, le suprême Initiateur, celui qui va libérer toutes les âmes.
Et en partant simplement d'une pensée dualiste, on voit un homme qui s'achemine vers une dépendance vis-à-vis d'un système, qu'il soit social, religieux ou philosophique. Puis vis-à-vis d'un homme, parce qu'il cherche un initiateur et qu'il se l'invente vis-à-vis d'un Maître, vis-à-vis d'un Dieu.
Ce qui fait que ce disciple ne peut pas bouger le petit doigt ou bouger le pied sans se poser la question : est-ce que je fais l'effort correct ? Est-ce que je dois faire cet effort-là ou celui-là ? Est-ce que je dois faire ce choix-là ou cet autre ?
Sa vie devient un terrible casse-tête et la spiritualité lui apparaît comme une jungle énorme, où se cachent plein d'énigmes. Énigmes qu'il lui faudra beaucoup de temps à résoudre. Et d'autant plus qu'il y a des énigmes, il pense que pour qu'il y en ait autant, c'est forcément les Maîtres qui les ont posées là, comme des éliminatoires.
Rien n'est plus faux !
En fait, il n'est pas du tout besoin que les Maîtres posent de ci, de là, des éliminatoires, des obstacles, des épreuves. Le Maître n'invente rien, Dieu n'invente rien. Il n'a pas posé un piège X ou Y à un tel moment du Chemin ou de la vie du disciple.
Par contre, dans la sphère intérieure du disciple, chaque émotion, chaque sentiment, chaque attitude morale, mentale, chaque débordement vient s'inscrire comme étant une leçon à apprendre. Ce qui fait que c'est le disciple lui-même qui engendre, dans sa sphère intérieure, le besoin d'être éprouvé. Et il le démontre simplement par l'erreur commise.
Autrement dit, l'homme est celui qui engendre ses propres épreuves. C'est lui qui plante le germe d'une épreuve.
L'homme est celui qui engendre ses propres épreuves.
Et ce n'est pas Dieu qui prévoit qu'à tel endroit il y aura une épreuve sur le plan sentimental, ou sur le plan physique, ou sur le plan philosophique. Absolument pas ! Tout simplement parce que les degrés spirituels n'ont pas été établis comme l'homme l'imagine.
Il faut savoir que, du point de vue de la Loi Cosmique, un homme commence à exister lorsqu'il a quitté la matrice de la Terre. Et qu'avant ce départ, donc, on ne peut pas dire qu'il existe.
Et c'est pour cela qu'avant, il n'est pas question de l'éprouver en quoi que ce soit.
Par contre, dans sa poche, dans son œuf, l'œuf que crée son aura et son esprit replié sur lui-même, dans cet œuf, l'homme va générer des ombres, des trous, des failles. Et automatiquement, il va devoir en boire tout le jus. C'est cela que l'on appelle le karma.
Le Karma
Ce n'est pas le fait qu'il existe un seigneur quelconque qui active une loi X pour que l'élève Y soit purifié. Ce n'est pas une Loi qui vient d'en haut, c'est une Loi qui vient d'en bas. Et je dirais même que c'est une Loi qui vient de l'intérieur de l'individu.
C'est pour cela qu'en fait, même si Dieu n'existait pas ou plus, cela n'aurait aucune importance. Car il y a à l'intérieur de l'homme lui-même suffisamment de principes pour que l'évolution continue, pour que l'homme aille toujours vers une purification et un meilleur.
Chaque fois donc que l'homme dit quelque chose, fait quelque chose, pense quelque chose, il ne doit pas imaginer que cela ait sans importance, ou que Dieu lui pardonnera, ou qu'il pourra racheter son débordement, en faisant ceci ou cela. Chaque fois que tu fais un geste, tu plantes une graine dans ton œuf, l'œuf de ton esprit replié sur lui-même pour le temps de l'incarnation. Et chaque fois que tu plantes une graine, la graine va germer. Et quand elle aura germé, eh bien, elle va devenir un fruit, et ce fruit tu vas vivre avec. Et lorsqu'en vivant avec, tu t'apercevras que son goût est amer, alors tu ne seras pas heureux de ta vie.
Mais il ne faut pas croire que tous les germes ont des mauvais goûts. Il y a ce que l'on appelle aussi le bon karma, une bonne pensée, un bon geste, une bonne attitude. Ces choses vont engendrer de bonnes graines et de bons fruits. Ce qui fait que généralement un homme se trouve avec une part de bons fruits et de mauvais fruits en lui.
Tout le travail du jardinier, tout le travail du guide, en fait, sera d'apprendre à l'homme à ne plus engendrer de mauvais fruits dans un premier temps, donc à arrêter la catastrophe, la création négative. Et ensuite à arracher les fruits mauvais, sans qu'il ait besoin de les manger, comme le karma vécu inconsciemment conduit le disciple à manger toutes ses négativités.
Et c'est là que se pose l'effort et l'ascèse. C'est là qu'entre en jeu le véritable engagement spirituel, l'effort sur soi-même, la prise en charge, la prise en main, la volonté spirituelle.
Il faut savoir qu'il y aura toujours une part de karma que l'homme devra expérimenter, vivre. Donc une part de karma qui le conduira vers des situations inévitables, c'est certain. Mais il y a aussi toute une autre part de karma qui est là comme une somme d'erreurs sans trop d'importance, mais qui sont simplement des mauvaises herbes plantées sur le chemin. Et là il faut simplement savoir être bon jardinier et désherber. Il n'est pas nécessaire de manger toutes ces mauvaises herbes ! Il suffit simplement de se prendre en main et de changer les choses.
L'homme a suffisamment à faire avec le karma inévitable sans qu'il s'oblige à manger toutes les mauvaises herbes du jardin de sa vie. Ce n'est pas utile et ce n'est pas la Loi !
Par contre, prenez un être fainéant qui ne veut ni s'analyser, ni se regarder, ni se prendre en main. Alors celui-là devra manger toutes les herbes, bien sûr, et il aura une vie infecte.
Alors à quoi sert la spiritualité ?
La spiritualité sert dans un premier temps à savoir ne plus créer de mauvais fruits. Et c'est vers cette attitude que tendent toutes les églises, tous les rituels. Et c'est pour cela qu'elles paraissent si intransigeantes et qu'elles élaborent de grandes listes d'interdictions. Tu ne feras pas ceci, tu ne feras pas cela, tu ne penseras pas à ceci ou à cela !
L'homme vit cela comme une grande domination. Il se révolte même contre la chose. Mais s'il se révolte contre la chose, c'est parce qu'il a déspiritualisé le conseil qui était donné par ou les églises, ou certains frères, ou certains sages.
Lorsque la société change, lorsque la vie change, automatiquement on déspiritualise le conseil qui avait fabriqué et tenu debout toute une société, celle qui est derrière. Et c'est pour cela que d'un seul coup un monde qui avait tous ses droits semble éclater dans tous les coins et s'éparpiller.
Mais en fait il faut savoir que ce n'est pas par décadence ou par chute, du moins pas toujours et pas forcément, c'est uniquement par déspiritualisation des conseils qui avaient élaboré la société qui y est avant.
Donc avant que la majorité des hommes acceptent de respiritualiser certains conseils apportés par les sages, il y a toujours un petit moment d'égarement où chacun ne sait plus ce qui doit être fait ou comment le faire, si Dieu existe et de quelle manière, si ce sont les scientifiques qui ont raison... Et cela fait le moment d'égarement que tout le monde connaît plus ou moins aujourd'hui en occident.
Seulement il faut savoir que ce n'est pas de l'égarement, absolument pas.
Les choses n'ont pas changé, les Lois n'ont pas changé, les Lois ne meurent pas, la spiritualité ne se transforme pas parce que l'on passe dans un nouveau monde. Les grands principes restent les mêmes, donc l'homme qui se veut disciple n'a pas le droit de se sentir ou abandonné ou déstabilisé ou sans référence.
Ce sont simplement les appréciations morales et mentales qui, elles, sont extirpées du concept, du conseil qu'avait donné ou l'église ou le frère de Lumière. Et ce n'est que le concept extirpé qui est en train de tomber ou de changer, mais ce n'est pas le principe.
Donc toutes les choses restent debout aujourd'hui comme hier et elles le seront encore demain. Simplement il faut avoir l'œil qui regarde un peu plus loin que le concept actuel. Il faut donc passer par-delà les idées qui ont mené le monde et un monde social, qui ont mené jusqu'à aujourd'hui.
Ce qui veut dire que l'homme va devoir faire un effort de philosophie. Parce que cet effort il aurait eu à faire aussi il y a 200 ans ou 300 ans s'il avait simplement voulu évoluer un petit peu plus que les autres. Les autres qui croyaient dans ces anciens concepts.
L'homme doit faire un effort de philosophie.
Donc le même effort reste à faire à n'importe quelle époque. Il ne s'agit pas spécialement d'une époque comme le passage dans le Nouveau Monde. Rien n'est spécial dans le Ciel.
Par contre sur la Terre oui il y a des changements. D'un seul coup on ne croit plus d'une telle chose, on ne pratique plus une telle chose et le monde paraît changer. Mais en fait celui qui croit que le monde change est autant dans l'illusion que celui qui est victime de ce changement et qui se trouve éparpillé.
La spiritualité c'est ce qui ne bouge pas à travers les âges. Et donc pour entrer en contact avec ce qui ne bouge pas il faut avoir la sagesse, à un moment donné, de se mettre au dessus de ce qui bouge.
La spiritualité c'est ce qui ne bouge pas à travers les âges.
Abandonner donc les concepts traditionnels, les concepts de la masse, ces concepts qui ont pourtant par leurs bienfaits alimenté parfois toute une civilisation.
Civilisation
Mais l'homme est plus qu'une civilisation.
Même s'il est bon qu'une civilisation existe, même si son creuset est indispensable et que des évolutions ont lieu à travers ce creuset, l'homme est au-delà et au-dessus de la civilisation. Il ne doit pas en être esclave ! Il doit s'amuser d'elle, au contraire.
Seulement celui qui est aveugle va être complètement moulé par la civilisation, il pensera comme la civilisation, il parlera comme la civilisation, il mangera et il mourra comme la civilisation.
Donc tant que je n'existe pas, je vais exister selon les modèles et les critères d'une civilisation ou d'un groupe ou d'une famille, d'une nation, d'une idéologie ou d'une église.
Mais cela n'est pas de la spiritualité !
Même si je prends le cas d'exister selon une idéologie, selon une église, cela n'est pas de la spiritualité.
Même si l'on se veut méditant, même si l'on se veut très fort dans la prière, cela ne veut pas dire que cette prière-là est spirituelle, puisqu'elle est toujours prisonnière d'une dualité et d'une conception dualité, automatiquement, elle reste dans le monde profane. Elle ne peut pas emmener l'individu vers la contemplation, c'est impossible !
Donc où doit se poser plus particulièrement l'effort spirituel quand le disciple veut véritablement en faire un ?
Effort spirituel
Il doit poser son effort au niveau des conceptions. Pas du tout au niveau de ses intestins pour faire des lavements sans arrêt, pour avoir le colon propre afin de méditer avec l'esprit plus clair. Il ne doit pas avoir non plus l'effort posé au niveau de son mental pour surveiller ses pensées et répéter le mantra plutôt que de dire une bêtise ! Il ne doit pas non plus poser son effort au niveau de son sexe pour l'empêcher de se brandir, si c'est un garçon ! Tous ces centres-là sont des illusions.
Il n'y a plus de problème mental, il n'y a plus de problème sexuel, il n'y a plus aucun problème lorsque l'individu arrive à la conception juste.
Il n'y a plus aucun problème lorsque l'individu arrive à la conception juste.
Mais tant que la véritable idée n'est pas apparue dans le monde mental du disciple, alors de nombreux fantômes vont pouvoir l'assaillir et lui mener une vie infernale.
Le disciple va enregistrer toutes les impulsions de son corps et s'y identifier.
Ce qui fait que la faim va devenir une occasion de jouissance, la soif une occasion de plaisir aussi, le sexe une occasion aussi de plaisir, la parole une occasion de plaisir aussi. Tout le monde est content de faire de beaux discours et d'être écouté et tout le monde devient très triste lorsque l'on vient de dire une bêtise et que l'on s'est ridiculisé.
Tout devient ensuite sujet à plaisir ou à déplaisir selon que l'on va pouvoir réussir à se satisfaire ou pas.
Et tout cela a commencé à cause de quoi?
A cause d'une chose toute simple mais capitale : l'idée, l'idée juste.
Donc on pourrait dire, en résumé de ma pensée générale, que l'homme n'est rien d'autre qu'une idée qui traverse le temps et l'espace et les formes et les règnes. Et qu'il doit retrouver l'idée juste.
L'homme n'est rien d'autre qu'une idée qui traverse le temps et l'espace et les formes et les règnes. Et il doit retrouver l'idée juste.
Et que tant qu'il n'est pas capable de cette conception juste, il va être entraîné dans des rêves plus bizarres les uns que les autres. Et il va croire à ses rêves.
Lorsqu'il sera dans le moment de souffrir, il va croire à sa souffrance.
Lorsqu'il sera dans le moment d'être heureux, il va croire à son bonheur.
Lorsqu'il sera dans le moment de devenir riche, il va croire à sa richesse. Et aussi à sa pauvreté quand sonnera la pauvreté.
Ce qui fait que la femme va croire être femme et voudra être mère. Et elle va s'identifier à ce phénomène. Et elle va désirer l'enfant. Et si l'enfant ne vient pas, elle en sera malheureuse. Et elle va prier un Dieu qu'elle imagine pour que ce Dieu lui envoie un enfant.
Mais qu'est-ce que Dieu peut faire dans ces cas-là ?
Considérant la réalité du monde divin, que représente la demande ?
Je veux avoir un enfant.
Cela ne représente rien du tout !
Lorsque l'on pense à l'équilibre des mondes. Ou lorsque l'on pense simplement à l'équilibre des continents sur la terre, à l'équilibre des politiques. Qu'est-ce que cela représente cette demande d'une femme qui se sent seule simplement parce qu'elle ne peut pas occuper son temps avec les cris d'un enfant ? Il y a des millions d'enfants dans le monde ! Alors occupe-toi de ceux qui sont déjà nés, au lieu de faire des problèmes psychologiques, des blocages, voire même des maladies parce que le ventre reste plat. Cela n'a aucune importance !
D'autant plus que tu imagines forcément un bel enfant, forcément un bon enfant. Mais s'il te vient un bandit, un célérat, un être sans respect, qui ne te donnera que de la honte. Là j'en suis sûre, tu ne seras pas du tout contente que Dieu ait répondu à ta demande ! Et toute cette quête, toute cette demande et toute cette ardeur ne reposent que sur une chose, c'est l'identification au statut de mère.
Mais qu'est-ce que cela veut dire être une mère ? Tu veux avoir un enfant, très bien. Tu le voudrais le plus divin possible, très bien. Mais allons plus loin ensemble dans cet acte, pour que tu y découvres la véritable raison et non pas simplement le fait de suivre la nature et le beau sentiment que l'on en retire.
Qu'est-ce que cela veut dire être mère ?
Dans un premier temps cela veut dire obéir à une Loi, la Loi de la Nature. Une Loi qui dit que tout être qui aura bénéficié d'un corps, de par les grâce de la Nature, devra en créer un pour une âme qui cherche aussi à s'incarner. Donc c'est avant tout cette Loi qui agit dans ton esprit.
Mais tu n'es pas simplement l'endroit froid et platonique d'une liste de Lois. L'homme est aussi un être de sentiments, ce qui fait qu'il va sentimentaliser la Loi. C'est un acte qui peut parfois être un acte de beauté, mais c'est un acte qui peut devenir aussi un acte d'illusion et d'esclavage.
Le fait de mettre le sentiment et l'amour à chaque Loi est un acte de beauté si on n'y ajoute que le sentiment qu'il faut. Le sentiment qui suit en même temps la règle du détachement et de la Liberté.
Si je veux, en tant qu'être humain, avoir un enfant, je ne suis pas libre vis-à-vis de la vie, je ne pense qu'à ce fait. Toute ma pensée est préoccupée par le désir. Donc mon esprit en tant que éclat, éclat de conscience, éclat de spiritualité, ne peut pas regarder l'absolu, c'est impossible. Tout le désir occupe la scène.
Simplement il se trouve que ce désir semble légitime puisque toutes les femmes ont des enfants. Et c'est le premier piège ! Puisque les autres en ont et que c'est la Nature, j'en voudrais aussi. Mais cela est un piège. Ce n'est pas parce que cela est la Loi pour les autres ou le destin des autres que cela doit être ton destin.
Ce n'est pas parce que cela est la Loi pour les autres ou le destin des autres que cela doit être ton destin.
À partir du moment où tu as compris que engendrer est un acte de respect, de retour vis-à-vis de la Nature et des autres âmes qui attendent pour s'incarner, tu comprends bien que le fait de devenir mère n'est pas si important que cela. C'est un devoir mais ce n'est pas un moment de bien-être pour toi.
Le Devoir
Beaucoup de femmes confondent la joie d'être maman avec le devoir d'être maman.
Et c'est parce qu'elles mélangent un sentiment trop humain dans ce devoir qu'un beau jour, elles ne savent plus être maman. Elles ne savent plus avoir la patience ou elles ne savent plus s'investir, et d'un seul coup elles ne veulent plus les enfants.
Le devoir est quelque chose qui se fait depuis un véritable point d'amour, un amour mûr, un amour qui sait être responsable et qui donne chaque jour ce qu'il faut.
Tandis que si l'individu veut être père ou mère depuis un point sentimental, alors le devoir ne pourra pas être exécuté.
Et l'on voit comme cela des couples devenir de très mauvais parents parce qu'en fait ils étaient saisis par un idéalisme trop primaire. Ils n'étaient pas prêts en fait pour le devoir d'être père ou d'être mère.
Il y a une énorme différence entre la joie d'être parent et assumer le devoir parental. Et tant que l'on confondra les deux, les gens de la Terre ne sauront pas engendrer, ne sauront pas élever leurs enfants.
Être parents
Les parents qui engendrent pour la joie d'avoir des enfants, ceux-là peuvent se lasser très vite d'être parents. Et puis surtout très vite ils sentent leurs propres limites et ils trouvent en eux uniquement l'enfant. Et lorsque l'on met deux enfants l'un face à l'autre, il n'y a que des bagarres et c'est ce qui se passe dans les familles. Le père se discute avec le fils, la fille avec la mère ou vice versa.
Mais en fait ce sont des batailles d'enfants : Je t'ai dit de faire ceci ! Non je ne le ferai pas !
Si le père est une véritable autorité, s'il fait l'acte de paternité depuis un point de devoir, automatiquement l'enfant ressent l'autorité. Une autorité qui est juste, qui est absolue, qui est pour son bien. Et il ne peut qu'obéir.
Mais s'il voit tout simplement qu'il doit obéir au père parce que telle est la loi du père, alors la plupart des enfants se révolteront contre ce père et contre cette loi. Car d'un foyer à l'autre la loi est différente !
Il y a le père qui invente que l'enfant ne doit pas se mettre à table après sept heures, ou bien que pour se mettre à table il doit être lavé, récurré, ou bien qu'il doit se tenir très droit les mains sur la table, ou bien qu'il ne doit pas ouvrir la bouche durant le repas. Chaque famille va inventer ses propres lois.
Et les enfants sentent très bien que ce sont des lois arbitraires qui ne sont là en fait que pour créer plus de confort aux parents et non pas un milieu de vie pour la collectivité que représente la famille. Et c'est pour cela que face à cette tyrannie souvent l'enfant se rebelle. Et c'est pour cela qu'il tombe même malade.
On dit qu'il est tout à fait normal que les enfants contractent toutes les maladies enfantines. C'est faux, rien n'est plus faux ! Un enfant n'a pas à tomber malade.
Jusqu'à l'âge de 7 ans, plus que quiconque, il est adombré par un prâna que je qualifierais d'excessif tellement il en est entouré. Et ensuite, même si ce prâna se déverse moins fort, il est de toute façon largement alimenté. Donc il n'y a aucune raison pour que l'enfant tombe malade.
Et pourtant tous les enfants ont toutes sortes de maladies.
Mais c'est pourquoi.
C'est uniquement par réaction à un milieu familial qui n'est pas conçu d'après des lois cosmiques mais d'après des lois arbitraires. La loi des parents qui veulent le confort ou qui veulent l'enfant comme ceci ou comme cela, c'est le foyer rangé de telle ou telle manière.
Bien sûr, il faut un certain nombre de règles.
Mais ce que les parents doivent avoir à cœur, c'est de découvrir les véritables règles et non pas de les fabriquer pour avoir la paix ou pour avoir raison.
On n'a jamais raison sur un enfant. Absolument pas !
L'enfance
L'enfant est quelque chose de puissamment, je ne dirais pas spirituel mais disons pur.
Quel que soit ce qu'il ait fait en tant que réincarné dans une autre vie. Lorsqu'il revient, lorsqu'il n'est qu'un enfant, il est puissamment pur. Et c'est pour cela que l'enfance réexiste à chaque fois.
Parce qu'elle permet de revenir quelques années durant à un Eden et donc de se refaire quelques conceptions plus propres. De se refaire des énergies un peu plus neuves pour avoir l'occasion de réparer les fautes durant la vie adulte.
Donc on ne pourra jamais avoir raison sur un enfant.
Et l'enfant est celui qui va sans arrêt montrer aux parents ce qui ne va pas chez les parents. Et lorsqu'il ne pourra pas le dire ou lorsqu'il ne pourra pas se révolter contre les parents, puisqu'il sait qu'il sera puni ou battu, alors il aura une maladie.
Tout simplement.
Et ne voyez pas dans cette maladie une épidémie que l'on rencontre à l'école, ou le fait de la nature, non !
Je dirais que les enfants, par leurs maladies enfantines, purgent toutes les injustices des adultes. Toutes ces injustices qui viennent vers eux. Et ils s'en trouvent affaiblis dans leur corps éthérique. Étant affaiblis, ils sont capables d'être envahis par des maladies.
Les enfants, par leurs maladies enfantines, purgent toutes les injustices des adultes.
Un enfant qui serait élevé dans les principes spirituels, avec des parents d'équilibre et de justice, cet enfant-là ne serait jamais malade. Il pourrait à l'occasion, pour les besoins de son karma, purger quelques maux. Mais cela ne passerait jamais par une maladie.
Donc il faut savoir que si les enfants de notre monde sont malades, c'est parce que les adultes pensent à tort et à travers, agissent à tort et à travers, ont des lois qui ne sont pas celles de la spiritualité.
Et tout cela, exactement comme un cancer préfabriqué dans la tête. Tout cela attaque le monde des enfants et le corps éthérique des enfants.
Et c'est comme cela aussi qu'un beau jour naît une génération d'individus complètement disloqués qui ne penseront qu'à la révolution, à la révolte, ou à la déchéance, ou à ne rien faire et à laisser le monde s'étioler.
Parce qu'à force de préfabriquer à ces enfants une coque sentimentale et mentale remplie d'erreurs, automatiquement, un beau jour, les enfants dignes de cette création vont naître. Et donc ils seront des monstres. C'est normal !
Mais il faut savoir que les enfants qui y naîtront en tant que monstres, monstres au niveau de la philosophie, du mental, des actions, ce ne sont ni plus ni moins que les anciens parents qui ont, avec acharnement, construit ces mêmes lois. Et ce sont donc eux-mêmes qui viennent manger le plat qu'ils se sont préparés quelques générations avant.
C'est pourquoi le monde est bien équilibré, croyez-moi.
Lorsque l'on voit comme cela le karma balancer d'une génération à l'autre, on s'aperçoit que tout est vraiment bien équilibré. Cependant, l'homme n'a pas les yeux pour voir le balancement de ces poids et de ces mesures. Alors il lui semble que son monde est triste et qu'il devient de plus en plus triste et lourd. Alors qu'en fait, le monde ne cherche qu'à se purifier et s'alléger !
Comme je l'ai dit donc tout à l'heure, le véritable effort spirituel est apposé au niveau de la conception.
La conception juste, l'idée juste
Vous n'avez pas besoin de méditer pendant des heures, de vous efforcer à cela ou de prier pendant des heures, de vous forcer à cela. Vous n'avez pas besoin d'aller chercher des maîtres, des guides, des saints hommes. Ce que vous devez faire, c'est chez vous, à chaque instant, essayer de développer la conception juste, l'idée juste.
L'homme est une idée en formation. Et cette idée doit devenir de plus en plus divine.
On dit que l'homme est Esprit.
Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Qu'est-ce que c'est l'Esprit ? Pouvez-vous me l'expliquer ?
Vous me posez des questions, mais moi je vous en pose aussi. Parce que vous inventez tellement de conceptions que des fois je suis obligée de vous demander des explications à propos de toutes ces inventions.
Donc vous dites : l'homme est Esprit et Dieu est Esprit.
Mais qu'est-ce que cela veut dire ?
Essayez à un moment de supposer, d'intuitionner, de dessiner dans l'Esprit l'Esprit.
On s'aperçoit que l'on ne peut que abstraire. On ne peut pas définir l'Esprit si on l'appelle Esprit.
On peut imaginer un nuage plus ou moins conscient. Mais qu'est-ce que c'est être conscient ?
Définissez-moi, ressentez la conscience.
Essayez de la sentir.
Et vous allez me dire : j'ai conscience d'être assis ici, j'ai conscience d'avoir chaud ou froid, mais La Conscience, je ne la sens pas, je ne sais pas ce que c'est.
Alors employons un autre mot.
Employons le mot : idée.
Idée
Tout le monde sait que c'est une idée. Tout le monde peut appréhender, ressentir une idée. Tout le monde a des idées à propos de tout.
Tout le monde sent les idées naître, se développer, faire appel aux sentiments, soulever des émotions, faire palpiter même le cœur !
Donc tout le monde sait très bien que c'est une idée. Et chacun va pouvoir la ressentir.
Une idée c'est donc l'interprétation que je fais d'une chose.
Une idée c'est l'interprétation que je fais d'une chose.
Et qui dit interprétation dit aussi que l'idée dans sa teneur va dépendre de moi. Va dépendre de mon tempérament, de mon caractère, de mes expériences passées, de ma disponibilité en cet instant précis.
Une idée c'est donc quelque chose qui est produit par une puissance créatrice qui est l'homme. Et cette production dépend de tout un passé et de tout un présent.
Ce qui fait que si par exemple je pense à la mère, automatiquement je vais penser à la mère suivant la mère que j'ai eue, suivant la mère que j'espère ou que j'espérais et suivant la mère idéale que la femme aspire à être lorsqu'il s'agit de la femme.
Ce qui fait que l'idée de la mère n'est pas une idée pure, un concept pure. C'est une production qui vient du passé, qui est confrontée à un présent et confrontée à un idéal. Idéal qui représente pour celui qui pense le futur. Or une idée qui est comme cela, produite par le passé, le présent et le futur, ne peut pas être une essence en elle-même.
[...]
Les hommes sont remplis d'idées, des idées à propos de Dieu, des idées à propos de la politique, des idées à propos de la spiritualité...
Mais que sont les idées ? Analysons ensemble le monde des idées.
Vous allez peut-être trouver que le sujet ne correspond pas à la spiritualité. Et pourtant je vous assure que oui ! Si vous avez la patience de m'écouter, vous verrez à quel point le monde de l'idée est un monde important ! Un monde primordial !
Sans l'idée juste, il n'y a pas l'attitude juste, il n'y a pas d'ouverture sur le divin.
Tout est dans la tête et dans la conception.
Qu'est-ce que le monde de l'idée ?
Le monde de l'idée c'est comme je viens de le dire, le monde de l'interprétation.
Je suis dans un réseau intellectuel et un réseau de sens physiques. Par ce réseau intellectuel et ce réseau de sens, je vais dans le monde et je l'appréhende. Et mon appréhension, selon qu'elle sera agréable ou pas, va devenir pour moi une sorte de loi.
Ce qui fait que je vais identifier le chaud au chaud, le froid au froid, mon voisin gentil à un voisin gentil, mon voisin mauvais à un mauvais voisin.
Et de ce fait, petit à petit, il va se créer un comportement.
Mon comportement donc n'est pas dû à mes planètes, n'est pas dû non plus à mon caractère. Mon comportement est dû à la somme des idées que j'ai créées. Et ces idées sont dues à la somme des expériences que j'ai interprétées.
Donc un homme n'est pas un homme. Un homme n'est pas un caractère. Un homme n'est pas un tas d'humeur.
On dit trop souvent Untel a tel caractère et on identifie l'homme avec ses réactions sentimentales et morales. Mais en fait un comportement ce n'est rien d'autre qu'une somme d'idées.
Donc on peut très facilement changer le comportement en changeant les idées, les idées qui mènent les hommes. C'est très simple. C'est le B à BA de la psychologie. C'est le début de la libération.
On peut très facilement changer le comportement en changeant les idées.
Un homme ne peut pas marcher sur le chemin de la spiritualité sans s'interroger à propos de sa psychologie et travailler au niveau de sa psychologie, nettoyer sa psychologie. Parce qu'il va simplement nettoyer le monde de l'interprétation.
La psychologie en tant que telle, elle n'existe pas. Il n'y a pas Dieu qui a prévu un homme avec un conscient et un subconscient, avec une âme et une psychologie. La psychologie est quelque chose qui se fabrique par la somme des interprétations.
Alors vous allez me dire : mais comment être un être authentique, riche à la fois de ces expériences pour pouvoir discerner dans chaque autre situation, tout en n'étant pas esclave de ses anciennes interprétations qui auront été pour un grand nombre fort utiles parce que menant au discernement ?
Je dirais que dans ce cas-là, le comportement à suivre est un comportement de détachement.
Détachement
Ce que j'ai expérimenté, ce qui m'a fait aboutir à une interprétation, une interprétation précieuse que je garde en mémoire et qui me sert de référence lorsque je vais rencontrer de nouveau telle ou telle situation.
Lorsque je suis face à la même situation et de nouveau face à la même conception, ce que je vais devoir faire c'est faire référence au passé pour voir dans quelle mesure la situation présente y correspond. Et dans la mesure où elle y correspond à 100%, alors je peux ressortir l'entier de mon information passée. Mais si par hasard la situation présente n'a que 50% de correspondance avec le passé, alors je ne devrais prendre dans mon information passée que les 50% qui correspondent. Et les autres 50% sont une nouvelle expérience.
Et c'est comme cela que l'on arrive à développer une interprétation pour l'apporter de son point le plus bas à son point le plus haut.
Mais la plupart des hommes reviennent en bloc avec leur première interprétation et ainsi les situations se répètent, se répètent et jamais ils n'arrivent à pousser plus loin leur comportement, leur idée ou leur philosophie et leur interprétation. Ce qui fait qu'ils restent au même plan pendant toute une vie, pendant même plusieurs vies parfois !
L'homme ne doit pas être attaché à ses idées même s'il est important de pouvoir faire référence à des expériences passées pour en tirer un discernement. Il ne doit pas pour autant être attaché à ses idées, comme si les idées étaient des bouées de sauvetage.
“Attention ! Dans tel cas, je sors tel et tel bouée parce que je me souviens de telles et telles circonstances.”
Et là nous venons d'évoquer un grand frein, un grand obstacle face à la spiritualité, à l'évolution : c'est la peur.
La peur
Chaque fois que l'homme se trouve devant une situation, qu'elle soit la même que celle déjà vécue ou légèrement différente ou complètement nouvelle, il ne connaît que la peur face à elle.
La peur de se tromper, la peur de ne pas réussir, la peur de passer pour un imbécile, la peur de risquer gros, comme vous dites vous-même. Et dès que cette peur envahit l'individu, il faut comprendre que l'homme est coupé de tous ses moyens d'intelligence.
Dès que la peur envahit l'individu, l'homme est coupé de tous ses moyens d'intelligence.
C'est-à-dire que par cette vibration inférieure qu'est la peur, l'homme se coupe de toute la connexion qu'il pourrait avoir avec l'âme, de toute l'intuition, l'inspiration. Et il se met à réfléchir uniquement avec la cervelle. Et si dans cette cervelle il y a des références par des expériences passées, alors il va très vite contre-attaquer. Et s'il n'y a pas d'informations, alors il va être terrorisé. Et il va vite s'inventer un comportement !
La spiritualité c'est obtenir le comportement juste.
Ce n'est ni chercher Dieu, ni trouver Dieu ! Je l'ai dit si souvent mais je le répète à chaque fois. La spiritualité ce n'est pas aller vers Dieu !
Dieu est déjà en lui-même alors il se moque, il se moque des hommes, il se moque de lui-même, il se moque de tout ! Votre Dieu intérieur, vous-même, votre étincelle Divine, elle s'est déjà trouvée, elle est déjà elle-même. Donc il ne faut pas imaginer qu'il y a un pauvre homme qui court après Dieu, un Dieu qui se cache dans le fin fond de l'atome ou de l'Univers !
La spiritualité c'est découvrir le comportement juste et devenir une idée juste.
C'est donc un travail de mesure, de découpage, un travail de pesée.
Ce n'est pas un travail de dévotion, d'adoration, un travail de recherche puissante dans les livres et de stockage d'informations ! Ce n'est pas un travail d'ascèse ! Ce n'est pas se mettre le feu sur un bûcher pour devenir pur ! Ce n'est pas offrir sa vie à tous les malades et à tous les pauvres ! Bien sûr toutes ces choses sont belles mais si on les fait uniquement pour aller vers Dieu alors on ne rencontre pas Dieu.
Lorsque l'on veut aider les hommes, il faut le faire pour les hommes !
Qu'est-ce que c'est cette attitude égoïste ? Qu'est-ce que c'est ce chantage spirituel ?
“Regarde Dieu comme j'aide tes pauvres ! Comme cela tu me donneras le paradis !”
Mais quelle horreur ce comportement !
Et plus d'un disciple en est réduit à ce chantage. Il pense : “Plus j'en ferai pour les autres, plus Dieu me remarquera ! Plus la Lumière augmentera ! Plus je serai protégé ! C'est mon évolution qui est en jeu à travers mon service !” Ce qui fait que de façon très égoïste et très noire, le disciple se met à acheter Dieu avec le nombre de ses bonnes actions !
Il n'y a rien de plus pitoyable que ce genre de comportement, ce genre de moralité !
Et l'homme ne voit même pas à quel point il est mesquin en pensant et en faisant ces choses ! Il pense au contraire gagner la faveur de Dieu ou être bien vu des Maîtres ou mettre tout simplement du bon karma dans sa balance.
Mais comme le monde spirituel est le monde de l'idée et de l'intention, même si un homme aura usé sa vie à ne faire que de bonnes actions apparentes, à partir du moment où son idée, fondamentalement, n'aura pas été la bonne et la juste, il n'aura rien fait pour son évolution.
Il y aura un certain karma qui lui sera rendu comme étant bon parce qu'il aura soulagé. Mais cela ne lui apportera pas l'illumination et encore moins le regard du Maître ! Au contraire, le Maître va l'enfoncer à l'endroit où le monde est le plus noir et ténébreux, où il y a le plus de problèmes. Pour que l'homme arrête de travailler pour lui-même, arrête de se servir des pauvres pour aller vers Dieu, des malades pour aller vers Dieu. Et qu'il soit sensibilisé par cette misère extrême de certaines personnes, afin que, d'un seul coup, l'homme ne serve plus l'homme que pour l'homme. Et qu'importe Dieu ! Qu'importe Kundalini ! Qu'importe le salut ! Je suis là, au milieu des autres hommes, et je les aide. Et c'est un acte d'amour ! Et c'est gratuit ! Et il n'y a aucun chantage !
À partir du moment où le Maître voit dans l'âme du disciple cet éclat de compréhension, cette idée juste, ce sentiment juste, alors tout lui est accordé. La vision, la protection, le travail, les connexions, la dimension d'un destin, tout devient possible parce qu'il entre dans une réalité.
On ne peut pas entrer dans la Réalité si on arrive comme des ânes chargés de mauvais sel et de mauvais savon. Il va falloir se débarrasser des marchandises.
On ne peut pas ni acheter Dieu, ni acheter le Ciel ! Et surtout, il faut que l'homme soit conscient de cette attitude.
On ne peut pas ni acheter Dieu, ni acheter le Ciel.
Beaucoup d'hommes agissent de la sorte et n'en sont pas véritablement conscients.
Si chaque homme pouvait véritablement se voir, s'analyser et analyser le fin fond de chaque motivation, il pourrait être son propre Maître. Il n'aurait ni besoin de guide, ni besoin de télépathe, ni de sage, ni de Maître. Il se corrigerait de lui-même.
Mais voilà...
Pour être capable d'une telle correction, il faut aussi être capable d'une grande humilité.
Or, beaucoup d'hommes ne peuvent pas se corriger parce qu'ils ne veulent pas se voir mauvais, mesquins, bêtes, mal orientés ! Ils veulent toujours avoir d'eux-même une image qui les rassure, qui les rend beaux, qui leur donne l'impression de créer du karma positif. Alors ils mettent dans le Cosmos des actions pour engendrer un karma positif, comme ils mettent de l'argent à la banque pour les mauvais jours.
Mais encore une fois, comme le monde de la spiritualité est le monde de l'idée, on ne peut donc jamais tromper ni Dieu, ni les Maîtres, ni l'Âme, car tant que l'idée n'est pas juste, l'homme devra refaire le devoir.
Tant que l'idée n'est pas juste, l'homme devra refaire le devoir.
Alors vous allez me dire : mais comment doit-on peser une idée pour que petit à petit elle devienne une idée juste ?
Peser l'idée
Parce qu'il est certain que la première idée que l'on aura ne sera pas forcément l'idée juste. Et si l'on n'a pas de sage près de soi ou si l'on n'a pas de livre ou de conseil philosophique, on ne pourra pas orienter l'idée. Il va falloir donc se débrouiller tout seul.
Comment va-t-on orienter une idée ?
On va d'abord penser l'idée au lieu de la vivre simplement.
Beaucoup de gens ne peuvent pas analyser leurs idées, leurs pensées, parce qu'ils les vivent trop intensément. L'émotion se met de la partie et automatiquement l'homme dit : “C'est mon idée, j'y crois et personne ne la changera !” Cela devient un acte de foi.
Ce qui va permettre à l'homme d'analyser sa pensée, c'est l'écart qu'il va créer entre la pensée et l'émotion suscité par la pensée.
Je ne dois donc jamais soulever l'émotion face à l'idée qui s'éveille ou que j'entretiens. Je dois dissocier l'émotion et l'idée.
Et ensuite je prends l'idée exactement comme je prends un plan, le plan d'une maison, comme si j'étais un architecte. Et je regarde les fondations de ce bâtiment qu'est l'idée. Et c'est là que j'observe la base.
Sur quelle base est-ce que j'affirme ceci ou cela ?
Et c'est à ce moment-là que l'homme va découvrir qu'en fait il n'a pas une idée neuve, une idée d'aujourd'hui, mais qu'en fait cette idée est venue à cause d'une expérience passée ou une expérience qui ressemblait à celle de maintenant. Et il va découvrir qu'en fait il n'est pas neuf face à la situation mais qu'il est déjà très fort programmé. Et que donc son idée ne lui appartient pas, mais appartient à tout son monde subconscient et son monde émotionnel et toute sa mémoire. L'idée d'aujourd'hui n'est donc pas un acte d'intelligence comme il le croit, mais c'est un acte de la mémoire tout simplement.
Je vais prendre un exemple tout simple.
Par exemple, un chien qui attaque un homme. L'homme se fait mordre et il est vraiment blessé. Les années passent, il fonde une famille et l'enfant réclame un chien pour le foyer. Et le père dit : “Non ! Non, je n'aime pas les chiens ! Un point c'est tout !” Et l'enfant est obligé d'admettre ce verdict.
Si le père a le réflexe de véritablement analyser pourquoi le chien ne lui convient pas, et non pas à cause des poils et non pas à cause du fait que l'on ne peut plus partir en vacances, il va découvrir qu'en fait il a engendré une crainte, une peur, uniquement à cause d'une morsure qu'il a expérimenté des années plus tôt de la part d'un chien sans collier. Mais le chien qui grandirait au sein du foyer ne serait pas un chien sans collier, au contraire !
C'est un exemple très bête, très simple mais c'est pourtant le style de construction que tous les hommes emploient, pour décider si tel homme est bon, si tel autre est mauvais, si telle idée est bonne ou si elle est mauvaise, si la spiritualité c'est ceci ou si c'est cela. Tout le monde emploie exactement le même schéma de construction et c'est ce schéma-là qui doit cesser.
Je ne peux pas avoir une idée qui soit un acte d'intelligence si mon idée est simplement créée par ma mémoire. C'est pas vrai.
Mon idée sera alors créée par l'intelligence ou l'émotion dont j'étais capable il y a 10 ans, 15 ans ou 20 ans et, entre temps, toute l'évolution acquise sera donc reniée, balayée.
C'est ce qui fait que l'homme n'arrive pas à changer. Il se réfère trop souvent à sa mémoire et il se réfère à sa mémoire par peur du présent.
L'homme se réfère à sa mémoire par peur du présent.
Non pas parce qu'il sait que dans sa mémoire il y a le discernement, la bonne expérience qui le prépare à ceci ou à cela. C'est faux ! Ce prétexte-là, cette réponse-là est fausse. Il ne faut pas me la donner !
C'est la peur uniquement.
La peur !
Donc, tant qu'un homme n'est pas débarrassé de la peur, il ne peut pas concevoir une idée juste, il ne peut pas marcher vers la Libération.
Et s'il pense faire de la méditation, s'il pense faire du yoga, eh bien il se trompe. Il met simplement du maquillage sur son visage pâle. Mais il ne se découvre pas un nouveau visage. C'est faux !
Comment donc peser l'idée ?
Quand on aura fait référence ou lorsque l'on se sera souvenu de tout ce qui était dans la mémoire et qui préprogrammait l'idée qui a germé d'un coup, on va pouvoir être libre de l'interpréter à nouveau et l'interpréter avec l'identité que l'on a aujourd'hui en ce moment-ci. Et c'est comme cela que l'idée peut évoluer, que l'on peut se trouver en train de changer de comportement.
Comment analyser l'idée ?
Une fois que l'on est débarrassé de la marque du passé, comment analyser l'idée ?
Eh bien il va falloir prendre le pour et le contre de l'idée. Tout simplement. C'est un fonctionnement très simple mais qui permet de dégager une grande puissance d'analyse et une grande sagesse.
Pourquoi ? Tout simplement parce que l'homme va s'apercevoir que si une idée peut avoir un pour et un contre, la réalité de l'idée, sa réalité va donc être au-delà de ce pour et de ce contre. Parce que si une idée peut comporter un pour et un contre, c'est que ce n'est pas l'idée.
Si une idée peut comporter un pour et un contre, c'est que ce n'est pas l'idée.
Si par exemple j'imagine du froid et du chaud et que je les mélange, je n'aurai pas la température. Je vais avoir un combat entre le froid et le chaud mais je n'aurai pas la température, le confort. Donc la température, le climat, c'est ce qui va s'extraire de ce chaud et de ce froid. Mais c'est au-delà du conflit entre le chaud et le froid.
Et généralement, c'est la synthèse des deux.
Donc pour obtenir l'idée juste, il ne suffit pas d'avoir un avis, d'avoir lu, d'être devenu ou être considéré comme intelligent. Il faut pouvoir marquer la distance, dépouiller la mémoire, trouver la thèse et l'antithèse, et, d'un seul coup, en changeant de dimension, être capable de découvrir la synthèse.
Et cette synthèse ce n'est pas la réunion du pour et du contre, simplement comme si l'on mettait le noir et le blanc ensemble. Non ! Réunir le pour et le contre, c'est rester au niveau de la spéculation à propos du pour et du contre.
La synthèse, c'est quelque chose qui est au-delà et qui va aboutir vers une grande illumination mentale au moment où vous allez pouvoir dépasser cette idée articulée en tant que dualité. En fait, tout l'exercice mené au cours de la pensée dualiste n'a pour but que de vous amener à cette vision, vision grandiose.
C'est comme une illumination. Lorsque j'aurai épuisé l'activité cérébrale entre le plus et le moins - et l'activité cérébrale n'est pas capable d'autre chose que la spéculation sur le plus et le moins - à ce moment-là, je déclenche l'activité du mental supérieur et j'obtiens la vision de la chose. Je n'ai plus besoin d'analyser, je n'ai plus besoin de chercher à propos de l'idée. Le voile se lève et je contemple l'idée, je contemple la réalité de l'idée.
Comment s'y prendre de manière plus concrète ?
Prenons un exemple, nous allons prendre l'amour, parce qu'il est facile de démontrer le pour et le contre de l'amour.
Si on analyse le pour et le contre, on pourra remarquer que l'amour c'est dans le pour se donner aux autres, tout pardonner, l'amour chrétien comme on le nomme si souvent.
Et dans le contre, on verra que l'amour chrétien eh bien il est parfois ennuyeux parce qu'il n'est pas agréable de tendre toujours l'autre joue à celui qui nous a frappé, et que même le plus souvent, c'est un manque d'intelligence que de lui tendre forcément l'autre joue. Ce qui fait que le disciple est perturbé parce qu'il ne sait pas ce qu'il doit faire entre l'amour chrétien absolu et puis l'intelligence qui le pousse à dire : “Attention, défends-toi ! Attention, ne te laisse pas prendre ! Attention, sois méfiant !”
Ce qui fait que d'un seul coup l'amour devient pour lui un grand sujet à énigmes. Et il se trouve partagé entre de temps en temps des actes chrétiens où il va tout pardonner, tout admettre, et d'un seul coup il va se retourner et devenir comme le barbare, il va tout trancher, tout tuer, tout ravager.
Et le disciple généralement est étiré entre ces deux comportements. Et lorsqu'il va se regarder dans la glace, eh bien il va avoir honte de lui-même, c'est normal et il va trouver que le chemin qui va vers Dieu est long et difficile.
Les deux comportements sont délicats et sont difficiles parce que le disciple n'a pas réfléchi et n'a pas réussi à obtenir l'idée juste.
Qu'est-ce que l'amour ?
As-tu réfléchi à l'amour ou t'es-tu contenté de te rappeler que dans tel cas avec les bonnes gens il est facile d'être aimable et que dans un autre cas avec les mauvaises gens il faut se défendre, se replier, faire face et des fois même contre-attaquer ?
Si tu penses de la sorte c'est que tu fais référence uniquement à tes expériences et tes expériences en tant qu'être fragile qui ne savait pas intelligencer le monde et assumer son statut d'humain. Mais maintenant réfléchis à propos de ce qu'est l'amour.
Un tout petit instant et avant que je te réponde, réfléchis : qu'est-ce que l'amour ?
Est-ce que c'est s'offrir corps et âme, quoi qu'il arrive, quoi que l'on nous fasse ? Est-ce que c'est au contraire être conscient malgré tout de la justice et savoir frapper quand il faut, détruire quand il faut ?
Et à ce moment-là le disciple se retrouve face à une autre énigme : le discernement.
Il se dit : “Je serai amour finalement lorsque j'aurai le discernement, lorsque je saurais voir qu'Untel est mauvais et que l'autre est bon !”
Mais alors je te prends en défaut, tu me dis : lorsque j'aurai du discernement ou lorsque je serai clairvoyant, je pourrai voir celui qui est mauvais et celui qui est bon. Mais cela veut dire que face à celui qui est mauvais, tu ne seras pas amour, tu seras en autodéfense ou en attaque et en jugement. Et que face à celui qui est bon, tu seras tout miel, tout sucre, tu seras tout amour.
Mais alors moi je te pose la question, savoir qui est en face de toi pourra te permettre de le juger et de prévoir ou de prévenir une situation, mais ce n'est pas cela qui te fera être amour, puisque vis-à-vis du méchant tu vas contre-attaquer.
Donc le discernement n'est pas véritablement utile vis-à-vis de l'amour. La clairvoyance non plus ce n'est pas ce qui permet à l'homme d'être amour quand il le faut et contre-attaque quand il le faut.
L'amour c'est autre chose.
Même un aveugle peut appliquer la Loi d'Amour, même le plus aveugle d'entre les hommes il peut appliquer la Loi d'Amour.
Et comment cela se fait ?
Cela se fait tout simplement parce que pour comprendre ce qu'est l'amour il faut se placer au-delà du monde de l'action. Parce que c'est dans l'action que l'on va découvrir qu'il y a de mauvaises actions et que l'on va donc des fois être en danger et rencontrer de mauvaises gens.
Le fait de rencontrer des mauvaises intentions cela appartient au monde de l'action et il ne faut pas mélanger le monde de l'esprit et le monde de l'action.
Autrement dit, tu peux être tout amour sans aucune condition, sans aucun jugement, sans avoir besoin de savoir qui est en face. Alors tu dois être amour vis-à-vis de l'esprit de l'autre.
Et lorsque tu contempleras son action, et bien tu sauras simplement et sans réfléchir, parce qu'il n'est pas besoin de réfléchir si longtemps pour savoir ce que l'on a à faire lorsque l'on est face à une mauvaise personne. Il faut simplement ou bien renvoyer la balle, mais sans aucune intention, faire miroir, ou bien réparer la faute, pour lui démontrer comment on agit sur la Terre.
Beaucoup de gens font des erreurs uniquement par manque de conscience, manque de connaissance, automatisme, aveuglement etc.
Les gens ne cherchent pas forcément et tout le temps à vous faire du mal. Beaucoup trop de disciples pensent que le monde est rempli de gens mauvais, que le monde est rempli de profanes et que le profane ne sait faire que de mauvaises choses !
Le monde est avant tout celui de l'action et il va y avoir des gens qui vont agir avec conscience, analyse ou pas. Et s'ils agissent sans conscience et sans analyse, ils vont commettre beaucoup d'erreurs, beaucoup de mal, beaucoup de préjudices.
Il faut cesser d'identifier les hommes à leurs actions manquées, à leurs actions ratées. Il faut aussi cesser d'identifier Untel comme ayant mauvais caractère, à cause d'une multitude d'actions ratées qu'il a commises. Il faut au contraire l'aider à obtenir, la prochaine fois, l'idée juste, l'action juste et pour cela il faut lui expliquer.
Et sitôt que la chose est expliquée, il faut l'encourager à s'en souvenir.
Par contre, si après avoir été mis au courant, il recommence son erreur, alors il faut le corriger rudement, voire même l'exclure ! Jusqu'à ce que l'automatisme qui est en lui et qui le fait, chaque fois, refaire la même erreur, jusqu'à ce que cet automatisme meure.
Donc, quelle est la part d'effort et d'ascèse juste dans la spiritualité ?
Cette part est uniquement au niveau de la conception, que ce soit la conception de l'amour ou la conception de Dieu.
Il est très important de réfléchir à propos de Dieu.
Je vais vous poser une question, vous allez y répondre mentalement.
Qui est Dieu pour vous ? Pourquoi est-ce que vous cherchez Dieu ? Qui vous a dit que Dieu existait ? Qui a réussi à vous convaincre ? Quelle pulsion en vous est là qui vous pousse à croire en Dieu, à chercher Dieu, à vouloir trouver Dieu ?
Comment peut-on chercher quelqu'un que l'on n'a jamais rencontré ?
Comment peut-on aimer quelqu'un que l'on n'a jamais vu ?
Comment peut-on dédier toute sa vie à quelqu'un que l'on n'a jamais ressenti, entendu ?
Voilà une étrange chose, et c'est le comportement des humains.
Vous allez me répondre : “C'est la beauté et la grandeur de la foi.” D'accord, c'est ce que tous les débutants vont me répondre. Et moi je dis non !
Ce n'est pas la beauté et la grandeur de la foi, absolument pas ! Ce n'est pas vrai, il ne faut pas me répondre à cette chose-là ! C'est une mesquinerie encore, c'est un aveuglement !
Car d'ici une demi-heure, lorsque vous allez être sur la route et que vous allez rencontrer un effroyable accident qui aura massacré toute une famille, vous allez vous demander : “Mais qu'est-ce que Dieu faisait ? Pourquoi il ne les a pas protégés ? Mais qu'est-ce qu'il fait sur son nuage ? Est-ce qu'il est en manque d'anges gardiens ?”
Tout le monde va à ce moment-là douter de la présence de Dieu, de l'efficacité de Dieu. Alors ne venez pas me dire que c'est par la foi que vous allez vers Dieu. Ne me dites pas ça, s'il vous plaît !
Alors quelle est cette pulsion ?
Eh bien d'abord, et si vous acceptez ma parole, je vous dirais que toute pulsion vers la Divinité, à la base, n'est qu'une pulsion de superstition. Ce n'est pas un acte d'amour.
Superstition
Cela devient un acte d'amour lorsque l'homme est capable de regarder un mourant et de continuer à aimer Dieu, sans se poser aucune question sur Dieu. Même si c'est l'être le plus cher à votre vie qui est en train de s'étioler et de mourir.
Et chaque fois qu'il y a la question, c'est que ce n'est pas un acte d'amour qui vous fait aller vers Dieu, mais bien une superstition.
Et quelle est l'ampleur de cette superstition ?
Et pourquoi est-ce que cette superstition existe ?
Elle existe tout simplement parce que l'homme en tant qu'incarné est surtout l'homme de l'époque actuelle. L'homme est un être rempli d'inconscience pour l'instant.
Ce qui fait qu'il va dépendre d'un certain nombre d'élans venus de son archétype spirituel. Mais qui, à force de passer à travers cet inconscient, vont devenir plutôt des instincts que des inspirations.
Ce qui fait qu'un élan, parti de l'archétype spirituel, en tombant dans toute l'épaisseur du sommeil de la conscience du disciple, va se réveiller au peu de conscience dont est capable le disciple, uniquement en tant que instinct et superstition.
C'est le prix du sommeil, malheureusement.
C'est le prix du sommeil.
Alors il faut se réveiller !
Se réveiller
Si l'on ne veut plus payer ce prix-là, il faut se réveiller.
Et c'est quelque chose de très facile.
Mais pour se réveiller il faut accepter de changer de réalité.
C'est un peu comme changer de pays.
D'un seul coup il faut quitter la maison, quitter la ponderie où il y avait tous les vêtements que l'on aime. Quitter la belle vaisselle, quitter le beau jardin, quitter les voisins, quitter le climat, quitter ce bon vieux portail qui grince dès qu'on le pousse, quitter les oiseaux, quitter le brave chien de la famille. Et toutes ces choses-là sont dures à quitter.
Elles s'attachent à l'homme parce qu'elles lui composent un Univers et que l'homme n'ose jamais quitter un Univers pour aller vers un autre qu'il ne connaît pas et qu'il n'a pas encore construit.
L'homme n'ose jamais quitter un Univers pour aller vers un autre qu'il ne connaît pas et qu'il n'a pas encore construit.
Et c'est là où l'homme doit être capable, non pas d'un grand courage.
“Tiens, je me dépouille d'un monde que je connais pour aller vers un autre que je ne connais pas.”
Ce n'est pas un acte de courage, non. Je dirais que c'est simplement la volonté de survivre.
Parce que c'est un acte de survie, ce n'est pas autre chose.
Les hommes appelleront cela faire un pas dans l'évolution, être détachés, être capables de quitter tel ou tel endroit, telle ou telle personne. Mais l'homme invente toujours toute une série de mots pour rien. Et en plus pour aboutir chaque fois à l'idée fausse.
Ce n'est ni du détachement ni du courage.
C'est un être intelligent qui sait apprendre à survivre. Et, automatiquement, en apprenant à survivre, il se dirige vers la vraie vie, une vie qui est éternelle.
Comment se fait le pas vers cette vie ?
Il se fait en se déshabillant, tout simplement.
Il ne faut pas imaginer qu'aller vers la spiritualité, c'est devoir chercher son Maître, entrer en connexion avec son âme. Combien de disciples posent tout le jour et toute la nuit cette question ? Comment entrer en contact avec mon âme ? Quels exercices me permettront de dialoguer avec mon âme, de ressentir, de voir mon âme ?
Et voilà que le disciple s'enfonce encore dans cette illusion, ce cinéma intérieur, cet égocentrisme.
Il a conclu que Dieu était trop loin donc il ne cherche plus Dieu. Alors il remplace un Dieu par un autre et il dit : “Je veux voir mon âme, je veux parler avec mon âme.”
Et le voilà qui se met sur la tête. Le voilà qui fait de nombreux exercices pour ouvrir le chakra coronal ou pour ouvrir le chakra sacré, voir des étincelles et rencontrer la Lumière et entendre l'âme, lui dire bonjour. Mais tout cela n'est que du cirque et surtout un film, un très mauvais film !
Être l'âme est un acte instantané, un acte absolu.
Être l'Âme
Il n'est pas besoin de faire le poirier ou de se mettre sur un orteil, de ne manger que du riz complet, de ne plus parler à son voisin, de ne penser qu'à Dieu, de ne plus toucher aux filles ou aux garçons.
Ou bien de devenir un grand moine très sain qui parcourt les pays en difficulté pour soigner tous les lépreux.
Encore une fois je le répète ce ne sont pas ces choses qui mènent à Dieu. Et tout être qui fait ces choses pour aller vers Dieu est un voleur, un menteur, un maître chanteur !
Il est pire que le profane qui dit à Dieu : “Écoute peut-être que tu existes mais pour l'instant tu ne m'intéresses pas alors laisse-moi vivre !”
Rien n'est pire que de faire du chantage vis-à-vis de Dieu et de la Loi !
Ces actes doivent être faits pour l'amour des autres, pour l'amour de celui qui souffre !
Il ne faut pas mélanger les deux. Car, comme vous le dites vous-même dans ce cas-là : qui fait l'ange fait la bête.
Et quelquefois cette bête là porte une belle robe de cardinal ou des longs cheveux de prophète ou des longues mains de guérisseur ou de guérisseuse, mais ce ne sont que des menteurs. Alors veillez à ne jamais être des menteurs !
Personne ne vous juge ! Quand vous faites quelque chose, quand vous dites quelque chose personne ne vous juge. C'est simplement la mesure de la Loi qui vient dans la balance et qui cherche à peser.
“Tiens, telle pensée et telle idée dans la balance, elle ne fait pas le poids.” Et l'homme doit donc de nouveau revenir en expérience.
Le monde de la spiritualité est un monde clos. Ce n'est pas un monde extraverti, un monde ouvert sur le Maître, ouvert sur le Cosmos, ouvert sur Dieu. Pas du tout ! Comprenez cela ! Même si je ne vous aurais fait admettre que cela ce soir, j'aurais bien travaillé.
Il n'est pas question de chercher et de trouver le Maître, de chercher et de trouver Dieu, de chercher et de trouver la Lumière.
La spiritualité est un monde intérieur, un monde clos.
Et comme on fait son lit, on se couche. Vous-même vous avez inventé ce proverbe.
Si je pense telle chose, eh bien je vais planter ce fruit et je vais devoir le manger.
Le problème pour le disciple, donc, va être de savoir reconnaître ses pensées.
Savoir reconnaître ses pensées
Et là est un grand moment d'humilité, un grand moment d'analyse.
Savoir reconnaître ses pensées, reconnaître ses motivations, reconnaître ses inclinations.
Il lui faudra donc être authentique, absolument authentique !
Le disciple qui n'est pas authentique ne peut pas être ni un disciple ni un serviteur, il ne faut pas se leurrer !
Même s'il accomplit des grands services à tour de bras dans tous les hôpitaux, dans toutes les infirmeries, dans toutes les villes, dans tous les jardins du monde, il n'aura pas gagné un tout petit éclat de Lumière, même pas le plus petit ! Au contraire, il s'enfonce dans l'illusion !
Il faut donc se regarder, se regarder penser, se regarder agir. Il faut se regarder et être [...]
La juste mesure et le juste poids, c'est ce que l'on appelle son archétype, c'est ce que l'on appelle le Moi Supérieur. Et c'est ce Moi Supérieur qui fait le poids dans la balance qu'est la vie de l'homme.
Et la personnalité qui est de l'autre côté et qui est sur l'autre plateau doit trouver le moyen de mettre le poids juste, de façon à être en équilibre. Et par cet équilibre, en alignement avec le Moi Supérieur. Et par cet alignement à devenir une synthèse.
Il n'est donc pas question d'une multitude de guides qui jugent, qui regardent, de dieux qui jugent, qui regardent. La vie est une histoire d'homme, la vie est une affaire d'homme et la spiritualité reste une affaire d'homme, elle aussi.
La vie et la spiritualité sont des affaires d'homme.
Mais pour être une affaire d'homme, il faut que ce soit une affaire d'hommes responsables, d'hommes qui ont arrêté de rêver, de s'imaginer être couvés ou châtiés par des maîtres ou des dieux. C'est toute l'enfance qui réagit comme cela.
C'est l'enfant qui craint l'autorité du père et de la mère ! C'est l'enfant qui veut faire plaisir à papa et à maman ! C'est l'enfant qui cherche à être aimé par papa et maman ! Et ce n'est pas l'homme !
Ce qui ne veut pas dire que lorsque l'on est devenu adulte, que ce soit dans la vie sociale ou dans la vie spirituelle, on se moque de l'existence de Dieu et l'on n'aime plus Dieu, on n'a plus à aimer Dieu parce que l'on est devenu grand. Non ! Je ne dis pas cela.
Je dis simplement que lorsque l'on cesse d'être un enfant qui cherche à aimer un Dieu, à plaire à un Dieu et à craindre l'autorité d'un Dieu, on découvre la véritable identité de Dieu et on n'est plus que jamais capable de respecter ce Dieu, de servir ce Dieu et d'aimer ce Dieu.
À ce moment-là, c'est les deux genoux à Terre que l'homme regarde la Lumière de Dieu.
Et pourtant, en même temps qu'il a les deux genoux à Terre, il est l'être le plus libre et le plus indépendant par rapport à cette Lumière !
Tiens, voilà un étrange paradoxe ! Il y avait longtemps que je ne vous avais pas servi de paradoxe encombrant !
En même temps que je suis à genoux face à la Lumière, je peux être indépendant et absolument libre face à la Lumière ? Eh oui, bien sûr ! Et il n'y a pas d'autre façon de vivre et d'être !
Alors cela veut dire que la Lumière est de quelle nature ?
La Lumière
Eh bien, cela veut dire que la Lumière n'est pas un fardeau à porter pour les hommes, n'est pas un modèle à imiter de la part des hommes, n'est pas une Loi à laquelle obéir.
La Lumière est ce qui est au-delà [...]
Et lorsque l'homme a compris qu'il faut arrêter de se battre avec les ombres et les illusions et les mirages, alors son esprit est libéré, non seulement pour voir la Lumière, mais pour être la Lumière.
On ne peut donc pas aller vers la spiritualité si on imagine qu'il y a le Ciel en haut et la Terre en bas, s'il y a le bon Dieu en haut et la Matière en bas, s'il y a les bons et les mauvais, s'il y a le chaud et le froid, toutes les initiations et tous les grades... On ne peut aller vers la spiritualité que si l'on s'arrête de penser à propos de la spiritualité.
On ne peut aller vers la spiritualité que si l'on s'arrête de penser à propos de la spiritualité.
Tous les hommes ont des schémas à plein la tête. Ils se font des schémas pour tout.
S'ils veulent devenir président, ils ont la recette.
S'ils veulent devenir premier ministre, ils ont la recette.
S'ils veulent devenir père dans un foyer, ils ont la recette.
S'ils veulent devenir instituteur, ils ont la recette.
Et s'ils veulent devenir disciple, ils ont aussi la recette !
Et pourtant, ces recettes ne veulent rien dire !
La preuve, c'est que vous êtes incapables d'en suivre les règles !
Et vous vous plaignez sans arrêt de ce que cette règle est trop dure ou impossible dans son application à cause de la société actuelle ! Et beaucoup de monde réclame, le soir, à la porte du bon Dieu, et les gens disent : “Tu dis que pour te rejoindre il faut méditer, mais moi en travaillant huit heures par jour, je ne peux pas méditer ! Le matin je ne suis pas assez réveillé et le soir je suis déjà endormi parce que je suis fatigué. Alors comment veux-tu que je médite ? Et toi, qui es Dieu, tu me dis "il faut méditer". Change donc la société si tu veux que je revienne vers toi, que je devienne divin et que je cultive ma divinité !”
Et bien sûr, si on imagine un Dieu qui aurait inventé cette loi, ce Dieu-là se trouve très embêté. Et il est tout à fait normal qu'alors ses enfants se rebellent. C'est normal ! Mauvais père, mauvais fils ! Mais il se trouve que la Vie, la Loi, la Réalité, toutes ces choses sont différentes.
Dieu n'a pas dit : “Pour me rejoindre tu vas méditer pendant des heures, tu ne vas plus travailler qu'à temps partiel pour pouvoir méditer. Donc tu vas réduire ton salaire, donc tu donneras moins de nourriture à tes enfants, tu leur donneras aussi moins de jouets, moins de vacances !” Et d'un seul coup lorsque le père de famille fait le compte de tout ce dont il doit se priver et priver la famille au nom de Dieu, il trouve que ce Dieu est bien tyrannique et il l'abandonne.
Non seulement tu peux travailler 8 heures mais aussi 10 heures par jour et tu peux, en même temps, cultiver la plus grande des spiritualités !
Comment cela se peut ?
Tout simplement en faisant de ton travail un acte de méditation, un acte de purification.
Qui t'a dit que la méditation c'était toujours s'asseoir dans un coin et penser à la Lumière, penser à l'Eden et siroter de la plénitude comme d'autres sirotent du pastis ou du champagne ?
La méditation peut être un acte très productif ! Cela peut donc appartenir complètement au monde concret et cela peut passer parfaitement par un mental concret et par une attitude mentale en plein éveil.
Chose que les hommes combattent puisque pour eux la méditation c'est, il leur semble, entrer dans un autre état, entrer dans un état second, entendre des petits pinsons, voir pousser les marguerites. Mais ce n'est rien de tout cela !
Entrer en méditation c'est entrer dans une autre réalité. Ce n'est pas secouer le figuier jusqu'à ce que la figue de l'illumination tombe ! Et pourtant c'est ce que font tous les méditants. Chaque jour ils secouent l'arbre, l'arbre de vie, jusqu'à ce que cet arbre fasse tomber la pomme et, qu'en tombant, la pomme donne l'illumination.
Mais le fruit ne tombe pas, le fruit n'est pas mûr et le disciple est déçu et il se dit : “Mais qu'est-ce que c'est cet arbre de spiritualité que l'on m'a donné ? Qu'est-ce que c'est que cette racine qui s'enfonce dans la matière et qui m'embête ? Et qu'est-ce que c'est que ces branches qui n'arrivent pas à pousser vers le Ciel, qui m'empêchent de communiquer avec les esprits, avec mon âme, avec Dieu ?”
Et d'un seul coup on se met à critiquer abondamment ce pauvre arbre qui, lui, fait de son mieux pourtant.
Mais le problème n'est pas dans le fait que tu n'arrives pas à faire tomber la pomme de l'arbre. Le problème vient du fait que tu ne sais pas penser et que tu ne sais pas ce qu'est la méditation, et que tu ne sais pas ce qu'est la conscience, et que tu n'as jamais réfléchi vraiment à ces choses, et que tu acceptes tout ce que te disent les uns et les autres. Et que tu fais de tout cela une grande soupe qui n'a aucun goût et qui ne te nourrit pas. Et après tu es triste et tu deviens anémique !
Combien d'anémique il y a dans la spiritualité ? Mon Dieu, si vous saviez !
Combien de gens prient sans aucune globule rouge de ferveur, d'amour, mais ils se disent : “Il faut bien prier en si jamais je ne veux pas rater le wagon, je ne veux pas faire partie de ceux qui seront damnés ! Pour ne pas être envoyé aux enfers, alors je fais comme les élus mais je n'ai pas le coeur, Seigneur, pourtant !”
Il y a plein d'anémiques. Et c'est normal, et c'est normal ! Parce qu'ils ne mettent ni le coeur à la bonne place ni la tête à la bonne place. Ils ont peur !
Peur de rater le train.
Peur de rater l'initiation.
Peur d'être enseveli dans le vieux monde et ne pouvoir réapparaître que dans des millénaires !
Peur, peur, peur, toujours peur !
Et tu as peur de quoi ?
Réfléchis, si tu crois à la vie de l'esprit, tu crois forcément à l'immortalité !
Alors pourquoi aurais-tu peur de continuer à appartenir à l'ancien monde ? C'est que donc en fait, véritablement, au fond de toi, tu n'es pas si sûr que la survie existe, tu n'es pas si sûr que la mort quelque part ne puisse pas agir, exister et t'emporter !
Il y a un doute, un immense doute !
Ce qui fait que même si tu combats en toi la peur de la mort du Corps, tu soulèves en toi la peur de la mort de l'Esprit et c'est normal !
Tout simplement parce que n'ayant pas la bonne conception de la mort et en écoutant ce que disent les autres qui ont eu des expériences ou qui font des affirmations, tu te dis : “Le corps meurt mais en fait je me réincarne.” Et comme cette affirmation n'est pas tout à fait la bonne affirmation, la bonne idée, alors la peur demeure et elle se transporte ailleurs ! À un endroit où tu ne peux pas encore bien juger les choses et qui est le monde de l'Esprit. Alors tu te mets à avoir peur du jugement, tu ne veux pas surtout pas rester derrière lorsque l'on passera dans le Nouveau Monde parce que tu as peur de ce sommeil qui risque de durer des siècles et qui va tomber sur toi. Parce que pour toi c'est comme la mort.
Alors n'aie pas peur ! Ni de l'ancien monde, ni du Nouveau Monde, ni du passage, ni du jugement, ni peur de rien ! Et réfléchis comme il faut à propos de la mort ! Et tu verras que si tu réfléchis bien à propos de ce concept et que tu vas au fin fond de ton idée, tu n'auras plus peur !
Ni peur d'échouer en spiritualité, ni peur d'appartenir à l'ancien monde, ni peur de mourir sous les bombes s'il y a une guerre et de ne pas pouvoir mettre le pied dans le Nouveau Monde... Tu n'auras peur de rien. Partout tu verras la vie et son mouvement et sa transformation.
Les gens viennent dans la spiritualité avec une somme immense de fantaisies, cette illusion.
Tout d'abord c'est parce qu'il vaut mieux aimer Dieu que de ne pas l'aimer, au cas où il existerait. Ensuite c'est parce que lorsque l'on est assez convaincu de son existence, il y a le jugement et le Nouveau Monde qui vient, alors il ne faut pas rater le train. Il faut faire les efforts qu'il faut, il faut monter les vibrations, il faut développer les chakras pour appartenir à la nouvelle vague et avoir la chance de voir le Messie, le grand événement du siècle n'est-ce pas, le Messie !
On a fait de ce Messie une véritable star et on attend le Messie comme on attendrait une grande idole sur la Terre. Mais quelle erreur et quelle bassesse dans les sentiments, quelle bassesse dans cette idée !
Monopoliser les foules dans l'espoir de voir le Messie, d'accueillir le Messie est une immense bassesse. Et n'est pas un acte de libération, au contraire, c'est un acte de superstition !
Exactement comme un sorcier de tribu dirait à tous ses concitoyens : “Écoutez demain il va y avoir le grand esprit qui va venir et qui va vous juger tous, alors devant chaque case vous allez disposer des offrandes pour que le grand esprit soit content et qu'il demeure dans notre tribu.”
C'est exactement le même comportement et ce n'est pas parce que l'on va dire aux gens en présence des grands mots et parfois même des mots philosophiques que l'idée est plus évoluée que cette idée tribale, c'est la même !
Simplement l'homme qui part en ville avec cravate et attaché case ne s'aperçoit pas toujours qu'il a un os planté en travers du nez. Il préfère regarder simplement son attaché-case et tout calculer avec sa machine à calculer, ouvrir son frigo et prendre son plat surgelé, ouvrir la télévision et regarder des films, s'informer sur la météo de demain. Mais c'est une vie qui peut être comparée à une vie tribale.
Celui de la tribu lui aussi part chaque matin dans la brousse gagner son pain, d'accord il n'y va pas en cravate, il y va avec la lance ou les flèches empoisonnées mais il va chaque jour gagner son pain, comme l'homme blanc de la cité. Et puis chaque jour lui aussi il va s'informer à propos de la météo, sauf qu'il n'aura pas de radio de télévision mais il ira consulter le sorcier ou ses rhumatismes. Mais les deux hommes, dans les mêmes cas vont faire les mêmes choses, poussés par les mêmes motivations, poussés par les mêmes désirs, les mêmes impératifs, les mêmes besoins, les mêmes peurs.
Alors que tu sois en cravate ou en pagne, tu es toujours le même homme ! Tu es toujours ce même fils de Dieu, rempli de peur parce qu'il ne sait pas qui est véritablement Dieu.
Alors comme il ne le sait pas il se l'invente ! Et comme il n'est qu'un enfant, alors il se l'invente rempli d'autorités, de principes, de lois...
Il n'y a que toi qui fait la mesure parce que toi, à toi seul, mais toi tout entier, tu es Dieu.
Alors tu n'as pas besoin d'un Dieu au-dessus de la tête qui pèse et qui mesure, qui prend, qui renvoie, qui décide d'enterrer ou de ressusciter. Tu es ce Dieu là ! Apprends à comprendre cette chose et à voir cette évidence.
Et s'il le faut et bien je casserai l'image de Dieu pour que tu le comprennes ! Quitte à ce que tu me prennes pour un infidèle, un parjure !
Ça m'est égal ce que tu penses, ça m'est égal aussi si tu viens vers moi pour me rouer de coups parce qu'il te semble que je suis l'enfant du Diable plutôt que celui de la Lumière.
Je vais détruire ton Dieu de toutes les manières possibles et je vais cracher sur lui et tu seras scandalisé ! Et plus tu seras scandalisé et plus ta mort commencera, la mort de ta bêtise, la mort de ta limite !
Et chaque fois que tu mourras, tu vas renaître. Et pour que tu renaisses il faut que tu nous fasses confiance. Même si dans les premiers moments tu as envie de nous étrangler à cause de ce que nous disons. Même si tu as envie de nous enfoncer à l'intérieur des terres les plus profondes pour ne plus rien entendre, pour ne plus être perturbé ! Fais-le ! Pourquoi pas ? Nous ne sommes pas à une bagarre près tu sais, ni à un mort près tu sais ? Simplement, après, fais-nous confiance.
Et même si tu as encore un banc d'eau sur les yeux et que tu ne sais pas vraiment où l'on t'amène, là oui aie foi en nous, fais confiance et laisse-toi guider petit à petit.
Mais pour que l'on puisse te guider il faut que tu acceptes de vivre sans idées et c'est un acte très difficile.
Car au début pour vivre l'homme se fait plein d'idées, c'est normal. Il a besoin de savoir qui est bon, qui est mauvais, quel est le bon poisson et le mauvais champignon, c'est normal ! Mais pour ensuite changer de dimension, changer de peau, il faut qu'il apprenne à marcher dans le vide. Et un vide qui est mental.
Le vide mental
Souvent on parle du funambule lorsque l'on pense à l'initier qui va vers son initiation. On dit marcher sur la corde raide, c'est l'image que l'on emploie. Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Qu'est-ce que cela représente cette épreuve du vide ?
Est-ce que c'est pour impressionner l'esprit, pour voir s'il est encore capable de terreur, de peur, de doute ? Non ! Ce n'est pas cela le symbole.
Le vide représente le vide mental.
Je me suis fait un grand nombre d'idées pour arriver jusqu'à cet instant où mon intelligence peut exister. Mais elle ne peut exister que si elle renaît dans le vide mental.
Donc il faut que pendant un certain temps, j'abandonne toutes les conceptions, toutes les idées. Et si j'en ai quelques-unes, parce que l'homme en aura toujours quelques-unes, eh bien il faut que je fasse l'effort de ne pas m'y attacher, de ne pas y croire, faire acte de Foi. Et dans ce vide mental, alors la vision de la Réalité peut avoir lieu.
Essayez de vous entraîner à ce vide mental, ce n'est pas quelque chose de difficile.
J'ai essayé en quelques mots de vous le décrire, mais je vais vous en dire un peu plus quant à la façon de l'obtenir.
Comment obtenir le vide mental, de façon à être d'une absolue ouverture et de disponibilité pour regarder la Réalité ?
Étrangement, car cela paraîtra étrange à plusieurs, le vide mental s'obtient par la purification des émotions.
Le vide mental s'obtient par la purification des émotions.
Par exemple, je ne peux aller vers la vision de Dieu, la vision de la réalité, que si donc je ne conçois plus rien à propos de ce qu'est Dieu et la Lumière de Dieu. Mais pour ne plus rien concevoir à propos de ce qu'est Dieu, il ne faut plus que je sois émotionnellement agité par la peur de risquer la mort spirituelle, par la peur d'offenser un Dieu qui existe peut-être.
Donc cela repose sur une purification qui est d'abord toute émotionnelle et qui est la peur.
Et il faut que l'homme arrache hors de lui cette peur s'il va avoir une chance, non seulement d'évoluer, mais aussi simplement d'être un homme.
Ce qui le fait être la bête, c'est la peur, la peur de l'autre.
On croit que les bandits sont les gens qui engendrent la peur chez ceux qu'ils attaquent. Mais en fait le bandit, l'assassin sont des êtres qui vivent dans une grande peur intérieure, énorme peur intérieure, une peur existentielle qui est innommable, indescriptible ! Pour eux, plus rien n'a de sens, plus rien n'a de valeur. Alors puisque plus rien n'a ni de sens ni de valeur, ils sont capables de tout. Mais vivre sans le sens des valeurs, cela conduit l'homme à une grande peur existentielle.
Et c'est pour cela que le bandit est capable de tout, parce qu'il devient l'endroit de la peur la plus extrême. Et cette peur se développe en horreur, tout simplement !
Ce qui ne veut pas dire que j'excuse tous les bandits et tous les assassins, je ne cherche pas là une excuse à leurs actes. J'essaye simplement de démontrer que si l'homme reste au niveau de ses peurs, il peut à n'importe quel moment devenir un coupable. Il peut à n'importe quel moment étrangler la maîtresse qu'il choyait tant.
Comment cela se fait ?
Ce matin je t'aime passionnément, je te fais l'amour ardemment et ce soir je t'étrangle.
Comment est-ce que cela se peut ?
Vous allez me dire : c'est la passion. D'accord, mais ce sont des réponses toutes faites que tu me donnes là.
Alors je te demande qu'est-ce que la passion ?
La passion
Eh bien la passion c'est un sentiment qui naît uniquement lorsque l'on a peur de perdre, perdre la personne qui nous plaît. Donc la passion n'est pas cette grande ardeur d'un sentiment exubérant et extraverti, non !
On confond toujours passion avec le feu d'une émotion intense. Pas du tout ! Pas du tout !
La passion c'est un sentiment, un sentiment assez fort certes, mais qui vit conjointement avec la peur de perdre l'objet que l'on désire.
Et automatiquement cette peur va rendre le sentiment ténébreux et capable de tout. Car sitôt que l'on va se sentir dessaisi, on va vouloir soit revendiquer la possession de l'objet, même avec force, ou bien on sera capable de le détruire.
“S'il n'est pas pour moi, il ne sera à personne !”
La peur c'est ce qui fait que l'homme, bien souvent, est capable de devenir un Diable !
On pense souvent au concept mauvais, le Mal. On dit souvent : l'homme peut être mauvais, comme si le Mal existait.
Mais qu'est-ce que le Mal ?
Le Mal
Comme je vous l'ai dit si souvent, si le Dieu dont parlent les maîtres, le Dieu qui a construit toutes ces choses, si ce Dieu est un Dieu d'Amour, il ne peut pas avoir inventé le Mal, c'est impossible !
Sinon comme je vous l'ai dit si souvent, je serai le premier à me rebeller contre lui, à l'anéantir pour que vous soyez libres et heureux, ou les maîtres seraient contre lui et depuis longtemps l'auraient abattu !
Donc le Mal n'existe pas.
Donc ce n'est pas la Divinité ou la dualité du monde qui ont construit un Mal pour éprouver les hommes, pour faire que les meilleurs gagnent. Mais quel est ce jeu d'élites ? Quel est ce Dieu qui prévoit que seuls les meilleurs pourront revenir manger à sa table ? Un Dieu d'Amour et de pardon ne fait pas de sélection et les hommes sans cesse se contredisent !
D'un côté ils croient en un Dieu très chrétien qui pardonne tout et qui monte sur la croix sans aucun problème, et de l'autre ils voient sans arrêt des jugements, des châtiments, des karmas ! Mais qu'est ce que c'est que cette mayonnaise ?
Essayez de réfléchir deux secondes ! Et vous voyez bien que les choses ne vont pas comme cela. Alors arrêtez d'avaler, d'avaler, sans arrêt des concepts. Des concepts qui sont en plus mal formés et arrêtez d'en faire vos lois alors qu'ils se contredisent !
Comment interpréter alors la Vie et la Spiritualité ?
Comment concevoir le Bien et le Mal et la position de l'homme face à ces deux énergies ?
Il faut comprendre que le Bien et le Mal en tant que tels n'existent pas dans l'Univers. Il n'y a aucun Maître, aucun Dieu qui s'est creusé la cervelle pour inventer spécialement pour les hommes un Bien et un Mal afin de poivrer l'existence. Pas du tout ! Absolument pas !
Alors laisse tomber ce concept. Arrête de trouver que Dieu t'éprouve. Arrête de trouver que Dieu met ceci ou cela comme test sur ton chemin. Et tu seras, en même temps, moins prétentieux lorsque tu as une réussite ! C'est obligé ! Si tu ne penses plus que Dieu dans sa grandeur t'éprouve lorsque tu réussis quelque chose, tu en es moins fier et moins prétentieux. Tu trouves simplement que tu as été pour une fois intelligent. Et tu n'es pas là en train de crier ta victoire sur tous les toits !
Donc d'un seul coup en n'imaginant plus qu'il y a un Bien, un Mal et des épreuves, tu élimines l'orgueil et tu deviens un homme de grande tempérance et à la juste vision.
Comme quoi en éliminant tout simplement un faux concept, on élimine en même temps toute une traînée de défauts. Parce qu'un concept fait naître un grand nombre de comportements.
Donc qu'est-ce que le Bien et le Mal ?
S'ils n'existent pas en tant que principes dans l'Univers, s'il y a simplement deux énergies complémentaires de friction - et j'insiste là-dessus - ce sont deux énergies complémentaires de friction pour engendrer le Feu de la Vie.
Il y a d'un côté le moins et d'un côté le plus. Mais cela ne veut pas dire que le plus est bon et que le moins est mauvais. Cela veut dire tout simplement que leur charge électrique est différente. Tout simplement.
Exactement comme un acupuncteur pourrait vous expliquer que dans le corps il y a une charge négative et positive. Est-ce qu'il va dire pour autant que votre bras gauche est le mauvais bras et que le bras droit est le bon bras et qu'il faut couper le gauche et garder le droit ? Non !
Et pourtant c'est ce que l'homme fait et construit comme schémas stupides lorsqu'il imagine qu'il y a le bon et le mauvais.
Donc, les énergies, avec une certaine différence, par leur friction permettent le feu de la vie, toute l'histoire de l'Univers, et il faut respecter cet acte. Ça oui ! C'est le plus grand acte d'Amour !
Maintenant ce qui va produire un homme bon ou un homme mauvais, ce n'est pas le fait que un aveugle va mal interpréter les énergies négatives. Ou que, un peu plus évolué, il va bien interpréter les énergies positives. C'est être encore dans l'absurdité du raisonnement.
Les énergies négatives n'amènent pas forcément l'homme vers le mal, vers l'assassinat, vers le viol, le vol !
Quelle est donc la définition du mal ?
Essaye de chercher avant que je te réponde. Je ne suis pas là pour étendre les grands linges de la philosophie et pour que tu repartes en te taillant dans mon drap un petit drap pour ta vie et ta maison. Au contraire, je suis là pour que tu te tisses ton propre drap ! Parce que l'on ne finit jamais de le tisser et qu'il faut donc que tu commences un jour. Celui que tu m'emprunterais, il ne durerait pas. Alors commence à tisser ton drap, ton vêtement de gloire, celui dont parlait Jésus.
Qu'est-ce donc que le Mal ?
Avec tout ce que je viens de te dire. Écarte ton esprit, monte un peu ton cœur, allez vas-y monte, monte, cherche !
Qu'est-ce donc que le Mal ?
Tu peux trouver avec tout ce que je viens d'expliquer.
Le Mal n'est pas une énergie en soi, n'est pas un défaut en soi, un défaut en l'homme. Le Mal est une résultante, un comportement qui jaillit hors de l'homme lorsqu'il est terrassé par la peur, toutes les peurs.
Le Mal est une résultante, un comportement qui jaillit hors de l'homme lorsqu'il est terrassé par la peur, toutes les peurs.
La peur du lendemain, la peur de la mort, la peur de l'immensité du ciel, la peur du fait que la terre est dans le vide et qu'elle tourne et comment est-ce qu'elle tourne et comment est-ce qu'elle tient. La peur de Dieu, la peur de tout, la peur de soi, la peur de vivre aussi.
**C'est la peur qui est l'origine du mauvais comportement.***
C'est ce qui va faire qu'un homme va s'orienter plus favorablement à être un bandit, un assassin, un voleur, un violeur ou bien un saint homme.
Le saint homme est celui donc qui aura épuré ses peurs.
Et au début il épurre ses peurs en ayant confiance en Dieu. Et il va se dire : “Dieu m'aime, Dieu me regarde, Dieu me protège. Dieu sait que je suis juste et il me prendra en son sein de l'autre côté.” Donc il évacue sa peur et il la remplace par l'assurance que Dieu le sauve, Dieu le regarde, Dieu l'aime, Dieu le protège.
Puis il se développe et il voit bien que non seulement pour lui-même mais aussi pour les autres, Dieu n'est pas toujours là. Il a comme des absences.
“Tiens, dans tel cas il n'a pas protégé un tel. Tiens, dans tel autre cas il n'a pas protégé la nation. Il accable certains continents qui en plus d'être affamés deviennent inondés !”
Alors on ne comprend plus Dieu et d'un seul coup celui qui avait vécu quelques incarnations grâce à la foi inconditionnelle se met à douter. Et il se réveille en beau jour complètement athée et il est certain qu'il est plus intelligent qu'autrefois parce qu'il se défait d'une illusion encombrante, mais il n'est pas encore suffisamment pur pour voir la réalité.
Ce qui fait que toutes ces incarnations intermédiaires sont très douloureuses à vivre parce que l'homme est étiré entre deux mondes. Un monde qu'il ne veut plus parce que son intelligence est suffisamment développée pour ne plus accepter certaines choses. Et un monde qu'il ne voit pas encore, qu'il ne peut même pas soupçonner. Alors il est simplement dans le vide !
Un vide aussi bien intellectuel que métaphysique. Et c'est très bien !
Il ne faut pas avoir peur d'un monde qui quitte Dieu, qui renie Dieu. C'est très bien ! Les mondes qui renient Dieu sont des mondes qui vont devenir meilleurs ! Lorsque vous voyez des sociétés entières s'ériger sur la base de l'athéisme c'est très bien, c'est très favorable, c'est bon !
Ce qui ne veut pas dire que les mondes qui ont existé avant les civilisations et qui étaient érigées sur la religion étaient des mauvais mondes ! Je dis tout simplement autant que l'homme connaît une enfance, la collectivité qui est l'humanité ou une civilisation connaît aussi son enfance. Et de façon collective, donc, une nation, une civilisation ou une humanité va passer vers l'adoration pour avoir moins de peur.
Le pas qui suit cette adoration est donc un pas de reniment.
“Je ne crois plus en Dieu parce que Dieu n'est pas si présent que ça. Dieu ne paraît pas vouloir aider les hommes, au contraire il les accable. Alors tu ne peux pas croire en lui !”
En fait dès que l'homme doute de Dieu il prépare son individualité à exister. Dès qu'il renie Dieu il prépare sa force à exister et plus que jamais il est en train de devenir la divinité. Parce qu'il n'est plus simplement quelqu'un d'étranger, d'extérieur qui croit en un Dieu à l'extérieur. Il commence à faire référence à sa propre force, à sa propre victoire, à sa propre capacité d'être debout et de lutter ! Et à partir du moment où ces énergies se mettent en place, sa Divinité commence à s'ouvrir.
Et il ne passe pas beaucoup d'incarnation dans l'athéisme, car très vite en fait l'âme peut mettre la main sur cette personnalité. C'est très facile ! Si Dieu n'existe plus alors Dieu peut exister ! Mais il faut pour cela que l'ancien Dieu, celui de l'adoration, il faut que celui-là soit brûlé, exactement comme on brûle les épouvantails lors des grands feux de joie.
Et c'est cela que vous devez faire dans l'esprit.
Ce n'est pas venir m'écouter et partir avec plein d'informations.
Ce n'est pas méditer sur votre chakra sacré ou sur le plexus cardiaque.
Ce n'est pas monter Kundalini.
Ce n'est pas courir en Inde pour trouver un gourou.
Ce n'est pas méditer pendant des heures.
Ce n'est pas prier pendant des heures.
Ce n'est pas regarder une lumière bleue au centre de la tête et la voir exploser pour être illuminé.
Évoluer c'est brûler tous les épouvantails et même celui de Dieu, qui est le plus tenace et qui tient le plus longtemps. Pourquoi ?
Parce qu'il est le fantôme que Dieu permet aux hommes de s'inventer afin qu'ils n'aient pas trop peur dans leur ténèbre et qu'ils aient une petite lanterne pour sortir de la Matière.
Mais cela ne veut pas dire que, parce que Dieu le permet, que la lanterne est la Lumière de Dieu. À un moment donné il faut savoir quitter la lanterne, souffler la bougie. Et, peu à peu, les yeux vont s'ouvrir à la véritable Lumière. Et pour que les yeux s'ouvrent, les véritables yeux s'ouvrent, il faut que les faux yeux se soient fermés.
Il s'agit donc là de changer de dimension.
Et comme je l'ai dit tout à l'heure, il n'est pas facile de quitter un monde que l'on connaît pour aller vers un monde dont on ne soupçonne encore rien.
Et pourtant cet acte absolu de mort et de renaissance, c'est le seul acte qui vous permettra de vous dire : « Je suis spirituel ! J'ai fait quelque chose de spirituel dans ma vie ! ».
Si on n'accepte pas de mourir, on ne fait rien de spirituel.
Je vous ai parlé beaucoup et de façon générale sur des concepts purement philosophiques. Et je n'aime pas parler uniquement de philosophie sans faire de rapport avec la vie au quotidien. Et c'est donc en analysant maintenant les implications d'un tel état d'esprit dans la vie au quotidien que je vais vous quitter.
Implications au quotidien
Analysons donc ce dernier chapitre.
Si d'un seul coup vous reniez Dieu, le Dieu dans lequel on croit, le Dieu que l'on aime, si vous reniez celui-là, qu'allez-vous être demain ?
Celui qui n'a pas d'imagination va croire qu'il deviendra un être vide, où simplement gagner sa vie sera l'acte quotidien, aller voir la famille, parler aux voisins...
Il faut aussi un peu d'imagination en spiritualité parce que avant que l'on découvre véritablement la Lumière, l'imaginaire c'est ce qui permet plus ou moins de cerner l'endroit où l'on va.
Et lorsque l'imaginaire est suffisamment élevé, on l'appelle alors inspiration, intuition.
Si demain vous êtes son Dieu, qui allez-vous être dans la rue face à celui qui est pauvre, celui qui est triste, face à vous-même, face à l'avenir et notamment l'avenir du monde, face à la Nouvelle Ère qui arrive ? Est-ce que vous allez devenir triste et froid sans plus aucun intérêt ?
C'est ce que l'homme sans intuition va conclure.
Alors je te propose de réveiller un peu ton intuition.
Si le Dieu d'hier meurt, comment vas-tu improviser ta vie de demain ?
Tu vas pouvoir me dire : “Eh bien, avec un Dieu que j'aurais imaginé d'une meilleure manière !”
Certains feront cela parce qu'ils ne seront pas capables d'autre chose et c'est ce qu'ils font si souvent dans la spiritualité. Beaucoup de disciples se moquent des bonnes sœurs et des curés, mais en fait ils sont tout autant curés et bonnes sœurs dès qu'ils se mettent à méditer et qu'ils prient Dieu pour leur montrer le Chemin. Et qu'ils prient Dieu pour avoir telle ou telle place dans le travail. Et qu'ils prient Dieu pour ceci et qu'ils prient Dieu pour cela. Mais qu'ils le font de manière très scientifique parce que, eux, ils ne font pas la prière du curé ou de la bonne sœur, ils font, eux, des visualisations. Et l'on retrouve encore le ridicule de la situation, de l'homme avec l'attaché-case et de l'autre homme de la tribu avec l'os dans le nez, mais c'est la même chose.
D'accord, c'est plus technique, tu visualises, mais tu fais la même chose, tu réclames les mêmes choses, ton intention est la même et ta peur est la même ! Alors ne viens pas avec des nouvelles techniques me dire que ton Dieu est meilleur, que ta démarche est plus élevée ! Non ! Non, pas du tout ! Tu marches toujours dans des chaussures aussi étroites, même si elles ont un beau vernis !
D'accord, tu ne voulais plus des sabots, tu trouvais ça laid. Mais des chaussures étroites, c'est peut-être un peu plus beau, mais ça fait encore plus souffrir !
Ce qui fait que lorsque tu fais tes visualisations, tu es très étonné qu'aucune n'arrive, qu'aucune ne s'exécute.
Alors tu te dis : “Eh bien, les curés prient et ils n'obtiennent rien, je visualise et je n'obtiens rien, mais qu'est-ce qu'il faut faire alors ? Qui est Dieu ? Qu'est-ce qu'il veut ? Comment s'y prendre ?” Et ta colère est encore plus grande !
Cela veut dire donc que dès demain, si tu es un être sans Dieu, ton devoir sera d'être Dieu. Tout simplement !
Si je te dis : “Sois sans Dieu !”, cela ne veut pas dire "sois sans rien", cela veut dire : sois Dieu !
Sois Dieu !
Mais simplement dans le concept, j'exprime que tu ne dois pas faire de Dieu une valise de voyage, une couverture de protection, une chaumière où aller s'abriter, une corne d'abondance dans laquelle aller puiser de l'or, de l'argent. Tu dois être Dieu.
Et à partir du moment où tu es Dieu, alors Dieu existe pour les autres sur la Terre, et toi tu deviens la corne d'abondance, la chaumière qui abrite, la couverture qui donne chaud, automatiquement !
Alors je vais te dire cette vérité, tu l'acceptes ou tu la refuses, cela m'est complètement égal. Moi je fait mon travail.
[...] que dans la mesure où les hommes l'ont réveillé en eux-mêmes.
En tant que Dieu, Dieu n'existe pas.
C'est pourquoi je te dis si souvent : ne crois plus en Dieu, il n'existe pas.
Sois Dieu, et de cette manière, il va exister sur la Terre, il va être incarné par toi, sur la Terre, pour tous les autres hommes. Et c'est là que Dieu existe !
C'est au moment où l'homme ne croit plus en Dieu, et où il se met à être Dieu.
Il permet donc, à ce moment-là, à chaque homme, d'approcher Dieu, de toucher Dieu, d'embrasser Dieu, d'être aimé par Dieu, d'être regardé par Dieu.
Il faut que dans ton esprit, tu arraches cette conception que Dieu est comme une grande aura autour de la Terre. Et qu'il tient compte de tout, qu'il comptabilise tout, qu'il regarde tout, qu'il est le début et la fin de toutes choses.
Dieu est celui qui s'est endormi dans la Matière.
Et il n'est donc plus au Ciel, et depuis longtemps, depuis très longtemps ! Il ne peut pas être partout à la fois, quoi que tu en penses. Il ne peut pas être un petit bout au Ciel, pour être Dieu le Père, et un petit bout dans la Matière, pour être tous les hommes et tout ce qui existe.
Où il est au Ciel, où il est dans la Matière, où il est nulle part.
Alors, cela veut dire quoi, tout ce que l'on t'enseigne ? Cela veut dire quoi, toutes ces belles théories à propos de la Divinité ?
Cela veut dire que dans le Cosmos, il y a une différence entre parler de Dieu et parler des composants de Dieu. Et lorsque tu t'instruis à propos de l'ésotérisme, tu ne t'instruis pas à propos de Dieu. Tu t'instruis à propos des composants de Dieu. À propos d'entités qui sont parvenues à un certain stade d'évolution suffisant pour incarner tel ou tel aspect de l'Esprit de Dieu et le rayonner.
Mais cela ne veut pas dire que Dieu est telle ou telle entité, que Dieu est descendu exprès pour être l'archange Gabriel ou Michael. C'est tout le contraire.
C'est l'archange Gabriel qui, parce qu'il est l'archange Gabriel, permet à la part de Lumière qui peut passer hors de lui et à travers lui, permet à d'autres hommes d'être bénis, protégés, surveillés, etc.
Lorsque l'on se trouve dans le Cosmos, il faut donc penser que le Dieu que tous les hommes cherchent est un Dieu qui dort et non pas un Dieu qui fait ses comptes à Shambhala. Ceux qui font les comptes à Shambhala, Ce qui font les comptes à Shambhala sont les Maîtres et les Kumaras. Et ce sont des êtres qui ont évolué, qui sont devenus la divinité.
[...]
Parce qu'il est Dieu.
Il est véritablement Dieu et à partir du moment où il commence à exister, il faut le louer. Il est bon de le louer et on se sent bien le louant. Mais il faut que la prière soit un acte introverti et pas extraverti vers un Dieu là-bas, au fond, à l'extérieur.
Et c'est pour cela, vois-tu, que tes prières ne fonctionnent pas. Que tes visualisations ne fonctionnent pas, parce que tu visualises à l'extérieur, tu pries à l'extérieur.
Et à l'extérieur, il y a quoi ?
Il n'y a qu'un Dieu qui dort. Il y a un grand nombre de guides, de Maîtres, c'est certain, mais ils ne peuvent pas répondre à toutes tes prières dans la mesure où elles viennent de l'illusion et du sommeil. Par contre, tous les guides pourront satisfaire toutes tes prières à partir du moment où la prière va s'élever à l'intérieur et non plus jaillir à l'extérieur.
Dès que le guide va voir cette Lumière monter à l'intérieur, il va dire : “Celui-là a compris, ça y est, sa vie s'est réveillée, son pouvoir créateur commence à bouger, il est une Lumière ! Alors, en tant que lumière, il va pouvoir attraper ce qu'on lui envoie, il va pouvoir garder les choses et trouver son destin.”
Avant cela, il n'y a aucun moyen d'évoluer.
Et si vous pouvez admettre ce principe, alors, dès demain, vous pourrez travailler avec liberté.
Non seulement à la spiritualité, mais aussi à des travaux tout simples comme exercer votre métier. Et d'un seul coup, exercer votre métier devient un grand acte d'évolution parce que vous repérez chaque chose comme étant des dépassements. Des dépassements sur la peur, des dépassements sur des limites, des inconsciences, des automatismes, des ignorances... Ce qui fait que, comme sous l'effet d'une baguette magique, le monde se transforme en une vaste école initiatique.
Alors que pour l'instant, vous êtes là à revendiquer auprès des Maîtres que votre métier ne vous plaît pas, qu'il vous encombre parce qu'il vous prend huit heures par jour et que de ce fait, vous ne pouvez pas méditer. Alors que pour l'instant, vous vous plaignez du fait que c'est un métier profane qui n'aboutit à rien.
Mais même si Dieu s'incarnait, dans toute sa splendeur et sa divinité, il ferait comme vous, il cultiverait la terre pour avoir du fruit, il élèverait des enfants, il deviendrait maître d'école ou boulanger ou agriculteur. Et il serait joyeux de faire ces choses, parce qu'il dirait : “Je cultive ma terre. J'instruis mes enfants. Je fais du pain pour mes enfants.”
Alors que le boulanger aujourd'hui se dit : “Si je n'ai pas vendu tant de pain, eh bien, je n'aurai pas assez d'argent pour partir en vacances.” Et s'il devient un peu spirituel, il se languit de quitter le four pour vite aller méditer. Et chaque fois qu'il revient au four, il se plaint de ce que Dieu a inventé une société et une société contraire à l'évolution spirituelle, à la vie, au monastère. C'est faux ! Complètement faux !
Alors laisse tomber toutes ces interprétations qui ne t'amènent à rien du tout et qui coupent ton pouvoir créateur. Et fais de chaque chose un moment initiatique.
Tu peux rendre chaque instant initiatique en ne pensant plus que Dieu est loin, à l'extérieur, hors de toi, mais au contraire en plaçant Dieu à l'intérieur de toi et en ayant souci de le voir mûrir, de le voir se réveiller de nouveau et de participer pleinement à ce réveil.
Tant que tu penses que Dieu est à l'extérieur, tu vas te sentir le droit de tout faire. Et tu diras : “Seigneur, pardonne-moi, mais tu sais, j'ai encore ce défaut, ou j'aime encore faire telle et telle chose, ne regarde pas trop ! Ferme les yeux quand tu me vois faire telle ou telle chose !”
Alors que si tu arrêtes d'imaginer un Dieu qui est dehors et que tu deviens conscient d'un Dieu qui est en toi, comme lorsque tu portes un enfant dans le ventre, à ce moment-là, tout ce que tu fais, tu t'aperçois que tu ne le fais pas à l'encontre de la Loi de Dieu et du plaisir de Dieu, mais que tu le fais à l'encontre de toi-même. Et qu'en le faisant, tu t'alourdis, tu t'empêches la vision, tu t'empêches le Bonheur, tu t'empêches la Liberté !
Et d'un seul coup et comme par miracle, tu t'aperçois que tu n'as plus rien à reprocher à Dieu et que tu n'as qu'une chose à faire, c'est de te prendre en main, te relever, te bouger, te discipliner, te raisonner, t'analyser et décider d'être chaque jour non pas un meilleur homme. On s'en moque des gens qui deviennent mieux ! Il n'y a pas plus prétentieux qu'un homme qui devient meilleur de jour en jour ! Il devient tellement meilleur qu'un jour il en est abominable !
C'est des hommes libres, de plus en plus libres !
Libre
Libre face à un ennemi qui te vole, libre face à un ennemi qui te donne des coups, libre face à un ennemi qui t'insulte ! C'est ça la spiritualité. Ce n'est pas recevoir les coups, les insultes et les vols et puis dire à Dieu : “Je l'ai pardonné ! Alors prends-moi dans ton Eden quand je passerai de l'autre côté.”
Non, c'est être libre. Face à l'insulte, face aux coups, face aux vols, ce n'est pas se sentir volé, ce n'est pas se sentir insulté, ce n'est pas se sentir volé. Automatiquement, on vit une vie qui est sans limite !
“Tiens, un tel m'a pris de l'argent. Bien sûr, je n'ai plus de quoi manger à cause de cela. Et pour plusieurs jours, je n'ai vraiment rien à mettre sous la dent. Cependant, si je ne me sens pas volé, si je considère simplement que l'autre a pris de l'argent mais que je ne me sens pas volé, eh bien je ne vais pas être dans l'angoisse, la peur, la colère et sentir l'injustice ! Et reprocher à Dieu que des hommes tels que lui existent et qu'il n'y ait pas une loi sociale capable d'éviter de telles actions.”
Par une simple attitude mentale, je vais éviter toutes ces émotions et toutes ces pensées et toutes ces revendications. Si je ne me sens pas volé mais que je constate simplement que l'argent m'a été pris, alors, je suis libre. Mes émotions sont belles. Elles ne tombent pas dans le sentiment d'être agressé, d'être volé. Elles restent en l'air comme si rien ne s'était passé.
Libre !
Comme un aigle qui vole en altitude.
Libre !
Et du fait que je suis libre, la compensation va venir sur moi. Et bien sûr, l'argent va me manquer mais je vais trouver un ami qui me donnera tous les repas qu'il faut. Et cela vaut bien tout l'argent du monde parce que dès lors, c'est l'Amour qui rayonne ! Et lorsque l'on mange à deux, c'est bien mieux que de manger tout seul parce que l'on a pu s'acheter son repas.
Lorsque Dieu essaie de compenser les choses, l'homme s'attend toujours à voir revenir ce qu'il a perdu. Et il ne comprend pas que souvent dans la compensation qui lui est faite, c'est un mieux qui lui est apporté.
Par exemple, celui qui est volé s'attend à ce qu'on lui rende de l'argent ou s'attend à ce qu'on va le faire gagner dans une loterie. Tout ce qu'il veut voir venir, c'est de l'argent. Et il sera mécontent de voir venir vers lui simplement un ami qui l'invite pour une semaine à manger et à dormir. Et pourquoi il en sera mécontent ?
Tout simplement parce qu'il ne sera pas capable de voir qu'un objet qui lui est pris est remplacé par de l'amour qui lui est donné et qui vient d'un cœur vivant. Cœur vivant qui est porté par son ami qui vient vers lui. Non, il préfère cet argent mort parce que c'est son argent et parce qu'on lui a pris son argent et qu'il veut qu'on lui rende son argent. Alors que cet acte plein de vie, plein d'amour et qui sort d'un homme vivant de son ami, cet acte-là il le refuse parce que ce n'est pas son argent, c'est de l'amour. Et l'Amour... on y pense après, lorsque l'on a été dédommagé. Et pourtant Dieu dédommage d'une manière différente, il dédommage avec l'Amour !
Alors sachez reconnaître les cadeaux de Dieu, sachez accepter aussi les cadeaux de Dieu. Ce ne sont pas forcément des cadeaux d'argent, des cadeaux matériels, mais ce sont toujours des cadeaux d'amour qui passent par des êtres vivants et des cœurs vibrants. Prenez-les et vous verrez qu'en étant plus sensible à cette note d'Amour, vous allez remarquer davantage tous les cadeaux que vous fait le Ciel au cours de votre vie.
Pour l'instant, vous trouvez simplement que cela sort du bon cœur de monsieur et de madame et vous ne voyez pas le doigt de Dieu derrière. C'est dommage ! Parce qu'à force de prier à un Dieu dehors qui n'existe pas dehors et à ne pas voir le Dieu qui est dedans les autres et qui sort des autres pour aller vers vous, vous allez finir par vivre sans Dieu et être seul ! Et vous allez finir triste et abandonné.
Donc, en apprenant à voir Dieu dedans, vous le verrez aussi en chaque homme et chaque fois qu'un homme fera quelque chose pour vous, vous verrez Dieu en action. Et ce Dieu-là, oui, il est vivant et vous pouvez le remercier.
Alors, dès demain, comment vous allez vivre ?
Vous allez vivre de manière simple, la simplicité avant tout.
Je ne pense plus rien à propos de Dieu mais je pense à celui qui est à l'intérieur et je le porte comme une femme porte un enfant. Et par mes actions, par mes pensées, par mes transformations, par mes lâchés prises, je favorise l'éveil de Dieu en moi. Et lorsqu'il sera suffisamment éveillé, il occupera toute la place qui pour l'instant est ma personnalité et il me remplira de son Bonheur et de sa Lumière, ce qui fait que tout ce que je lui aurais donné, il va me le rendre. Tout ce que j'aurai fait pour l'éveiller, il va me le rendre au centuple parce qu'étant réveillé, il va me remplir de plénitude et d'immortalité !
C'est cela que Jésus exprimait lorsqu'il disait : “N'épargnez pas sur la Terre mais dans les hauts du Ciel.” Tout simplement parce qu'il faut apprendre à cultiver le réveil de Dieu. Toute cette phrase devient claire lorsque l'on comprend qu'il s'agit de cultiver le réveil de Dieu, alors qu'elle reste dans la dualité si on pense que Jésus exprimait cela dans le but de faire de bonnes actions pour avoir un bon karma. Et à ce moment-là, la parole de Jésus ne fait qu'enfoncer l'individu dans la dualité.
Si tu veux interpréter Jésus au niveau où Jésus parlait, mets-toi toujours au-dessus de la dualité.
Et lorsqu'il dit “Épargnez dans le Ciel”, il ne dit pas "faites de bonnes actions", il dit au contraire : “Respectez-vous, de ce fait aussi respectez les autres. Disciplinez-vous, ne jugez personne, soyez propre ! Et automatiquement, la divinité se réveillera.”
C'est cela, épargner dans le Ciel. Par des actions, par un comportement, par des attitudes, favorisez le réveil de Dieu. Toi seul peux créer le réveil de Dieu.
Toi seul peux créer le réveil de Dieu.
Aucun chakra même ouvert de façon béante ne pourra favoriser le réveil de Dieu. Non !
Si tu dilates ton chakra, prenons par exemple le plexus cardiaque. Si par des exercices tu dilates ce chakra, en pensant que, là, il y a l'esprit de Dieu, eh bien tout ce que tu auras la possibilité de faire, c'est des dédoublements plus facilement, mais tu ne verras pas la Lumière de Dieu. Donc, ne te perds pas dans des jeux techniques et ne fais pas bêtement l'homme de la tribu, mais qui s'est développé et qui porte aujourd'hui cravate et attaché-case. Simplement, renie toutes les idées qui te portent à l'extérieur et sois plus conscient de porter Dieu.
Si tu es conscient de porter Dieu, tu vas assumer le devoir de le porter, de le former, de le réveiller. Et tout ce que tu fais pour lui, il le fera pour toi au moment où il sera de nouveau réveillé.
C'est un instant qui ne se serait tarder si tu bouges dès aujourd'hui. C'est un instant qui attend tout le monde, il n'y a pas d'exception !
Mais la seule exception c'est : Est-ce que je vais me responsabiliser ? Est-ce que je vais devenir un disciple ? Ou est-ce que je vais simplement avoir de la superstition, avoir peur de ne pas être parmi les élus et faire de temps en temps ma méditation, ma prière et mes bonnes actions ?
C'est à toi de faire le choix.
Il doit être fait de façon instantanée. Tu n'as pas besoin de mesurer l'ampleur de tes désirs, de ton investissement en spiritualité, de ton attachement encore à la matière.
Moque-toi de toutes ces choses, même si tu es très attaché au sexe - Hou ! ce n'est pas bien ! - mais même si tu es très attaché à ce sexe, cet immense sexe qui t'occupe tout l'esprit, fais ton choix. Et chaque fois que tu vas permettre à Dieu de se réveiller en toi, il va t'aider à résoudre ton problème de sexe, ton attachement au sexe.
C'est lui qui va t'aider, c'est lui qui va répartir les énergies, c'est lui qui va te montrer que le sexe ce n'est pas tout, que ce n'est pas ce que tu crois. C'est lui qui va faire en sorte que cette énergie soit employée à autre chose.
Alors que pour l'instant, si tu mets Dieu dehors, tu te trouves tout seul avec ton sexe qui grossit, avec lequel tu ne sais que faire. Et tu as honte, tu veux le cacher pour ne pas que Dieu le voie. Et tu te dis qu'il est bien dur d'être un disciple.
Mais n'aie pas honte de ton sexe ! Il est beau, il est la Nature ! Il est ce que les dieux ont créé. Pourquoi est-ce que les dieux t'auraient créé une chose honteuse que tu devrais cacher ? Il est beau, il est la Nature ! N'aie pas peur !
La honte c'est aussi une autre peur. La peur d'être lait, la peur d'être vilain, la peur d'être inférieur.
Mais soit inférieur et tant pis ! Tu es un obsédé sexuel, eh bien tant pis ! Et aime Dieu en même temps. Et Dieu va t'aider grâce à cet Amour. Il va t'aider à ne plus être un obsédé sexuel.
Tandis que si tu as honte de Dieu parce que tu imagines un Dieu dehors qui te juge, alors Dieu ne peux pas t'aider. C'est impossible ! Parce qu'il n'y a que ton propre jugement qui retombe sur toi et qui amplifie ton sexe. Jusqu'à ce qu'il devienne un sexe si immense que tu ne penses plus et que tu ne vois plus que lui.
Pour éviter donc toutes ces exagérations, dès le départ aie une pensée juste !
Peu importe qui tu es, peu importe ce que tu fais, ne te juge pas toi-même ! Essaye chaque fois de faire le mieux dont tu es capable. Essaye chaque fois de réveiller cette divinité. Et on la réveille en, chaque fois, faisant le mieux dont on est capable. Et petit à petit tu vas pouvoir compter sur cette force divine que tu éveilles en toi. Alors que pour l'instant tu ne peux compter sur rien du tout. Même pas sur la protection des anges.
La preuve c'est que tu risques d'attraper le sida.
La preuve c'est que tu risques d'attraper la syphilis.
La preuve c'est que tu risques d'attraper des pustules partout sur tout ton corps.
Donc, pour être non seulement protégé mais pour en plus pouvoir compter sur une force qui t'aide et qui va te rénover, réveille ce Dieu à l'intérieur !
Réveiller Dieu
Et pour le réveiller il faut simplement savoir qu'il est à l'intérieur. Tout simplement. C'est une question de conception.
Donc dès demain qu'est-ce que tu vas faire ?
Eh bien dès demain, en te levant, tu vas te rappeler que Dieu dort en toi, comme un fœtus. Et que chaque fois que tu vas faire quelque chose que je qualifierai de divin, que je qualifierai de spirituel, comme une bonne pensée, une bonne action, un détachement, une élévation, chaque fois tu vas réveiller ce fœtus. Et, de réveil en réveil, il va devenir un homme qui prendra ta place. Et à ce moment-là l'un comme l'autre vous allez vous unir et il ne restera plus qu'un Dieu.
Plus aucune trace de celui qui était un homme ! On ne verra que des illusions auxquelles on croyait autrefois, passer et se défaire. Mais plus aucune trace. Car tu n'as jamais été un homme. Tu es simplement un Dieu qui s'est oublié et qui croit tous les cauchemars qu'il est en train de faire.
Donc mon premier devoir vis-à-vis de toi qui est Dieu et que j'aime, car je n'en aime pas d'un autre. Je n'aime pas un Dieu qui est sur la table de mon rituel, je n'aime pas un Dieu qui est quelque part dans la flamme du Cosmos, j'aime le Dieu qui est toi, qui est sur cette planète, qui est prisonnier, qui fait la guerre, qui étrangle et qui viole. C'est toi que je viens sauver ! Et c'est à toi que je dis :
Rappelle-toi de temps en temps à ne pas croire tous ces cauchemars, à ne pas croire toutes ces formes qui défilent dans ta psychologie. Et moi qui suis ton serviteur et qui pour l'instant apparaît être ton guide, mais qui pourtant n'est que ton serviteur à travers les siècles, je ne suis là que pour t'aider à reprendre conscience.
Et quand tu auras repris conscience, toi qui aujourd'hui est homme et qui est pourtant le Dieu que je sers, je me mettrai à tes genoux et j'attendrai tes ordres, comme tu seras à mes genoux et que tu attendras mes ordres. Parce que nous sommes la même essence et qu'ensemble nous bâtirons de grandes choses !
C'est ce que je vous souhaite et n'oubliez pas Qui vous Êtes.
Vous pouvez oublier tout ce que j'ai dit et même je vous l'ordonne, il vaut mieux tout oublier parce que cela ne sert à rien de se rappeler toutes ces choses. Je ne parle pendant des heures que pour vous amener petit à petit vers un instant, une intuition, un sentiment, un moment où vous allez peut-être basculer. Et donc tout ce que je dis n'a aucune importance, ce n'est fait que pour petit à petit rompre avec tout ce que vous connaissez pour vous faire basculer ailleurs. Donc oublie ce que je t'ai dit mais n'oublie jamais, jamais, Qui tu Es ! Et tu es Celui que je sers.
Je vous salue.
(Date de la conférence : 20 05 1990)
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