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Nous vous saluons,
Voici la question :
Pouvez-vous définir le travail de l'aspirant à travers les différentes phases du chemin de l'évolution ? C'est à dire, le chemin de probation, le sentier du disciple, le sentier de l'initiation.
Je vous salue.
Soyez les bienvenus dans ce dialogue.
Et comme je le dis à chaque fois, puisque je suis en terre nouvelle, je vais le dire d'autant plus fort ici, je préfère que cela soit un discours de cœur à cœur plutôt que d'esprit à esprit.
Comme je le dis à chaque fois, je ne voudrais pas que vous veniez ici avec des oreilles prêtes à écouter tout ce qui va être dit, comme s'il s'agissait de prendre surtout des informations.
Essayez de situer au contraire l'écoute dans votre cœur.
Écouter avec son cœur
Et qu'est-ce que cela veut dire ?
Situer l'écoute dans le cœur, cela ne veut pas dire qu'il ne faudra pas non plus écouter les paroles, ni juger la parole, ni intégrer l'idée, mais il faudra surtout essayer de s'ouvrir. Et comment est-ce que l'on s'ouvre ?
On s'ouvre tout simplement en ayant une attitude intérieure propre à l'ensemencement.
Il y a bien des choses qui sont des mystères sur la voie du disciple. Et je rejoins là la question qui m'est posée.
Comment évoluer ? Quel est le chemin de l'aspirant ? Quel est le chemin qui mène en fait des ténèbres à la Lumière ? Et plus loin que la Lumière au nom de Dieu ?
Comment s'ouvrir pour petit à petit donc reconnaître cette Lumière ? S'ouvrir à la Lumière, faire un avec la Lumière. Parce que c'est en cela que réside tout le chemin du disciple.
Reconnaître la lumière d'abord.
Reconnaître la Lumière
Et là est un gros problème pour le disciple.
Beaucoup d'individus lisent énormément de livres. Certains, plus chanceux, ont des expériences en plus. D'autres ont certaines épreuves qui les renforcent, qui les mûrissent.
Cependant, au moment où l'on ouvre un livre, au moment où on écoute un discours, au moment où l'on se trouve dans une épreuve ou dans une expérience, le disciple, l'aspirant ou même parfois certains jeunes initiés se retrouvent quand même devant une énigme.
Reconnaître le bon comportement.
Reconnaître ce qui est juste.
Reconnaître le vrai.
Reconnaître la voie, la Lumière.
Et c'est en fait, dans un premier temps, à la résolution de cette énigme que va travailler le disciple, ou l'aspirant si vous préférez. Celui qui est donc testé par la Lumière elle-même, pour savoir si la Lumière, en entrant dans cet individu, saura y trouver une place propice pour un rayonnement, ou si au contraire, en y rentrant, la Lumière va brûler l'individu et l'handicaper pour de nombreuses incarnations.
Il faut donc chaque fois que l'on fait un pas, non pas être content de s'être instruit, non pas être content d'avoir vu autre chose, d'avoir expérimenté quelque chose de nouveau. Il faut chaque fois mesurer la part de possibilité et de choix que l'on a pu acquérir.
En étant dans telle ou telle expérience, est-ce que j'ai pu obtenir un mûrissement nécessaire au reste de mon développement ? C'est à dire, est-ce que j'ai appris à juger ? Est-ce que j'ai appris à voir jusque dans le cœur des choses ?
Et si une expérience ne me prête pas cette occasion, ce discernement nouveau, eh bien je ne peux pas appeler l'expérience une expérience initiatique. C'est tout simplement le flot de la vie qui vient vers moi et qui un jour peut être blanc et le lendemain noir ou gris. Cela n'a rien à voir donc avec un impact initiatique.
Et en ce sens, donc, qu'il faut que certains disciples cessent de regarder la marque initiatique derrière chaque mouvement de la vie, comme si, exprès pour l'aspirant, la vie se faisait tout entière initiatique, rien que pour lui. La vie est ce qu'elle est et l'aspirant qui regarde comme cela sous chaque pierre la marque de l'initiation est une marque, en fait, d'égocentrisme.
Égocentrisme
Il regarde sans cesse que lui, aspirant, est veillé sans cesse à chaque seconde par la Lumière initiatrice et que cette Lumière le veille suffisamment pour qu'à chaque seconde elle trouve un moyen de lui faire comprendre quelque chose ou de l'amener quelque part. C'est de l'égocentrisme à l'état pur et lorsque l'on traîne de l'égocentrisme dans la spiritualité, cela devient très vite, une fois que l'on commence à grandir de l'orgueil. Puis plus loin cela peut aboutir à la magie noire si en plus on se met à devenir un petit peu coléreux vis-à-vis des événements inévitables ou vis-à-vis de Dieu en personne.
L'égocentrisme est donc une épine qu'il faut très tôt et très vite retirer du pied du disciple si l'on veut qu'il puisse marcher longtemps et d'une manière correcte et sur le chemin qu'il faut.
Il ne faut pas sans cesse imaginer que les Maîtres nous regardent, que le guide est là derrière soi pour tester ceci, tester cela. Quelle importance a donc un disciple au point que le Maître soit sans cesse en train de regarder ce qu'il fait, de le juger, de lui tendre une initiation, une épreuve, un dépassement ! Ce qui ne veut pas dire que l'on ne doit pas avoir à l'esprit la présence du Maître, le test envoyé par le Maître ou la Lumière initiatrice. Il faut simplement rester dans le juste milieu.
Autant qu'il faut être conscient de la valeur initiatique que contient la vie et tout événement, il ne faut pas pour autant rendre toute la vie initiatique et en faire donc un immense égocentrisme. Restez dans le juste milieu !
Et comment est-ce qu'un aspirant reste dans le juste milieu car là en fait repose toute sa réussite.
Rester dans le juste milieu
Rester dans le juste milieu c'est obtenir la vision juste. Et tout se passe, donc, par la vision du cœur.
Non pas par la vision de la tête. La tête, elle, elle ne va pas savoir si de la vie est tout entière initiatique. Chaque fois que je vais étendre le linge, éplucher une carotte ou réparer ma voiture si je suis un homme, elle ne va pas non plus savoir si le moment initiatique demeure dans tel ou tel autre événement. La tête, elle, elle ne sait rien. La tête avance une fois que le cœur a donné la direction.
La tête avance une fois que le cœur a donné la direction.
Et à partir de ce moment-là, on peut véritablement se fier à ce que la tête ordonne, ou aux indications qu'elle envoie. Son jugement peut être simple parce qu'il est méthodique. Et on peut se reposer avec succès sur la méthode une fois que l'on a trouvé l'endroit où l'on doit se diriger. Mais faire appel uniquement à la méthode. Par exemple aux informations accumulées en lisant un livre, tout donc ce qui sera au niveau de la tête.
Trouver le chemin grâce à ce qu'il y a dans la tête est une méthode peu sûre. Tout simplement parce que la tête est un endroit d'énergie sèche. L'énergie sèche est une énergie qui se propulse en avant sans savoir en fait si là est un bon ou un mauvais endroit. Et c'est d'ailleurs pour cela que les personnes nées sous le signe du bélier sont réputées pour être si têtues et s'enfoncer dans n'importe quelle situation, sans savoir si la situation est valable ou pas. Tout simplement parce que les natifs de ce signe ont donc une projection d'énergie plus forte au niveau de la tête. Mais la tête n'est pas l'endroit du jugement.
Donc si je démarre une action depuis la projection de l'énergie sèche, je peux avoir 50% de chance que ce soit bon comme 50% de malchance que ce ne soit pas bon. Et on ne peut pas laisser comme cela, au hasard du pendule, la réussite de la voie spirituelle.
Donc pour être certain de la démarche, de la direction à choisir, il faut s'en remettre à un autre pouvoir directeur.
Le pouvoir directeur
Si la tête n'est pas un pouvoir directeur mais un pouvoir d'énergie, alors où est le pouvoir directeur ?
Et je dirais que tous les tests qu'endurent les aspirants, tous les événements auxquels ils ont à faire face se situent justement à ce niveau-là : prendre contact avec le pouvoir directeur qui existe en l'homme.
Et pas simplement dans l'aspirant, dans tous les hommes, même le plus profane. Tous les hommes ont la même histoire. Il n'y a pas d'un côté ceux qui ont de la spiritualité et puis de l'autre côté ceux qui n'ont que leur travail. Ça c'est faux. C'est une vision dualiste de l'Univers qui ne fait que créer de plus en plus de séparations entre les hommes, donc dans le monde. Donc cela fait des blessures.
Il y a autant de pouvoirs initiatiques dans un travail profane qu'il y en a à être moine dans un monastère. Combien de qualités un travail profane peut réveiller ? Un grand nombre, les mêmes que cultive le moine qui est dans le monastère. Donc il y a ceux qui vont choisir une voie active en restant dans le monde et ceux qui vont choisir une voie contemplative en se retirant du monde. Mais c'est la même voie, il y a simplement un temps pour chaque chose. Et comme par hasard, vous-même, une fois vous êtes dans l'actif et une autre fois dans le contemplatif.
Donc il ne sert à rien de chercher lequel a le plus raison. Et souvent l'aspirant qui commence la voie et qui est honnête, qui est intègre, loyal, absolu vis-à-vis de la voie se dit : “Est-ce que je ne ferai pas mieux de rentrer dans un monastère, plutôt que de perdre du temps dans la société, de me lever pour aller travailler chaque jour, éventuellement risquer d'être amoureux ou amoureuse et de fonder un foyer, d'avoir des enfants, etc. ? Est-ce que tout ceci ne me ferait pas perdre du temps ? Et est-ce que donc ce ne serait pas mieux, plus expéditif, plus pur, d'être ascète ou de rentrer dans un monastère ?”
Il faut savoir que la question se pose à tout le monde et c'est normal puisque le monde paraît si séparé qu'il faille faire un choix. Donc il n'est pas stupide de se poser la question. Par contre il est stupide de se forcer à aller ou à rester dans une voie pour la seule raison d'aller plus vite ou tout simplement pour des motifs puristes et se dire : “Là, c'est mieux qu'ailleurs.”
Dans le monastère c'est mieux qu'ailleurs, par exemple. Aucun lieu n'est le meilleur mais l'homme fait toute la différence du lieu qui de ce fait devient meilleur ou pire.
Donc quand vous devez faire un choix entre une vie contemplative ou retirée et une grande dépendance vis-à-vis de la société, si bien que vous vous investissez, vous assumez un travail, le choix ne repose pas en fait sur le type de spiritualité que vous voulez pour vous-même, le moine ou le travailleur, mais tout simplement sur les énergies qui vous composent.
Donc il faut se connaître soi-même.
Se connaître soi-même
À moins que vous soyez dépositaire d'une foi immense et que le choix pour vous ne se pose même pas, que vous sachiez tout de suite ce qu'il vous faut et de manière absolue, je ne discute pas de ce cas là, mais dans d'autres cas où il y a justement réflexion et hésitation alors il faut que vous appreniez à vous connaître vous-même.
Ce qui fait qu'en observant vos énergies, en regardant que vous êtes très motivé pour l'action, que vous avez envie de faire des choses pour les autres, que vous avez envie de rayonner dans l'endroit où il y a des problèmes, où il y a des profanes, où il y a des gens à joindre, des gens à qui parler et leur parler à l'endroit où ils se trouvent, toutes ces motivations font de vous un être social, ce qui ne veut pas dire que votre spiritualité va être diminuée, entachée ou transformée, ou plus difficile à vivre, au contraire !
Toutes les difficultés sont de degré égaux et il n'y a pas de différence.
Lorsqu'une épreuve arrive au moine dans son monastère et lorsque la même se présente à quelqu'un qui assume un travail dans la société, la difficulté est la même et la méthode pour s'en sortir sera la même, exactement la même chose !
Et je dirais que celui qui se trouve dans la société a l'avantage d'avoir des amis et de pouvoir communiquer avec ses amis. Celui qui se trouve dans le monastère souvent ne peut pas communiquer, il est seul avec son problème, ce qui ne veut pas dire qu'il sera plus méritant que l'autre.
Je dis tout simplement, quelquefois, selon les ordres, car cela dépend des ordres bien sûr, on a davantage de chances de réussir ou pas selon qu'il y a la collaboration des frères ou pas. Tandis que dans la société il y a forcément un frère qui sera là près de vous. L'amour est plus vivant. Et lorsque je dis ces choses je ne critique pas l'église ni les ordres. Les épreuves sont simplement dans un climat un peu différent, même si leur degré de difficulté est le même.
Donc lorsque l'on se trouve dans la vie et que l'on est éprouvé par la vie, qu'attend-t-on de nous et qui attend quoi et de qui ?
Car le disciple veut bien être testé, chacun admet que l'épreuve existe, mais moi je vous pose une question :
“Pourquoi est-ce que vous acceptez l'épreuve ?”
Est-ce que parce que tant de saints personnages en ont parlé ? Est-ce que c'est parce que tant d'initiés ou de disciples vous ont dit et vous ont confirmé que les épreuves existaient ? En fait vous êtes pur comme des enfants qui viennent de naître, vous ne devriez rien connaître du Chemin. Qu'est-ce qui vous dit que l'épreuve existe ? Parce que quelqu'un l'a rencontré ? Mais qui vous dit que vous, vous allez avoir la même expérience que l'autre ? Vous pouvez aussi bien conclure que les épreuves c'était pour les autres.
Qu'est-ce qui vous rend si sûr qu'à un moment donné forcément vous serez éprouvés dans votre chair, dans votre sexe, dans vos émotions, dans vos attachements, dans votre santé, dans votre travail ? Pourquoi est-ce que systématiquement, même chez l'aspirant qui ne connaît rien, pourquoi est-ce que l'on rencontre tout ce cheminement ? Pourquoi est-ce qu'il pré-établit de lui-même la liste des problèmes qu'il va rencontrer ? Et en établissant la liste des problèmes qu'il va rencontrer, il se met déjà dans un climat de peur.
Ce qui fait que si l'on a sur la Terre un aspirant très doux, gentil, en regardant son aura on sait que l'on pourra obtenir quelque chose de très bien de sa part en quelque temps. Mais voilà, il commence à lire, puisqu'il est intéressé par la spiritualité, et il commence à aller écouter des discours, il commence à croire certains de ses frères ou soeurs qui parlent d'épreuves, d'initiation ! Et automatiquement lorsqu'il rentre chez lui il regarde sa femme. Et il se dit : “Mais j'aime ma femme, je veux rester loyal et intègre vis-à-vis de ma femme et même de mes enfants ! Comment est-ce que je pourrais me sentir arraché ? Comment est-ce que je pourrais arriver à ne plus les aimer ou à être lointain vis-à-vis d'eux ?”
Et d'un seul coup dans son esprit se lève un obstacle : le détachement vis-à-vis de l'être aimé. Et cet obstacle se lève à grande raison. L'aspirant a raison de se poser la question.
Il a raison de douter qu'il soit capable d'abandonner sa femme pour Dieu ou pour un Maître.
Il a raison de douter qu'il soit capable de s'éloigner de ses enfants, de les abandonner au sort de la vie. Il a parfaitement raison !
Parce qu'aujourd'hui, à l'instant où il se pose la question, il se trouve dans un état d'humanité et d'humanisme sensible. Ce qui fait que depuis ce niveau, cet étage-là, il ne peut pas envisager de vivre en rejetant sa femme, en rejetant ses enfants, en se moquant de son travail, de la guerre dans le monde, de la famine au tiers-monde et de l'explosion, finalement, de la planète ! Lorsque l'on se trouve à un endroit de l'éveil de la vie où cette corde est si sensible que, justement, l'on devient différent de tous les autres hommes qui manquent de sensibilité, qui manquent de sentiments et à qui cela donc enlève de la noblesse. Il est normal lorsque l'on se trouve à cet endroit de l'arc tendu, que l'on ne se sente pas capable, ne serait-ce que par loyauté et fidélité, d'abandonner les êtres aimés, d'autant plus des êtres qui comptent sur soi.
Ce qui fait que, pour ce genre de disciple, à ce niveau de la réflexion, je dis une chose simple : “Ne t'inquiète pas ! Aucun maître, aucun Dieu, aucune force cosmique ne va t'obliger à t'éloigner de ta femme vis-à-vis de laquelle tu es utile, de tes enfants que tu dois élever, chérir et éduquer. Ne t'inquiète pas ! Simplement, si tu suis bien notre discours, tu vas apprendre comment faire toutes ces choses avec le même amour, le même engagement, sans avoir peur ni de les perdre, ni même de les garder.”
Le détachement
Le détachement c'est donc un événement dans la compréhension, un événement qui permet de rompre la peur, ce qui fait que les disciples posent le détachement là où il n'est pas et c'est courant dans la vie des disciples ! Et depuis des millénaires c'est comme cela et depuis des millénaires il faut chaque fois corriger. Mais cela prend du temps !
Et dans la vie occidentale cela peut donner des graves accidents puisque l'occidental est plutôt moulé et programmé pour vivre en société, surtout à l'heure actuelle, ce qui pose la spiritualité en adversaire lorsque l'on regarde la vie et que l'on doit la vivre.
Alors faisons une belle alliance et pour faire les belles alliances et bien il faut comprendre avec justesse.
Ce sont les mauvaises compréhensions qui débouchent sur les divorces, les abandons, soit de la vie sociale, soit de la spiritualité. Travaillons donc un petit moment au niveau de la compréhension, de cette notion qu'est le détachement.
Tous les disciples débutants qui lisent quelques livres ou qui entendent de mauvais professeurs, qui en fait sont très brutaux vis-à-vis de eux-mêmes puisqu'ils s'imposent les lois dont ils parlent, tous ces débutants pensent que le détachement c'est le rejet.
“Je ne dois pas m'attacher sentimentalement à quelque chose. Je ne dois pas avoir envie de posséder quelque chose. Je dois être sur la Terre comme simplement avec des sandales et l'air frais qui me soulèvent les cheveux. C'est tout !”
Et lorsque l'on regarde toutes les nécessités de la vie, lorsque l'on regarde l'organisation de la société et lorsque l'on contemple aussi simplement l'ordre de la vie, qui est justement de prendre compagnes ou compagnons, fabriquer des enfants pour que des âmes puissent venir et y trouver leurs expériences. Lorsque l'on regarde simplement donc l'ordre naturel de la vie et de la planète, la spiritualité qui prône le détachement abusif sans savoir quelle est la nature du détachement, rompt en fait l'ordre naturel de la vie.
C'est pour cela que tant de disciples se mettent dans un climat de peur ou de déséquilibre et n'arrivent pas à travailler comme il se doit, parce que tout simplement ils deviennent adversaires de leur propre vie, de leur propre harmonie, de l'équilibre cosmique lui-même.
Alors comment s'aligner pour préparer une méditation si perpétuellement on se trouve en adversaire vis-à-vis du Cosmos ? C'est impossible ! Et méditer à ce moment-là ne rapportera aucun fruit, au contraire cela renforcera le problème.
Alors travaillons la compréhension et vous verrez que chaque chose viendra à sa place, comme dans les jeux que vous inventez lorsque vous voulez mettre en place toutes les couleurs du cube et construire chaque face avec sa couleur.
Qu'est-ce que donc le détachement ?
Et l'aspirant doit très tôt comprendre cette notion, sinon il va souffrir. Et il va se rebeller contre Dieu un jour immanquablement.
Il va lui dire : “Ta liste de réclamations est beaucoup trop longue, écoute ce sera pour le prochain train, moi je ne prends pas celui-là.” Et c'est normal, il a raison !
Essayons donc de ce qui est juste.
Qu'est-ce que c'est le détachement ?
Essayez de ressentir le mot quelques instants avant que je vous dise ce que nous nous en pensons. Essayez dans votre cœur de plonger un petit peu pour y trouver ne serait-ce qu'une légère impression.
Et c'est là l'instant de spiritualité. Ce n'est pas ailleurs ni à un autre moment.
C'est à ce moment-là où, en rentrant vous-même - cling ! - il y a une petite connexion, une impression qui vient.
Vous pouvez appeler cela l'intuition si vous voulez. Nous nous appelons cela simplement la voix de l'âme.
Lorsque l'âme peut commencer à parler, lorsqu'elle commence à avoir droit à la parole en fait, cela veut dire que le disciple est prêt à véritablement marcher, et cette fois-ci de manière vraiment spirituelle. Alors qu'avant il était un imitateur de toutes sortes de choses, fakir un petit peu.
Donc qu'est-ce que le détachement ?
Rentrez en vous-même un petit instant. Et restez dans le milieu, comme je vous l'ai dit tout à l'heure.
Ne pensez pas que c'est ne plus accorder d'importance à quoi que ce soit. Ne pensez pas non plus que c'est en accorder beaucoup mais d'une manière différente, comme par un amour sublimé. Ne vous inventez pas de fausses notions que vous ne pouvez ni expliquer aux autres ni vous l'expliquez à vous-même. Ce n'est qu'en fait mettre que du brouillard sur un autre brouillard pour être tellement dans le brouillard qu'on ne va plus nulle part finalement. Donc, restez avec des concepts simples, des concepts que vous pouvez vous expliquer à vous-même et que vous pouvez aussi expliquer aux autres.
Et si possible que l'on peut expliquer en un seul mot.
Moins vous aurez de mots pour dire les choses et plus ce que vous aurez à dire sera vrai.
Et comme j'ai envie de m'amuser alors bien sûr dans ce cas-là vous allez me dire : “Mais toi qui parle pendant deux ou trois heures, où est ton taux de vérité ?”
Bien sûr je parle longtemps mais il faut dire que c'est mon travail ! Et je ne parle pas pour que vous écoutiez. En fait, je parle les mots qui sont déjà dans votre cœur mais que vous n'entendez pas encore. Ce qui fait qu'à force de les répéter, de les répéter, de les réentendre, de les réentendre, un jour vous allez entendre en vous-même.
Un répétiteur n'a que ce rôle là, répéter pour qu'un jour une faille se fasse en vous et que vous entendiez.
J'ai employé le mot répétiteur et non pas instructeur.
Répétiteur
Vous savez, il faut s'amuser avec les concepts et les mots.
Beaucoup de personnes ont des mots trop grands, trop larges, trop profonds. Et pourtant ils ont des idées si étroites ! C'est terrible ! Et ce sont chaque fois les personnes aux idées les plus étroites qui emploient les mots les plus larges. Et c'est normal, c'est une Loi. La projection opère de cette manière-là.
Alors il y a les Maîtres, il y a les instructeurs, il y a les grands professeurs de philosophie, et il y a tous ces grands personnages qui savent tout, qui disent tout, qui apprennent aux autres. C'est le paysage que l'on contemple si on se place de l'autre côté, que l'on est celui qui écoute.
Et pourtant je te l'affirme, il n'y a ni Maître, ni instructeur, ni professeur. Personne n'est capable de t'instruire. Tous ceux qui œuvrent ne sont que des répétiteurs d'une sagesse antique et vivante qui est en toi mais que tu n'entends pas encore. Ce qui fait que pour habituer ton oreille à la voix de ton âme, le répétiteur répète ce que ton âme te chante déjà !
Et si tu acceptes d'écouter avec ton cœur, comme je te l'ai dit tout à l'heure, tu t'entraînes à prendre conscience de ton âme.
C'est pour cela que je ne veux pas que tu viennes m'entendre ! Je n'ai jamais voulu être un instructeur et je ne le saurais jamais ! Il n'est pas question que j'instruise les hommes !
Et je vais donner deux raisons pour cela.
La première c'est que ce que je sais de toute façon est incompréhensible pour la plupart des humains. Donc je ne peux pas instruire sur ce que je sais, sur ce qu'est ma réalité, la nôtre, qui sommes là-bas.
Deuxièmement, je ne suis pas esclave de cette illusion qu'est de s'imaginer être instructeur, puisque tout homme est la sagesse vivante et incarnée.
S'il m'est donc donné un peu de Lumière, je vais l'utiliser pour ne pas tomber dans cette erreur. Vous m'accordez le fait, n'est-ce pas ?
J'ai attendu assez de temps depuis que je vous ai demandé de rentrer en vous-même.
Qu'avez-vous donc trouvé ?
Lancez-moi vos paroles par l'esprit.
Qu'avez-vous donc trouvé ?
Qu'est-ce que le détachement ?
Sublimation, contemplation de la réalité, dissipation du brouillard, dissipation de l'illusion.
Celui qui a trouvé “dissipation de l'illusion” a gagné ce soir. Il a gagné quoi ? Il a gagné que je lui serre la main, ou plutôt que que je lui serre le cœur. Parce que c'est cela et rien d'autre.
Le détachement c'est dissiper l'illusion.
Alors que l'on mette dans la corbeille du détachement le fait de se détacher de son épouse ou de son époux, des enfants, des amis, du travail, d'une bague que l'on aime bien, de la maison que l'on aime bien, de la responsabilité que l'on se sent avoir au travail. Parce que certains vont jusqu'à voir l'attachement dans un simple sens de la responsabilité. Tous ces concepts-là qui ont été mis dans le détachement sont des concepts faux, qui éparpillent l'énergie spirituelle du disciple. Énergie qui ensuite lui manque pour avancer, pour méditer, pour comprendre les livres. Pas étonnant donc qu'il se sente ralenti et que quoi qu'il fasse, quel que soit le temps qu'il utilise pour méditer ou quoi qu'il entende de la part de ses amis ou quel que soit le livre qu'il lise, il ait l'impression de ne pas avancer.
Et beaucoup se disent : “Voici 15 ans, voici 20 ans, voici 30 ans que je suis sur le chemin et je n'ai pas l'impression d'avoir vraiment compris quelque chose !”
Moi je te dis que ta réflexion est juste mais tu te trompes si tu te critiques uniquement toi-même en te disant : “Eh bien c'est parce que je n'ai pas le niveau qu'il faut.”
Moi je te dis c'est parce que l'énergie doit être employée correctement sans dispersion.
Donc ce n'est pas que tu es esclave de ta limite mais il te manque l'énergie nécessaire, tu l'as éparpillée dans des fausses conceptions.
Toute pensée devient une entité dans l'aura de l'individu, donc une pensée se met à vivre dans l'aura de l'individu comme une mère porte un enfant. Et cette pensée pour vivre va soutirer de l'énergie. Ceci est la première cause de dispersion.
Ensuite lorsqu'un individu se met à croire dans un principe, dans un concept, il a la mauvaise habitude de continuer à y croire pour toujours ! Il est inflexible, il ne change pas. Ce qui fait qu'il va ensuite commettre de mauvais choix. Et les mauvais choix vont l'entraîner dans des mauvaises situations et les mauvaises situations dans des gros malheurs. Et les malheurs dans des pertes d'énergie, parfois dans des reculs de la foi, dans des cessations de l'activité spirituelle ou de la méditation. Et il va croire que c'est le Ciel qui lui est tombé sur la tête, que le Ciel lui réservait toute une traînée d'épreuves.
Le Ciel ne lui réservait rien du tout ! Par contre à lui-même il se réservait beaucoup de choses.
Le détachement c'est donc dissiper l'illusion.
L'illusion
Mais qu'est-ce que l'illusion ?
Voilà un mot très grand, très large, mystérieux comme la vie elle-même ! Parce que justement toute la vie a pour but de former le disciple à ne plus tomber dans l'illusion.
Qu'est-ce que l'illusion ?
Et tout aspirant doit bien méditer sur ce sujet là. Et même si je vous en parle un petit peu ce soir, je vais essayer de défricher les notions de base. Je vous donne comme devoir de continuer à méditer sur ce sujet.
Réfléchissez !
Notez vos impressions !
Chaque fois que vous aurez eu une expérience, une émotion, n'importe quoi qui vous touche et qui réveille quelque chose, prenez une feuille, écrivez votre premier sentiment, votre première réflexion, rangez la feuille. Le lendemain pensez de nouveau à l'événement et notez votre deuxième sentiment, deuxième réflexion, rangez la feuille. Et le surlendemain passez de nouveau à l'analyse et écrivez votre troisième sentiment, votre troisième réflexion. Et vous verrez que pendant ces trois jours, votre vision sera quelque peu différente. Qu'elle tendra vers un perfectionnement, vers une épuration.
Et c'est ce mouvement-là que je veux que vous compreniez ce soir !
C'est que lorsque vous écrirez une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, vos réflexions, vos sentiments, vous verrez que chaque jour passant, l'énergie de cette pensée et de ce sentiment va tendre vers une purification, une élévation, une sortie du tunnel.
Et il faut que vous soyez bien conscients de ce mouvement parce qu'en prenant conscience de ce mouvement, vous allez découvrir en vous-même un grand appui et une grande confiance. Vous allez découvrir qu'il y a en vous-même tous les processus d'épuration, tous les processus d'élévation et qu'il faut simplement prendre le temps de les regarder, prendre conscience de leur cheminement.
Au lieu simplement de se dire : “Le temps fera la chose ! Ce que je n'accepte pas aujourd'hui, je l'accepterai dans deux jours !”
Non, il ne faut pas simplement dire c'est le temps qui efface ! Le temps n'efface rien !
Le temps n'efface rien !
Et j'en prends pour preuve l'activité des complexes et des traumatismes. Quelqu'un qui est complexé à l'âge de 14 ans à cause d'un accident, d'un événement, se retrouvera tout aussi complexé à 60 ans face au même genre d'événement ou un événement qui suscite l'éveil du même blocage. Donc le temps n'efface rien du tout !
Par contre, il y a un apaisement de la conscience qui fait que, apparemment on peut juger que le temps a arrangé les choses mais ce n'est pas le temps, c'est simplement la pensée subconsciente qui est venue calmer une pensée objective ou un sentiment. Autrement dit, c'est l'intervention de l'âme.
Ce qui a donc été acquis par l'âme comme raisonnement dans d'autres incarnations, à ces moments-là, petit à petit, cet acquis vient et calme une réaction objective actuelle.
Mais on ne peut pas sans cesse vivre sur l'acquis du passé. Alors il faut prendre bien conscience des mouvements actuels. Et ces mouvements actuels sont très discernables, mais il faut s'arrêter un tout petit moment et regarder le phénomène avoir lieu. Comme vous vous arrêtez pour regarder un avion décoller, la même chose, prendre un peu de temps et observer.
Et si vous prenez le temps d'observer, vous allez prendre confiance en vous-même. Et Dieu sait que le disciple en a besoin !
Confiance
Un disciple ne peut pas avancer, il n'ira nulle part s'il n'a pas confiance en lui !
Et quand je parle de confiance, je ne dis pas qu'il faut s'enfoncer dans le comportement abusif de trop se faire confiance. Si bien que l'on devient incapable d'être auto-critique, de se remettre en cause, on croit que l'on fait tout bien du premier coup, que l'on a forcément toujours raison !
Comme je l'ai dit si souvent, la spiritualité paraît très difficile.
Pourquoi ?
Non pas parce qu'elle a une difficulté en elle-même, non pas parce qu'elle est faite et taillée que pour les vainqueurs, mais simplement parce qu'elle s'appuie sur un paradoxe.
Et le plus dur, c'est de résoudre ce paradoxe et c'est ce dont nous avons parlé tout à l'heure à propos du détachement.
Est-ce que je dois rejeter ou est-ce que c'est l'affaire d'un amour sublimé ?
Il y a le bien et il y a le mal, le chaud et le froid, toutes ces choses qui paraissent opposées. Et pourtant lorsque vous lisez les livres de philosophie, on vous dit : “Mais grande benêt, il n'y a pas d'opposées, il n'y a que des complémentaires. La dualité n'existe pas, tout n'est qu'unité.” Et voilà que l'on met encore un concept pris de façon fausse sur un autre concept que l'on avait déjà imaginé faussement.
Alors le dissipe se dit qu'il y a la dualité, d'accord, mais Dieu a bien fait les choses et à un moment donné, pour nous soulager de toutes ces émotions, il a mis l'Unité. Ce qui fait que lorsque l'on s'est bien bataillé avec la dualité du monde, si l'on sort vainqueur, il nous a réservé l'Unité et puis là tout est terminé.
Cette conception du monde et de la philosophie n'a aucune logique, elle ne tient pas debout, elle ne mène nulle part ! Où tout est dualité, où tout est Unité, on ne peut pas dire qu'il y a les deux !
Il faut regarder les choses comme si vous essayiez à travers chaque chose d'enfiler un fil à travers une perle. Et il faut que chaque perle ait son trou et le trou au bon endroit.
Si j'imagine que l'Univers est une dualité, je dessine une perle d'une certaine façon et je lui mets un trou à un certain endroit. Et puis si en lisant des philosophies plus avancées, je conclue que tout est unité, je dessine une autre perle d'une autre manière avec un trou à un certain endroit.
Et comment est-ce que je peux enfiler les deux perles ? Elles ne sont pas de la même nature, elles n'ont pas le trou au même endroit, comment vais-je composer mon collier de la sagesse ? Impossible !
Et c'est là la difficulté apparente de la spiritualité. Et c'est la difficulté que rencontrent tous les disciples lorsqu'ils se noient dans des notions, lorsqu'ils emploient des grands termes qui cachent d'autres grands termes tout aussi faux les uns que les autres, non pas dans l'énonciation mais dans le concept que l'on s'en fait.
Je vous dirai simplement une chose, c'est qu'il paraît qu'il y a une dualité, comme il paraît qu'il y a une unité, mais en fait rien de la dualité et rien de l'unité n'existent. Voilà un autre problème.
Qu'est-ce qui existe en fait ?
Si ni l'unité existe, ni la dualité existe, qu'est-ce que c'est qui existe ?
Et en parlant de ce qui existe vraiment, on va résoudre tous les problèmes.
Il faut séparer deux notions primordiales : le manifesté et le non manifesté.
Le manifesté et le non manifesté
Tout le monde confond les éléments du manifesté avec les éléments du non manifesté.
Et tout le monde se dit : “Dieu c'est l'Unité” et lorsque l'on se promène dans son Cosmos, on se dit : “Je ne comprends pas, il a dû faire une erreur quelque part ou bien le Maha Chohan ne sait plus trop ce qu'il fait ou bien les kumaras ont perdu la tête ! Ils ne savent pas manipuler les baguettes de la Création, résultat le Cosmos paraît dualiste. Tellement dualiste que le soleil est chaud, et l'espace est froid !”
Donc on se met à tout confondre sitôt que l'on veut identifier le non manifesté qui est la nature de chaque chose, avec sa peau manifestée qui est en fait son manteau d'énergie. C'est son côté technique, je dirais pour employer une image que tout le monde recevra.
Il y a donc d'un côté la nature de Dieu et de l'autre le pouvoir de Dieu ou la technique. [...] et en perçant sous son manteau technique.
Bien sûr on peut s'instruire à propos de l'Univers, à propos des Lois de Dieu. Savoir comment se constitue le Cosmos, c'est très beau ! Ça permet d'avancer dans une certaine mesure, ça permet aussi d'être utile aux hommes, ça permet de manipuler certaines lois pour rendre la vie plus facile, puis plus tard pour être utile aux Maîtres, puis plus tard utile aux Kumaras, etc. Mais cela ne veut pas dire qu'il y a là une entrée pour regarder Dieu et pour concevoir Dieu et pour imaginer ou conclure sur la volonté de Dieu ou sur ce que Dieu attend de ses disciples.
Donc lorsque l'on dit que tout est Unité, on parle de la manifestation de Dieu et lorsque l'on dit que tout est dualité aussi, on parle encore de sa manifestation, mais on ne parle pas de Dieu en tant qu'Esprit. On parle de Dieu en tant que corps, corps Cosmique.
Vous êtes une partie du corps cosmique de Dieu, c'est certain, mais cependant si vous voulez aller quelque part en spiritualité, c'est bien vers l'esprit de Dieu que vous voulez aller. Et c'est là où il faut arrêter la tête, arrêter de confondre les notions et dire :“Dieu est unité, Dieu est unité.” Dieu n'est rien du tout que l'on puisse comprendre ou identifier pour l'instant et surtout pas lorsque l'on est un aspirant.
Par contre dire : “La maison de Dieu est une unité.”, là, oui, tu as raison, là, oui, je le confirme. Mais dire qu'en même temps la maison de Dieu est bâtie sur deux colonnes, là aussi je le confirme mais on ne parle pas de la même partie de la maison.
Lorsque l'on dit la maison de Dieu tient sur deux colonnes, on parle donc de l'Univers dualiste. Des deux énergies qui, par leur friction, font que la vie existe, que le Feu de la Vie a lieu et éclaire l'Univers, éclaire les corps par le prâna.
Le prâna
Qu'est-ce que c'est la Lumière de la Vie ?
Ce n'est rien que cette friction, ce feu allumé par deux opposés et cela, d'un seul coup, crée le prâna.
Le prâna est une chose que l'on identifie trop banalement à une simple énergie de vitalité qui court dans le Cosmos, qui rentre par la rate, qui ressort par les pores et qui va Dieu sait où.
Le prâna est quelque chose de beaucoup plus sacré. C'est une énergie hautement divine, c'est l'électricité du Ciel. Et quand je dis l'électricité du Ciel il faut comprendre que c'est le même feu que celui qui est à l'origine de l'âme de chacun.
Le prâna est le même feu que celui qui est à l'origine de l'âme de chacun.
Il y a donc une part du prâna qui s'individualise et qui devient des âmes et il y a une part du prâna qui reste indifférenciée, qui reste non segmentée pour pouvoir devenir une énergie de vie qui continue d'alimenter les vies qui ont été créées.
Donc lorsque vous respirez du prâna, ne banalisez pas la chose en pensant simplement que c'est de l'énergie, l'énergie de la Nature ou l'énergie du Soleil. C'est une substance athmique que vous respirez, que vous intégrez. C'est une âme, la même substance que celle de votre âme mais à l'état indifférencié.
Donc imaginez que si en prenant du prâna vous vous sentez bien, puisque maintenant je vous dis que c'est la même substance que celle qui compose votre âme, imaginez dans quel état vous pouvez être le jour où vous allez absorber véritablement votre âme, être connecté à l'âme, vous rappeler de l'âme. C'est toute la jeunesse qui reviendra sur vous. Et non pas que vos cheveux blancs vont redevenir blancs ou bruns, je ne parle pas de celle-là, de jeunesse. Une jeunesse qui vient de l'intérieur et qui fait que le corps est maintenu malgré tout.
Ou même quelquefois, si pour cela vous avez un guide bienveillant qui vous permet de venir ajuster le dosage des glandes, vous pouvez en effet régénérer votre corps. Il faut avoir pour cela une bonne raison.
Tout le monde va se trouver une bonne raison, c'est certain, j'en suis sûr ! Tout le monde va se dire : “Eh bien si je médite bien, si je fais de gros efforts, j'aurais peut-être un guide qui me montrera comment doser la substance de mes glandes pour régénérer mon corps !”
Bien sûr tout le monde est intéressé à vivre davantage, cependant il faut savoir que lorsque l'on arrive à ce point-là, vivre est un moment où on réfléchit à deux fois ! Parce que vivre est une réalité inférieure à ce que peut être la vie de l'autre côté.
Donc généralement les disciples qui veulent prolonger leur corps le font par Service et jamais pour vivre plus que les autres, parce que pour eux vivre devient un véritable Sacrifice.
Donc lorsque vous êtes aux prises avec la vie, avec les événements, les émotions, la famille, le travail, la vie sociale, les voisins et les inconnus que l'on croise dans la rue et qui font toutes sortes de mauvaises choses. Comment est-ce que l'on va se comporter pour être sûr de développer en soi chaque jour davantage un peu de réalité ?
Eh bien on va se comporter d'une manière simple et là va se trouver le juste milieu : simplicité !
Simplicité
Il se passe un événement qui vous déplait ?
L'événement en lui-même arrive tel qu'il est.
Il ne peut pas être déplaisant parce que ce même événement pour quelqu'un d'autre peut être plaisant. Donc en lui-même l'événement ne contient pas la nature, plaisant ou déplaisant. C'est une notion qui n'est pas inhérente à l'événement lui-même. Cela veut dire donc que tout événement est absolument neutre.
Tout événement est absolument neutre.
S'il n'était pas neutre il ne pourrait pas être bon pour quelqu'un et mauvais pour quelqu'un d'autre. Il est neutre.
Par contre l'homme qui s'avance vers l'événement va faire toute la différence entre l'agréable et le désagréable.
Donc lorsque des événements viennent vers vous, lorsque vous êtes dans la vie, si vous voulez faire le choix entre la réalité et l'illusion, cessez d'identifier les événements en bons et mauvais. Cessez d'identifier votre destinée en bonne et mauvaise, en spirituelle ou profane, en initiatique ou simplement en aspirante.
La destinée est un trait pur qui va vers l'horizon, qui va vers Dieu, qui va vers le Réel.
Si elle apparaît comme étant négative ou pleine d'épreuve, un peu spirituelle ou très initiatique, cela ne tient pas à la destinée elle-même mais à ce que vous en faites.
Il faut donc dépersonnaliser les événements et vous verrez que vous arriverez beaucoup plus vite à vous en détacher !
Si vous vous détachez d'un événement que vous considérez comme mauvais, néfaste, agressif, vous essayez de vous détacher, de vous détacher en vous comprimant, en refoulant une émotion, en essayant de bannir le sentiment, en essayant de rejeter la pensée qui vous vient. Dans ce phénomène de compression, vous vous critiquez, vous vous regardez, et, puisque vous avez dû vous comprimer, vous vous dites à vous-même : “Mais je ne suis pas encore prêt pour comme cela, en claquant du doigt, être détaché !”
Et c'est là que l'on s'invente un Maître, voyez-vous. Parce que face à cette somme d'efforts que le disciple doit faire pour aller contre un événement, pour lui donner du courage, il lui faut un Maître qui le regarde. Alors il se dit : “Je le fais pour toi ! C'est toi qui m'a envoyé cet événement et bien regarde comme je l'avale, regarde comme je lui passe dessus !”
Et puis s'il n'est pas très conscient de la vie des maîtres et que pour lui il n'y a que Dieu, alors il s'invente en Dieu et il dit : “Regarde ! C'est toi qui a fait cette vie et bien regarde comme je passe par dessus. Regarde comme je pleure mais en même temps comme je continue à t'aimer, il n'y a que toi, il n'y a que toi !” Et il n'y a tellement que Dieu qu'en fait l'homme n'arrête pas de pleurer et de pleurer sur lui-même. Et ça devient ridicule.
Ce qui fait donc que toute cette réaction en chaîne aura démarré, c'est uniquement parce qu'un homme va personnaliser un événement et il va lui donner une qualité.
Exactement comme il s'est lui-même personnaliser, lui-même identifier en se disant : “Je suis Untel, je suis cette somme de qualités, je suis cette somme de défauts, je suis ce complexe, je suis ce traumatisme...” Il va qualifier par la même les événements et il va dire : “cet événement est bon ou mauvais, agréable ou tout simplement inexistant.” C'est à cause de la même maladie que la vie ensuite se trouve être qualifiée.
Alors que la vie elle, elle se déroule simplement comme une vague se déroule depuis le cœur de l'océan et va se jeter, souplement, sur la plage ! Et avec chaque vague viennent de nouveaux coquillages. Et celui qui promène sur la plage trouve que chaque vague est pleine de richesses, pleines de trésors, de merveilles, de nouveautés ! Parce que chaque vague amène à l'état visible sur la plage, ce que le promeneur ne pourrait pas aller chercher de lui-même dans le fin fond de l'océan. Il faudrait qu'il soit un grand plongeur pour aller trouver tous ces coquillages !
La vie c'est la même chose. Elle amène des événements, ces événements sont comme des coquillages et l'homme est sur la plage et il va cueillir chaque coquillage qui vient vers lui.
Mais voilà, il se trouve qu'il n'est pas seulement l'homme de la plage, il est aussi l'homme du village. Et au village les gens parlent beaucoup, ils ont créé des petites cases, ils ont créé des petits tiroirs. Et tous ceux qui, dans d'autres générations, sont allés ramasser des coquillages ont décrété que celui-là était un beau, que celui-là était un moins beau, que celui-là était un très beau, que celui-là ne valait rien du tout. Et de génération en génération, tous les promeneurs qui ramènent leurs coquillages se trouvent jugés, classés, en bons, moins bons, très bons, nuls. Et celui vers qui la vague ne dépose que des coquillages, ternes, cassés, celui-là croit que sa vie n'est pas bonne, qu'il n'a en tout cas pas la protection de Dieu.
Mais qui sait si ce n'est pas lui qui a les meilleurs coquillages ?
Des coquillages donc qui ont commencé à être polis, polis. Il suffit au promeneur de continuer à les polir pour en faire un galet parfait. Et avec ce galet, s'amuser sur les vagues à faire des ricochets. Et le ricochet ira si loin qu'il retournera au coeur de l'océan. Et comme chaque galet contient un message, le coeur de l'océan va lire ce message et renvoyer tout ce que le promeneur avait marqué dans le galet.
Tandis que celui qui reste à admirer son beau coquillage, tout ciselé, travaillé par la nature, celui-là ne peut pas s'en servir de galet, ni communiquer avec le coeur de l'océan qui donc ne lui enverra rien.
Beaucoup de disciples, donc, se croient petits, se croient oubliés, se croient à un niveau qui n'intéresse ni les Dieux ni les Maîtres, alors que c'est eux qui ont les plus beaux galets à lancer dans l'océan.
Et beaucoup d'autres disciples, tout autant disciples que le premier d'ailleurs, se croient très beaux, très avancés, plein de connaissances, parce qu'ils ont de beaux coquillages. Ce qui ne veut pas dire que celui qui a les beaux coquillages est un imbécile et qu'il faut s'en détourner. Non. Chaque chose a son utilité.
Il y a un temps pour collectionner les beaux coquillages. C'est une forme d'évolution. Il faut apprendre dans la vie. Il faut acquérir des notions pour pouvoir se préparer plus tard au discernement. Et puis il y a un temps où il faut savoir polir les galets et lancer les galets.
Où est la Réalité dans tout cela ?
La Réalité
La Réalité ne va se trouver ni chez celui qui a les beaux coquillages, ni chez celui qui lance les galets. La Réalité se trouve dans le cœur de l'océan au moment où le galet lancé va rentrer en contact avec le cœur de l'océan.
Ce qui veut dire que vous soyez petit disciple ou grand disciple parce que vous connaissez beaucoup de choses et que vous avez un brio dans une certaine discipline, vous n'êtes ni l'un ni l'autre l'inférieur et le supérieur dans la réalité. Vous êtes à des pages différentes du Livre de la Vie. Et il y a des pages qui paraissent brillantes et d'autres qui paraissent ternes, bien sûr ! Puisque dans la vie tout semble être une relation de pouvoir, alors on va inventer la brillance et le terne.
Celui qui rentre chez lui tous les soirs et qui a plein de problèmes et qui essaye de méditer quand même, celui-là va croire que sa vie est terne, que sa spiritualité est terne, qu'il n'a qu'un maigre, maigre coquillage tout cassé !
Puisque celui qui est aimé par des amis, qui fait par exemple des méditations ou des conférences ou qui écrit des livres ou qui est connu dans son cercle et qui est brillant et qui fait l'admiration de beaucoup, celui-là va croire qu'il a un beau coquillage !
Mais en fait ni l'un ni l'autre ne va se trouver dans la Réalité.
La Réalité, l'un et l'autre vont la rencontrer lorsqu'ils vont rentrer à l'intérieur. Et essayer de prendre connaissance de l'intérieur. Ce qui fait que, que l'on soit propriétaire d'un galet ou d'un coquillage, l'épreuve de vérité se fait toujours d'autant.
C'est pour cela qu'il t'est interdit de te juger toi-même. Tu n'as pas à te juger toi-même.
Il y a des pages brillantes d'extériorisation où l'on est tout en coquillage et il y a des pages apparemment plus ternes, toutes d'intériorisation où il semble qu'il n'y a que des galets. Mais ce n'est pas à toi de juger ce qui est bon ou mauvais ! Rentre à l'intérieur et c'est là que tu verras ce qui est bon ou mauvais.
Alors qu'est-ce que l'illusion ?
Illusion
Je vous en ai parlé tout au long de ce discours en fait. Et j'ai répondu à la question que je vous ai posée.
Qu'est-ce que l'illusion d'après vous ?
Essayez d'aller au cœur du mot. Essayez de percevoir la vibration.
Est-ce que l'illusion c'est quelque chose qui plane sur la vie pour faire épreuve de manière à ce que ne remontent au Ciel que les vainqueurs ? Et beaucoup de disciples croient en cela : il y a l'illusion comme épreuve et ainsi en remportant l'épreuve je prouve que je suis bon.
Mais moi je te demande tu es bon pourquoi ?
Si tu imagines un tel schéma d'évolution, alors je te pose la question, tu es bon pourquoi ? Tu es bon pour Dieu ? Tu imagines que tu es assez bon pour Dieu ? Est-ce que tu connais Dieu pour savoir à quel point ou comment tu dois être bon pour plaire à Dieu ? Non, tu ne connais pas Dieu ! Tu as peut-être rencontré beaucoup de monde mais en tout cas pas celui-là et pas encore. Alors pourquoi est-ce que tu utilises des notions pleines de suffisances et d'erreurs ?
Être bon. Être bon pour qui, pourquoi et comment ?
Remporter, être victorieux. Être victorieux sur quoi et par rapport à quoi et pour qui ? Est-ce que Dieu te demande la victoire ? Comme s'il ne voulait s'entourer que des soldats gagnants ?
Si l'on dit que Dieu est Amour et qu'il prête attention aux plus petits d'entre ses enfants, il se contredit profondément en érigeant une spiritualité avec des épreuves progressives et éliminatoires ! Je vous l'ai dit tout à l'heure : il faut que chaque pensée que vous entreteniez, chaque principe auquel vous croyez, soit comme une perle. Et il faut donc que chaque perle ait le trou au même endroit et soit de même nature pour que cela compose un collier. Si d'un seul coup un principe s'écarte de cet axe, alors cela veut dire qu'il n'y a pas de vérité et que la conception est fausse. Même si l'énonciation est juste.
S'il y a donc d'un côté un Dieu qui fait des éliminatoires et un Jésus-Christ qui vient dire que Dieu est Amour, qu'il envoie son Fils pour aller parler jusqu'à la dernière brebis et qu'il ne reprendra pas son Fils jusqu'à ce que la dernière brebis soit initiée, est-ce qu'il n'y a pas une grande distorsion ?
Et c'est comme cela que d'un seul coup on voit deux philosophies, puisque les deux ne peuvent pas aller ensemble, il faut donc les séparer. Et il y a la philosophie de ceux qui se disent : tout est épreuve, l'homme est éprouvé, l'homme doit vaincre pour retourner à Dieu. Et il y a la philosophie des autres qui dit que Dieu est amour, qu'il pardonne tout et que quoi que l'on fasse, on arrivera jusqu'au bout puisque Jésus est là et qu'il a promis d'attendre, même les retardataires.
Et l'on voit comme cela les individus se séparer, les cultes se séparer et les comportements n'amener à rien du tout d'initiatique. Parce que d'un seul coup cela va vers tous les abus.
Chez ceux qui pensent que Dieu pardonne tout, ils vont inventer des prières pour qu'en récitant les prières, tous les péchés soient pardonnés. Et ils renient ainsi la loi du karma. D'un seul coup plus de logique non plus !
Et ceux qui pensent que tout est épreuve ne vont pas avoir ce sentiment fabuleux qui est le secours vis-à-vis de l'autre. La grâce de Dieu vis-à-vis de l'autre. Le Pardon justement. Mais dans quelle mesure ?
Et ils vont eux s'accumuler à un karma très négatif qui sera en fait le karma de l'amour puisque ces êtres-là manquent totalement d'amour. Et ils développent un orgueil d'ailleurs qui est sans égal. Et ces êtres-là ont tôt fait de basculer dans la magie noire sitôt que les choses ne vont pas comme ils le souhaitent.
Et ils se disent : “Oui Dieu existe d'accord mais il est très loin. C'est un être d'une nature telle que l'homme ne peut pas ni le concevoir ni le toucher. Donc puisque je suis sur Terre je vais essayer de m'arranger la vie comme je le souhaite. Je ne ferai de mal à personne tu sais Seigneur, mais de temps en temps un petit rituel par ci, un petit rituel par là, pour favoriser un héritage, pour favoriser la chance ! Et le voilà en peu de temps qu'il se met à manipuler les gens et les événements.”
Donc pour ne pas partir vers ces notions fausses, il faut avoir souci de quelques principes de base. Et depuis ces principes de base, on s'ouvrira vers les principes annexes. Mais gentiment et en toute sécurité.
Quels sont les principes de base ?
Le discernement.
Le Discernement
À quoi amène le discernement ?
À des principes, donc, annexes comme je viens de le dire mais qui sont en même temps de plus en plus profonds.
Et l'on rencontre les notions de Réalité, Illusion, le Choix, donc l'Action.
Pour choisir entre une réalité et une illusion, c'est démontrer une action et faire preuve d'une action, même si elle n'est que au niveau de l'esprit et de l'intelligence. C'est une action.
Donc l'homme se trouve là face à un triangle : Le Bien, le Mal, le Choix.
Et face à ce triangle, il n'a qu'un instrument : discernement.
Comment est-ce que le disciple va se tirer d'affaire ?
Il va se tirer d'affaire en employant une méthode, si je puis m'exprimer ainsi, très simple :
Rester dans le juste milieu.
S'il y a un bien, cela ne compte pas.
S'il y a un mal, cela ne compte pas non plus.
Le disciple se précipite trop vers des jugements qui ne sont pas la Réalité parce qu'il cherche trop à être bon, à être le bon disciple. Alors il est pressé, il est anxieux, il se dit : “Mais où est la vérité là ? Alors attends, je me souviens que dans tel livre on cite tel et tel cas, dans tel autre on parle de tel et tel exemple. Un autre auteur a dit ceci, ceci et cela, Bouddha nous a dit ça, Jésus nous a dit ça, Lao Tzeu nous a dit ça.”
Et très vite il essaye, en faisant cette salade immense, de trouver le bon comportement pour être un bon disciple, pour se plaire à lui-même, pour plaire au Maître, pour plaire à Dieu. Et en fait, ce qui arrive au bout de tout cela ce n'est pas une bonne salade mais c'est une grosse omelette où tous les oeufs sont cassés ! Et le disciple n'a rien réussi du tout !
Bien sûr, vu de l'extérieur, un frère compatissant pourrait être pris de tendresse et dire : “Ah Seigneur, regarde comme celui-là est anxieux de te plaire, bénis-le, apporte-lui ta protection !”
En fait, cela n'attire nullement la compassion. Vous savez pourquoi ?
Essayez de le deviner un peu avant que je vous le dise. Faites un exercice !
Pourquoi est-ce que ce disciple n'attire aucune compassion, aucune tendresse de la part du Maître ?
Simplement parce qu'il est encore égocentrique et que, donc, un défaut ne saurait attirer ni la compassion, ni la compréhension du Maître.
Ce disciple veut, lui, être bon. Toute son image est en jeu. “Attention, anges du Ciel, soyez mes témoins ! Je suis en train de faire le choix de ma vie entre le bon et le mauvais. Et à cause de ce choix, ensuite, je serai ou le bon disciple ou le mauvais disciple ! Je choisis mon image !”
Quel égocentrisme ! Quel orgueil ! Quelle petitesse en même temps dans l'esprit ! Faut-il être étroit pour songer de la sorte !
Un être qui est détaché est détaché aussi, avant tout, de lui-même.
Les hommes veulent toujours se détacher de ce qui est dehors. Là aussi on voit les grandes erreurs.
Si je demande à quelqu'un : qu'est-ce que c'est le détachement pour toi ? De quoi dois-tu être détaché ?
La plupart du temps, les individus interrogés vont dire, je dois me détacher du sexe en première ligne, puis de l'être aimé en deuxième ligne, puis de l'argent, puis des biens matériels comme une maison, une voiture. Et en fait tout cela est faux. C'est jeter dehors tout l'encombrement qu'il y a dedans.
Te détacher de ta voiture, pourquoi ? Elle ne t'a rien fait, la voiture. Tu en as besoin pour aller dans tous les endroits utiles.
Te détacher de ta femme, mais pourquoi ? Il est bon d'enfanter tes enfants. Il est bon que tu partages ta vie avec quelqu'un et que vous vous entre-aidiez dans un but spirituel.
Te détacher des richesses ? Pourquoi ? Si tu en as en trop, donne-en aux pauvres ! Mais ne te force pas bêtement à être pauvre pour plaire à Dieu.
Toutes ces choses sont stupides quand on les analyse, et elles ne montrent qu'une chose, c'est que l'homme est aveugle. Et il ne veut pas se prendre en main. Il ne veut pas être l'endroit de l'enjeu. L'endroit de l'enjeu donc il le met toujours ailleurs, sur la femme, sur les enfants, sur le travail, sur la maison, sur la richesse, sur le sexe. Mais il n'est jamais, lui, l'endroit de l'enjeu.
L'homme ne veut pas être l'endroit de l'enjeu
Et c'est pour cela que tant de disciples croient être disciples et que Dieu ne leur apparaît jamais.
Parce qu'ils ne sont pas disciples, ils sont dans le rêve ! Et dans ce rêve, ils projettent des tas et des tas d'erreurs, de notions fausses. Et ils pensent, en priant, agiter la sonnette du Seigneur, et en fait, ils ne font que faire du bruit dans leur propre monde.
Le disciple doit être avant tout détaché de lui-même.
Et lorsque tu es détaché de toi-même, tu es détaché de tout, puisqu'il n'y a que toi qui t'attache ensuite au reste.
Rien n'est capable de t'attacher.
L'argent n'a pas de pouvoir en lui-même. La voiture non plus, la femme non plus, les enfants non plus, une maison non plus, rien n'a de pouvoir en soi. Chaque événement est neutre, je te l'ai déjà dit. Il faut suivre un petit peu.
Par contre, si tu es attaché à toi-même, alors tu vas t'attacher à tout, puisqu'il y a en toi une énergie d'attachement. En vivant cette énergie, qui est de nature d'attachement, elle va aller, au passage, s'attacher à tout ce qui traîne.
Et pas simplement à ta voiture, ou à ta maison, ou à ta femme, mais à tes pantalons, à tes chaussures, à la longueur de tes cils, au teint de ta peau, à la longueur de tes cheveux, de tes ongles, à la forme de ton bassin, à la longueur, la grosseur de ton sexe. Ce qui fait que tu seras très fier d'avoir un sexe abondant si tu es un homme. Et la femme sera très fière d'avoir des fesses rondes si elle est une femme.
Tous les attachements viennent d'un seul attachement : l'attachement que l'on voue à soi-même.
“Je m'aaaime ! Mais que je m'aime beaucoup, moi ! Moi je m'aime ! Je veux être bon ! Je veux être le bon disciple qui fait le bon choix !”
Et puis lorsque l'on ne fait pas le bon choix, qu'est-ce qui se passe ?
“Je me déteste ! Je ne peux plus me supporter, je ne peux plus me voir dans un miroir ! Je suis stupide, idiot, je ne dis jamais le mot qu'il faut !”
Et voilà que commencent les complexes, les traumatismes, tout ce qui va avec l'infériorité.
Tandis que si j'ai des occasions de me trouver beau, et beau-parleur surtout, alors voilà que je cours vers le complexe de supériorité. Et je suis une âme prisonnière en faisant cela. Même si chaque fois j'aurais gagné toutes les épreuves du Cosmos, je reste dans l'illusion. Parce qu'il y a un pieu auquel je reste attaché, c'est le Moi.
Le Moi
Moi ! Oh qu'il est beau ce Moi !
Regardez-le ce Moi ! Regardez-le !
Mais pour le regarder, ne vous identifiez pas à lui. Regardez-le comme vous regarderiez par exemple un vêtement. Parce que si vous essayez de regarder votre Moi en vous disant : “Eh bien c'est moi que je vais rencontrer”, vous allez avoir honte de voir tout ce qu'il y a à l'intérieur et l'expérience sera ratée.
Si vous avez peur d'aller vers lui, si vous avez peur d'avoir honte, c'est encore le Moi qui va regarder une autre partie du Moi. Et quand deux Mois se rencontrent, qu'est-ce qu'ils se racontent ? Des histoires de Mois qui n'en finissent pas !
“À tel moment tu as été beau, à tel autre tu as été vilain, bon allez on fait la paix. On oublie quand tu as été vilain pour ne penser que au moment où tu as été beau !”
La réconciliation des deux parties du Moi, ça ne fait pas le bonheur. Non, pas du tout. Ça ne fait pas non plus la spiritualité. Ça fait tout simplement de la paresse, de la permissivité, rien d'autre.
Donc, qu'allons-nous faire pour bien regarder ce Moi ?
C'est de lui qu'il s'agit lorsque l'on parle d'illusion, d'identification.
Pour aller vers le réel, pour marcher vers Dieu, pour remporter tous les choix, chaque fois qu'il y a donc un puissant discernement à faire, c'est de lui qu'il faut tenir compte.
Qu'est-ce que le Moi ?
On va regarder profondément ce Moi pour ceux qui sont d'accord. Les autres vous pouvez dormir un petit quart d'heure.
Donc, pour ceux qui vont m'accompagner dans l'exercice, je propose ceci.
Vous allez vous contempler avec le petit instrument qu'on les sous-marins, le petit périscope. Sauf que ce périscope, vous n'allez pas le faire aller à l'extérieur, toujours plus haut mais au contraire, vous allez le rentrer en vous-même. Et imaginez que vous regardez à travers sa petite lentille. Vous descendez petit à petit en vous, gentiment. À l'intérieur de votre corps, la visualisation sera plus facile. Et vous atterrissez tranquillement dans un niveau de l'être que l'on appelle le plexus solaire.
Dans ce plexus solaire, si tu es dans le ventre, où il y a toutes vos émotions, toutes votre mémoire, tout ce que vous avez réussi ou manqué, dans ce monde-là, regardez toutes les notions et les données qui sont entassées. Regardez tous ces livres empilés les uns sur les autres.
Prenez le premier livre. Tiens, ce premier livre-là, il parle de votre petite enfance. Regardez qu'à six ans, vous étiez en train de courir dans la nature. Et puis, voilà, on trébuche et on tombe. Et on se fait une vilaine cicatrice sur le visage. Cicatrice que vous avez toujours aujourd'hui.
Donc, comment je vais maintenant interpréter ma cicatrice ?
Eh bien maintenant, ma cicatrice paraîtra simplement un jeu d'enfant. Un enfant qui est tombé, mal tombé et qui en a gardé un souvenir marqué. Mais c'est marqué uniquement dans le livre. Ce qui est sur la peau, cela n'est pas grave et cela n'a rien à voir. Il pourrait y avoir à la place un grain de beauté. Mon idée, ma pensée feront la différence.
Prenons un autre livre.
Voyons ce qu'il y a à 13 ans et puis à 14 ans et puis à 15 ans. Voyons ce qu'il y a hier quand je suis sorti du travail. Voyons ce qu'il y avait écrit ce matin lorsque j'ai dit bonjour à mon voisin, à mon mari ou à ma femme, à mes enfants.
Et vous vous apercevez que sur ces livres sont notés toutes les actions, toutes les réactions, tous les sentiments, toutes les émotions, toutes les idées reçues ou les idées conclues.
Et en fait vous apercevez que ces livres sont une vaste mémoire.
La mémoire
Et maintenant qu'est-ce que vous allez faire avec cette mémoire ?
Asseyez-vous au milieu de tous ces livres, dans cette vieille cave allumée par une triste et vacillante bougie.
Qu'est-ce que vous allez faire ?
Asseyez-vous un instant réfléchissez puisqu'autour il n'y a que des mémorisations, des écritures. Est-ce que vous allez plus longtemps vous laisser programmer, guider par ces écritures ? Est-ce que vous allez continuer à être vécu par ces écritures qui ont été écrites il y a fort longtemps ? Et qui ont été écrites à un moment où en fait on aurait pu écrire autre chose si on avait la connaissance que l'on a aujourd'hui, la maturité d'aujourd'hui, l'assurance d'aujourd'hui.
Alors pourquoi est-ce qu'aujourd'hui avec la maturité, l'expérience acquise, est-ce que l'on se laisserait embêter par une écriture qui a été écrite il y a vingt ans, trente ans, ou dix minutes, si à ces époques-là on n'avait pas à disposition toute l'expérience d'aujourd'hui ? Il faut savoir se débarrasser des anciennes écritures, celles qui ont été écrites quand l'on n'était pas aussi performant qu'aujourd'hui.
Il faut savoir se débarrasser des anciennes écritures, celles qui ont été écrites quand l'on n'était pas aussi performant qu'aujourd'hui.
Parce que même si aujourd'hui l'on se trouve performant, eh bien cette performance va être entachée par l'incapacité que l'on a inscrite autrefois. Et c'est ce qui fait que sur le chemin le disciple se sent toujours retenu en arrière par un vieux complexe, un vieux traumatisme, une vieille idée, une vieille appréhension. Sans cesse il a des poids qui le retiennent et qui font qu'il n'est jamais véritablement libre.
Liberté
Libre !
Voilà encore un principe de base.
Liberté.
La Réalité, c'est la soeur de la Liberté.
On va aller vers la Réalité si on ne sait pas libérer non seulement de toutes ces vieilles écritures, mais aussi de bien d'autres choses dont je vous parlerai et dont j'ai déjà parlé aussi.
Libération !
C'est ça la Réalité, se libérer !
Et se libérer de quoi ?
Se libérer de tout ce en quoi on a cru et de tout ce en quoi on va croire demain.
Et voilà un autre piège : croire !
Croire
Je crois en Dieu.
Je crois dans tous les Maîtres.
Je crois dans la spiritualité. Et qui te prouve qu'elle existe ?
As-tu rencontré un saint homme ? Tu en as peut-être entendu parler mais est-ce que tu l'as vu ? Est-ce qu'il t'a parlé ? Est-ce qu'il t'a fait faire une expérience ? Est-ce que tu l'as vu lui-même en expérience ? Est-ce que tu as eu une expérience avec lui ou hors de lui ? Non.
Alors comment peux-tu m'affirmer que la spiritualité existe ?
Tu vas me dire : “Mais c'est parce que quand même les sages ont raison quand ils affirment quelque chose. Et puis j'ai l'intuition que ça existe !”
D'accord. Et voilà que tu arrives avec d'autres concepts qui n'ont rien à faire à cette place-là. L'intuition. Quelle est l'intuition ? Basée sur quoi ? Quelle est ta connaissance du monde et de la réalité ? Ta connaissance du monde c'est quoi ?
C'est le travail. C'est la douleur. C'est l'enfantement difficile. Ce sont tes problèmes de faim, de soif.
Alors qu'est-ce que tu vas m'inventer à propos de l'intuition ? L'intuition quoi ? Le rêve ! Le rêve des anges ! Le rêve d'un monde éthéré, d'un monde devenu parfait, d'un monde où la douleur s'arrête ! C'est ça ton intuition ! En fait c'est de l'espérance ! Avoue-le !
Tu n'es pas intuitif quant à la spiritualité. Ce n'est pas vrai. Tu te mens à toi-même. Tu ne l'as jamais vu. Mais tu espères qu'elle existe.
Et tu pleures.
Tu me cries : "Ne m'enlève pas cette espérance ! Si je n'ai plus d'espérance, je ne suis plus rien ! Je ne sais plus où aller ! Je ne sais plus qui est Dieu. Je ne sais même plus s'il existe vraiment. Et à partir de ce moment-là, qui suis-je moi-même ? Où est-ce que je vais ? Où est-ce que je dois aller ?”
Et voilà que sans espérance, tu n'as plus de vie.
Mais si c'était une vraie espérance, je n'aurais pas pu la souffler comme la flamme d'une bougie et c'est là que je te démontre que ton espérance n'est pas l'espoir de l'âme, la Foi. C'est de la croyance.
Je crois en un monde meilleur.
Je l'espère.
Je le crois.
Mais tu le crois pourquoi ?
Comme je te l'ai dit tout à l'heure : toute chose blanche engendre un noir et tout noir engendre un blanc.
Donc si ta vie est douloureuse ou si ta vision de la vie est une vision de douleur, tu vas forcément, par projection, imaginer un monde qui va devenir meilleur ou qui est déjà meilleur parce qu'il est le monde de Dieu.
Et qu'en sais-tu si le monde de Dieu est différent du monde des hommes ? Tu ne l'as jamais vu ! Donc tu ne peux rien m'affirmer ! Tu ne peux rien t'affirmer à toi-même ! Tu es dans le vide suspendu, inconfortable, en pleine terreur métaphysique !
Et j'aime bien que tu sois comme cela !
J'aime bien que tu sois sans plancher, sans toit, sans paroi, en pleine terreur métaphysique. Oui ! Pourquoi ?
Trouve avant que je le dise.
Pourquoi ?
Parce que tu meurs à toi-même.
C'est le chant du signe.
Tu meurs.
Tu n'arrives plus à croire, parce qu'il n'y a rien à croire.
Et non pas parce qu'il n'y a rien mais parce que ce que tu crois pour l'instant, ce n'est pas cela la Vérité.
Tu meurs à toutes ces vieilles fois, ces anciennes croyances, ces vieux motifs, ces archaïsmes coincés, étroits, qui te font juger les autres hommes, celui qui est boiteux ou paralysé. Qui te font avoir la langue rapide et très déliée pour juger ton frère, sur son niveau intellectuel ou sur l'épaisseur de sa destinée. Et très vite tu utilises la connaissance du karma pour fouetter les autres !
Et celui qui a du malheur, tu en rajoutes avec ton jugement en te disant : “Avec toutes les épreuves qu'il a, celui-là, c'est que forcément il a dû être quelqu'un de très mauvais dans une autre vie !”
Mais qu'en sais tu ?
Il est peut-être meilleur que toi, plus fort que toi ! Alors pour accélérer sa purification, il a choisi de nombreuses épreuves, qui n'auraient rien à voir avec son karma mais qui sont juste des moyens d'accélérer sa purification. Et toi parce que tu as une petite connaissance, le karma, le boomerang, le choc en retour. Alors tu identifies tous les hommes malheureux à d'anciens monstres qui sont en train de payer la note !
La terreur métaphysique est une bonne chose. Suspendu dans les airs, sans plus aucune idée ni pierre pour se reposer.
C'est l'endroit où tu es en train de te renouveler.
Phénix, engendre-toi de nouveau !
Et maintenant, quels sont les principes ? Depuis ce point, quels sont les principes ?
Maintenant, d'une manière épurée, contemple de nouveau les concepts dont je viens de parler.
Maintenant, regarde dans ton cœur : Liberté, Réalité, Discernement, Détachement.
Vois comme chaque chose a pris sa juste place.
Et si tu n'y es pas arrivé, ce n'est pas grave. Petit à petit, tu y arriveras. Sois patient et volontaire !
Je n'ai pas dit plein de Foi, je n'ai pas dit plein de croyances, j'ai dit volontaire.
Quand je dis volontaire, je ne renie pas la Foi, le feu de la Foi. Mais il faut savoir que la Foi ne s'obtient qu'à un certain degré de détachement. [...]
[...] Et c'est là où l'homme est le pire des hommes ! Parce qu'il se met à juger tout le monde. En vertu du bien qu'il connaît, dont il connaît tous les points, dont il connaît toutes les règles, il se met à faire l'inquisition de tous ceux qui ne rentrent pas à l'intérieur de ces règles. Et c'est là qu'il devient mauvais, au contraire d'être bon, alors qu'il ne croit que dans ce qui est bon !
Puis lorsqu'il dépasse la croyance, et que petit à petit part des purifications, il commence à être suffisamment détaché de lui-même pour avoir la juste vision, des concepts comme la Foi, la Liberté, la Réalité, alors il est un disciple.
Il faut être au-delà de soi-même pour être un disciple.
Un Maître ne s'avance jamais vers un être qui est très replié sur lui-même, égocentrique, prenant tant de soins vis-à-vis de sa spiritualité, qu'il conclut que la femme est en trop, que les enfants sont perturbants, que le travail n'est que profane, et que la société est imbécile et consommatrice !
Il faut donc apprendre simplement à se détacher de soi-même, et tous les autres détachements auront lieu sans aucun problème, sans que vous ayez à vous forcer vous-même, à vous raisonner vous-même, à vous battre, à vous distancer de quelque chose.
On ne peut pas se distancer de quelque chose, c'est impossible, parce que ce quelque chose a une fonction.
On ne peut pas, par exemple, se distancer, pour ceux qui vivent la spiritualité et la vie à deux, on ne peut pas se dispenser de la vie du conjoint ou de l'épouse, parce que tout simplement, et quelquefois, le conjoint ou l'épouse sont une marque de la destinée. Il faut travailler ensemble, alors pourquoi aller contre la destinée, contre une collaboration si belle, contre une fusion si belle et si enrichissante ?
Et c'est pour cela que le disciple n'arrivera pas à se détacher de l'autre ! Et pour lui ce sera véritablement un travail d'Hercules, et il demandera à Dieu le soutien, la protection, et Dieu ne lui enverra rien de tout cela. Et il verra son désir ou sa dépendance augmenter, vis-à-vis de l'épouse ou de l'époux. Donc, comment sortir de ce problème ?
Simplement en se détachant de soi-même encore une fois.
Se détacher de soi-même
Alors comment est-ce que l'on se détache de soi-même ?
D'abord expliquons pourquoi est-ce que l'on est attaché à soi-même. On est attaché à soi-même tout simplement parce que lorsqu'il y a l'acte de la naissance, et que ce soit la naissance dans le Cosmos en tant que âme, ou que ce soit la naissance sur Terre en tant qu'être incarné, il y a comme inversion des énergies. Je dis bien “comme” parce qu'il ne faut pas glacer le concept, il faut essayer d'en saisir le déroulement.
Il faut comprendre que l'Être, et par exemple, et c'est un exemple que je donne pour petit à petit habituer l'esprit à frôler la vision juste, il faut imaginer que l'Être se trouve dans une dimension que l'on qualifiera de divine, très bien. Et il y a son incarnation qui va se situer dans une dimension que l'on va qualifier de physique, très bien.
Et le voyage entre ces deux dimensions va se faire par une porte étroite, la même porte qu'emploient tous les atomes pour passer du seuil invisible au seuil visible et constituer le monde et vous donner de l'énergie.
Mais il faut savoir que cette danse, ce mouvement ne se fait pas de n'importe quelle manière, cela se fait dans la forme du symbole de l'infini, le 8 couché.
Il y a donc l'Esprit dans son monde divin qui va faire un mouvement sphérique dans son propre monde et arriver à l'endroit de la frontière avec le monde physique. Et là, le même Esprit va faire la même ronde mais en sens inverse et va revenir au point mais cette fois-ci de sortie du monde physique et qui était le même point que le point d'entrée.
Cela se fait donc dans ce sens-là, selon le mouvement du 8 de l'infini.
Ce qui fait que lorsque l'on se trouve dans le Royaume du Divin, les choses paraissent debout et lorsque l'on se trouve dans le royaume de la Matière, les choses paraissent couchées. Et l'Esprit qui dans le monde divin se sait par exemple indifférencié, dans le monde matériel va s'identifier à être différencié.
Vous allez peut-être me dire que dans ce mouvement réside un grand piège et que Dieu aurait pu éviter ce piège ou faire les choses d'après une autre loi. Si je voulais vous expliquer exactement pourquoi le mouvement de la vie et de la régénération de la vie a lieu ainsi, il me faudrait vous pousser dans des hauteurs métaphysiques trop importantes, ce qui ne veut pas dire que je vous juge incapable d'y aller. Ce n'est pas cette chose-là du tout ! Au contraire.
Simplement il y a, il faut l'admettre, des concepts tellement puissants que l'on ne peut pas les transmettre en quelques mots. Ou si on peut les dire en quelques mots, il faut y ajouter tout de suite l'expérience, qui n'est pas possible ce soir dans le cadre dans lequel nous opérons. Il faut entrer en méditation. Donc, je vous donne quelques mots et vous ferez la méditation chez vous, avec comme guide toute l'énergie du Cosmos.
Pourquoi est-ce que cela se passe de cette manière ?
Pour expliquer en très peu de concepts ce pourquoi, il faut avant tout comprendre qu'il n'y a pas un extérieur et un intérieur. Comme je l'ai dis tout à l'heure, une unité, une dualité. Dieu qui vit dans un intérieur c'est sa divinité et puis Dieu qui vit dans un extérieur, c'est le Cosmos et la Matière.
Il faut comprendre que tout est, bien que ce n'est pas un intérieur, que tout est dans le même endroit et dans le même Être et à la même dimension.
Ce qui ne veut pas dire qu'il y a un notion d'intérieur. Enlevez de votre esprit la notion d'intérieur car sitôt que vous l'aurez, vous allez chercher un extérieur.
Donc imaginez que tout se passe dans un Être mais sans la notion d'intérieur ni d'extérieur donc.
Simplement là, comme un son suspendu.
Là.
Et qu'est-ce que je veux dire par là ?
Je veux dire tout simplement que celui que l'on nomme Dieu, celui que tous les disciples cherchent lorsqu'ils cherchent la Lumière, qu'ils prient le Maître pour être initiés à cette Lumière. Cet être auquel tout le monde aspire n'est pas un être, ce n'est rien. Et quand je dis rien, je ne veux pas dire qu'il est nul, que c'est zéro, rien, néant. Je dis simplement qu'il est au-delà. Tout simplement.
Rappelez-vous la notion de manifesté et non manifesté dont j'ai parlé tout à l'heure. Il ne faut pas aller vers la nature de Dieu avec les valises, des renseignements que vous avez accumulés à propos de la constitution de son Univers. La philosophie de Dieu est bien différente.
Elle est un état suspendu où l'esprit ne peut pas rentrer, il faut le laisser dehors, n'y rentre que le cœur, le cœur qui peut voir. Puis lorsque le cœur a vu et qu'il peut ressortir, alors il vient en enrichir l'esprit qui lui a déjà tout appris.
Mais sans que le cœur soit allé voir, l'esprit ne sait toujours pas quelle est en fait la réalité de tout ce qu'il a appris, ni la véritable nature.
Donc, pourquoi est-ce que le mouvement se fait ainsi ? Le mouvement se fait ainsi tout simplement parce qu'il y a à l'intérieur de cet Être qui est au-delà de l'identification possible. Et c'est ce que j'ai essayé de briser en vous, c'est le moyen d'identifier Dieu. Il faut que cette habitude vous passe.
On ne peut pas non plus basculer dans l'autre notion et dire qu'il est inidentifiable, qu'il n'existe pas, qu'il est le néant. On ne peut l'identifier que par le cœur, alors tant que le cœur n'est pas allé le voir, on ne fait pas rêver la tête, c'est tout.
La marque d'un disciple se montre aussi par sa patience, par son acceptation à savoir remettre à demain ce qu'il ne peut pas comprendre aujourd'hui. Il doit avoir la sagesse de s'arrêter et d'attendre.
La volonté n'est pas contraire à cette sagesse : savoir s'arrêter et attendre. La volonté est un feu qui doit être stimulé lorsque seule cette énergie peut nous faire avancer. Tandis que lorsque seul le cœur va pouvoir aller faire l'expérience, la volonté doit au contraire devenir une note d'amour, se transformer complètement et devenir une capacité de contemplation. Ce qui fait qu'une seule et même énergie par des jeux différents donne la naissance à une multitude de qualités que le disciple découvre au fur et à mesure.
Pourquoi est-ce qu'il y a donc ce mouvement ?
Tout simplement parce que comme tout se passe à l'intérieur du même Être, tout va donc tourner dans sa périphérie. Et il ne peut pas y avoir un intérieur et un extérieur puisqu'il n'y a que Lui qui existe.
Par contre, dès que l'étincelle, une âme disons, dès que cette étincelle va être propulsée dans une région de l'être où il y a le sommeil - là cela devient un petit peu difficile mais si vous êtes un peu patient vous y arriverez.
Imaginons que cette âme soit propulsée dans un endroit de l'être où il y a le sommeil, et non pas parce que dans cet endroit Dieu est différent à lui-même et il dort, mais parce que tout simplement dans cet endroit il y a une nature qui n'est pas contraire au réveil de Dieu qui constituerait par exemple l'Esprit de Dieu. Mais tout simplement parce que l'éveil de Dieu n'existe que par la forme incurvée du sommeil de Dieu.
Donc on pourrait dire que un relief à l'extérieur n'existe que parce qu'à l'intérieur il y a un trou et si l'on cherche à savoir lequel est le plus vrai, le relief ou le trou qui par inversion fait le relief, on se trompe. Il faut simplement faire de cette chose une seule et même nature.
Si l'on essaye de savoir quel Dieu est le vrai Dieu, celui qui dort et qui est dans le Cosmos, qui fait le Cosmos et qui est tous les hommes ou celui qui est au Ciel, eh bien l'on se trompe ! Pour être juste, il faut tout regarder. Non seulement comme étant Dieu réveillé, potentiel, mais aussi Dieu qui dort, parce que son éveil n'est soutenu que par son sommeil.
La métaphysique est quelque chose de délicat. Non pas parce que l'exercice est difficile pour l'intellect mais l'intellect a du mal à faire avec cette métaphysique uniquement parce qu'il n'est pas entraîné à penser selon des paradoxes.
Le Paradoxe
Pour l'intellect il y a le noir et il y a le blanc et si on mélange les deux cela donne du gris, mais il ne peut pas y avoir du noir et du blanc et que finalement cela ne soit aucune couleur identifiable.
Vivre avec le paradoxe, grandir avec le paradoxe, résoudre le paradoxe est une chose difficile et le point de vérité justement il est là dedans, dans le paradoxe résolu.
Alors celui qui veut véritablement avancer va me crier : "Mais donne moi les outils, donne moi la clé pour résoudre tous les paradoxes, pour me maintenir comme cela en équilibre sur cette corde, comme le funambule ! Et voir une bonne fois pour toute la Vérité !”
Bien sûr je peux te parler de certaines choses mais dès que tu vas retourner dans la vie, dans la rue, tu vas de nouveau être en conflit avec le bien, le mal, le noir, le blanc et l'équilibre va être rompu.
Ce qui fait que, quoi que je te dise maintenant, même si tu l'admets, même si tu le sens, sitôt que tu seras dehors, l'équilibre tu vas le perdre.
Tu vas me dire que c'est une mauvaise nouvelle et que je n'ai pas d'espoir envers toi.
Je ne dirai pas la chose de cette manière-là. Disons simplement que je sais qui tu es, et moi, vois-tu, je ne rêve pas. Donc je ne pense pas : eh bien je leur ai parlé de l'équilibre et ils vont savoir le garder à travers leur vie.
Pas du tout ! Tu ne vas pas le garder et d'autant plus parce que je t'en ai parlé. Et pourquoi ? Parce que tu vas faire l'erreur de le chercher. À chaque pas, à chaque décision, à chaque estimation de quelque chose, tu vas chercher cet équilibre. Tu vas te rappeler l'exercice que je t'ai fait faire et tu vas chercher le même point dans l'espace suspendu où il n'y a plus ni plafond ni sol. Et puisque tu y étais bien, tu vas vouloir le retrouver.
Alors je te mets en garde !
C'est en le cherchant que tu vas te distancer de lui.
Ce point d'équilibre ne se cherche pas. Il ne se trouve pas.
Et pourtant tu as l'impression que tu dois le chercher.
Ne serait-ce que parce que tous les inspirés te disent : il faut évoluer. Évoluer implique un concept de mouvement. Et moi je te dis qu'il n'y a aucun mouvement. Il semble par là que je te dise : ça ne sert à rien d'évoluer ou n'évolue pas, ou l'évolution n'existe pas.
Je ne renie pas l'évolution, absolument pas !
Simplement il y a une part en toi qui doit évoluer et une part qui ne doit pas bouger. Comme le discours que je viens de te faire. Lorsque tu auras compris cela, tu sauras depuis l'endroit où tu n'as pas à évoluer, intégrer toutes les choses du monde, toutes les expériences. Ces expériences qui te donnent l'impression que tu évolues. Et tu sauras parfaitement qu'elles mesurent faire de chaque mouvement.
Est-ce que je dois m'investir à fond dans la connaissance intellectuelle ? Est-ce que je dois devenir un ascète ? Est-ce que je dois me consacrer à la prière, à la méditation ? Est-ce que je dois devenir un humaniste et travailler pour le bien des hommes ? Tu sauras mesurer chaque chose parce que tu le feras depuis ce point que l'on appelle la non-existence, mais qui en fait est une existence en soi, en vérité.
Si tu arrives à le faire depuis cet endroit de calme, cet endroit où il n'y a pas d'attache, automatiquement ta destinée va s'ouvrir comme un grand livre. Et tu vas t'apercevoir que telles et telles choses te sont nécessaires. Tu vas t'attacher à les faire comme il faut.
Alors que pour l'instant, les épreuves qui viennent te semblent lourdes et difficiles et adversaires. Au contraire, dans cet état-là, tu feras un avec l'événement, tu seras heureux de rencontrer l'événement. Tu ne le regarderas plus comme un adversaire ou comme un Maître sévère qui vient t'écorcher, et tu admettras, tu accepteras que la purification passe par la douleur. Non, pas du tout ! La purification ne passe pas par la douleur, ni par le feu de la purgation. Ça, c'est encore une image qui est créée pour compenser tout l'effort que l'on doit faire.
Si on fait l'effort depuis le mauvais endroit, automatiquement on se sent arraché, déraciné, écorché. C'est normal ! Et c'est le signe que l'on ne va pas au bon endroit pour accomplir le détachement. Si l'on se place au bon endroit, cela a lieu automatiquement. L'homme n'a pas besoin de faire le détachement, de commettre le détachement, de commettre l'évolution.
Tous les disciples imaginent qu'ils doivent évoluer. Comme un coureur se dit : je dois pédaler sur mon vélo et gagner la course.
Pédale ! Vas-y, je te laisse pédaler et on verra jusqu'où tu iras. Le problème, c'est que tu ne peux pédaler que sur une piste, vois-tu ? Et il se trouve que malheureusement Dieu est au-delà de la piste. Alors où tu vas avec ton petit vélo ? Dis-moi !
Certains me disent : “Bon, si à un moment donné Dieu est au-dessus de la piste, alors je mettrai le vélo sur le dos.” Mais il faut savoir que même sur le dos, le vélo, il ne peut pas passer.
Donc, l'homme n'a pas à commettre un mouvement, commettre l'évolution, commettre le détachement. Tout ce qu'il doit commettre s'il a quelque chose à commettre. C'est d'arrêter.
J'arrête.
Un événement vient vers toi, tu ne l'aimes pas.
Comment vas-tu t'y prendre ?
Te raisonner ? Je viens de te dire que cela ne sert à rien. Et nous sommes d'accord avec toi, tu ne peux pas faire face à une émotion de colère ou de tristesse ou de joie même quand il s'agit d'amour. Il faut donc que tu arrêtes.
Et comment est-ce que l'on arrête ?
Cela revient à parler du détachement.
Comment est-ce que l'on se suspend ?
Comment est-ce qu'un oiseau vole dans le ciel ? Voilà le symbole. Comment est-ce que l'on se suspend ?
Eh bien, on verra que dans la tentative de se suspendre, on va être obligé, non pas de minimiser l'événement qui nous touche, non pas de se refroidir vis-à-vis de lui, mais au contraire de le regarder. Le regard est un moment d'éternité.
Le regard est un moment d'éternité.
C'est pour cela que j'ai dit si souvent : observez-vous, observez chaque chose !
Par cette observation, vous vous êtes dans un endroit de votre être, où il y a le neutre, la paix, le non-attachement. Et par le regard, automatiquement vous arrivez à comprendre la situation.
Si je ne regarde pas la situation, je la subis. Un événement arrive, il me tombe dessus comme la pluie. Et je sens sa température. Et si la pluie est glacée, elle me met fort en colère.
Tu n'as pas eu de distance. Tu n'étais pas dans le point de l'Être. Ce qui fait qu'étant dans la périphérie, l'événement qui circulait dans la périphérie t'a renversé sauvagement. Et tu es maintenant blessé. C'est normal ! Chaque fois, les choses auront lieu de la même manière, parce que c'est une Loi.
Alors toi, tu vas ensuite essayer de faire attention au véhicule. Quand tu verras un véhicule, tu vas te mettre d'un côté, puis de l'autre. Faire le saut le plus haut pour pouvoir éviter le véhicule, afin qu'il passe sous toi. Et c'est ça qui sera difficile. Ta vie va devenir un enfer. Toutes les épreuves vont devenir un enfer. Une véritable corrida qui va te faire sauter à droite, sauter à gauche, éviter une chose, sauter en l'air ! Te rouler en boule en bas !
Et voilà la vie du disciple qui ne comprend pas comment il doit vivre. C'est une suite de mouvements de l'esprit pour éviter, éviter, éviter. Mais on ne peut pas toujours éviter. Un jour arrive un gros camion et l'on est écrasé.
“Tiens, celui-là, on n'y avait jamais pensé !” Et pourtant, c'est arrivé.
Donc, comment s'y prendre ?
Souplement et gentiment.
Quand arrive un événement qui vous secoue, je vous ai dit : suspendez tout.
C'est-à-dire que vous vous asseyez quelque part. Et si vous ne pouvez pas vous asseoir, vous vous appuyez le dos quelque part. Vous fermez les yeux et vous rentrez dans votre cœur.
Même si cela au début vous paraît difficile parce qu'il y a l'émotion qui a été stimulée, qui vous a envahi, qui bouillonne ! Rentrez quand même dans le cœur.
Prenez un ascenseur, inventez des images, des images qui captivent complètement votre pensée. Prenez un ascenseur et descendez, descendez, descendez dans une grotte, dans une autre grotte, dans une autre grotte, jusqu'à ce que vous arriviez au centre de la Terre. Et dans le centre de cette Terre, imaginez une immense Lumière. Aucun objet, aucune couleur, aucune forme. Rien ! De la Lumière. Et mettez-vous dans cette Lumière.
Et si vous sentez qu'à nouveau l'énergie de l'émotion arrive, qu'elle soit bonne ou mauvaise, eh bien reprenez l'ascenseur et redescendez une grotte, deux grottes, trois grottes, quatre grottes et retournez à ce point de Lumière.
Vous y resterez peut-être là dix secondes de plus, l'émotion revient, recommencez, reprenez l'ascenseur ! Et vous allez voir que vous pourrez réussir sans aucun problème en prenant des ascenseurs simplement.
C'est facile la spiritualité, n'est-ce pas ?
Une question d'ascenseur.
Alors que si vous restez au même niveau que l'événement, vous ne pourrez pas faire face ! Il est plus puissant que vous. Pourquoi ?
Parce qu'il a réussi à vous induire dans une émotion. Il a réussi donc à rentrer en vous-même, il fait partie de vous, il va vous ronger jusqu'à ce que vous soyez épuisé de lui fournir la même énergie.
Tandis que, en prenant l'ascenseur, vous dissipez la pensée, vous l'induisez dans un phénomène différent que la contemplation de l'événement. Vous changez donc son but. L'énergie ne peut plus aller vers l'événement. L'énergie doit rentrer à l'intérieur de l'individu.
Donc de cette manière-là, non seulement vous vous entraînez au détachement, non seulement vous vous entraînez à rencontrer votre véritable Lumière, mais en plus vous créez la paix.
Pour chaque événement, faites cette chose !
Naturellement, il est plus facile de le faire pour les petits sentiments plutôt que pour les grands. Mais si vous vous entraînez bien avec les petits sentiments, vous arriverez ensuite à le faire avec les gros sentiments ou les grosses agitations mentales. Et puis ensuite, vous le ferez aussi vis-à-vis de la joie. Et un beau jour, vous finirez par comprendre tout ce dont il est question en spiritualité. Vous finirez par comprendre les grands saints, dans quel état ils se trouvaient. Parce que vous aurez découvert le même état, ce non-être.
Et quand je dis non-être, n'imaginez pas qu'il y a en vous un endroit où rien n'existe. Au contraire, c'est un endroit où tout existe, mais c'est à l'état non-différencié.
Le non-être, c'est donc la nature de ce qui est non-différencié.
L'existence, ce qui est donc à l'extérieur, ce qui vit à l'extérieur, existé, est un état différencié.
Tandis que tout ce qui vit dans un état non-différencié est un principe divin. Et ce n'est plus une existence. C'est la nature, c'est le mystère.
Nous avons fait un tour d'horizon des principales notions.
Ces notions si difficiles que le disciple rencontre, quelques-uns arrivent à régler quelques degrés du mystère avec facilité. Heureusement d'ailleurs, l'incarnation est là pour cela, pour chaque jour et à chaque vie apprendre davantage.
Mais il va de soi que nous ne pouvons pas tout dire sur les concepts qui n'ont été que effleurés ce soir. En fait, pour aller au fond de chaque notion, il faudrait qu'en plus il y ait la méditation.
Méditation
Voici comment il faut travailler en fait.
Lorsque vous voulez véritablement sonder un principe, il doit y avoir d'abord toute une part intellectuelle. Et faire en sorte que l'esprit soit suffisamment méthodique pour évacuer les notions fausses. L'exercice que nous avons fait dans un premier temps. La pensée doit donc être utilisée comme une machette au début pour évacuer les notions fausses. Toutes les notions qui ne tiennent pas face à la logique doivent être évacuées.
Puis lorsque l'on arrive au maximum de la conception atteignable par l'intellect, et là il peut y avoir des jours et des jours et des jours d'études. On en vient à la contemplation du sujet.
On arrête toutes les spéculations, on ferme tous les livres et on visualise, exactement comme un jongleur envoie une boule en l'air et qu'elle se met à tourner dans l'air, on envoie le concept.
Par exemple, si vous prenez le concept de Liberté. Vous discutez entre vous de la Liberté. Vous contemplez les différents aspects, ces côtés erronés, ces côtés véritables : liberté d'action, liberté dans la société, liberté de la pensée, liberté spirituelle, non-attachement, etc. Vous montez la pensée de façon méthodique jusqu'en haut de la spirale et vous verrez que, en articulant une pensée en spirale, vous n'allez pas faire un mouvement circulaire, c'est-à-dire simplement monter, monter, monter, monter dans la spirale.
Vous allez voir qu'au début la pensée va aller, comme un pendule, d'un point à un autre. Donc sur la base la spirale va être tout simplement un mouvement pendulaire.
Et c'est là le premier paradoxe à résoudre pour le disciple, comme j'ai dit tout à l'heure : le bien, le mal, le noir, le blanc, le chaud, le froid.
Une fois qu'on a saisi le sens de ce mouvement de pendule, ou plutôt lorsque l'on a compris qu'il n'était plus nécessaire de l'agiter de cette manière-là, lorsque l'on a en tête un certain nombre de notions, donc, pour ne plus basculer du bien au mal sans arrêt, c'est là que se déclenche le mouvement circulaire.
On est au-delà de la dualité, alors le mouvement d'unité commence, et l'on peut commencer à monter la spirale jusqu'à ce que l'on se trouve au point extrême de la spirale. Et à ce moment-là, la méditation doit avoir lieu.
Alors on prend un concept, par exemple, la Liberté, on l'écrit dans la Lumière. On imagine une boule de Lumière et on l'écrit dedans. Mais on ne pense pas, il ne faut pas penser, car l'exercice a été fait avant. Et l'on contemple simplement ce mot. On rentre dans la méditation, dans la relaxation, gentiment, que ce soit par des sons, par des prières, ou simplement comme cela, facilement, et on laisse les symboles avoir lieu.
Si d'un seul coup deux grandes ailes d'oiseaux apparaissent, laissez le symbole arriver. N'essayez pas de l'interpréter, de le garder, laissez-le passer. Puis, si arrivent un triangle, un cercle, des couleurs, des flammes, des êtres, laissez toutes ces choses avoir lieu. Par contre, recueillez le sentiment, l'intuition, le message, chaque fois qu'il sera dedans. Le symbole transporte un message et vous transmet un état.
Quand vous allez voir par exemple deux grandes ailes d'oiseaux, vous allez, dans le vol de ces grandes ailes, sentir la plénitude de la liberté, automatiquement.
C'est donc ce deuxième exercice, celui que je vous propose, mais vous devez le faire chez vous. Ou bien, si vous ne pouvez pas le faire chez vous, ou si vous semble que vous ne pouvez pas y arriver tout seul, alors regroupez-vous et, ensemble, faites ces méditations symboliques.
Prenez des thèmes, étudiez-les ensemble, d'abord intellectuellement, puis méditez une bonne semaine, chaque jour de la semaine, autour de cette boule de Lumière dans laquelle vous aurez marqué le concept à étudier.
Et vous verrez qu'avec le temps, des énergies en vous vont être déclenchées.
Lorsque vous êtes au volant de votre voiture et que vous appuyez sur l'accélérateur, automatiquement, l'énergie du moteur augmente. De la même manière, lorsque le disciple travaille, lorsqu'il fait des méditations, lorsqu'il cherche, lorsqu'il écrit dans les boules Lumineuses, il accélère, donc son énergie est augmentée. En étant augmentée, l'énergie va l'emporter dans une autre dimension, automatiquement. C'est pour cela que méditer est très utile.
Même si, maintes fois, j'ai cassé le concept de la méditation, mais je ne casse que les concepts erronés que les hommes se font, jamais la nature de la chose elle-même.
Comment méditer ?
Le disciple, sur le chemin, doit savoir comment méditer.
Après s'être fait un petit peu les armes, avec le discernement, les grands concepts de détachement de soi, de liberté de réalité, il lui faut maintenant passer aux travaux pratiques et méditer.
Il a accompli la partie philosophique, maintenant il va commencer la partie alchimique.
Et si vous me prêtez encore quelque attention, nous allons étudier ce petit chapitre.
Comment méditer et qu'est-ce que la méditation ?
Comment méditer
Tout le monde a son idée sur la méditation et tout le monde va pouvoir me dire quelque chose.
Et comme d'habitude, je vais raccourcir tous les commentaires et dire que méditer, c'est simplement...
Trouvez-le avant que je le dise, en considérant tout ce que je viens de dire, vous allez pouvoir vous faire une petite idée de ce que je vais vous avouer.
Méditer, c'est quoi ?
Tout simplement : être là.
Il ne s'agit pas de transporter Kundalini jusqu'en haut de la charpente et de faire tourner le coronal, il ne s'agit pas de transformer les sept rayons en un seul. Il ne s'agit pas d'aller chercher dans le fin fond de la cave humide tous les trésors du jumeau de la Terre pour le jumeau du Ciel, qui a eu le grand privilège de rester au Ciel. Non, méditer, c'est simplement être là.
Méditer, c'est simplement être là.
Par toute la maturité philosophique acquise, l'homme sait ce que cela veut dire que : être là.
Lorsque l'on se trouve détaché de soi-même et non pas détaché du monde, je le répète, le monde n'y peut rien, il est là et c'est sa nature d'être là. Mais lorsque l'on est détaché de soi-même, être là devient un acte naturel, irrépressible.
Je suis là.
Ce n'est pas mon complexe qui est là. Ce n'est pas mon image, l'image que je me crée de moi-même à cause du visage que je me connais, à cause de la voix que je me connais, des émotions que je me connais, de l'identité que je me connais. Non, ce n'est pas tout cela qui est là !
Je suis là, intemporel, intouchable, magnifique, plein et vide à la fois, au-delà de toutes les notions d'espace et de temps.
Je suis là.
Et dans cette pensée qui arrête toutes les autres identités, je découvre ma véritable nature.
Et l'homme croit qu'il doit évoluer, travailler quelque chose, qu'il doit se modeler pour devenir semblable à Dieu, alors qu'il s'agit pour lui au contraire de cesser d'entretenir toutes les identités qu'il se colle comme autant d'étiquettes !
Je suis Pierre, Paul, Jacques, je suis beau, grand, petit, j'ai telle voix, j'ai tels yeux, j'ai telle capacité ou telle incapacité, je suis intellectuel ou je suis physique, je suis un moine ou je suis un méditant, je suis un profane ou je suis un ingénieur. Tu es surtout dans le bruit, dans le vacarme ! Et c'est pour cela que tu es si malheureux, et c'est pour cela que tu cherches un endroit de silence et que tu dis : “Dieu c'est le silence.” Tu cherches le silence parce que tu es dans le vacarme mais Dieu n'est ni le bruit ni le silence, c'est quelque chose d'autre.
Alors comment y aller vers ce quelque chose d'autre ?
Tout simplement en travaillant à se désidentifier, au contraire de ce que toi tu imagines : construire une identité spirituelle.
Tu as tellement construit à travers tes incarnations, tu t'es attaché à construire Pierre, à construire Paul, Jacques, Josephine, André, Pauline, tu t'es attaché à construire ton métier, tu as dû apprendre à devenir ingénieur, instituteur, infirmière... Construire, construire, construire !
Et moi je te dis au contraire, et non pas que tu dois détruire mais tu dois te défaire tout simplement de toutes ces identités.
Tu dois te défaire de toutes ces identités.
Tu ne dois pas croire que cela est toi, cela est une partie de ton instrument qui est le manifesté, mais cela n'est pas toi.
Le manifesté c'est Pierre, et Pierre peut-être a des problèmes. Il n'est peut-être pas très intellectuel ou très philosophe, ou il n'est pas très caballiste, ou il n'est pas très intéressé en spiritualité, ou il n'est pas très bon méditant. Pierre a peut-être des problèmes, mais toi tu n'en as pas ! Et ce n'est que parce que tu sais que toi tu n'en as pas que tu vas pouvoir aider Pierre à résoudre ses problèmes.
C'est depuis le point de Lumière que l'on illumine le point de ténèbre.
Ce n'est pas en étant dans le point de ténèbre et en essayant d'allumer un feu de bois. Le feu de bois va prendre feu bien sûr mais il va te brûler et c'est ce qu'au fond tous ceux qui essayent d'activer la Kundalini en se disant : “Je ne supporte pas ce lieu de ténèbre, alors il faut que j'y fasse la lumière. Alors je vais faire des exercices respiratoires et je vais dynamiser ma Kundalini !” et elle dynamise tellement qu'il se brûle !
Tu as déjà un point de Lumière qui est ton être authentique alors illumine ton manifesté depuis ce point de Lumière !
Cela paraît être une notion à double sens, comme s'il fallait jongler entre l'être et le non-être.
Puisque Pierre existe il doit quand même avoir une fonction ?
Bien sûr il a une fonction mais n'oublie pas ce que je t'ai dit tout à l'heure, il ne faut jamais chercher à savoir si le relief est plus vrai que le trou. Tu te tromperais. Parce que le trou il est le relief et le relief est aussi le trou, tout dépend de l'endroit où l'on se trouve pour regarder.
Si je me mets du côté du trou je vais voir une profondeur et je vais identifier la vérité à un trou, si je me mets du côté du relief je vais voir une bosse et je vais identifier la réalité à la bosse.
Alors tu vas me dire : “Mais il y a forcément un trou et une bosse et qu'est-ce que la vérité donc ?”
Eh bien moi je te dis : le trou est bossu. Et tu peux me répondre : “Cela ne fait que me rajouter une troisième supposition mais je n'arrive pas à faire synthèse et à croire que ça c'est la vérité.”
Et je te dirai là est le point de spiritualité, là est le point initiatique : faire synthèse entre des choses qui apparemment ne peuvent pas faire synthèse.
Mais je vais te guider un petit peu. Pour que tu puisses faire synthèse je te dirai que il ne faut pas croire ce que tu vois. Il ne faut pas se dire : le trou est une profondeur et la bosse est un relief, cela pourrait être aussi une ligne ! Et alors là tu ne comprends plus, tu as raison de ne plus comprendre, je le fais exprès mais c'est vrai, cela pourrait être une ligne et cela pourrait avoir le même effet.
Toute la difficulté est dans ta tête, là tu comprends maintenant, la difficulté n'est pas en Dieu ou dans la difficulté qui représente Dieu pour les hommes.
Tiens Dieu est un être complexe, bicornu, il a des trous, il a des bosses mais il ne faut pas croire que ce sont des trous et des bosses, c'est des trous bossus !
Il ne faut pas imaginer la chose de la sorte. Il faut simplement s'apercevoir que si je peux identifier un trou et si je peux identifier une bosse, c'est qu'il y a au moins un trou et une bosse. C'est à cause de la séparativité à laquelle mon esprit s'est habitué, que je vais avoir des difficultés pour trouver la synthèse philosophique, chaque fois, qui me permet de supposer ce que peut être Dieu.
Autrement dit, et je te le répète : tu ne peux pas aller vers Dieu avec la tête, vas-y avec le cœur !
C'est pour cela que aussi complexe et détaillé que soient les philosophies qui te décrireont tout ce que je viens de te décrire mais en d'autres mots, tu ressortiras tout simplement avec un gros mal de tête. Ou tu auras l'impression d'avoir compris une seconde et que la compréhension se soit échappée la seconde d'après et tu seras malheureux.
Quand tu as un livre entre les mains, il faut avoir un comportement très différent de celui du lecteur, même si c'est un lecteur passionné, patient, très studieux. Il faut faire comme je te l'ai dit tout à l'heure.
Prends le livre pour écarteler tes notions. Chaque fois que le livre te dit quelque chose, profites-en pour élargir la notion afin de rentrer en toi une plus grande logique. Quand une grande logique est entrée en toi, alors prends ce livre et tout ce qu'il dit comme un support de méditation. Et à chaque idée maîtresse qui se dégage d'un chapitre, tu en fais un concept que tu marques dans la boule de Lumière et tu médites dessus.
Le livre peut être un objet intellectuel mais aussi un objet de méditation, exactement comme un mandala hindou, comme un symbole donc.
Les hommes admettent volontiers que l'ont peut et qu'il faut méditer sur les symboles, mais sur les livres ils n'y ont jamais pensé ! C'est un véritable mandala ! Le nombre de chapitres, on en ferait ainsi le rempart extérieur, le nombre de sous-chapitres et puis dans les sous-chapitres les petites idées. Et puis dans les petites idées, les contraires qui sont exprimés. [...]
Mais il faut savoir tirer ce symbole de tous les mots.
Maintenant, donc, qu'allez-vous faire ? Lorsque vous allez retourner à votre vie, auprès de vos amis, vers vos émotions, vers votre bonne vieille identité de Pierre, Paul ou Jacques ? Qu'est-ce que vous allez faire de tout ce que je vous ai dit ?
Eh bien je vous conseille de l'oublier un certain temps. J'ai essayé de massacrer les notions anciennes dans votre esprit. Mais pour que ce massacre donne lieu à une nouvelle germination, je vous conseille de l'oublier. Et ne pensez à rien ni demain ni après demain.
Par contre, dès que vous serez en situation, dès que vous serez face à un événement, là oui, ressortez ce que je vous ai dit et mettez-le en application. Mais ne soyez pas en train de réfléchir sur tout ce que je vous ai dit, n'utilisez pas la tête.
De nouveau je le répète : cela ne sert à rien de réfléchir à ce que j'ai dit.
Par contre, utilisez la substance pour vous rappeler comment vous devez agir et en agissant de telle ou telle manière ce que vous allez rencontrer. Donc motivez-vous avec cette substance.
La spiritualité n'est pas faite pour que l'on pense toute la journée à elle, pour que l'on pense toute la journée à Dieu, toute la journée à l'Amour, toute la journée à la Liberté. La spiritualité, c'est quelque chose qui doit exister au moment où il y a l'événement, la situation.
Lorsque vous êtes dans votre jardin, ne pensez pas à Dieu. Regardez la fleur pleinement, totalement et rien qu'elle ! Mais sitôt que vous êtes dehors du jardin et que vous avez affaire à un voisin agressif, alors soyez complètement spirituel.
La plupart des gens font le contraire, ils sont très spirituels face à la fleur parce que c'est facile de voir Dieu dans un iris, dans un coquelicot. Mais d'être Dieu dans une bataille, d'être Dieu face à quelqu'un qui vous insulte, ça c'est moins facile !
Là d'un seul coup, on ressort la bonne vieille personnalité parce qu'arrivent des notions encore fausses.
Attention, ne te fais pas avoir !
Attention, tu vas passer pour un imbécile !
Attention, il faut que tu te défendes dans la société, c'est comme cela, c'est le plus fort qui a raison, il ne faut pas se laisser marcher dessus !
Attention, ce n'est pas parce que l'on est spirituel que l'on va se faire fouetter à tous les carrefours !
Et là, on se trouve alors, toutes les raisons et de façon légitime, on sort le vieux soldat qui est la personnalité. Et l'on devient plus agressif que le voisin qui lui l'a adressé, somme toute, que parce qu'il avait eu une mauvaise digestion pendant la nuit, ou une mauvaise nouvelle pendant la journée. Tandis que toi, tu n'as eu ni mauvaise digestion, ni mauvaise nouvelle, tu n'es qu'un mauvais disciple, un tricheur ! Qui emploie le nom de Dieu et puis soudain, quand ça l'arrange, le nom du Diable ! Pour de toute façon être gagnant sur les deux tableaux, dans la société et dans le Royaume.
On ne peut pas être du monde et du Royaume, mais on peut être le Royaume dans le monde. Ça oui !
Alors cesse de prendre l'un et l'autre des vêtements. Habille-toi tout de Dieu pour une fois, et garde ce vêtement bien au chaud sur ta peau. C'est ton seul et vrai vêtement.
Et si de temps en temps tu as peur que l'on te prenne pour un imbécile, ou tu as peur que l'on t'exploite. Et tu peux me dire : “Mais ce n'est pas bien d'être exploité, ce n'est pas bien de se faire avoir, ce n'est pas bien de se laisser marcher dessus. Si l'on a du discernement, il faut que l'on puisse se défendre !”
D'accord. Tu as raison. Si on regarde la chose de façon linéaire.
Et maintenant je vais te dire, où se trouve le véritable point de défense ? Cela ne se trouve certainement pas dans l'attaque. Pas dans cette agression que tu vas faire à ton voisin. Où se trouve le véritable point de défense ?
Il va se trouver dans le fait que quelle que soit l'agression de ton voisin, tu ne vas pas croire ce que ton voisin te dit.
S'il te dit : “Tu es un imbécile ! Chaque matin quand tu sors pour aller au travail, tu me réveilles parce que ta voiture est trop bruyante ! Tu es un imbécile ! Je ne te supporte plus, je souhaite que tu déménages ! D'ailleurs tout le quartier souhaite que tu partes !”
Si tu prends tous ces reproches pour toi-même et que tu crois toutes ces masques qui sont cités, d'abord le masque de ne pas être désiré. Comme tout homme veut être aimé, alors cela devient tragique.
“Tiens, mon voisin ne m'aime pas ! En plus il me dit que tout le quartier est contre moi, il souhaite mon départ...”
Il est normal que face à cette grande désillusion tu deviennes agressif, parce que ce que tu ne supportes pas, au-delà de tout, c'est de ne pas être accepté et de ne pas être aimé ! Bien sûr.
Tous les êtres ont besoin d'être acceptés, d'être aimés. Ils se sentent bien dans cette énergie.
Je dirais que c'est normal tant que l'homme est enfant, tant que l'âme est un stade enfantin. L'individu, quel que soit son âge, a alors à ce moment-là besoin de tout l'amour, de toute la tolérance. Et c'est pour cela que la vie en société devient si difficile et qu'il y a de si graves malheurs, de si gros complexes, de si gros traumatismes ! Parce que si à un moment donné les choses ne sont pas offertes, si l'amour, l'acceptation n'existent pas, alors l'homme va renvoyer contre lui-même une énergie de haine.
“Si les autres ne m'aiment pas, je vais aussi me détester moi-même. Parce que je ne peux aimer que l'image que les autres me renvoient de moi-même et je m'aime dans le regard des autres.”
Et si l'autre n'est pas capable de t'aimer, alors tu vas engendrer un complexe en toi-même qui n'a rien à voir avec toi, mais tout avec l'autre.
Dans un premier temps, donc, quand les esprits sont jeunes il y a ce risque et c'est là que vont se fabriquer le plus grand nombre de complexes et de traumatismes. Et c'est là où les frères aînés doivent intervenir pour les aider, pour les soigner, pour leur faire comprendre les choses, pour les aider à orienter leur énergie dans la bonne direction.
Ne pas dramatiser les situations ! Ne pas prendre les choses toujours pour soi.
“Mon voisin ne m'a pas dit bonjour, alors il ne m'aime pas !” Moi, moi, moi ! Toujours cet égocentrisme de l'enfant.
Ton voisin a le droit de ne pas t'aimer, parce que tout simplement il a d'autres soucis. Il ne t'a même jamais remarqué. Alors ne te sens pas concerné.
Toi au contraire envoie lui ton amour, parce que toi tu as la paix suffisante pour t'apercevoir qu'il existe, qu'il a des problèmes. Alors sois la grâce divine auprès de lui et envoie lui l'amour, toute la présence dont il n'est pas capable.
Et tu verras qu'en vivant chaque jour un petit peu plus comme cela, Dieu te semblera une nature moins mystérieuse. Le Maître te semblera une Lumière beaucoup plus proche et protectrice.
Et tant que tu es de l'autre côté, dans le duel, même si le Maître est à dix centimètres de toi et qu'il te parle, tu ne le vois pas, tu ne l'entends pas. Il n'y a pas un mur plus épais que le mur de la séparativité, le mur de la croyance dans cette dualité.
Par contre, dès que tu défais cette illusion, dès que tu grandis cosmiquement, tu peux voir le Maître, entendre le Maître, pressentir Dieu, recevoir la Lumière. Tout devient ensuite un acte naturel.
Que vas-tu faire donc dès demain ?
Des demain dont tu ne prends pas ta tête, tu ne penses pas, mais tu essaies à chaque instant, chaque fois qu'il y aura de la part de l'extérieur une stimulation de tes émotions, de tes sentiments, de tes pensées, aie très vite en réflexe ce que je viens de te dire et applique-le : prends ton ascenseur, descend dans la lumière et fait ensuite le bon choix pour être là, oui c'est vrai, le bon disciple. Mais non pas le bon disciple parce que tu auras trouvé la bonne chose à faire, simplement parce que tu commences à être la Vérité.
Respirez la Vérité, rayonnez la Vérité.
Et pour conclure alors, je te demande, avec tout ce qui vient d'être dit, la Vérité, qu'est-ce que c'est pour toi ?
Réfléchis à ce concept.
Qu'est-ce que c'est la Vérité ?
La Vérité
Et pour conclure, je t'en dirai quelques mots, mais je te propose que ce soit ton prochain devoir et que tu fasses une grande réflexion et une grande méditation à ce propos.
Qu'est-ce que c'est la Vérité ?
Tout le monde aspire à la Vérité ! Tout le monde va vers le livre comme s'il allait dire la Vérité ! Tout le monde est fièvreux en tournant les pages parce que chaque page mène peut-être la Vérité !
Quel est ce concept ?
C'est un concept plein de mystères parce qu'en fait, il est l'autre nom de Dieu, tout simplement.
Alors quand tu cherches la Vérité et que tu dis : “Eh bien, je vais m'instruire pour en avoir une part.” Il faut que tu saches qu'à ce moment-là, tu t'instruis à propos du manifesté de la Vérité, à propos des lois, des couleurs, des rayons. Mais la nature, elle restera toujours cachée tant que tu n'y vas pas avec le cœur. Et y aller avec le cœur, c'est vers cela que je veux t'entraîner.
C'est un acte simple, tu sais !
Tous ceux qui méditent pensent qu'ils doivent avoir un Maître pour méditer, qu'ils ne pourront méditer comme il faut que s'ils ont reçu les instructions du Maître, que s'ils ont eu l'apparition du Maître, que s'ils ont la bénédiction du Maître, que s'ils sont guidés par le Maître. Et guidés par ce Mirage, ils sont prêts à courir la Terre entière pour trouver le Maître qui leur donnera la méditation, qui va les ordonner à la méditation et qui va les tenir dans la vibration de la méditation.
Et tout le monde est beaucoup plus pressé de prendre des tickets pour partir en voyage vers des endroits où des saints existent, plutôt que de réfléchir sobrement à tous les concepts, de se dégager de soi-même et de méditer en soi-même.
Car celui qui fait un voyage pour aller trouver un saint homme médite à l'extérieur. Il projette tout à l'extérieur sa pensée, sa préoccupation, sa ferveur.
Je ne dis pas que rencontrer physiquement un être n'a pas d'importance. C'est très important. Mais le problème, vient du fait que l'on ne peut physiquement rencontrer l'être qu'il faut pour nous guider dans la méditation, que si l'on a déjà fait une part du chemin à l'intérieur.
C'est pour cela que je dis qu'il n'y a pas de distance.
Sitôt qu'à l'intérieur j'aurais fait une part de l'éveil, la distance extérieure va s'amoindrir, le Maître me sera accessible et je pourrais le voir, où je pourrais aller vers lui, où il viendra vers moi.
Mais tant que je n'ai pas fait à l'intérieur ce bout de chemin d'éveil, détachement de moi-même, brisé d'abord cet égocentrisme. Alors je ne peux rencontrer personne, ni le maître, ni même le chien du voisin parce qu'il partira à toute vitesse en se disant : “Mais quelle est cette aura affreuse qui me frôle ?!”
Tout ce que je voudrais vous dire, si j'ai l'ambition de dire quelque chose ce soir, c'est motiver vous pour faire cet éveil à l'intérieur.
Avec le peu d'instruments que je vous ai donné vous pouvez y arriver. Non pas parce que j'ai tout dit, non pas parce que j'ai donné le principal et que je suis vraiment un grand frère très gentil et très intéressant. Je me moque de ce que l'on peut penser de moi. Mais il est vrai que j'ai dit le principal parce que le principal se résume à cela. Ce n'est pas de ma faute, c'est la nature du principal qui est comme cela.
Bien sûr on pourrait compliquer les choses, on pourrait les décrire dans tous les détails. Et c'est ce qui remplit les livres parce que quelquefois le détail amène petit à petit vers la vision juste.
Et puis pour certaines personnes le détail éparpille, amoindrit les énergies alors il faut les mener tout de suite à la vision juste, au nerf principal. Mais pour y être amené il faut accepter de mourir, comme j'ai essayé de vous faire mourir tout à l'heure en vous disant : rien n'existe, Dieu n'existe pas, le maître non plus, la vie non plus, vous non plus ! Coupez l'herbe partout, les branches partout, enlevez les toits, les fenêtres, les murs !
Mais vous pouvez retourner aux détails, à force de poser un détail l'un derrière l'autre avec patience, avec habileté vous arriverez à construire le bâtiment. Mais il vous faut être habile et ne jamais devenir orgueilleux de votre construction ! Tandis que si vous acceptez de mourir tout de suite à cet attachement vis à vis de vous même, à cette identification, vous pourrez ensuite manipuler tous les détails sans le danger de l'orgueil et nous nous retrouverons beaucoup plus vite.
Je vais donc vous quitter sur cette idée-là, que la Vérité n'est pas quelque chose de compliqué à acquérir.
Cela ne demande pas des efforts particuliers, des mouvements extrêmes, des combats vis à vis de soi-même, tout ce que cela demande c'est un peu de lâcher prise.
Tout à l'heure vous allez sortir, quelqu'un peut-être vous parlera mal, quelqu'un peut-être vous bousculera, vous marchera sur les pieds, ou quelqu'un peut-être vous traitera avec indifférence. Soyez bien à l'écoute de votre réaction et ne compensez pas votre réaction !
Si vous sentez que si l'on vous traite avec indifférence, que cela vous fait mal, ne compensez pas ce malaise en vous disant: “Of ! ça fait rien après tout j'ai d'autres amis qui m'aiment.”
Ne compensez jamais, réfléchissez à la chose dès qu'elle arrive et regardez là comme elle arrive. Prenez cet ascenseur et allez dans la Lumière, et apercevez-vous qu'en fait si l'autre est indifférent vis à vis de vous, ce n'est pas parce qu'il vous juge sans importance, c'est parce qu'il n'est pas disponible.
Par contre vous pouvez intervenir et faire en sorte qu'il devienne disponible et ceci par votre rayonnement, par votre sourire, par un geste, par une main tendue, par une aide apportée. Tout le monde devient terriblement disponible dès que l'on sent l'amour qui sort de l'autre. Tous les visages qui étaient fermés à un moment, deviennent ouverts à l'autre moment parce qu'ils ont été comme illuminés par l'amour que vous transportez.
Rendez disponible ceux qui ne le sont pas par votre brin de lumière que vous apportez et vous verrez qu'ainsi vous aurez de plus en plus des gens qui vous aiment alors que pour l'instant peut-être vous vous plaignez.
Mais fabriquez-vous ces gens qui vous aiment, ouvrez-les à l'amour !
Si vous voulez être aimé, faites en sorte que l'autre se réveille suffisamment à l'amour pour qu'il soit capable de vous aimer, au lieu simplement d'attendre que Pierre vous aime, que Jacqueline vous aime. Mais si Pierre ou Jacqueline sont pris par des problèmes, ils ne peuvent pas vous donner cette énergie. Et vous, vous vous plaignez, vous jugez Pierre d'être froid, d'être distant, de ne pas être assez spirituel. Puis vous vous jugez vous-même en disant que vous n'êtes pas assez intéressant pour Pierre et que peut-être Pierre aime ceux qui sont plus intelligents que vous ou plus belles ou plus beaux que vous et vous tombez ainsi dans un cercle infernal ! Ce qui fait que d'un seul coup deux êtres qui étaient simplement fermés l'un à l'autre deviennent ouverts mais en tant qu'ennemis et c'est le combat.
Tout se passe par illumination.
Un être en allume un autre et c'est cela l'amour, c'est cela la spiritualité, c'est une grande réaction en chaîne de la lumière.
Un être en allume un autre.
Ne pensez pas tant à être aimé mais pensez à allumer et en ayant allumé, ceux qui brillent vont vous aimer automatiquement.
J'espère que je vous ai suffisamment allumés, j'espère que je vous ai suffisamment aimés pour vous rendre disponible à l'amour. Et si vous sentez maintenant cet amour, tout ce que je vous propose c'est d'aller le donner aux autres, d'ouvrir les autres à cette même dimension.
Faites ces choses ! Et ne pensez plus à moi mais simplement à contaminer la Terre entière par la Lumière et la disponibilité.
Je vous salue.
(Date de la conférence : 04 05 1990)
Conférences 101 à 110 ☀️ Conférence 102
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